Actualité
Du conflit syrien au conflit français,
une couverture médiatique inversée
François Belliot
Mardi 15 janvier 2019
En mars 2011, éclatait le confit syrien,
dans le sillage du Printemps arabe.
Comme pour les autres pays précédemment
atteints par la vague, la Tunisie,
l’Égypte et la Libye, les médias
unanimes ont présenté ce conflit comme
le soulèvement courageux d’un peuple
tentant pacifiquement de secouer le joug
d’un régime ignoble dirigé par un
abominable dictateur. Ceux qui se
montraient dubitatifs et prétendaient
faire entendre un autre son de cloche,
ont vite été réduits au silence, exclus
de tous les débats, traînés dans la boue
et traités de tous les noms, en
particulier de ceux de « complotistes »
et de « conspirationnistes »i.
En novembre 2018, éclatait ce qu’on
pourrait appeler, quoique les
proportions demeurent incomparables, le
« conflit français ». Initié par les
« gilets jaunes » il a vite fait tache
d’huile dans toute la France. Au-delà du
problème du prix du carburant, les
gilets jaunes expriment leur défiance
envers le système tout entier et
semblent même de plus en plus réclamer,
osons l’expression, un « changement de
régime ».
Contrairement à
leurs camarades syriens il y a sept ans,
les manifestants français ont été
maltraités par les médias et les
politiques de « leur » pays : beaufs,
poujadistes, populistes, extrémistes,
antisémites, complotistes, peu de noms
d’oiseaux leur ont été épargnés ; ils
ont été traités avec mépris et à la
moindre occasion diabolisés. Le discours
des vœux pour 2019 du président Macron
sont révélateurs. Le mot « gilet jaune »
n’a pas même été prononcé une seule
fois, et la seule mise en garde a été
contre ceux qui » prennent pour
prétexte de parler au nom du peuple (…)
et n’étant en fait que les porte-voix
d’une foule haineuse, s’en prennent aux
élus, aux forces de l’ordre, aux
journalistes, aux juifs, aux étrangers,
aux homosexuels, c’est tout simplement
la négation de la France «
Les gilets jaunes
sont sans doute les mieux placés pour
constater ce traitement médiatique
mensonger et diabolisateur, et nous
disposons de suffisamment de recul pour
affirmer, tranquillement, après sept
années de manipulations en tous genres,
que la couverture médiatique de la
guerre en Syrie a constitué et constitue
encore un mensonge organisé intégral :
en particulier, pour ne considérer que
les premiers mois du conflit, les médias
ont systématiquement nié ou minoré le
détournement des manifestations par des
groupes terroristes financés par des
pays étrangers, et les exactions
précoces de ces derniers contre les
civils, les fonctionnaires, et les
militaires et les forces de l’ordreii.
Dans le même temps le combat des
« rebelles » était au contraire magnifié
sans nuance en geste héroïque.
Placer en miroir
ces deux couvertures médiatiques est
extrêmement éclairant dans la mesure où,
au-delà de leur caractère frauduleux,
elles représentent l’exact inverse de ce
qu’elles auraient dû être dans un monde
normal. Résumons : en changeant
seulement une poignée de termes et
expressions, on s’aperçoit que les
articles écrits il y a sept ans sur les
manifestants syriens correspondent à
ceux qui auraient dû être écrits ces
deux derniers mois sur les gilets
jaunes. Voici quatre exemples pris dans
une myriade.
Sommaire
-
Quatre exemples d’articles inversés
-
BHL sur les Gilets jaunes
-
BHL sur le « Printemps arabe » en
Libye
-
BHL sur le conflit syrien
-
Un rapport d’Amnesty international
dénonçant les violences policières
contre les gilets jaunes
Quatre exemples
d’articles inversés
Le Figaro, 24 mars : « Sur Facebook,
«The Syrian Revolution 2011» appelle à
des manifestations massives, ce
vendredi, dans toutes les villes de
Syrie contre le président Bachar al-Assad.
Les mesures annoncées jeudi soir par le
régime restent insuffisantes aux yeux de
l’opposition. Le rendez-vous de ce
vendredi s’annonce comme un test pour le
pouvoir, selon un observateur syrien
qui, comme beaucoup de ses compatriotes,
se demande si la vague des révolutions
arabes emportera à son tour un régime en
place depuis quarante ans. »
modifié :
Sur Facebook, «la France en Colère »
appelle à des manifestations massives,
ce samedi, dans toutes les villes de
France contre le président Emmanuel
Macron et le régime français. Les
mesures annoncées jeudi soir par le
régime restent insuffisantes aux yeux
des Gilets jaunes. Le rendez-vous de ce
samedi s’annonce comme un test pour le
pouvoir, selon un observateur français
qui, comme beaucoup de ses compatriotes,
se demande si la vague du réveil des
nations européennes emportera à son tour
un régime en place depuis soixante ans.
