Analyse
Trump ou Biden, la question n'est pas là
Gilad Atzmon

Lundi 23 novembre 2020
Il s'agit de
l'opposition entre urbain et rural Il s'agit d'un
débat entre mondialistes et
nationalistes
Il s'agit de
Cosmopolitains contre Patriotes
Il s'agit de Tribal
contre Universel
Il ne s'agit pas de
démocrates contre républicains
Il s'agit des
minorités contre les Américains
Il s'agit des "en
tant que tels" contre le peuple
authentique
Il s'agit d'une
"grande réinitialisation" contre un
désir de grandeur
Il s'agit de
Jérusalem contre Athènes
Nous sommes en
train de revivre les "derniers jours de
la République de Weimar".
Tout au long de son
histoire, le capitalisme a utilisé
différentes tactiques pour réprimer
l'opposition.
À un moment donné,
c'était le fantasme d'une révolution
inévitable. C'est en effet la menace de
cet esprit rebelle qui a contribué à
l'évolution de l'État-providence, mais
la révolution promise ne s'est jamais
concrétisée.
Il ne faut pas être
un génie pour comprendre que, dans une
perspective historique, ces sentiments
de liberté, de productivité et d'espoir
qui sont devenus les emblèmes de
l'Occident au cours de la période qui a
suivi la Seconde Guerre mondiale,
n'avaient que très peu de rapport avec
nos vrais désirs et nos caprices
humanistes. Notre "liberté" a été
fabriquée pour faire saliver les pauvres
humains qui étaient derrière le Mur de
fer. La guerre froide, qui menaçait
d'anéantir la civilisation, n'était
qu'un moyen de favoriser la croissance
capitaliste. Par conséquent, il serait
juste de dire que nous devons notre
sentiment de "liberté" d'après-guerre à
l'URSS et à Staline. Plus le communisme
était oppressif, plus l'Occident
prétendait être libéral. Une fois le
bloc soviétique évaporé, il n'était plus
nécessaire de maintenir notre "liberté".
Il n'y avait personne à faire saliver
avec avec Coca-Cola et McDonald's. Une
nouvelle zone de combat était nécessaire
pour détourner l'attention des masses de
leurs véritables oppresseurs éternels.
Une fois de plus,
c'est la soi-disant "gauche" qui a
fourni les munitions. Au lieu de
l'ancien mantra de la gauche qui
appelait à nous unir, ramassés dans un
poing de colère prolétarienne,
indépendamment de notre race, couleur de
peau, sexe ou ethnicité, la "Nouvelle
Gauche" a introduit un hymne
complètement nouveau. Contre l'éthique
universelle la plus fondamentale de la
gauche, la Nouvelle Gauche nous a appris
à penser et à parler "en tant que" : "en
tant que femmes", "en tant que gay", "en
tant que trans", "en tant que juif", "en
tant que latino", "en tant que noir".
Nous avons pratiquement appris à nous
battre les uns contre les autres au lieu
de nous unir en un seul peuple. Au lieu
d'éliminer les différences, nous avons
construit de nouveaux murs de ghetto en
soulignant et en célébrant chaque ligne
de démarcation possible (blanc/noir,
homme/femme, hétérosexuel/LGBTQ, etc.).
Au lieu d'identifier Wall Street, la
propagande des MSM et les géants de la
technologie comme notre ennemi mondial
féroce, ceux-ci sont en fait devenus les
catalyseurs et les fournisseurs d'argent
dans une guerre que nous, le peuple,
avons stupidement déclarée contre
nous-mêmes.
Dans ce nouvel
amalgame identitaire "de gauche", toutes
les voix "en tant que" sont les
bienvenues, sauf la voix blanche. Est-ce
parce que quelqu'un croit vraiment que
les "Blancs" sont catégoriquement ou
collectivement mauvais ? J'en doute.
C'est simplement parce que le soi-disant
"Blanc" a été choisi pour jouer le
"rôle" du bloc soviétique. Le "Blanc"
est devenu le nouveau "mal" imaginaire.
Dans l'état actuel
des choses, personne en Amérique ne peut
unir la nation : ni Biden ni le DNC ne
peuvent introduire une solution
harmonieuse, car les éléments ci-dessus
sont en fait des extensions du problème.
Biden et le DNC sont intrinsèquement
liés à Wall Street, à Soros, aux médias
dominants aux géants de la technologie
qui ont formulé et soutenu cette
bataille tragique. Trump et le Great
Olld Party (républicain), bien sûr, ne
peuvent pas faire grand-chose non plus,
car aux yeux de ses nombreux
adversaires, Trump lui-même est au cœur
de toute cette catastrophe. Il est
clairement "trop blanc" en plus d'être
un "homme" et si cela ne suffisait pas,
c'est aussi un narcissique très
irritant.
Ce que nous voyons
en Amérique, c'est pratiquement la
République de Weimar, une fois de plus.
Le public perd
confiance dans le processus et les
institutions démocratiques. La pauvreté
et l'agitation publique augmentent. La
presse et les médias nationaux se
détachent de plus en plus de segments de
plus en plus importants de la
population. Au milieu de tout cela, Wall
Street est en plein essor. Les deux
côtés de ce clivage ne peuvent pas se
tolérer l'un l'autre. Ils sont éloignés
démographiquement, spirituellement,
culturellement et intellectuellement. La
démocratie devient une notion
nostalgique aux États-Unis et cela ne
devrait pas nous surprendre, car la
démocratie et la liberté ne sont pas et
n'ont jamais été des objectifs ou des
valeurs capitalistes de premier plan. La
démocratie et la liberté étaient le
moyen, pas le but. Elles étaient là pour
servir le mammonisme*, mais plus
maintenant ; en novembre 2016, Wall
Street a compris que la démocratie était
un obstacle. La City de Londres est
arrivée à la même conclusion après le
référendum du Brexit.
Si l'Amérique
cherche le salut, il faut quelle
saisisse les conditions sous-jacentes à
la crise actuelle. Elle ferait mieux de
s'éléver au-delà de la fausse bataille
entre Trump et Biden ou entre les
démocrates et le GOP. L'Amérique devrait
comprendre qui la pousse dans l'abîme de
la guerre civile. L'Amérique devrait
découvrir qui travaille si dur et avec
succès, jusqu'à présent, pour la diviser
et diviser tous les autres pays
occidentaux par le milieu.
Si le roman 1984
d'Orwell a bien une qualité prophétique,
il est facile de comprendre qui joue à
notre époque le rôle de Big Brother. On
peut aussi chercher à découvrir qui, ou
quelle entité, endosse de nos jours le
rôle d'Immanuel Goldstein ? Autrement
dit, qui contrôle l'opposition ?
* Mammonisme : la
poursuite obsessionnelle de la richesse
et des biens matériels.
Source: https://www.unz.com/gatzmon/it-is-not-about-trump-or-biden/
Traduction: Maria
Poumier
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