Tendances de
l'Orient
La Résistance est incontournable,
n'en déplaise à tous ses ennemis
Ghaleb Kandil

Photo:
D.R.
Lundi 17 mars 2014
Les illusions de certains sur leurs
capacités à modifier les équilibres au
Liban, et à concrétiser leurs rêves de
prendre pour cible la Résistance et sa
légitimité, se sont brisées à la
réalité. Ils s'imaginaient pouvoir
modifier les rapports de forces avec
l'aide des Américains, de l'Occident et
des Arabes du Golfe, notamment de
l'Arabie saoudite, mais ils ont encore
une fois échoué.
A l'expiration du délai qui aurait
transformé le gouvernement de Tammam
Salam en Cabinet d'expédition des
affaires courantes, la fumée blanche
s'est enfin dégagée, et les
protagonistes sont tombés d'accord sur
une déclaration ministérielle
reconnaissant "le droit du Liban et des
citoyens libanais à résister à
l'occupation israélienne". Un droit
inaliénable et reconnu par la charte des
Nations unies, mais que certains
libanais étaient prêts à brader,
gratuitement, pour servir les intérêts
d'Israël en abandonnant le seul facteur
qui fait la force du Liban. Le 14-Mars,
aidé en cela par le président de la
République -qui avait qualifié de
'langue de bois' la formule consacrant
le droit à la résistance-, ont encore
échoué. Quelques heures à peine après le
carnaval oratoire du 14-Mars, le Courant
du futur s'est résigné à accepter sa
défaite. L'intervention de diplomates
postés à Beyrouth et des grandes
capitales concernées par la situation
libanaise ont fini par les convaincre de
l'impossibilité de modifier les rapports
de forces.
L'escalade initiée par le 14-Mars en
refusant le droit des Libanais à
résister à l'occupation illustre les
dissensions internes qui soufflent dans
les rangs de cette coalition, la
faiblesse de ses appuis externes, et
reflète un amateurisme politique
inégalé. Dans ce contexte, on peut
souligner les facteurs suivants:
-L'Arabie saoudite voit se réduire
progressivement sa sphère d'influence et
le démembrement de la structure qu'elle
a établi, même dans son pré-carré du
Golfe, où le Conseil de coopération du
Golfe (CCG) est en train de se
disloquer.
-L'Occident, conduit par les Etats-Unis,
est perdu et ne sait pas comment agir
après la contre-offensive de la Russie
dans l'affaire ukrainienne. Moscou a en
effet empêché les Occidentaux de
capitaliser sur le renversement de
Viktor Ianoukovitch. L'Allemagne lance
des signaux sur son désaccord avec ses
alliés de l'Otan et semble tentée par un
partenariat eurasien avec la Russie.
-Selon la plus optimiste des
évaluations, il est clair que les
ennemis de la Résistance sont incapable
de lancer une offensive globale, comme
ont pu le croire, un instant, ceux qui
ont analysé trop simplement et trop
rapidement les événements d'Ukraine.
-Les tentatives d'Israël de modifier les
règles de jeu se sont heurtés à de
solides réalités sur le terrain et à des
ripostes dont certaines sont restées
inconnues du grand public et bien
mystérieuses.
La détermination des forces politiques
libanaises, alliées de la Résistance, et
leur gestion très intelligente de la
confrontation, ont eu raison de
l'entêtement du Courant du futur et du
14-Mars. Ces forces ont brandi la carte
des consultations parlementaires
contraignantes en cas de chute du
gouvernement de Tammam Salam. Elles ont
envoyé des messages sur la possible
désignation d'une nouvelle personnalité
pour former un gouvernement d'où serait
exclu le 14-Mars. Incapables de rester
plus longtemps en dehors du pouvoir, les
chefs de cette coalition se sont
résignés à accepter la mention à la
Résistance dans la déclaration
ministérielle. Ils ont estimé que le
gouvernement actuel est le maximum
qu'ils peuvent espérer dans les
circonstances actuelles, où la menace du
vide plane sur la présidence de la
République.
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