Le Monde, 22 avril :
« Les premiers gestes du président
syrien, Bachar Al-Assad, qui a levé
l’état d’urgence et allégé le dispositif
sécuritaire jeudi dans le pays, n’ont
pas convaincu les opposants au régime,
qui ont lancé sur Facebook des appels à
de nouvelles manifestations, vendredi 22
avril. Ils sont plusieurs dizaines de
milliers à avoir défilé dans tout le
pays, jugeant insuffisantes les mesures
annoncées : la levée de l’état
d’urgence, qui limitait de façon
drastique les libertés depuis 1963,
était l’une des principales
revendications des opposants au début de
la contestation. Mais ils réclament
désormais aussi des réformes
démocratiques, la libération des détenus
politiques et la fin de la mainmise des
services de sécurité sur la société. (…)
Avant
l’intervention des forces de l’ordre, la
journée avait connu l’une des plus
importantes mobilisations depuis le
début, le 15 mars, du mouvement de
contestation sans précédent contre le
régime du président Bachar Al-Assad,
arrivé au pouvoir en 2000 à la mort de
son père, Hafez Al-Assad. Quelque dix
mille contestataires se sont rassemblés
dans le centre de Deraa, épicentre de la
contestation, à la sortie des mosquées,
appelant à la dissolution des services
du renseignement. Certaines pancartes
appelaient à l’« annulation de
l’article 8 » de la Constitution,
qui consacre l’hégémonie du parti Baas,
selon un militant. (…)
« Nous déplorons
l’usage de la violence, nous sommes très
inquiets au sujet des informations
parvenues de Syrie », a déclaré
vendredi aux journalistes le
porte-parole du président Barack Obama,
Jay Carney. « Nous appelons le
gouvernement syrien à cesser d’avoir
recours à la violence, nous appelons
toutes les parties à cesser d’avoir
recours à la violence », a-t-il
ajouté, précisant que les États-Unis
suivent de « très près »
l’évolution de la situation. Paris a
réagi tard vendredi soir. Le ministère
des affaires étrangères a appelé les
autorités syriennes à « renoncer à
l’usage de la violence contre leurs
citoyens » et à mettre en œuvre les
réformes.
modifié :
Les premiers gestes du président
français, Emmanuel Macron, qui n’a pas
allégé le dispositif sécuritaire samedi
dans le pays, n’ont pas convaincu les
opposants au régime, qui ont lancé sur
Facebook des appels à de nouvelles
manifestations, samedi 29 décembre. Ils
sont plusieurs dizaines de milliers à
avoir défilé dans tout le pays, jugeant
insuffisantes les mesures annoncées : la
levée de l’état d’urgence et l’abolition
des lois liberticides, qui limitaient de
façon drastique les libertés depuis 2015
et la tuerie de Charlie Hebdo, était
l’une des revendications des opposants
au début de la contestation. Mais ils
réclament désormais aussi des réformes
démocratiques, la libération des détenus
politiques et la fin de la mainmise des
services de sécurité sur la société. (…)
Avant
l’intervention des forces de l’ordre, la
journée avait connu l’une des plus
importantes mobilisations depuis le
début, le 17 novembre, du mouvement de
contestation sans précédent contre le
régime du président Emmanuel Macron,
arrivé au pouvoir en 2017 en
remplacement de François Hollande.
Quelque trente mille contestataires se
sont rassemblés dans le centre de Paris,
épicentre de la contestation, occupant
les places et les ronds points, appelant
à la dissolution des services du
renseignement. Certaines pancartes
appelaient à l’instauration du
Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC),
pour mettre fin à l’hégémonie des partis
politiques traditionnels et refonder la
démocratie. (…)
« Nous
déplorons l’usage de la violence, nous
sommes très inquiets au sujet des
informations parvenues de France »,
a déclaré samedi aux journalistes le
vice-ministre du gouvernement italien
Matteo Salvi. « Nous appelons le
gouvernement français à cesser d’avoir
recours à la violence, nous appelons
toutes les parties à cesser d’avoir
recours à la violence », a-t-il
ajouté, précisant que l’Italie suit de
« très près » l’évolution de la
situation.
Damas a réagi
tard samedi soir. Le ministère des
affaires étrangères a appelé les
autorités françaises à « renoncer à
l’usage de la violence contre leurs
citoyens » et à mettre en œuvre les
réformes.
Le Figaro, 6 mai : « Les
militants syriens avaient invité les
sympathisants du mouvement de
protestation engagé contre le régime de
Bachar el-Assad à manifester à travers
le pays pour une journée baptisée
« Vendredi du défi ». « Nous nous
sacrifierons pour la liberté, la dignité
et la fierté. Pour elles, nous défions
le monde», affirme un texte posté sur le
site «The Syrian Revolution 2011» créé
par de jeunes militants. Ces
manifestations sont interdites par le
régime.
L’appel a été
entendu puisque, selon les militants,
des rassemblements ont eu lieu à
Qamishli, Amouda et al-Dirbassiyeh dans
les régions kurdes du nord du pays.
Chacune de ces manifestations aurait
rassemblé au moins 2000 personnes. Cinq
mille personnes sont également
descendues dans les rues de la ville
côtière de Banias. Une autre
rassemblement a eu lieu dans le quartier
de Saqba, dans la banlieue de Damas :
2000 manifestants ont réclamé la
libération des personnes arrêtées par
les forces de sécurité ces derniers
jours.
