Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre
le chemin
de la libération N° 10
CIREPAL
Dimanche 30 septembre 2018
« Il me
questionnait : mère, comment s’appelle
notre patrie ? Il savait qu’il avait une
terre, c’est pourquoi il se rendait à la
frontière… Quand on lui posait la
question, pourquoi tu vas vers la
frontière, il répondait : nous avons une
terre à Yafa, dans le quartier Sakan
Darwish. » Il avait retenu toutes les
informations sur Yafa, mais il n’est pas
revenu. Il est parti vers son Seigneur,
louanges à Dieu. »
(la mère du
martyr Nassir Musbah, 12 ans, exécuté
par l’occupant le vendredi 28/9)
« Shadi ne
représentait aucun danger pour les
soldats de l’occupation, il ne portait
pas d’arme, ni même une pierre. Il a
participé aux marches de manière
pacifique, comme les autres
manifestants. Il portant un pantalon et
une chemise, et non un uniforme
militaire, pour « mériter » d’être tué.
Quel est sa faute, alors qu’il a à peine
12 ans, pour être exécuté froidement ?
Il l’a été parce qu’il aimait son pays »
(le père du martyr Shadi Abdul Al, 12
ans, exécuté le vendredi « la résistance
est notre choix ».)
A cause de sa
nature (coloniale), de son idéologie
(sionisme) et de son arrogance
(racisme), l’entité sioniste poursuit
ses crimes contre le peuple palestinien
qui développe sa résistance multiforme :
marches du retour pour réclamer le
retour des réfugiés à leur patrie et
briser le blocus de la bande de Gaza, où
les jeunes inventent tous les jours de
nouveaux moyens de lutte ;
rassemblements quotidiens sur le site de
Khan al-Ahmar pour empêcher sa
destruction ; opérations de résistance,
individuelles ou collectives, sur tout
le territoire palestinien, là où cela
est possible.
Dans les prisons,
les grèves de la faim individuelles se
poursuivent pour dénoncer l’arbitraire
et la sauvagerie des sionistes et les
prisonnières sont en lutte depuis un
mois pour dénoncer les mesures
humiliantes. Dans la ville d’al-Quds, en
cours de judaïsation accélérée, les
Maqdissis résistent, que ce soit dans la
mosquée al-Aqsa ou dans la ville placée
sous haute surveillance. Les nombreuses
arrestations quotidiennes ne font que
traduire l’état d’ébullition en
Palestine occupée, et l’administration
coloniale, « civile » ou militaire, a
besoin de plus en plus de moyens pour
affronter le peuple palestinien,
abandonné par les régimes arabes. Parmi
eux, certains se sont alliés à
l’occupant sioniste et non seulement
acceptent de normaliser leurs relations
avec lui, mais participent activement à
la liquidation de la question
palestinienne, alors que d’autres se
montrent fiers de leur alignement sur
les positions de l’ONU, c’est-à-dire
qu’ils renient les relations
fraternelles entre les peuples arabes,
et notamment avec le peuple palestinien
martyrisé, pour garder un certain recul
et se comporter comme si l’occupation
sioniste de la Palestine ne les concerne
qu’à travers la « communauté
internationale ».
C’est le résultat
des accords d’Oslo, la « Nakba
palestininienne » exécutée par des mains
palestiniennes et arabes. Ces accords
qui ont vu le déploiement colonial sur
toute la Palestine, hormis la bande de
Gaza qui a su se libérer, par les armes
en 2005, même si elle est soumise à un
blocus meurtrier, et qui ont eu pour
conséquence une division
inter-palestinienne, où un individu
entouré de quelques arrivistes pensent
pouvoir faire plier un peuple résistant,
en exerçant une répression policière, en
torturant les militants, en supprimant
les aides aux prisonniers et à leurs
familles, en privant de soins et de
salaires la population de la bande de
Gaza et en exerçant un chantage odieux
sur les résistants, et surtout en
livrant les informations sécuritaires à
l’occupant et en l’aidant à maintenir
l’ordre colonial, pour appliquer ces
accords honteux, accords qu’aucun
mouvement de libération dans le monde
n’a jamais osé signer, en vue d’être
financé par la communauté
internationale. Seule une unité
palestinienne autour de la résistance et
de ses armes reste possible, et elle ne
peut être acquise que par la lutte
quotidienne contre la présence sioniste
en Palestine.
