Actualités du
droit
700 morts de plus sur la
conscience
de ceux qui ont détruit la Libye
Gilles Devers
Lundi 20 avril 2015
La Lybie, c’était un pays de 6 millions
de personnes. Profitant d’un mandat
limité du Conseil de Sécurité, une bande
malfrats – Obama,
Sarko et Cameron – excités par les
imprécations de BHL, a décidé de
renverser le régime de Kadhafi.
Particulièrement cocasse pour la France
qui avait reçu Kadhafi avec tous les
honneurs quelques mois plus tôt. Cette
attaque, contraire au droit
international, était une
catastrophe politique annoncée.
Le bilan quatre ans
plus tard ? Le pays, que l’on savait
fragile,
a explosé : on compte
deux gouvernements, et à eux deux,
ils ne contrôlent pas la totalité du
territoire. La population s’est réduite
à 4 millions personnes, créant 2
millions de réfugiés, éparpillés dans
les pays alentours, et avec plus d’1,5
en Egypte. Les milices locales font la
loi, et les armes distribuées par le
clan occidental alimentent les groupes
armés et le terrorisme.
C’est dans cette
immense zone de non-droit que sévissent
des mafieux trafiquants d’êtres humains,
comptant sur la crédulité de personnes
venues des nombreux pays d’Afrique,
prêtes à tout abandonner pour tenter
leur chan ce en Europe, et qui sont
ensuite rackettées par ces mafieux, et
exposés à la mort lors de la traversée
de la mer.
Alors, quand Sarko
ose dire qu’il est ému… C’est lui
le principal responsable, agissant
il est vrai dans le consensus
post-colonialiste des cornichons qui
voulaient renverser le dictateur, comme
la miss Aubry. Afghanistan, Irak, Libye,
Syrie, et maintenant Yemen : ce jeu
terrifiant de casse des Etats.
Oui, la cause est
vite trouvée, et ceux qui ont détruit la
Libye sont dans l’incapacité totale de
la reconstruire. J’espère que ces voyous
sans scrupule seront jugés.
Le nombre de
candidats à l’exode ne peut que
s’amplifier, car le clan occidental, par
ses bombardements, a créé des millions
de réfugiés, qu’il n’existe plus de
contrôle des frontières libyennes, et
que les mafieux plastronnent sur les
ruines de l’Etat.
Incapable d’être
utile en Libye, l’Europe fait-elle le
nécessaire pour accueillir ceux dont
elle a fracassé la vie ?
En octobre 2013,
les 3 et 11, suit à deux naufrages qui
avaient fait plus de 500 morts au large
de l’île de Lampedusa, le gouvernement
italien s’était résolu à mettre en place
une mission de surveillance et de
sauvetage en mer,
baptisée Mare Nostrum. Les navires
italiens patrouillaient dans toute la
zone maritime, s’approchant même des
côtes libyennes en cas de nécessité,
avec un bilan encourageant : en un an,
150 000 migrants syriens, irakiens,
érythréens ou somaliens ont été secourus
en mer, avec 558 interventions, 728
arrestations de trafiquants, mais malgré
tout 2137 noyés et disparus en mer selon
les chiffres des autorités italiennes.
Il fallait renforcer le programme, car
2000 morts à quelques kilomètres des
eaux de la riche Europe, c’est
inacceptable… Mais
on a arrêté Mare Nostrum. Un coût de
114 millions d’euros. Trop élevé pour ce
pays au
PIB de 2 245 706 milliards de
dollars…
Ces lascars ont
donc viré Mare Nostrum, pour adopter
un plan européen, Triton, coordonnée
par Frontex, l'agence européenne pour la
surveillance des frontières, qui n’a
strictement rien à voir : les bateaux
restent à proximité des côtes
européennes, avec un budget annuel de 30
millions d’euros. Pour 2015, le budget
avait été réévalué à 106 millions
d’euros, mais en revanche, l’Europe
refuse d’assumer les opérations de
sauvetage dans les eaux internationales.
Par choix
politique, xénophobe et égoïste, les
dirigeants européens renoncent au
sauvetage et laissent les migrants
exposés aux plus grands périls : on voit
le résultat.
Alors, au moins
qu’ils nous dispensent de leurs larmes
de crocodile…
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