Russie politics
Halbe Zijlstra: symbole de la Fake
politique
Karine Bechet-Golovko
© Sputnik
Mercredi 14 février 2018
Dès qu'il s'agit de la Russie, il
semblerait qu'une étrange machine à
fantasmagorie se mette en marche et
pousse les politiques européens, ou
américains, à se jeter à plein perdu
dans un monde magique, totalement
reconstruit sous le pouvoir de leurs
fantasmes. Ainsi, le très éphémère
ministre des Affaires étrangères
néerlandais, H. Zijlstra, vient de payer
de son siège ses affabulations au sujet
de grands plans géostratégiques de
Poutine. Quand la poutinophobie sert
de politique, la grandeur passée de
l'Europe se fane.
Halbe Zijlstra fut ministre des Affaires
étrangères 3 mois et 18 jours. Raison de
ce passage éclair: son plaisir depuis
2016 à raconter à qui le veut une belle
histoire dans l'air du temps: en 2006,
alors qu'il travaillait pour la
compagnie Shell, il aurait été invité
dans la maison de campagne de Vladimir
Poutine, où, assis au fond de la
salle, il aurait très clairement entendu
celui-ci affirmer vouloir rétablir une
"Grande Russie":
(Poutine) aurait
donc dit, d'après le récit d'Halbe
Zijlstra, qu'il avait l'intention de
rétablir la «Grande Russie», qui
inclurait «la Russie, la Biélorussie,
l'Ukraine, les Etats baltes». Et
d'ajouter que «le Kazakhstan serait bien
à avoir».
Tous les
ingrédients du cocktail à sensation sont
là: Poutine, la Grande Russie, ses
velléités impériales et expansionnistes,
le danger pour l'Europe. A
consommer sans modération.
Mais encore faut-il
savoir affabuler. Lors d'une interview
donnée à
De Volkrant, le ministre des
Affaires étrangères néerlandais
reconnaît finalement n'avoir pas même
participé à cette entrevue, mais répète
des propos entendus par une personne qui
y aurait été présente. Bref, l'ami d'un
ami m'a dit, donc ce n'est pas un
mensonge. Le scandale a éclaté et il a
été obligé de
démissionner. Cela à la veille de sa
première visite officielle en Russie,
qui évidemment a été annulée.
Une faute
professionnelle particulièrement grave.
Tout ce qu'il a trouvé à
dire aux députés lorsqu'il a annoncé
sa démission sont ces paroles creuses
d'un gosse pris avec le doigt dans le
pot de confiture:
«Je n’aurais
vraiment pas dû faire ça. Je suis
désolé»
Ce n'est vraiment
pas à la hauteur de ce qui a été commis,
mais en revanche cela correspond tout à
fait au niveau de compétence des
politiques occidentaux aujourd'hui et
d'une totale inconscience. Comme le
rappelle Sergueï Lavrov :
«Il s’agit de la
crédibilité du ministre des Affaires
étrangères du Royaume des Pays-Bas.
Cette crédibilité devrait être hors de
tout doute à l’intérieur, tout comme à
l’extérieur du pays»
Finalement, Halbe
Zijlstra n'est qu'un rejeton de la Fake
politique.
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