Modifié :
Les militants français, les « Gilets
jaunes », avaient invité les
sympathisants du mouvement de
protestation engagé contre le régime de
Macron à manifester à travers le pays
pour une journée baptisée « Samedi du
défi ». « Nous nous sacrifierons pour la
liberté, la dignité et la fierté. Pour
elles, nous défions le monde », affirme
un texte posté sur le site « Les Gilets
jaunes officiel » créé par de jeunes
militants. Ces manifestations sont
sévèrement réprimées par le régime.
L’appel a été
entendu puisque, selon les militants,
des rassemblements ont eu lieu à
Toulouse, Nantes, Bordeaux, Rouen, et
dans le nord du pays. Chacune de ces
manifestations aurait rassemblé au moins
10000 personnes. Cinq mille personnes
sont également descendues dans les rues
de la ville côtière de Marseille. Un
autre rassemblement a eu lieu en Seine
Saint Denis, dans la banlieue de Paris :
2000 manifestants ont réclamé la
libération des personnes arrêtées par
les forces de sécurité ces derniers
jours.
France24.fr, 5 août :
titre « Ces jeunes militants qui
se battent pour faire l’information de
Syrie ».
« Depuis près de
cinq mois, ce sont de jeunes Syriens qui
se mobilisent, dans leur pays et à
l’étranger, pour pallier l’absence de
médias sur le terrain. Ils agissent en
réseaux, au péril de leur vie. Avec
humilité, courage et détermination.
Amer el-Sadeq n’en
finit pas de tousser. Il n’a que 27 ans
mais sa voix semble bien plus âgée. Au
cours des quatre derniers mois, il a
changé de domicile trois fois. Fatigué,
il est encore connecté à Internet, tard
dans la soirée. Ce jeune syrien est, à
Paris, l’un des porte-parole de l’Union
des Coordinateurs de la Révolution
Syrienne (SRCU).
« Dès que la
contestation a commencé, des militants
opposés au régime de Bachar al-Assad se
sont rassemblés dans différentes régions
du pays pour relayer les informations et
discuter de différents sujets, explique
par Skype [un logiciel qui permet de
téléphoner par Internet, ndlr] Amer el-Sadeq,
entre deux quintes de toux. Peu à peu,
nous avons commencé à nous connaître les
uns les autres et nous avons décidé de
créer cette organisation, pour
mutualiser nos forces. Nous pouvons
ainsi coordonner nos actions sur le
terrain et être représentés
politiquement et médiatiquement. »
Aujourd’hui, le SRCU compte 77
représentants de différentes
coordinations locales. Le réseau est
présent dans presque toutes les villes
mobilisées du pays. Chaque jour, de
nouveaux groupes se joignent au
mouvement.
Depuis le début de
la révolution syrienne, mi-mars,
Abdulsattar Attar est l’un des
animateurs de la page Facebook « The
Syrian Revolution 2011 », suivie par
plus de 240 000 personnes et considérée
comme l’un des principaux moteurs du
mouvement de contestation. Chaque jour,
des dizaines de messages, photos ou
vidéos sont publiés pour rapporter ce
qui se passe dans le pays.
(…) les premières
images des manifestations de ce
vendredi, le premier depuis le début du
ramadan, sont retransmises en direct sur
al Jazeera. Dans le salon de Amrou, la
télévision trône, encadrée par deux
grandes enceintes. Arrivé en France il y
a deux ans, celui-ci s’est installé il y
a quelques mois dans un appartement de
la banlieue parisienne, chez un ami. Il
ne quitte des yeux son écran
d’ordinateur que pour jeter un coup
d’œil à la télé. Membre d’un petit
réseau – dont il préfère taire le
nom -, il est connecté sur Skype avec
une trentaine de personnes : des
militants installés principalement à
Damas, d’où il est originaire, et des
responsables des médias internationaux.
« Notre boulot a
beaucoup évolué, raconte-t-il. Au début,
nous nous battions pour que l’une de nos
vidéos enregistrées ou un témoin passent
sur les chaînes de télévision.
Maintenant, c’est le direct qui est le
plus important : de cette façon, nous
maîtrisons l’image de la révolution.
D’ailleurs, les chaînes nous demandent
des vidéos de bonne qualité, bien
filmées… »
Qamishli, Lattaquia,
Damas, Homs, Hama… Dans la plupart des
villes de Syrie, des groupes de
citoyens, qui peuvent rassembler jusqu’à
plusieurs dizaines de personnes, se sont
mis en place. Là aussi, on se répartit
les tâches : mobiliser la population
avant les rassemblements en faisant
circuler le message concernant l’heure
et le lieu du rendez-vous ; préparer
slogans et banderoles ; prendre des
photos, des vidéos ; les envoyer par
Internet… « Si ce sont des membres de
notre réseau qui nous envoient des
documents, nous les publions. Sinon,
nous vérifions les images ou les
informations à partir de deux ou trois
sources différentes avant de les mettre
en ligne », explique l’un des
porte-paroles des Comités locaux de
coordinations, Hozan Ibrahim.
