Opinion
Syrie : La ceinture de sécurité des
collabos
Ghaleb Kandil
Jeudi 5 février 2015
Parler du rôle direct d'Israël dans
l'agression menée contre la Syrie n’est
plus chose marginale. Au stade où nous
en sommes, son rôle est fortement
remarquable et se situe au cœur même de
la bataille.
Alors que l’on constate une certaine
baisse d’énergie chez les Saoudiens et
les Qataris, lesquels continuent à
parrainer et à financer le terrorisme ;
les forces les plus agressives se
situent désormais en Turquie et en
Israël, tandis que Aman, Doha et Riad,
assument leurs rôles dans les domaines
du renseignement et de la logistique, au
service de l’alliance ottomano-sioniste.
D’où l’exacte définition de la fonction
des Arabes des USA : ce sont les
domestiques d’Israël.
Premièrement :
Le projet de « la ceinture de sécurité
des collabos » à la frontière sud de la
Syrie, que nous avons si souvent évoqué,
est devenu évident et en cours
d’exécution sous les auspices des
États-Unis qui ont garanti à Israël une
large assistance jordanienne, ont
rassemblé, entraîné et financé, les
mercenaires répartis entre le Qatar, la
Jordanie, l'Arabie saoudite et la
Turquie, pendant que Aman confiait
l’ensemble de ses « diplômés » à la
garde du Mossad, se chargeant de leur
faire franchir la zone de séparation
établie au terme de l’Accord de
désengagement des forces israéliennes et
syriennes de 1974, [1][2][3].
Un accord rompu par Israël du fait de
ses incursions en Syrie [4], de
la même façon qu’il a rompu la
Convention d’armistice avec le Liban
dans les années soixante-dix, au profit
d’un même projet de ceinture de sécurité
garantie par des collabos.
C’est en 1978 qu’Israël a lancé son idée
d’occuper une bande frontalière en
territoire libanais, fondée sur le
principe d’une zone de sécurité destinée
à protéger celle de l’entité sioniste.
Les forces ennemies qui avaient alors
avancé jusqu’au pont Qasimiyah sur le
fleuve Litani ont dû battre en retraite
devant la résistance libanaise et
palestinienne, reculant jusqu’au pont
Khardali sur ce même fleuve et jusqu’au
sud de Nabatiyé, dans le but de
préserver la dite « ceinture de
sécurité » censée protéger les
profondeurs de la Palestine occupée
contre ces deux résistances.
Mais au cours de la bataille de 1981,
lorsqu’est apparue une capacité de
dissuasion par les missiles ayant ciblé
des colonies sionistes et que, pour la
première fois, s’est créé « un équilibre
de dissuasion » entre les Arabes et
Israël, clairement évoqué lors de la
médiation américaine de Philippe Habib [5][6] ;
les sionistes ont poursuivi leur projet
en cherchant à élargir leur bande de
sécurité par une nouvelle guerre
expansionniste au Liban, qui serait à la
mesure de la portée des missiles
soviétiques reçus par la Syrie, puis
transférés aux factions de la Résistance
palestinienne de l’époque.
D’où la rumeur publique concernant une
opération « accordéon », préparée par
Israël, laquelle s’étendrait de la ville
de Damour au nord de Saïda sur la côte
libanaise, jusqu’aux profondeurs du
Chouf, puis vers l’ouest de la Bekaa.
Deuxièmement :
Par conséquent, la
conception israélienne d’une telle bande
frontalière combinait une intervention
guerrière directe d’Israël contre le
Liban et la création d’une force de
collabos, qui dominerait une sorte de
zone tampon, en territoire libanais,
pour l’éloigner du danger et recevoir
les coups à sa place.
Et c’est cette même
conception qui régit aujourd’hui la zone
tampon escomptée à la frontière sud de
la Syrie, là où Israël travaille à
former une force de collabos parmi les
groupes takfiristes et autres groupes de
terroristes mercenaires armés sévissant
en Syrie [7][8].
Ainsi, il apparaît
très clairement que les considérations
doctrinales de ceux qui prétendaient
qu’il était impossible que des groupes
extrémistes islamistes s’engagent aux
côtés d’Israël, sont caduques. Car c’est
bel et bien arrivé, et c’est un fait qui
prouve que c’est l'idée de la Patrie et
de la Nation qui constitue l’immunité
contre l’incursion sioniste, non
l’idéologie des adeptes de telle ou
telle religion. Les collabos sont
toujours prêts à se vendre, quelle que
soit leur doctrine et il est désormais
évident que les recruteurs des « qaïdistes »
[terme dérivé d’Al-Qaïda] des Pays du
Golfe, de la Turquie et des États-Unis,
utilisent ce que leur commande leur
aveuglement doctrinaire pour les mettre
au service de l’entité sioniste,
moyennant fatwas et monnaies sonnantes
et trébuchantes.
