Palestine
Cet ennemi auquel nous avons affaire
Fadwa Nassar
Vendredi 23 octobre 2015
Cet ennemi a d’abord envahi notre terre.
Il y a planté des colonies de peuplement
juives qui se sont étendues sur les
terres de nos villages démolis, jusqu’à
encercler progressivement nos villages
restés debout et encore habités par les
Palestiniens. Il asphyxie notre présence
pour nous pousser à quitter notre pays.
Cet ennemi a
falsifié l’histoire de la région, et
notamment de la Palestine, pour
justifier son invasion coloniale. Il
fait référence à des milliers d’années,
à des temps dits bibliques, pour
revendiquer la terre de la Palestine. Il
fait référence à des passages de
l’Ancien Testament, où des « prophètes »
auraient massacré des peuples pour
prendre leur place, justifiant le
massacre du peuple palestinien et son
expulsion hors de son pays.
Cet ennemi que nous
combattons ne reconnaît pas l’existence
du peuple palestinien, et prenant pour
exemple des passages de l’Ancien
Testament, que ses colons lisent à leur
manière, il considère que les peuples
arabes sont de race inférieure à leur
« race ». Il prétend que son dieu lui a
accordé le droit, et même ordonné de
tuer, de massacrer, d’expulser quiconque
s’oppose à ses projets.
Cet ennemi auquel
nous avons affaire mène une guerre
incessante contre la présence
palestinienne dans son propre pays et
dans son exil, à partir de sa vision
coloniale, basée sur un mythe religieux.
Même les non-croyants parmi les colons
adoptent la version religieuse, parce
qu’elle sert de catalyseur à leur projet
colonial. Les puissances occidentales
qui soutiennent ce projet colonial nommé
« Israël » ont adopté cette version
« biblique », même lorsqu’ils se
considèrent athées. Et comme notre
ennemi, ces puissances ne parlent de
« guerre religieuse » que lorsque les
Palestiniens revendiquent l’intégrité de
leurs lieux saints.
Cet ennemi a
expulsé de ses terres plus de la moitié
du peuple palestinien, qui vit dans des
camps de réfugiés, dans les territoires
occupés de la Cisjordanie et à Gaza, et
dans les pays arabes voisins. Cet ennemi
refuse leur retour à leur pays et à
leurs terres, et refuse de leur rendre
leurs biens, considérant que leur retour
signifierait la fin du caractère juif de
l’Etat colonial qu’il a implanté en
Palestine.
Cet ennemi que nous
combattons est le pion avancé de
l’impérialisme occidental dans notre
région. La présence de cette colonie
sioniste dans notre région est synomyme
du maintien de l’ordre impérialiste et
colonialiste, qui se manifeste par la
partition de la région arabe et les
guerres incessantes qui y sont menées,
sous des prétextes divers. Les
puissances impérialistes , Etats-Unis en
tête, fournissent toute l’aide
nécessaire au maintien de cette colonie
implantée en Palestine. Par le biais de
cette colonie, les puissances
impérialistes poursuivent leur guerre et
volonté de mainmise sur la région.
Cet ennemi tente
par tous les moyens d’effacer notre
histoire et notre présence sur notre
terre, une présence arabo-musulmane
millénaire, en détruisant nos lieux
saints, nos tombes, nos lieux
historiques, nos villages centenaires,
nos arbres, nos villes, ou alors il
falsifie leur signification pour en
faire des lieux judaïsés ou des jardins
« bibliques » ou « talmudiques ». Il
corrompt notre histoire, notre religion
et nos croyances, notre langue et notre
littérature et cherche à corrompre notre
âme pour nous faire accepter notre
soumission.
Fort de l’appui
occidental à ses visées, cet ennemi que
nous combattons déploie sa version de
l’histoire et du présent dans les
médias, comme il déploie ses notions,
concepts et nomenclatures, vite adoptées
par les médias internationaux, devenus
aveugles, anesthésiés, fidèles « chiens
de garde » de la barbarie et de la
monstruosité modernes. Ce faisant, ces
médias sont complices des crimes de la
destruction de la Palestine et de la négationdu
peuple palestinien et de ses droits.
Cet ennemi que
nous combattons est fourbe, menteur et
criminel. Il n’a jamais abandonné son
objectif premier, qui est l’invasion et
la colonisation de toute la terre
palestinienne, et même au-delà, s’il en
a les moyens. Il a cependant réussi à
faire signer par des dirigeants
palestiniens et arabes des accords de
« paix » qui n’ont servi qu’à réduire
l’opposition à ses projets, alors qu’il
a poursuivi son extension coloniale et
sa destruction de la Palestine.
Cet ennemi que nous
combattons poursuit l’expulsion des
Palestiniens de leur pays, par divers
moyens. Par les lois qu’il adopte, il a
restreint la présence des Palestiniens
dans al-Quds. Sous prétexte d’assurer la
sécurité de sa présence coloniale, qui
s’étend de la mer jusqu’au Jourdain, et
du nord jusqu’au sud, il bombarde les
zones palestiniennes, envahit et
massacre, lâche ses meutes de colons sur
les Palestiniens, pour détruire leurs
moyens de vie, asphyxie les villes et
les bourgs par les colonies, les routes
coloniales, les barrages, le mur. Tous
les actes commis depuis 1948 visent à
expulser les Palestiniens de leur pays.
Les accords signés sous l’égide
internationale ne représentent qu’un
répit, quand le rapport de forces n’est
pas entièrement en sa faveur.
Lorsqu’il démolit
nos maisons, lorsqu’il tue nos enfants,
lorsqu’il expulse les Maqdissis de leur
ville, il trouve toujours un prétexte
qu’il légalise par ses décrets et qu’il
fait confirmer par ses tribunaux. Son
objectif ne fut jamais autre que
d’expulser notre peuple et s’emparer de
notre pays. Ses « colombes » sont aussi
fourbes et même plus, que ses
« faucons », en parlant de « paix » qui
signifie plutôt la pacification et la
soumission volontaire de notre peuple.
Cet ennemi que nous
combattons n’a réussi à installer sa
colonie qu’en commettant des massacres
et en expulsant notre peuple. Il fut
aidé et soutenu par les puissances
impérialistes, Grande-Bretagne en tête à
l’époque, et aujourd’hui les Etats-Unis,
le modèle parfait de l’invasion
coloniale et de l’extermination des
peuples. Malgré tous les crimes, il
affirme être une victime lorsque notre
peuple revendique son droit à le
chasser. C’est l’exemple du voleur pris
sur le fait qui crie à l’aide lorsque le
propriétaire tente de récupérer son
bien. Toute la logique sioniste est
basée sur cette équation.
Cet ennemi que nous
combattons, nous ne pouvons et ne
voulons pas vivre ni avec lui, ni à ses
côtés, ni partager notre pays avec ses
colons. C’est pourquoi nous l’avons
combattu depuis qu’il a commencé à s’infilter
dans notre pays, et que nous le
combattrons jusqu’à sa disparition.
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