Algérie
Le président Tebboune et la liberté de presse
Lahouari Addi
Mardi 22 septembre 2020
Sur la liberté de
la presse, Abdelmadjid Tebboune a
déclaré : « J’ai déjà évoqué le sujet de
la liberté d’expression en Algérie et je
me suis interrogé s’il existait un pays,
de par le monde, à l’image de l’Algérie
qui compte 180 quotidiens et près de
8.500 journalistes, outre le soutien de
l’Etat au papier d’impression et la
publicité dont bénéficient ces journaux
pour se retrouver, à la fin, avec des
articles truffés d’injures et
d’atteintes à la sécurité publique ».
TSA 21 Septembre 2020
Dans ce passage, le
président vient de donner la preuve
qu’il n’y a pas de liberté de presse en
Algérie puisque les 180 journaux dont il
parle ne peuvent pas tous vivre sans la
manne publicitaire de l’Etat et sans les
facilités d’accès aux imprimeries de
l’Etat. Seul le journal El Watan a sa
propre imprimerie. La presse a besoin
d’être protégée par les lois et non
subventionnée. Une presse subventionnée
est une presse susceptible d’être la
proie du chantage de l’administration.
Faire dépendre la presse des largesses
du gouvernement n’est pas une preuve de
sa liberté. Au contraire, c’est
l’enchaîner et c’est lui mettre une épée
de Damoclès sur la tête. C’est un moyen
de la brider. Abdelmadjid Tebboune vient
de montrer qu’il ne veut pas de presse
privée libre. Il ne veut pas que les
journaux dépendent de la publicité du
marché privé sur le critère de la taille
de leur lectorat. Il ne veut pas que la
presse dépende matériellement de la
société civile ; il veut qu’elle dépende
de l’Etat pour qu’en retour elle sert de
moyen de propagande et qu’elle renonce à
être le 4èm pouvoir.
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