D’ailleurs, parmi les
collabos d’Israël, en Syrie, certains
portent des étendards islamiques ;
d’autres, portent des étendards
libéraux. Peut-être que, si Michel Kilo
et son redoutable compère, Burhan
Ghalioun, avaient disposé de leur propre
milice, nous les aurions vu lever un
étendard mêlant l’étoile rouge et
l’étoile de David, sans que cela ne nous
étonne.
Troisièmement :
La Syrie qui se
redresse et qui gagne sous la direction
du Président Bachar al-Assad constitue,
dans les calculs sionistes, un
changement sérieux et décisif des
équations du conflit. Mais, perturber
cette voie ouvre les portes à d’énormes
défis, suite au rassemblement des
résistances régionales en un seul
système qui englobe, en particulier,
l’Armée arabe syrienne, les forces
populaires syriennes qui la soutiennent,
le Hezbollah, et l’Iran, dont le rôle de
soutien pourrait tourner à la
participation d’unités combattantes.
Ceci, alors que s’annonce la naissance
d’une résistance populaire syrienne pour
la libération du plateau du Golan.
C’est dans ce
contexte qu'Israël cherche à accélérer
son projet de bande frontalière, en
territoire syrien, par tous les moyens.
Il intervient avec toutes ses forces,
maintenant que son opération dans le
Golan [Raid israélien sur Quneitra le
dimanche 18 Janvier 2015, NdT] lui a
donné un aperçu des changements à venir
et des défis qui l’attendent face à un
front uni allant des frontières
jordano-syriennes jusque Naqoura, dans
toute guerre future.
Ceci, tandis que la
terre palestinienne occupée, depuis
1948, deviendra un champ de bataille et
non exclusivement une arène destinée aux
bombardements israéliens, comme l’a
annoncé Sayed Hassan Nasrallah,
disant que « la Résistance ne sera plus
tenue par les règles d’engagement, ni
par les frontières, ni par les divisions
territoriales » [9].
La mobilisation du
peuple syrien pour empêcher
l’établissement de cette ceinture de
collabos, par tous les moyens
disponibles, est désormais une tâche
centrale qui nécessite un effort
politique et médiatique exceptionnel,
car c’est l’avenir de la Syrie en tant
que citadelle de l’arabité et de la
résistance qui est en cause.
Tous les masques sont
tombés, et le projet sioniste est à nu,
ainsi que tous ceux de toutes les
oppositions futiles qui ruminent des
discours obsolètes et sans valeur, alors
que le sud syrien a dévoilé tous les
mensonges colportés dans le seul but
d’attiser une guerre d’agression contre
la Syrie, l’état national central de la
région qu’Israël craint de voir renaître
et récupérer.
Ghaleb Kandil
03/02/2015
Source :
New Orient News
الشريط السوري العميل
http://www.neworientnews.com/index.php/news-analysis/6177-2015-02-03-08-34-44
Article traduit de
l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Notes :
[1] l’Accord de
désengagement des forces israliennes et
syriennes
http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/11302/Add.1
[2] FNUOD Force des
Nations Unies chargée d'observer le
désengagement
http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/undof/background.shtml
[3] Les relations
entre Israël et la Syrie
http://lepetitsioniste.kazeo.com/m/article-845890.html
[4]
Israël : provocations et messages
mafieux (mais nos médias font semblant
de rien)
http://www.mondialisation.ca/israel-provocations-et-messages-mafieux-mais-nos-medias-font-semblant-de-rien/5428942
[5] Philip Habib
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_Habib
[6] LA GUERRE AU
LIBAN : forces en présence et début des
affrontements
http://www.acontresens.com/contrepoints/histoire/16_5.html
[7] La Turquie et Israël soutiennent
directement l’Etat islamique (EI) et les
terroristes d’Al-Qaïda en Syrie
http://www.mondialisation.ca/la-turquie-et-israel-soutiennent-directement-letat-islamique-ei-et-les-terroristes-dal-qaida-en-syrie/5406646
[8] Ban Ki-moon passe
aux aveux: «Israël» coopère avec
Al-Qaïda
http://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=13600&cid=324
[9] Discours de Sayed
Nasrallah
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=217204&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=23&s1=1
Monsieur Ghaleb
kandil est
le Directeur du Centre New Orient News (Liban)
Le
dossier Syrie
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