Russie politics
L'Agence mondiale antidopage fait marche
arrière
sur les accusations contre la Russie
Karine Bechet-Golovko
Mercredi 13 septembre 2017
L'Agence mondiale antidopage (AMA) vient
de mettre fin aux accusations portées
contre 95 des 96 sportifs dont elle a
vérifié individuellement la situation,
pour absence de preuves, alors que leurs
noms figuraient dans le rapport McLaren.
Des sportifs russes privés de JO portent
plainte contre l'AMA et contre McLaren
pour l'atteinte portée à leur
réputation. Un tournant dans cet étrange
scandale parfaitement politisé.
L'affaire du dopage de la Russie a
commencé à sortir du cadre sportif en
2015, oui après la Crimée, mais c'est
certainement une coïncidence. Pour un
rapide récapitulatif de ce triste show,
voir en particulier ces articles
rappelant comment tout a commencé par la
télévision allemande et son journaliste
"très" impliqué, des témoins à charge
"réfugiés" aux Etats Unis, des conflits
entre l'AMA et le CIO, etc. Le prélude,
lorsque la dimension politique est
évidente mais tout sa portée encore
inconnue (ici),
le mélodrame du meldonium (ici)
et la transformation de la lutte
antidopage en arme politico-médiatique (ici).
Ce qui a conduit à
suspendre collectivement les
sportifs russes, contre l'avis du
président du
CIO qui a fini, mais un peu tard,
par s'interroger sur la légalité d'une
responsabilité collective et non
individuelle. Dans la foulée, en plus de
l'athlétisme, d'autres fédérations ont
suivi, et même les sportifs russes
paralympiques furent interdits de JO
et le sont toujours pour
2018 alors que la Russie s'est
conformée aux exigences olympiques.
La Russie n'a
jamais contesté l'existence de dopage
dans le sport national, comme dans
d'autres pays (voir ici comment
l'AMA autorise le dopage de certaines
stars du sport), mais elle a
toujours contesté l'existence d'un
programme étatique de dopage et remet en
cause la validité d'une responsabilité
collective: ne doivent être sanctionnés
que les sportifs qui se sont dopés, le
sport doit être en dehors de la
politique. Or, aujourd'hui tout est
politique.
Or, après tous les
dégâts apportés à la réputation des
sportifs russes et au sport russe en
général, un article vient discrètement
de sortir dans le
New York Times:
Que s'est-il passé?
L'AMA a commencé l'examen individuel
du cas des sportifs russes accusés de
dopage dans le devenu légendaire rapport
McLaren. Et sur les 96 cas examinés,
elle a du mettre un terme aux
accusations portées contre ... 95!
Et cela pour faute de preuves.
Donc, si l'on
comprend bien, le rapport McLaren ne
comprenait pas de preuves? Mais c'est
exactement ce que la Russie affirmait.
En attendant, les
sportifs
russes commencent à se retourner
contre l'AMA et McLaren, non pas dans la
presse, mais devant la justice, pour le
préjudice important qui a été porté à
leur réputation en associant leur nom
aux affaires de dopage dont ils sont
innocents et en les privant ainsi de la
possibilité de participer aux JO de Rio.
Aujourd'hui trois sportifs, demain
combien? Ce serait une première si
des sportifs innocents pouvaient laver
leur réputation devant la justice, ces
structures et ces experts soi-disant
indépendants (de qui?) sortiraient de leur
royale impunité.
Mais que faire des
JO de Rio? Que faire des résultats
obtenus? Car d'une certaine manière,
l'AMA et McLaren ont faussé les
résultats des JO et favorisé certains
pays.
Le sommaire de Karine Bechet-Golovko
Le
dossier Russie
Les dernières mises à jour
|