Modifié :
titre : « Ces jeunes militants qui se
battent pour faire l’information de
France »
« Depuis près de
deux mois, ce sont des Français de tous
âges qui se mobilisent, dans leur pays
et à l’étranger, pour pallier l’absence
de médias sur le terrain. Ils agissent
en réseaux, au péril de leur vie. Avec
humilité, courage et détermination.
Jérôme le Tomer n’en finit pas de
tousser. Il n’a que 27 ans mais sa voix,
altérée par les gaz lacrymogènes, semble
bien plus âgée. Au cours des deux
derniers mois, il a changé de domicile
trois fois. Fatigué, il est encore
connecté à Internet, tard dans la
soirée. Ce jeune français est, à Paris,
l’un des porte-parole des gilets jaunes.
« Dès que la
contestation a commencé, des militants
opposés au régime d’Emmanuel Macron se
sont rassemblés dans différentes régions
du pays pour relayer les informations et
discuter de différents sujets, explique
par Skype [un logiciel qui permet de
téléphoner par Internet, ndlr] Jérôme le
Tomer, entre deux quintes de toux. Peu à
peu, nous avons commencé à nous
connaître les uns les autres et nous
avons décidé de créer cette
organisation, pour mutualiser nos
forces. Nous pouvons ainsi coordonner
nos actions sur le terrain et être
représentés politiquement et
médiatiquement. » Aujourd’hui, le
mouvement «
Coordination Nationale des Régions »
compte 133 représentants de
différentes coordinations locales.
Le réseau est présent dans presque
toutes les villes mobilisées du pays.
Chaque jour, de nouveaux groupes se
joignent au mouvement.
Depuis le début
de la révolution française, mi-novembre,
Séverine Queriney est l’une des
animatrices de la page Facebook « En
avant les gilets jaunes ! », suivie par
plus de 240 000 personnes et considérée
comme l’un des principaux moteurs du
mouvement de contestation. Chaque jour,
des dizaines de messages, photos ou
vidéos sont publiés pour rapporter ce
qui se passe dans le pays.
(…) les
premières images des manifestations de
ce samedi, la première à Paris depuis le
début du mouvement le 17 novembre, sont
retransmises en direct sur la chaîne RT
France. Dans le salon de Sébastien, la
télévision trône, encadrée par deux
grandes enceintes. Arrivé en Italie il y
a un mois, celui-ci s’est installé il y
a quelques mois dans un appartement de
la banlieue turinoise, chez un ami. Il
ne quitte des yeux son écran
d’ordinateur que pour jeter un coup
d’œil à la télé. Membre d’un petit
réseau – dont il préfère taire le
nom -, il est connecté sur Skype avec
une trentaine de personnes : des
militants installés principalement à
Paris, d’où il est originaire, et des
responsables de médias russes, italiens,
vénézuéliens, iraniens et des autres
pays non alignés.
« Notre boulot a
beaucoup évolué, raconte-t-il. Au début,
nous nous battions pour que l’une de nos
vidéos enregistrées ou un témoin passent
sur les chaînes de télévision.
Maintenant, c’est le direct qui est le
plus important : de cette façon, nous
maîtrisons l’image de la révolution. »
D’ailleurs, les chaînes ne passent que
des vidéos de mauvaise qualité, filmées
à charge… »
Lyon, Marseille,
Rouen, Lille, Clermont Ferrand… Dans la
plupart des villes de France, des
groupes de citoyens, qui peuvent
rassembler jusqu’à plusieurs milliers de
personnes, se sont mis en place. Là
aussi, on se répartit les tâches :
mobiliser la population avant les
rassemblements en faisant circuler le
message concernant l’heure et le lieu du
rendez-vous ; préparer slogans et
banderoles ; prendre des photos, des
vidéos ; les envoyer par Internet… « Si
ce sont des membres de notre réseau qui
nous envoient des documents, nous les
publions. Sinon, nous vérifions les
images ou les informations à partir de
deux ou trois sources différentes avant
de les mettre en ligne », explique l’un
des porte-paroles des Comités locaux de
coordinations, Gaspard Chagnoleaux.
La quasi perfection
de la transposition ne laisse-t-elle pas
rêveur ?
Et comme par hasard
ceux qui ont menti sur le conflit syrien
sont les mêmes qui aujourd’hui mentent
sur la nature du conflit français, et
ceux qui ont menti de la façon la plus
éhontée sont ceux qui aujourd’hui
mentent de la façon la plus éhontée.
A tout seigneur
tout honneur, même si l’exercice est un
peu éculé, prenons l’exemple de
Bernard-Henri Levy, et plaçons côte à
côte ses récentes « réflexions » sur le
mouvement des gilets jaunes avec celles
que lui inspiraient les « révolutions »
libyenne et syrienne de 2011, dont il a
été l’un des thuriféraires les plus
actifs et les plus inconditionnels.
BHL sur les
Gilets jaunes
BHL est un twitter
compulsif. Innombrables sont donc ses
tweets « anti » gilets jaunes depuis le
début du mouvement le 17 novembre.
