Russie politics
Syrie: pourquoi la Turquie, la France,
Israël
et d'autres soignent les terroristes ?
Karine Bechet-Golovko
Mercredi 19 septembre 2018
La Syrie reste décidément au coeur de
l'actualité. Ainsi, nous apprenons que
dans la région de Kuneitra, sur le
plateau du Golan, libérée des
terroristes par l'armée syrienne, les
soldats y ont trouvé un hôpital
suréquipé et rempli de médicaments
provenant d'Israël, de France, de
Turquie, d'Arabie Saoudite ... Hôpital
qui était à l'usage exclusif des groupes
armés. Cela ne fait-il pas réfléchir à
ce qui s'est passé ces derniers jours,
entre l'accord avec la Turquie sur Idlib
et l'avion militaire russe abattu en
raison des attaques israéliennes? Mais
il semblerait que la priorité soit
d'éviter les conflits ... Simplement,
les "conflits", eux, ne sont pas au
courant ... Alors ils s'accumulent. Et
il faudra bien les affronter.
L'agence russe d'information
RIA Novosti annonce que l'armée
syrienne a trouvé dans la région de
Kuneitra, sur la plateau du Golan (donc
à la frontière entre la Syrie et
Israël), et plus précisément dans la
petite ville de Bureika, un
hôpital parfaitement équipé et avec des
stocks conséquents de médicaments, ce
qui est un trésor dans la région. Des
médicaments provenant de France,
d'Israël ou encore des Etats-Unis par
exemple. Mais l'on trouve également de
l'appareillage médical et d'autres
médicaments provenant du Qatar, de
Turquie, d'Arabie Saoudite.
Le trésor, et le
mot n'est pas faible, n'est pas
négligeable. L'on y trouve des
antibiotiques, des vaccins, des
antidouleurs, des appareils neufs
d'imagerie médicale, des salles
d'opération parfaitement équipées. Les
habitants ont montré aux soldats un beau
véhicule médical jaune, équipé pour la
réanimation, avec des numéros
britanniques et le volant à droite.
Et ce trésor était
réservé aux groupes armés et à leur
famille, aucun civil n'a eu le droit
d'y être soigné. Ainsi les pays de
l'OTAN, si inquiets de catastrophe
humanitaire, n'apportent qu'une aide
réelle aux groupes armés? Pour
les civils, les opérations de comm
semblent suffisantes.
Donc la France, la
Turquie, Israël, les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne soignent les groupes
armés?
Et après l'on parle
d'un "accord historique" sur la
démilitarisation d'Idlib (voir
notre texte)) qui permettra aux
groupes "rebelles" de garder les
territoires qu'ils occupent, sans que
l'armée syrienne, en Syrie, n'ait le
droit de récupérer le contrôle de son
territoire. L'on apprend que les
"rebelles" d"Al Nusra seront évacués.
Leurs sponsors pourront tranquillement
les récupérer?
Et d'ailleurs le
journal Le
Monde ne s'y trompe pas, les grands
gagnants de cette opération sont avant
tout les "rebelles", comme les pays
soutenant la coalition américaine aiment
à appeler les groupes terroristes qui
ont le bon goût de lutter contre Assad:
Après l'on apprend
qu'un avion militaire russe a été abattu
selon le
ministère russe de la défense suite
à une attaque de la Syrie des avions
israéliens, qui se sont protégés par la
frégate française et ont mis en danger (volontairement?)
l'avion militaire russe qu'ils ne
pouvaient pas ne pas voir, provoquant la
réaction automatique du système de
défense aérien S-200 syrien:
Dans cette affaire,
Moscou estime que l'aviation israélienne
a délibérément créé une situation
"dangereuse" dans le secteur de
Lattaquié, alors que l'avion russe
s'apprêtait à atterrir sur la base de
Hmeimim, située dans la province du même
nom. "Nous considérons comme hostile
cette initiative de l'armée
israélienne", a dit Igor Konachenkov,
porte-parole du ministère. "Du fait des
actes irresponsables de l'armée
israélienne, 15 militaires russes ont
trouvé la mort. Ce n'est absolument pas
conforme à l'esprit du partenariat
russo-israélien."
"Nous nous
réservons le droit de réagir par des
mesures équivalentes", a-t-il poursuivi
dans une déclaration sur la télévision
russe.
Mais pour autant,
la presse française ne s'y trompe pas,
immédiatement une manière d'éviter le
conflit est recherchée. Le Président
russe, joue sur la communication,
parlant à la fois "d'une suite de
concours de circonstances déplorables"
et se référant aux déclarations du
ministère de la défense qui ont été
validées par lui. Ceci est pourtant
une tragédie ddans laquelle
15 hommes, remplissant leur devoir pour
leur patrie et à la demande de leur
patrie, ont trouvé la mort.
Et l'on trouve un
hôpital flambant neuf, remplis de
médicaments venant de Turquie, d'Israël,
de France, réservé aux terroristes et à
leur famille.
N'y a-t-il pas
une certaine contradiction ?
Pourquoi lorsque
les Etats-Unis, la Turquie, Israël, la
France frappent des forces militaires
étrangères, un pays souverain, personne
ne s'inquiète des risques de guerre
qui pourraient en découler? En revanche,
il est absolument impensable à la Russie
de répondre réellement et pas en
suspendant les tomates turques, sans,
soi-disant, provoquer un risque de
guerre mondiale ...
Si le conflit est postmoderne, il doit
l'être pour tous. Ou bien cette
postmodernité n'est qu'un écran cachant
des intérêts et des manœuvres bien
réels.
Etrange, non ?
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