Russie politics
Eric Drouet et les Gilets Jaunes
actent la fin du post-modernisme : belle
victoire !
Karine Bechet-Golovko
Vendredi 4 janvier 2019
Eric Drouet et les
Gilets Jaunes ont acté, hier soir, la
chute du post-modernisme, de cette
fausse gouvernance en souplesse qui
maîtrise et monopolise le symbole, tout
en laissant l'illusion de la liberté et
de la pluralité. Il n'y a de victimes
que les nôtres, le reste passe sous la
matraque. Est-ce réellement la vision de
la "démocratie" qui vous convient ? Hier soit, Eric
Drouet, cette figure montante du
mouvement des Gilets Jaunes, avait donné
rendez-vous à un petit groupe de Gilets
Jaunes, pour aller rendre hommage à
leurs victimes sur les Champs-Elysées,
sans même porter le Gilet tant honni,
simplement déposer des fleurs et des
bougies. C'est pourtant, comme nous
l'avions justement écrit hier (voir
notre texte ici), un geste tout à
fait dans l'air du temps. Des gens
meurent ou sont blessés, d'autres
viennent déposer fleurs et bougies. Nous
l'avions vu à Paris pour le Bataclan, à
Nice après les attentats et finalement
un peu partout ces dernières années.
Car, elles, ce sont
de bonnes victimes. Donc il est a
priori bien vu de venir les pleurer
en choeur. Sans avoir à déclarer la
moindre manifestation. Simplement
déposer des fleurs et des bougies.
Mais les victimes
des uns ne sont pas les victimes des
autres. Le système idéologique dominant
ne peut autoriser de commémorer la
mémoire de ceux qu'il écrase, de ses
victimes. Il faut alors se déclarer
pour rendre hommage, faire une sorte de
coming out idéologique - se révéler,
révéler sa dissidence.
La réaction fut
chirurgicale, Eric
Drouet a été arrêté par la police.
La manifestation, comme à Paris, comme à
Nice, n'était pas déclarée, puisqu'il ne
s'agissait pas d'une manifestation. Mais
à la différence de Paris ou de Nice, cet
élan mémoriel tellement dans l'air du
temps a été considéré comme
totalement déplacé et interrompu.
Comment peut-on
commémorer la mémoire de ces gueux venus
perturber les fêtes de Noël, pardon de
fin d'année, et qui en plus ne
sont pas satisfaits des miettes que ce
bon pouvoir leur a finalement octroyées
... quelle idée saugrenue, ma Chère !
Bref, Drouet a été
arrêré. L'opposition s'indigne, d'autant
plus qu'elle n'arrive pas à récupérer le
mouvement et qu'elle doit bien exister
... mais passons. Le syndicat de police,
lui aussi dissident, Police en colère,
s'interroge:
Le masque
doucereux du post-modernisme vient de
tomber, c'est une victoire inattendue,
le pouvoir ne peut plus se permettre de
maîtriser le mouvement en gardant
l'illusion de la protection des
libertés, il doit ouvertement réagir et
écraser ce qui s'oppose à lui. Le visage
poupin d'un Président infantile ne
permet plus de cacher la déchéance du
portrait à la Dorian Gray d'un système
idéologique qui a vieilli, s'est
fourvoyé, porte toutes les traces de ses
excès et de ses ignominies. Le rideau
est tombé, le véritable visage, terrible
et repoussant, est dévoilé. C'est le
visage de notre "démocratie".
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