Certains sont déjà célèbres. En voici
pour rappel une poignée.
26 novembre
Cette vague
populiste, ce discrédit de la politique
et de ceux que l’on appelle les élites
est une tragédie. Cela amène des clowns
au pouvoir. Il est capital que les
institutions, les corps intermédiaires
se réveillent.
https://lemde.fr/2RfI8AD
#Brésil
#Europe
#USA
6 décembre
Que Macron parle ou
pas, que l’on soit d’accord avec lui ou
non, qu’on soit pour ses réformes ou
contre, n’a, à cet instant, aucune
importance. Face à la montée en
puissance des fachos, des factieux et
des ennemis de la République, une seule
option digne:#SoutienAuPresidentMacron
8 décembre
Place
Saint-Augustin, à Paris, les casseurs
d’ultra-droite, les casseurs d’ultra-gauche
et les
#GiletsJaunes semblent
indissociablement mêlés. Là, risque
d’être, hélas, le vrai échec du
mouvement.
11 décembre
#GiletsJaunes. L’opinion
se lasse. Les chaînes d’info, qui mènent
le bal, vont se réinteresser au reste du
monde. Le Pen et Mélenchon, qui vivent
sur la bête, vont les lâcher en rase
campagne. Le plus sage : prendre ce que
la lutte a permis de gagner et rentrer
fêter Noël.
22 décembre
Image pathétique de
ces
#GiletsJaunes déambulant,
sans but, sans mot d’ordre, quenelle de
Dieudonné par ci, Macron démission par
là, sorte de bateau ivre qui ne fait
honneur ni à Paris ni à la grande et
belle histoire des luttes populaires en
France
4 janvier
Tous les enfants
ont du talent, sauf Minou Drouet, disait
Jean Cocteau. Homonymie pour homonymie,
toutes les colères sont légitimes sauf
celle d’Eric Drouet – le Gilet Jaune
factieux et fier à bras qui « fascine »
Monsieur Mélenchon.
#EricDrouet
#giletsjaunes
Plus collabo tu
meurs. BHL affiche un soutien total,
inconditionnel, au système français
actuel et à son président, et manifeste
un mépris et une haine sans fond contre
les gilets jaunes à qui il dénie toute
légitimité.
Le changement de
ton est impressionnant quand on relit
ses anciennes positions sur les
manifestants libyens et syriens et les
« régimes » contre lesquels ils se
seraient viscéralement dressés (comme
lui). C’est, comme on dit… le jour et la
nuit.
BHL sur le
« Printemps arabe » en Libye
NB : pour rappel,
l’intervention de l’OTAN en Libye en
2011 a été une catastrophe pour le pays.
La plupart des infrastructures vitales
ont été détruites et des dizaines de
milliers de civils ont péri lors des
bombardements. L’État libyen est
considéré comme failli et le pays est
éclaté en trois zones de pouvoir. Les
populations noires y sont réduites en
esclavage. Le pays est devenu un des
viviers du terrorisme international et
une porte d’entrée grande ouverte vers
l’Europe pour les flux de migrants que
pouvait réguler Mouammar Kadhafi, par
ailleurs lynché pour finir dans des
circonstances infamantes.
Ce qu’il pense de ceux qui
contestent le bien-fondé d’une
intervention militaire en Libye ? « Cette
tentation souverainiste, cette idée que
la liberté des peuples à disposer
d’eux-mêmes signifie la liberté des
dictateurs à disposer de leurs peuples,
cette notion d’une responsabilité pour
autrui qui s’arrêterait aux limites de
notre pré carré national, cette
façon de se laver les mains du sort du
monde au motif que nos lointains ne sont
pas nos prochains, tout cela me répugne. »
Le danger d’une
récupération du mouvement par les
Islamistes ? « Une chose importante
déjà : ce sont des musulmans laïques. La
Libye qu’ils projettent sera une Libye
où la religion sera affaire de
conscience. Le gouvernement qui
remplacera la dictature actuelle sera
issu d’élections libres. Et probablement
transparentes. Deux émissaires du CNT
étaient, hier soir encore, à Paris. Ils
ont réaffirmé cela de la manière la plus
nette. La démocratie parfaite n’existe
pas, nous le savons bien. Mais ce
« chemin vers la démocratie », il
méritait pour le moins d’être encouragé
et appuyé. » Sept ans après la
« libération » du pays, cette projection
est si éloignée de la situation actuelle
qu’il est impossible de ne pas la
considérer comme un fieffé mensonge.
