Une enquête
judiciaire a été ouverte retrouver les
personnes qui ont crié à la police,
"suicidez-vous" et qui ont tagué des
mots haineux contre la police. S'il est
normal que la machine judiciaire se
mette en route, la place accordée à cet
évènement, somme toute marginal dans le
mouvement des Gilets Jaunes, démontre un
parti pris auquel se raccroche avec rage
un système polico-médiatique qui refuse
d'entendre les demandes sociales
soutenues par une large majorité de la
population. Au-moins ce mouvement aura
permis aux policiers d'attirer
l'attention des médias et des politiques
sur un véritable problème, dont ils se
moquaient comme de leur première
layette, tant qu'il ne pouvait être
politiquement instrumentalisé. Il est
urgent que les policiers eux-mêmes
réagissent, ils ne sont pas des
marionnettes.
Lors de la
manifestation des Gilets Jaunes du
samedi 20 avril, des cris lancés aux
forces de l'ordre, "suicidez-vous,
suicidez-vous" ont été largement
médiatisés. Le 21 avril, le
Parquet a ouvert une enquête et
promis de retrouver les personnes qui
ont scandé ces paroles.
Des paroles sont,
sans aucun doute, choquantes. D'autant
plus qu'elles font écho à un problème
endémique, qui touche les forces de
l'ordre et qui, jusqu'à présent, n'a pas
provoqué de réactions particulièrement
intéressées, de la part ni des
politiques, ni des journalistes.
Cela fait quarante
ans que l’on sait qu’il y a davantage de
suicides chez les policiers que dans
le reste de la population à structure
égale, c’est-à-dire entre 35 ans et
45 ans et majoritairement masculine. En
juin 2018, un
rapport du Sénatpointait un taux de
suicides dans la police supérieur de
36 % à celui de la population générale.
Mais ce qui est certain, c’est que
l’année 2019 est très mal partie, et
c’est alarmant. Si le rythme se
maintient, on pourrait atteindre le
record de l’année 1996, « année noire »
qui avait enregistré soixante-dix
suicides.
Cela fait 40 ans et
cela continue. Et aucune enquête
sérieuse du ministère de l'Intérieur n'a
été menée pour en connaître les causes.
L'on peut s'interroger sur un tel manque
d'intérêt ... Mais heureusement, les
Gilets Jaunes sont là. Et du coup, tous
les projecteurs sont braqués, même si
personne ne s'intéresse aux causes des
suicides. Non, les suicides en tant que
tels ne sont toujours pas
"prioritaires", ni médiatiquement, ni
politiquement, ce qui est prioritaire
est leur instrumentalisation contre les
Gilets Jaunes. Et les plateaux télé, les
médias, regorgent de bonnes âmes.
Tous en cœur, tous
ensemble contre ces gueux
insupportables. Heureusement, certaines
voix se lèvent encore pour condamner une
telle haine de classe :
Pourtant, la
discrétion est de mise, lorsque ces
mêmes Gilets Jaunes, scandent justement
un autre slogan : "Ne vous
suicidez pas, soyez avec nous!".
Pas un commentaire, pas un mot, pas une
image dans les médias - sauf RT France.
Les médias
auraient-ils biaisé l'information ?
RT France pose justement la
question. Surtout si l'on se rappelle
que ces cris ont été proférés bien avant
les Gilets Jaunes, en 2016, par les
Black blocs et les Antifas :
L'injonction,
terrible, n'est pas sans rappeler les
slogans haineux des «Black blocs» et «Antifas»,
notamment lors des manifestations contre
la loi Travail en 2016. Ces militants
scandaient ainsi le slogan «Flic
suicidé, à moitié pardonné» ou encore le
fameux «Tout le monde déteste la
police».
Ce qui n'avait pas
perturbé les milieux
politico-médiatiques plus que cela ...
Il est vrai qu'aucune
instrumentalisation n'était alors utile,
donc peu importe les policiers ...
Le jeu du Gouvernement est extrêmement
dangereux. Nous avons la chance en
France d'avoir, à juste titre, une
police de qualité et bien formée, dont
l'image est extrêmement positive dans la
population : 86%
d'opinions favorables avec en 2016.
Il était même jugé que la police avait
su raisonnablement faire usage de la
force lors des manifestations contre la
loi sur le travail :
Moins d'un quart
des Français (21%) juge que l'usage de
la force par la police a été excessif
lors des manifestations contre la loi
travail. A l'inverse, 43% jugent qu'il a
été adapté, et 35% estiment que l'usage
de la force a été insuffisant. La
différence d'âge joue: les moins de 35
ans sont 31% à juger cet usage de la
force excessif, et les 50 ans et plus
sont 40% à l'avoir trouvé insuffisant.
En 2019, malgré les
excès de recours à la force, soulignés
jusque dans les organismes
internationaux, la police garde dans
l'ensemble une bonne image : 76% font
confiance à la police (en
avril 2019). Une fêlure pourtant
apparaît :
il existe une forte
disparité de résultats selon l’âge des
personnes interrogées : si 85 % des
personnes âgées ont une bonne image des
policiers, le chiffre tombe à 60 % chez
les 18-24 ans.
Et la fêlure se
fait remarquer aussi au sein des forces
de l'ordre, qui ont de plus en plus de
doutes sur certains ordres donnés et
leurs conditions de travail.
Un texte intéressant ici :
Dans les jours
qui viennent de s’écouler, des gradés de
la police ou de la gendarmerie ont pris
publiquement la parole. Alors que le
colonel de gendarmerie Michael Di Meo a
par exemple reconnu en termes pesés
l’existence « de violences policières »
contre les GJ, le directeur de la police
nationale Eric Morvan n’a pas tardé de
justifier l’action des CRS contre les
manifestants. La troupe elle, par
discipline forcée a gardé jusque là le
silence.
Déclaration du
gendarme sous anonymat :
Dans nos rangs
nous sommes divisés. Très divisés...si
le nombre (le peuple) est dehors, les
forces de l’ordre tomberont les
casques...l’ordre de tirer sur la foule
pourrait être l’élément déclencheur.
Mais aujourd’hui nous sommes encore loin
de ce qui s’est passé en Algérie. Au
fond de moi, j’espère que l’on s’unira
aux GJ. (...) Aujourd’hui, je veux
apporter mon témoignage pour peut-être
provoquer une prise de conscience de
l’opinion publique. Ce qui se passe à
mon sens est un dévoiement de la
profession. Profession qui est financée
par l’argent du contribuable et qui ne
sert pas toujours les intérêts des
français ou qui la sert mal. Profession
qui souffre d’une hiérarchie qui
n’écoute plus, sclérosée, assise dans
ses certitudes. Cette hiérarchie tue ses
propres hommes et femmes par son
inertie, sa malveillance, sa violence
morale. Bien sûr, il ne s’agit pas de
stigmatiser, certains sont de bons
chefs. Mais ceux qui font le mal le font
en toute impunité, c’est intolérable.
Il est regrettable
que les médias jouent à ce point le jeu
d'une caste politique radicalisée, qui
utilise la confrontation entre la police
et le peuple dans son propre intérêt.
Et il est par ailleurs urgent que les
forces de l'ordre reviennent au service
de la République, tout comme le système
judiciaire, en interpellant les
violents, les Antifas et les Black
blocs, et non pas les journalistes et
les manifestants. Ce régime est
particulièrement doué pour jouer sur les
faiblesses humaines afin de se maintenir
en place.
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