Algérie
Election, changement de régime
ou climat insurrectionnel ?
Lahouari Addi
Mercredi 25 septembre 2019
Dans le discours prononcé hier le
24 septembre, Gaid Salah semble
déterminé à organiser l’élection
présidentielle le 12 décembre, mais
cette fois-ci, il n’y avait aucune
menace ni annonce de décision
liberticide. Il continue cependant à
croire que les revendications de la
mobilisation populaire ont été
satisfaites et que seuls des
individus au dessein caché
exploitent les bons sentiments du
peuple et font de l’agitation. Il
refuse de voir que la majorité de la
population veut un changement de
régime et un changement du personnel
politique. Il compte faire élire un
président dont la tâche sera de
restaurer l’image du régime auprès
de l’opinion nationale et
internationale. Par conséquent, Gaid
Salah veut gagner la bataille de
l’élection présidentielle à laquelle
son sort est lié. Si l’élection se
tient, même avec un taux de
participation de 10% (chiffre que le
ministère de l’intérieur gonflera),
il aura gagné la bataille, mais il
ne redonnera pas la légitimité à la
présidence.
Il y a cependant un risque réel de
dérapage sanglant le 12 décembre.
Les manifestants iront dans les
bureaux de vote pour les fermer ou
pour brûler les urnes. La
gendarmerie et les services de
sécurité seront obligés d’intervenir
pour rétablir l’ordre public. Il
pourrait y avoir des affrontements
avec mort d’hommes. Un climat
insurrectionnel s’en suivra et
l’armée n’aura pas les moyens pour
faire respecter l’état d’urgence qui
sera déclaré. Si Gaid Salah compte
sur ce scénario, le pays est en
danger et l’unité de l’armée
menacée. Il faut espérer que la
raison l'emportera pour que ce
cauchemar ne se produise pas.
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