Palestine
Ruée coloniale sur la ville d’al-Quds
Fadwa Nassar
L'occupation approuve la construction de
240 logements coloniaux à Jérusalem
occupée
Mardi 21 novembre 2017
La ville d’al-Quds et ses environs subit
à l’heure actuelle un des plus graves
assaut sioniste, depuis 1967, date à
laquelle la capitale palestinienne a été
entièrement occupée. Fort du soutien
américain, du silence européen et de la
connivence de régimes arabes, notamment
jordanien et saoudien, l’entité sioniste
s’est abattue sur la ville sainte
musulmane et chrétienne, dans une
tentative de supprimer la présence
palestinienne. Face à ce massacre
civilisationnel, les Maqdissis
abandonnés par « la communauté
internationale », dont les « frères
arabes et musulmans », tentent de sauver
ce qui peut l’être, en attendant le
sursaut de la conscience des peuples
arabes, et surtout celle des dirigeants
de l’Autorité palestinienne, soumis à
des pressions occidentales et arabes,
pour leur faire accepter le plan
américain de la liquidation de la cause
palestinienne.
L’occupation coloniale de la Palestine a
déclenché la course contre la montre, en
intensifiant les colonies sionistes, en
démolissant les maisons et les immeubles
considérés gênants pour son extension,
en modifiant les traits culturels et
civilisationnels de la capitale
palestinienne, en encerclant les lieux
saints, la mosquée al-Aqsa en premier
lieu, en essayant d’y contrôler la
présence des fidèles et en supprimant
aux Palestiniens venus d’autres régions
le droit d’y pénétrer. La furie
coloniale qui s’abat sur la ville d’al-Quds
se traduit par les nombreuses
arrestations quotidiennes que l’occupant
sioniste mène, des enfants la plupart du
temps, et les nombreuses interdictions à
s’y trouver aux alentours, méthode
typiquement sioniste pour donner libre
cours aux colons. Mais aussi par la
présence de colons, arrivés de France et
des Etats-Unis principalement, pour en
« découdre » avec les Musulmans et les
Arabes, en multipliant les provocations
immorales à l’encontre de la population
autochtone. Al-Quds prouve une fois
encore qu’il est le lieu de la
confrontation entre la civilisation
arabo-musulmane et l’obscurantisme
barbare issu de l’Occident.
A Kfar Aqab, dans
la banlieue d’al-Quds, ce ne sont plus
des maisons individuelles que l’occupant
veut démolir, mais un quartier entier,
composé de plusieurs immeubles, qu’il
prétend avoir été construits sans son
autorisation. C’est le « massacre
démographique » de Kfar Aqab, selon
lequel 140 familles risquent l’expulsion
de leur bourg, que des colons venus
d’ailleurs s’apprêtent à avaler. 300
mille Palestiniens sont menacés
d’expulsion de la ville, d’après le plan
de judaïsation accéléré que la
municipalité coloniale met en place.
Dans Jabal al-Baba, des Palestiniens
nomades et sédentaires sont pourchassés,
des écoles construites par l’Union
européenne sont démolies, parce que
l’occupant a décidé de relier ses
colonies entre elles autour de la ville
sainte, et que toute présence
palestinienne, quelle qu’elle soit, lui
fait obstacle.
Les projets du
téléférique, et celui de relier la
mosquée al-Aqsa à la ligne du tram
reliant al-Quds à Tel Aviv, sont des
projets coloniaux par excellence, visant
à développer la présence des sionistes
dans la ville au détriment des
Palestiniens. Sous le prétexte
d’organiser la circulation, ces projets
n’ont pour but que d’assurer le contrôle
colonial de la ville palestinienne et
d’enserrer les Palestiniens dans des
réduits de plus en plus étroits.
L’entité sioniste veut décupler
l’arrivée des touristes en organisant
des festivités, religieuses et profanes,
dans la ville sainte, pour masquer le
caractère palestinien, arabo-musulman de
la ville et empêcher ces touristes de
voir les Palestiniens. Al-Quds sans
Palestiniens a été et est toujours le
rêve morbide des sionistes.
Au moment où la
profanation quotidienne de la mosquée
al-Aqsa par des dizaines, voire des
centaines de colons parfois, se
poursuit, les dirigeants sionistes ont
installé des caméras de surveillance aux
portes de la mosquée, en vue de
contrôler les fidèles, qui sont de plus
en plus privés d’y accéder. Des
centaines de Maqdissis ont été arrêtés
au cours de ces derniers mois, et en ce
jour même, le responsable du Fateh,
Hatem Abdel Qader ainsi que 6 jeunes
filles, âgées entre 16 et 18 ans, pour
empêcher toute réaction à la judaïsation
effrénée de la ville.
Cependant, les
dirigeants de l’invasion sioniste de la
Palestine masquent par leur frénésie
coloniale leur crainte de voir
s’évanouir la promesse que leur a faite
le lord anglais Balfour, il y a un
siècle. Ils savent que leur colonisation
et leur maintien sur cette terre
dépendent de plus en plus d’une
normalisation de relations, qu’ils
espèrent avec des régimes arabes, et
notamment de ce qu’ils pensent être à la
tête de ces régimes, le régime saoudien.
Ils pensent que l’argent et le pétrole
de la monarchie peuvent régler leurs
problèmes, en premier lieu celui d’être
acceptés par les peuples arabes et
musulmans, et s’imaginent qu’il suffit
de claquer les doigts, à la manière
saoudienne ou américaine, pour que les
peuples se soumettent. C’est sans
compter sur la résistance dans la
région, qui se renforce et s’élargit, et
qui hante leurs nuits et leurs jours,
comme les nuits et les jours de leurs
nouveaux alliés arabes en puissance.
Les colons qui ont
envahi la Palestine savent qu’ils ne
sont pas capables d’affronter une
révolte populaire dans al-Quds,
al-Khalil ou Nablus, si les forces de la
sécurité de l’Autorité palestinienne
arrêtent leur collaboration sécuritaire
avec l’occupant, et cela pourrait
arriver. Par ailleurs, les dirigeants
militaires de l’occupant craignent
toujours une riposte des Brigades al-Quds,
branche armée du Mouvement du Jihad
islamique, malgré toutes les pressions
arabes exercées sur le mouvement pour
l’empêcher d’agir. Depuis des semaines,
ils attendent et menacent, fortifient
leurs positions et exécutent des
manœuvres militaires, dans le but de
rassurer les colons installés dans le
pourtour de la bande de Gaza, qui
n’osent plus « vivre comme avant ».
Une colonie aux
abois, modèle de la barbarie moderne, se
lance frénétiquement dans la judaïsation
de la ville d’al-Quds et de la
Palestine, parce qu’elle sait que son
heure est comptée, puisqu’elle est
devenue incapable d’affronter la
résistance, palestinienne et arabe.
Elle espère, comme elle le fait depuis
le début du siècle dernier, créer des
états de fait. Mais pour le peuple
palestinien et sa résistance, seule la
Palestine libre de toute colonisation,
du fleuve à la mer, est un état de fait.
Le reste dépend d’un rapport de forces,
et ce rapport risque à tout moment de
basculer.
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