Au moins est-il clair sur les
responsabilités du déclenchement de la
dite intervention : « D’ailleurs, à
plusieurs reprises dans le livre, c’est
ce que dit le président : « Oh la
France, vous savez… Il n’y a pas tant de
gens, en France, pour soutenir cette
guerre… » Si l’on veut être honnête, je
crois qu’il faut dire ceci. Cette guerre
a été possible à cause de la
détermination d’un président, du soutien
de celle qui était à l’époque la
patronne de la gauche, Martine Aubry, et
puis aussi de la presse qui, dans son
ensemble, a tout de suite compris les
enjeux historiques considérables qui se
trouvaient mobilisés là. On en sait
quelque chose, ici, à L’Express, qui a
été, aussitôt, par cette urgence
humanitaire, morale, et historique. Un
président donc. Une cheffe de
l’opposition, souvent arcboutée contre
une grande partie du PS. La presse et
les reporters de guerre. Quelques
intellectuels. Voilà la coalition,
apparemment hétéroclite, mais en réalité
solide comme le roc, qui a rendu cette
guerre et cette victoire possible. »
Le groupe très restreint évoqué ici est
précisément le même qui diabolise et
réclame la répression des gilets jaunes
en France.
Lui oppose-t-on que
Kadhafi demeure soutenu par une grande
partie du peuple libyen ? : « Une
grande partie de son peuple, vous êtes
sûr? J’ai, moi, dans l’œil, et dans les
oreilles, les images des manifestations
anti-Kadhafi de février dernier. A
Tripoli, a Benghazi, dans toute la
Libye, c’est tout le peuple libyen qui
était dans la rue. »
Et voici le titre
avec lequel il s’est senti poussé à
renverser le « régime libyen » : « C’est
en tant que juif que j’ai participé à
cette aventure politique, que j’ai
contribué à définir des fronts
militants, que j’ai contribué à élaborer
pour mon pays et pour un autre pays une
stratégie et des tactiques ». « Je ne
l’aurais pas fait si je n’avais pas été
juif » ».
BHL sur le
conflit syrien
NB : comme la
Libye, la Syrie a très tôt dû faire face
à des agressions de groupes armés
financés par l’étranger (les fameux
« amis de la Syrie »), mais les médias
alors ne parlaient que de manifestants
pacifiques sauvagement réprimés. Sept
ans après le début du conflit, plus
personne ne peut plus nier ce fait, à
part des gens comme BHL. La vision
manichéenne initiale des médias non
seulement n’est plus tenable, mais nous
sommes parvenus au point où l’on peut
tout simplement l’inverser.
Suite au meeting
« SOS Syrie » du 4 juillet 2011, dont il
était l’un des organisateurs, BHL
écrit sur son site la Règle du
jeu : « Depuis le mois de mars 2011,
le peuple syrien a rejoint le Printemps
arabe. Bravant avec un courage
éblouissant la sauvagerie de l’appareil
répressif aux ordres du clan Assad, des
centaines et des centaines de milliers
d’hommes et de femmes sont descendus
dans les rues pour exiger la fin de la
dictature et la liberté.
Nous ne sommes pas parmi les spectateurs
attentistes et frileux de la révolution
syrienne. Nous ne sommes pas non plus
les soutiens aveugles et angéliques d’un
mouvement dont l’issue est, évidemment,
incertaine. Nous savons que l’Histoire
n’est jamais écrite d’avance. Et il est
clair que le destin de la révolution
syrienne en marche dépendra aussi de
l’aide que le monde démocratique saura,
ou non, lui fournir. » Encore un
passage qui fonctionne normalement si
l’on remplace les éléments syriens par
des éléments français.
BHL est bien sûr
disposé à s’ingérer dans le conflit
syrien : « Nous disons à nos amis
syriens : parce que la démocratie est un
bien universel, parce qu’elle est un
droit absolu pour toute l’humanité, nous
faisons le serment de vous accompagner
jusqu’à ce quelle triomphe dans votre
grand pays. »
Un mois plus tard,
14 août,
il récidive : « Faut-il
intervenir ? Et la « responsabilité de
protéger », qui est la version onusienne
de l’antique théorie de la guerre juste,
s’applique-t-elle à la situation ? La
réponse est oui. Inconditionnellement
oui. Ou, plus exactement, elle ne peut
être que oui pour ceux qui estimèrent,
l’année dernière, qu’elle s’appliquait
au cas libyen. La cause est juste.
L’intention est droite. Ce sont les
Syriens eux-mêmes qui – paramètre
essentiel – appellent à l’aide. Les
recours politiques et diplomatiques, les
tentatives de médiation, ont tous été
épuisés. Et les dommages causés par une
opération de sauvetage des civils
seront, quoi qu’il arrive, moindres que
ceux des canons à longue portée
urbicidant les villes insurgées. »
Plus loin il
écrit : « Assad est un tigre de
papier. Il est fort de notre faiblesse.
Que les amis du peuple syrien montrent
leur résolution, qu’ils donnent des
signes tangibles de leur capacité à
frapper et il préférera – on peut le
parier – l’exil au suicide. » Une
telle phrase ne pourrait-elle
s’appliquer au président Macron, ou
mieux à BHL lui-même ?
Et sept ans après,
le niveau de haine et de pulsion
meurtrière n’a pas baissé,
bien au contraire : « L’assassin
en série Bachar el-Assad plus puissant
que jamais, interlocuteur et partenaire
obligé des grandes et respectables
nations, retour à la case presque départ
– encore un peu et on le verra réinvité
à parader, bestial et enfantin, son
visage cireux à peine marqué par
l’épreuve de la cruauté, sur tels ou
tels Champs-Élysées. » Bestial et
enfantin, son visage cireux… là tu en
fais peut-être un peu trop Bernard.
