Tendances de
l'Orient
Le "zone de sécurité"
israélo-jordanienne en Syrie
Ghaleb Kandil

Photo:
D.R.
Lundi 24 février 2014
Quatre facteurs montrent que l'alliance
occidentale-turque-saoudienne
anti-syrienne, conduite par les
Etats-Unis, ne parviendra pas à
renverser les équilibres militaires
instaurés sur le terrain. Premièrement,
l'humeur populaire a changé au profit de
l'Etat national. Cela se traduit par les
réconciliations, qui s'étendent d'une
région à une autre, surtout autour de
Damas. Les habitants de ces zones sont
fatigués des crimes perpétrés par les
groupes terroristes-takfiristes, et sont
convaincus, comme la majorité des
Syriens, que le retour de l'Etat est la
seule façon pour eux de vivre une vie
normale. Deuxièmement, le fait que les
Etats-Unis soient contraints d'impliquer
la Jordanie et Israël dans le plan
d'offensive à partir du sud syrien est
un signe de faiblesse, qui aura de
graves répercussions sur l'opération
militaire en préparation. La situation
interne en Jordanie est en effet très
fragile et peut exploser à tout moment
si les autorités de ce pays continuent à
participer activement et directement à
l'agression contre la Syrie. De plus,
les tentatives israéliennes d'instaurer
une "zone de sécurité" en Syrie,
contrôlée par une milice collaboratrice,
va constituer un détonateur pour le
lancement d'une résistance populaire
syrienne pour lutter contre Israël et
ses agents. Ceux-ci ne pourront pas se
cacher derrière les vitrines d'une
pseudo-opposition. Troisièmement, la
force attaquante préparée en Jordanie
pour l'offensive, quelle que soit son
nombre, n'est qu'un groupe de
mercenaires recrutés par les agences de
renseignements arabo-occidentales, qui
ont récemment tenu une réunion de
coordination à Washington. Quel que soit
le niveau d'entrainement reçu par ces
mercenaires, il ne fait aucun doute
qu'ils ne feront pas le poids devant une
Armée arabe syrienne et une Armée de
défense nationale, dont les motivations
patriotiques leur accordent une
supériorité morale, en plus d'une
expérience de combat exceptionnelle.
Quatrièmement, les mensonges des
Etats-Unis et de l'Arabie saoudite sur
le soutien qu'ils accordent à des
"groupes armés modérés" se heurtent à
des réalités que personne ne peut
démentir. Les Saoudiens ont en effet
essayé d'unifier sous une seule
bannière, dans la province de Daraa, des
groupes takfiristes, extrémistes et
terroristes, qui n'ont rien de modéré.
La colonne vertébrale de l'offensive de
Daraa sera le Front al-Nosra, les
Brigades Ahrar al-Cham, tous deux
proches d'Al-Qaïda, et les milices des
Frères musulmans, qui constituent la
principale composante du "Front
islamique". Si cette offensive dépasse
le cadre médiatique, elle se traduira
pas des combats féroces près de la
frontière jordanienne, non loin de la
ligne de démarcation dans le Golan. Le
projet d'instauration d'une "zone de
sécurité" pro-israélienne sera un
facteur de mobilisation et de
combativité supplémentaire pour l'armée
et le peuple syriens. Cette bataille, si
elle a finalement lieu, sera celle de la
défense de la souveraineté et de
l'indépendance de la Syrie face à
Israël.
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