Martyrs tombés
en septembre 2018
Wael Al-Jaabari, 36
ans, de la ville d’al-Khalil. Il a été
exécuté par l’occupant près de la
colonie Kiryat Arbaa, le 3 septembre.
Atef Salih, 32 ans,
exécuté le 9/9, de Gaza.
Mohamad Rimawi, 19
ans, de Bayt Rima, exécuté par
l’occupant le 16/9. Il a été sauvagement
frappé par 40 soldats venus l’arrêter
dans sa maison. Quelques heures plus
tard, l’occupant déclare sa mort.
L’autopsie a confirmé la sauvagerie de
l’occupant, responsable de son décès.
Mohamad Alayan, 26
ans, exécuté le mardi 17/9, dans
al-Quds, rue al-Musrara, soupçonné
d’avoir voulu poignarder un colon. Les
sionistes ont tiré à plusieurs des coups
de feu sur lui, et empêché les
ambulances palestiniennes de parvenir
jusqu’à lui. Il habitait dans le camp de
Qalandia.
Naji Abu Assi, 18
ans, et Alaa Abu Assi, 21 ans, exécutés
par un bombardement sioniste à l’est de
Khan Younes, dans la bande de Gaza, le
17/9.
Martyrs des
marches du retour dans la bande de Gaza :
Ahmad
Abu Tuyur, 16 ans, marche du 7
septembre, de Rafah ; Bilal Khafaja, 17
ans (lors de la marche du 7 septembre),
Rafah ; Amjad Hamduna (18 ans), blessé
lors d’une marche au mois de juillet, de
Jabalya, au nord de Gaza : Itaf Saleh 32
ans, alors qu’il essayait de traverser
les barbelés de l’occupant, au nord de
la bande de Gaza. (8/9) ; Hani Ramzi, de
Rafah exécuté lors de la marche « la
résistance est notre choix » ; Muhamad
Shqaqqura, de la région du centre.
Shadi Abdel Al, 12
ans, exécuté par une balle dans la tête
à l’est de Jabalia, lors de la marche du
retour « la résistance est notre
choix ». Il avait l’habitude de
participer à toutes les marches du
retour, et lorsqu’il fut exécuté, il
levait le signe de la victoire, accroupi
derrière un monticule de sable.
Suhayb Abu Kashef,
16 ans, qui avait été blessé le 3 août ,
lors de la marche du retour. Il est
décédé le 16/9 ; Mohamad Abu Naji (34
ans), exécuté lors de la marche du
retour devant Bayt Hanun, le 17/9.
Plusieurs fois blessé par les sionistes
lors de leurs guerres contre la bande de
Gaza, il avait tenu à participer aux
marches du retour. Il était père de deux
enfants.
Ahmad Omar, (20
ans), exécuté lors de la marche à Bayt
Hanun, le 17/9. ; Mu’mim Abu Iyada, 15
ans, exécuté lors de la marche du retour
(18/9) ; Imad Shtiwi, 21 ans, exécuté, à
l’est de Gaza le 21/9, lors de sa
participation à l’unité de tracasserie
noctune ; Karim Kallab (25 ans), exécuté
lors de la 26ème marche du
retour du 21/9, « le vendredi pour
briser le blocus » ; Mohamad Abu Sadeq,
21 ans, exécuté lors de la marche au
nord de la bande de Gaza, en soutien à
la marche maritime pour briser le
blocus, le 24/9.
Martyrs exécutés le
28/9 : Mohamad al-Houm, 14 ans (à l’est
de Breij), Iyad Sha’er, 18 ans
(Shuja’iyye), Walid Haniye, 23 ans (camp
de Shate’), Mohamad Shakhsa, 24 ans,
(Shuja’iyye), Nassir Musbah, 12 ans
(Khan Younes), Mohamad Anshassi 18 ans,
Mohamad Awawda, 23 ans.
Résistance
Une opération de
coup de poignard contre un colon à la
jonction de la colonie Gush Atzion. Le
colon meurt (16/9). Pour la presse
palestinienne, cette opération exprime
le refus des accords d’Oslo. Le jeune
résistant est Khalil Jabbarin, 17 ans,
de Yatta, au sud de la ville
d’al-Khalil. Le sioniste tué est un
ancien officier de l’armée d’occupation,
âgé de 40 ans. Il a blessé le jeune
résistant, avant de mourir. Khalil
Jabbarin est hospitalisé dans les
hôpitaux de l’occupant, attaché et
menotté.