Bilan : grosso
modo, pour BHL, c’est un devoir
d’intervenir dans tous les pays du monde
pour y installer par la force la
« démocratie » et les « droits de
l’homme », au nom du « droit des peuples
à disposer d’eux-mêmes », mais quand un
vaste mouvement populaire et spontané
revendique massivement en France, et
pendant des semaines, plus de
démocratie, c’est une bande de
sous-hommes stupides et haineux qu’il
faut dénoncer et réprimer comme tels, au
nom des mêmes valeurs.
Un rapport
d’Amnesty international dénonçant les
violences policières contre les gilets
jaunes
Il fut de règle,
ces sept dernières années, que les
medias se jettent avec avidité sur les
rapports d’ONG comme Human Rights Watch
ou Amnesty International dénonçant les
« abus » du pouvoir syrien. Les extraits
les plus accablants étaient
soigneusement sélectionnés pour être mis
en exergue, ceux qui au contraire
tendaient à les minimiser ou renvoyaient
dos-à-dos pouvoir syrien et « rebelles »
étaient passés sous silence. Même des
rapports plutôt équilibrés étaient
déformés de façon à en faire des
dossiers à charge, pour fournir du
carburant à l’inlassable propagande
appelant à un changement de régime en
Syrie, quitte à passer, au besoin, par
une guerre d’ingérence de la
« communauté internationale ». D’un
autre côté, tous les dossiers et
documents qui étaient susceptibles, à
bon droit, d’améliorer l’image du
pouvoir syrien aux yeux des opinions
publiques occidentales étaient
impitoyablement censurés et ceux qui les
brandissaient publiquement traînés dans
la boue.
Il est donc
savoureux en ce début d’année 2019,
placé sous le signe des Gilets jaunes,
de lire les premiers rapports d’ONG
pointant la brutalité de la répression
policière contre ces derniers, et
d’observer comment les médias y font
écho.
Lundi 17 décembre,
l’ONG
Amnesty International a publié
les résultats d’une enquête pointant
(titre) « l’usage excessif de la force
lors des manifestations des gilets
jaunes » ; « Les forces de l’ordre
ont utilisé des flashball, des grenades
de désencerclement et des gaz
lacrymogènes contre des manifestants
majoritairement pacifiques. Nous avons
pu recenser de nombreux cas de recours
excessifs à la force par des policiers… »
entame sur le même ton le chapeau. Parmi
divers extraits marquants on relèvera
ceux-ci :
« si les
autorités ont, de manière tout à fait
légitime, condamné à maintes reprises
les actes de violence commis par des
manifestants, elles n’ont pas exprimé
d’inquiétudes concernant le recours
excessif à la force par des policiers,
qui doit faire l’objet d’une enquête
indépendante, impartiale et efficace. »
« Des récits de
victimes et de témoins, ainsi que des
vidéos que nous avons examinées montrent
que la police a fait un usage
inapproprié des flashball, en tirant sur
la foule. Elle a aussi lancé des
grenades de désencerclement, qui ne
devraient jamais être utilisées dans des
opérations de maintien de l’ordre. »
« Outre des
manifestants, de nombreux journalistes
ont été blessés, et certains ont affirmé
avoir été délibérément visés. Une vidéo
montre un journaliste portant un casque
de presse touché dans le dos par une
grenade de désencerclement alors qu’il
s’éloignait du cordon de policiers. »
« Le 8 décembre,
près de 400 personnes qui se rendaient
aux manifestations ont été arrêtées à
Paris après avoir été fouillées à des
barrages de police. Ces « arrestations
préventives » ont été rendues possible
par l’autorisation accordée aux
policiers, sur réquisitions du procureur
de la République, de mener des
opérations de fouilles dans certaines
zones. »(…) « Beaucoup ont été libérées
dès le lendemain faute de preuves
suffisantes. Selon les chiffres publiés
par le ministère de l’Intérieur, au
total 1 082 personnes ont été arrêtées à
Paris le 8 décembre, dont 100 mineurs. »
« Le 6 décembre,
des affrontements ont éclaté entre la
police et des élèves du lycée
Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, en
banlieue parisienne. Au total, 163
élèves, dont les plus jeunes n’avaient
que 13 ans, ont été arrêtés. Une vidéo
montrant des dizaines de lycéens
contraints de s’agenouiller, les mains
derrière la tête ou menottées dans le
dos, est devenue virale.
Selon Mourad
Battikh, avocat de plusieurs de ces
jeunes, certains ont été maintenus
jusqu’à quatre heures dans cette
position. Le maintien des élèves dans
une telle position pendant si longtemps,
s’il est confirmé, s’apparente à un
traitement cruel, inhumain ou dégradant,
ce qu’il pense interdit en toutes
circonstances par le droit
international.
