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droit
Est-il si difficile d’écouter Poutine ?
Gilles Devers
Jeudi 5 juin 2014
Une interview de
Poutine, c’est assez rare et ça vaut la
peine de s’y arrêter, d’autant plus que
1) il joue un rôle clé dans nombre de
questions internationales et que 2) il
est traité de diable absolu 24 heures
sur 24. Alors, intéressons-nous à ce que
dit Poutine. Chacun est libre de ses
analyses et de ses jugements, mais la
moindre des choses est de « prendre
connaissance ».
Hier soir, une
heure après l’interview, ce n’était plus
que des commentaires… qui passaient par
pertes et profits ce qui avait été dit,
pour reprendre les ritournelles bien
rodées sur le méchant Poutine de
l’inquiétante Russie.
Toutes les
critiques sont bienvenues, mais – est-ce
un réflexe d’avocat ? – on améliore sa
vision des choses en écoutant et
étudiant avec attention les points de
vue des autres.
Je relève au moins
trois choses, tellement minorées par les
opinions dominantes.
La disparition de
l’URSS a eu pour effet que «25
millions de personnes d’origine russe se
sont retrouvés du jour au lendemain dans
un pays étranger, alors qu’ils vivaient
jusque-là dans un pays uni ». C’est une
donnée de fait dont on peut tirer des
conclusions radicalement différentes,
mais c’est un fait, et l’ignorer serait
une faute.
Quand Poutine
rappelle que les Etats-Unis ont des
bases militaires de partout dans le
monde, et que la Russie n’en a
pratiquement pas, et que les les
Etats-Unis utilisent ces bases pour
défendre leurs intérêts, il dit une
vérité. De même, il a raison de rappeler
que ce petit peuple 320 millions
d’habitants dépense pratiquement autant
pour son budget militaire que tous les
autres Etats de la planète, soit 7
milliards de personnes. Alors,
évidemment, la miss Clinton qui l’accuse
d’expansionnisme armé – à la manière de
Hitler – ça passe mal.
S’agissant de
l’Ukraine, Poutine enfume certes, comme
Obama, mais il pose la question
cruciale. A partir du moment où le plan
est d’inclure l’Ukraine dans l’alliance
miliaire de l’OTAN, c’est pour installer
des équipements militaires en Ukraine et
face à la Russie. C’est là que ça
coince.
Alors, voici le
texte de l’entretien, et le mieux est d’écouter …
et de s’exprimer.
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