Les unités
nocturnes de tracasserie sont des unités
formées par des jeunes de la bande de
Gaza, qui s’activent la nuit pour
« tracasser » l’occupant, tout le long
des barrières séparant l’intérieur
occupé de la Palestine à la bande de
Gaza. Ils s’arment de quelques objets
inflammables, de pneus, de haut-parleurs
et de sifflets et parcourent la zone,
mettant en alerte les soldats de
l’occupation, postés aux abords de la
bande de Gaza. Selon un des membres de
cette unité, le but est d’empêcher les
colons et les soldats de se reposer.
Les incendies
provoquées par les ballons incendiaires
envoyés par les Palestiniens de Gaza sur
les colonies qui entourent la bande de
Gaza ont repris de plus belle, avec 9
incendies après le 3ème
marche du retour du mois de septembre.
Au cours de la
dernière semaine du mois de septembre,
les affrontements avec l’occupant se
sont déroulées dans plusieurs endroits
de la Cisjordanie occupée, y compris la
ville d’al-Quds : 131 affrontements ou
opérations (jets de pierres ou de
bouteilles incendiaires, ou des coups de
feu) contre les sionistes. Près de la
ville de Nasra, en Palestine occupée en
48, un colon a été blessé par des
pierres, comme dans le camp d’al-Fawwar,
près d’al-Khalil, où des jeunes ont
lancé des bouteilles incendiaires. A
Nablus, un colon militaire a été blessé
près de la tombe de Joseph, des jeunes
ont lancé des bouteilles incendiaires
sur l’occupant dans la zone de Bab
al-Majlis, dans al-Quds, d’autres ont
attaqué les militaires près de la
colonie Karmi Tsur. Au moment où les
jeunes de Gaza faisaient tomber un drône
« israélien » de surveillance, les
jeunes de la Cisjordanie lançaient leurs
bombes incendiaires sur les colonies de
Hilmish et tiraient des coups de feu sur
les colons de Bet Il.
3 soldats de
l’occupation sont visés lors des
affrontements entre les jeunes
Palestiniens et l’occupant dans le camp
de Qalandia, le 16/9. Des coups de feu
sont tirés sur les forces de
l’occupation près de la colonie
« Nigehot » au sud-ouest de la ville
d’al-Khalil. L’occupant ferme l’accès au
village de Bayt Awa. Le 28/9, un soldat
sioniste est blessé lors d’affrontements
à l’ouest de Bayt Lahem, lorsque les
soldats de l’occupation ont voulu
arrêter des Palestiniens.
Des manifestants à
Gaza sont parvenus à faire tomber un
drône « israélien » qui survolait la
marche pour briser le blocus à Bayt
Hanun. Ce drône lançait des bombes
lacyrmogènes sur les manifestants. Un
jeune a réussi à investir un bunker de
l’armée d’occupation situé aux abords de
la bande de Gaza. Il a réussi à échapper
aux tirs de l’occupant.
Les Palestiniens de
la bande de Gaza protestent contre le
blocus, et organisent des marches
maritimes. La neuvième marche a eu lieu
le 24/9.
La résistance se
poursuit à Khan al-Ahmar : le conseil de
lutte contre le mur et la colonisation
continue à camper dans le site de Khan
al-Ahmar pour empêcher l’occupant de le
démolir. Selon son porte-parole, les
délégations de solidarité arrivent par
centaines sur le site. L’occupant a
remis des menaces à la population du
village, voulant l’obliger à démolir
elle-même le village avant le 1er
octobre. De leur côté, les villageois et
les solidaires ont planté des dizaines
d’arbres dans le village, affirmant leur
volonté d’y rester. 200 Palestiniens
vivent dans al-Khan al-Ahmar, dont 95%
des réfugiés inscrits dans les registres
de l’UNRWA.
Plusieurs
rassemblements ont eu lieu dans les
territoires occupés en solidarité avec
les prisonniers, les grévistes de la
faim, comme Sheikh Khodr Adnane, et les
prisonnières qui luttent contre les
caméras de surveillance dans la prison.