« Une avocate de
lycéens concernés a dit que certains
n’avaient pas eu à manger ni été
examinés par un médecin avant d’être
interrogés. Leurs interrogatoires par la
police n’ont pas été enregistrés, alors
que la loi française impose un
enregistrement audiovisuel. En outre,
des avocats n’ont pas été autorisés à
assister aux interrogatoires. »
Nous pouvons être
certains que si un tel rapport était
paru en 2011 concernant l’attitude des
forces de police syrienne à l’égard des
manifestants « pacifiques », il aurait
été non seulement massivement relayé par
les grands médias avec la rhétorique
anti Assad traditionnelle, mais ses
aspects les plus choquants auraient été
amplifiés à plaisir pour diaboliser le
« régime » aux yeux de l’opinion
publique.
Or qu’en a-t-il été
cette fois-ci ? Je renvoie pour plus de
détails à
un article d’Acrimed publié par
Frédéric Lemaire le 28 décembre dernier,
qui détaille la couverture médiatique de
ce rapport, et plus généralement celle
des violences policières depuis le début
du mouvement le 17 novembre. Après avoir
pointé son caractère « famélique », il
conclut : « Tout se passe comme si
l’ampleur croissante des violences
policières était inversement
proportionnelle à l’intérêt qu’elles
suscitent dans les grands médias ; alors
même que les violences des manifestants
y sont scrutées, commentées, dénoncées à
longueur de journées. »
Après l’acte 8 qui
a eu lieu samedi 4 janvier, réunissant
de nouveau des dizaines de milliers de
manifestants dans toutes les villes de
France, les Gilets jaunes ont publié sur
les réseaux sociaux des photos
impressionnantes montrant les violences
policières à leur encontre, quand les
medias au contraire ont pointé la loupe
sur des débordements de gilets jaunes –
le fameux boxeur – en passant ces
violences policières sous silence. Loin
de tenir compte du rapport d’Amnesty
international, le gouvernement français
semble entrer en mode « Bachar el-Assad »,
je veux dire le Bachar el-Assad
complètement fantasmagorique tel qu’il
est présenté dans les médias depuis 7
ans, le
« dictateur-qui-oppresse-son-propre-peuple »,
ou plus sobrement le
« président-gouvernant-contre-son-peuple »
pour reprendre l’expression
que s’est permise d’employer le
vice-premier ministre du gouvernement
italien, Matteo Salvini, en apportant
son soutien aux gilets jaunes.
Lundi 7 janvier,
lors de ses vœux aux forces de l’ordre,
le ministre de l’intérieur Richard
Castaner a averti : « A l’utra-violence,
nous opposerons l’ultra-fermeté. »
Et il a ajouté qu’il fallait « repenser
notre doctrine de maintien de l’ordre,
la moderniser, la renforcer » pour
« plus de souplesse, de flexibilité ».
Le premier ministre Édouard Philippe a
lui aussi promis une fermeté accrue
envers les manifestants, en sanctionnant
notamment plus sévèrement les
« manifestations non déclarées ». Plus
les dirigeants français réfléchiront et
s’exprimeront de la sorte, insensibles à
la soif de justice et de démocratie
exprimée par les Gilets jaunes plus il
se mettront à ressembler en vrai à la
caricature du « régime syrien » imposée
à l’opinion publique depuis sept ans.
Quelle ironie de l’histoire !
François Belliot
Notes
i Ci-dessous une liste
d’articles anticonspirationnistes sur la
guerre en Syrie. La plupart de leurs
auteurs sont des militants anti-Assad
très actifs depuis le début des troubles
en mars 2011 : « Troubles en Syrie,
un complot pour l’apéro ? », Rudy
Reichstadt, Conspiracy Watch,
28/04/2011 ; « Oui, la répression est
bien réelle en Syrie, n’en déplaise à
Meyssan et Cie », Rudy Reichstadt,
Conspiracy Watch, 18/12/2011 ; « Sur
la Syrie, la propagande à longueur de
commentaires », Mickael
Szadkovski, Lemonde.fr,
24/02/2012 ; « Le petit monde
composite des soutiens au régime syrien »,
Christophe Ayad, Le Monde,
06/06/2012 ; « Non,les chrétiens ne
sont pas persécutés en Syrie ! »,
Christian Cannuyer, Lavie.fr,
27/06/2012 ; « Syrie, la légion
française d’Assad », Vincent
Hugueux et Hala Kodmani,
Lexpress.fr, 13/09/2012 ; « Syrie,le
père Paolo contre la théorie du complot »,
Rudy Reichstadt, Conspiracy
Watch, 30/09/2012 ; « La
révolution syrienne et ses détracteurs »,
Faroukh Mardam Bey, XX/10/2012,
L’Orient le Jour ; « La Syrie,
terre de mission de conspirationnistes »,
Catherine Gouësset,
Lexpress.fr, 06/09/2013 ; « Attaque
à l’arme chimique, la théorie du complot
qui fait pschitt », Jean-Laurent
Cassely, Le Monde, 30 août
2013.
ii Pour ne citer qu’un
exemple : le massacre de 120 policiers
début juin 2011 dans la ville de Jisr-es-Choughour,
dans le cadre d’une embuscade.
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