Des manifestations dans l’intérieur
occupé en 48 et à Tulkarm ont réclamé la
libération de Raja Aghbarieh, membre de
la direction du mouvement Abna’
al-Balad.
Selon un rapport de
l’occupant, 255 attaques de résistants
ont eu lieu en Cisjordanie, dont 11 dans
al-Quds au mois de juillet, alors que le
mois de juin avait assisté à 220
attaques, contre les cibles de
l’occupant.
Lieux saints :
judaïsation et profanation
Les autorités de
l’occupation ont décidé de fermer la
mosquée al-Ibrahimie aux musulmans les
jours considérés comme des fêtes pour
les juifs, les 25 et 26/9. Elles ont
autorisé les colons à profaner la
mosquée, entièrement mise à disposition
pour eux. Les forces sionistes se
trouvent aux accès de la mosquée, aux
portes, et des barrages militaires
entourent la mosquée. Même les habitants
de la ville, qui habitent dans la
vieille ville, n’ont pas pu accéder à
leurs maisons. La mosquée al-Ibrahimie
dans la ville d’al-Khalil a été l’objet
d’un « partage » sioniste entre les
musulmans et les juifs, suite au
massacre d’al-Haram, qui a fait 30
martyrs palestiniens, qui étaient en
prière dans la mosquée.
6 Maqdissis ont été
sauvagement battus avant d’être arrêtés
le 25/9, et parmi eux des gardiens de la
mosquée, qui sont des fonctionnaires des
Awqaf. Au même moment, l’occupant
interdit aux fonctionnaires des Awqaf de
procéder à des travaux de réfection.
Les colons ont
également profané la mosquée par
dizaines et pratiqué des rites
talmudiques près de la porte
d’al-Qattanin, le 24/9. L’association
des « organisations du temple » sioniste
avait appelé ses adhérents à profaner la
mosquée à partir du 23/9 et ce pendant
une semaine. Certains colons ont chanté
à l’intérieur de la mosquée l’hymne
sioniste. Les services de renseignements
de l’occupant ont filmé et photographié
les fidèles et les gardiens de la
mosquée, pour pouvoir leur interdire
l’accès plus tard.
Des dizaines de
Palestiniens ont été blessés lors des
affrontements avec l’occupant, au centre
de la ville d’al-Quds (20/9). Les
colons poursuivent la profanation de la
mosquée : ils étaient au nombre de 90 le
20/9.
Le 18/9, l’armée
d’occupation place la mosquée al-Aqsa
dans al-Quds occupée, dans un état
d’alerte maximum, à cause des colons qui
y sont entrés par milliers pour la
profaner, à l’occasion d’une des fêtes
juives. La mosquée a été profanée et les
policiers de l’occupant ont arrêté des
dizaines de fidèles et les gardiens de
la mosquée, ainsi que des fonctionnaires
des Awqaf musulmans pour laisser libre
champ aux colons.
Des dizaines de
colons ont profané la mosquée al-Aqsa le
jeudi 14/9, à partir de la porte
al-Maghariba, sous la haute protection
des policiers et des services de
renseignements de l’occupation. Des
colons ont pratiqué des rites
talmudiques dans la mosquée. Pendant ce
temps, les policiers sionistes
interdisaient à des dizaines de fidèles
d’y entrer et ont confisqué les papiers
d’identité des femmes.
L’occupant poursuit
les Palestiniennes aux abords de la
mosquée al-Aqsa et du cimetière de Bab
al-Rahma. Il a interpellé plusieurs
Palestiniennes, dont la sœur de sheikh
Raed Salah, Nahida Salah et Samah
Mahamid et Nur Mahajna (de Umm al-Fahem)
rien qu’à cause de leur présence près du
cimetière de Bab al-Rahma, cimetière
visé par la judaïsation. L’occupant a
également mis en garde les chauffeurs de
bus allant des territoires occupés en 48
vers al-Quds de transporter des
Palestiniens, cités nommément.
Les gardiens de la
mosquée al-Aqsa ont protesté contre les
entraves mises par l’occupant en vue de
les empêcher d’entrer dans la mosquée et
de faire leur travail (14/9)
Des plans sionistes
pour mettre en place un téléférique dans
la place du mur al-Buraq. Ce téléférique
que les sionistes planifient partirait
du quartier la colonie allemande dans
al-Quds, puis le mont At-Tur, et les
colonies pour aboutir à un centre
d’accueil des visiteurs que
l’association sioniste Elad a construit,
dans le quartier Wadi Helwa, à Selwan,
au sud de la mosquée al-Aqsa. De là, la
ligne se poursuit jusque la place
al-Buraq.
L’occupant ferme
l’accès de la mosquée al-Ibrahimie dans
al-Khalil aux fidèles, le mercredi 19/9.
Il a autorisé les colons à le profaner.
Il s’apprête à le fermer à nouveau
devant les fidèles plusieurs jours au
cours de ce mois, soi-disant pour les
fêtes juives.
L’occupant éloigne
la présidente des gardiennes de la
mosquée al-Aqsa pendant 10 jours. Zaynat
Abu Sbeih devra en outre payer la somme
de deux mille shekels. Après lui avoir
interdit l’accès à la mosquée, la
veille, les autorités de l’occupation
ont décidé de l’éloigner.
Le mufti d’al-Quds
proteste contre les festivités sionistes
organisées au sud de la mosquée al-Aqsa,
dans les palais omeyyades (3/9). Pour le
Mufti, ces festivités sont des mesures
de judaïsation et racistes que
l’occupant impose sur la mosquée
al-Aqsa, visant à supprimer le caractère
musulman et arabe de la ville
d’al-Quds.
Sheikh Youssef
Id’is, ministre des Awqaf dans
l’Autorité palestinienne, a déclaré que
les profanations des mosquées au cours
du mois d’août se sont élevées à
plus de 35 profanations. Il a
affirmé dans un communiqué que les
agressions « israéliennes » contre les
lieux saints ne visent pas seulement à
s’en emparer mais ils visent également
le pourtour de ces lieux, comme les
terres du waqf et les biens des
musulmans. Les agressions visent
également des lieux saints dans
l’ensemble du territoire palestinien, en
prétendant que les lieux sont juifs,
comme à Awarta, au sud de Nablus.
Dans l'exil
Les fonctionnaires
de l’UNRWA dans la bande de Gaza
protestent massivement contre
l’intention de supprimer leurs postes.
La décision de l’UNRWA de supprimer des
postes intervient après la diminution
des dons accordés par la communauté
internationale à cette agence de l’ONU.
Les Etats-Unis ont décidé
unilatéralement de supprimer toute
l’aide américaine, comme forme de
chantage sur l’Autorité palestinienne,
mais également pour supprimer l’UNRWA et
supprimer le droit de retour des
réfugiés palestiniens à leurs terres et
leurs biens, volés en 1948 et 1967 par
les sionistes.
L’UNRWA a supprimé
1000 postes dans ses services dans la
bande de Gaza. L’Union des
fonctionnaires a décidé de développer
les protestations, d’autant plus que la
direction de l’UNRWA est revenue sur ses
promesses de trouver une solution au
problème des fonctionnaires expulsés.
Une grève générale des fonctionnaires de
l’UNRWA a eu lieu dans la bande de Gaza,
le 24/9, protestant contre la
suppression des postes. Une
manifestation regroupant 13.000
fonctionnaires a circulé pour réclamer à
l’UNRWA la réintégration des
fonctionnaires. Mais la direction de
l’UNRWA a pris une mesure provocatrice
en réduisant de 40% les salaires des
fonctionnaires menacés d’expulsion, qui
protestent devant ses locaux. Ce qui
faire dire au président de l’Union des
fonctionnaires de l’UNRWA à Gaza que
l’UNRWA emploie une unité « policère »
qui surveille les rassemblements de
protestation.
De nombreuses
informations, qui restent à confirmer,
signalent que la Grande-Bretagne se
prépare à recevoir, en tant que
réfugiés, des milliers de réfugiés
palestiniens en Irak, et en Syrie. Il
semblerait d’après ces informations, que
de fortes pressions ont été exercées sur
la Grande-Bretagne pour accepter puis
naturaliser ces réfugiés, en vue de
supprimer la question des réfugiés
palestiniens et leur retour en
Palestine.
Le maire sioniste
de la ville occupée d’al-Quds, Nir
Barakat, a déclaré vouloir arrêter les
activités de l’UNRWA dans la ville
d’al-Quds. « Nous allons fermer les
écoles de l’Agence », considérant que
l’UNRWA est un facteur qui empêche ce
qu’il a appelé « le développement de la
ville » (sa judaïsation) et les réfugiés
doivent être considérés, selon lui,
comme des « résidents ». Dans la région
d’al-Quds, des dizaines de milliers de
Palestiniens sont des réfugiés, et
vivent dans les camps comme She’fat et
Kalandia. Les écoles de l’UNRWA et ses
services sont situés dans la partie
orientale de la ville occupée.
La 36ème
commémoration des massacres de Sabra et
Chatila, camps palestiniens au Liban, a
été organisée dans la banlieue sud de
Beirut, à Ghobeiry, en présence de
l’ambassadeur de l’Autorité
palestinienne, des représentants des
organisations palestiniennes et du
Hezbollah, avec des dizaines de
solidaires internationaux (20/9).
Les participants au
« congrès populaire pour les
Palestiniens vivant à l’étranger » ont
assisté à une rencontre sur les dangers
de la loi sioniste concernant l’Etat
national sioniste. (13/9).
Les organisations
de la résistance palestiniennes en Syrie
annoncent le début des travaux de
déblaiment du camp al-Yarmouk, prélude à
sa reconstruction. (9/9).
Les organisations
de la résistance palestinienne au Liban
affirment que la cessation de l’aide
financière américaine à l’UNRWA ne peut
rayer le droit au retour des réfugiés.
(8/9).
Les enseignants et
les nouveaux diplômés de l’UNRWA
réclament, dans des manifestations, leur
inégration dans les postes
d’enseignement. (7/9)
Les informations
signalent la présence d’une délégation
militaire américaine aux abords du camp
de Ayn el-Helwé, camp de réfugiés
palestiniens au Liban (1/9). Cette
délégation s’est retrouvée trois fois de
suite devant le camp. La population du
camp craint qu’une nouvelle guerre ne se
déclenche contre elle, sous un prétexte
divers.
La presse
palestinienne
Dans l’éditorial
d’al-Istiqlal (16.9), quotidien
paraissant à Gaza, Ahmad Sadiq écrit :
« L’évidence est que l’Autorité
(palestinienne) n’a aucune carte de
résistance face au plan sioniste et
américain, elle s’est affaiblie
elle-même en dispersant toutes les
cartes de la force qui pouvaient lui
permettre de faire pression sur
l’occupant sioniste, elle s’est
accrochée à la paix comme choix
stratégique, elle a criminalisé la
résistance, et poursuit les résistants
palestiniens, elle empêche la rue
palestinienne en Cisjordanie d’exploser
à la face de l’occupant, et elle vénère
la collaboration sécuritaire (avec
l’occupant). »
Concernant les
« unités nocturnes de tracasserie »,
formées par les jeunes de la bande Gaza,
dr. Ahmad al-Shiqaqi écrit, dans
al-Istiqlal du 18/9 : « la tracasserie
noctune », comme acte et phénomène,
témoigne de la capacité des jeunes
révolutionnaires à présenter ce qui est
nouveau et ouvre la voie, pratiquement,
à encore plus d’inventivité, d’autant
plus que cette unité s’ajoute à d’autres
groupes qui ont réussi à tracasser
l’occupant, et l’ont laissé incapable de
s’opposer aux ballons et cerfs-volants.
L’occupant craint ce nouveau phénomène
car l’unité a réussi à investir des
bunkers de son armée, ce qui signifie
que nous avons aujourd’hui des jeunes
qui ont foi dans leurs manières de
résister et qui savent porter des coups
à la théorie sécuritaire de l’occupant,
et qui créent un état d’instabilité et
de manque de confiance dans sa direction
militaire. »
Dans un article
concernant la suppression de l’aide (par
l’AP) aux prisonniers « libérés », Walid
Hawdali, ancien prisonnier, décortique
la signification de cette suppression.
Il explique d’abord ce que signifie le
fait d’être détenu par l’occupant et les
souffrances subies par le prisonnier. Il
explique ensuite que les anciens
prisonniers ne sont pas libérés, car ils
ne jouissent pas de leur entière liberté
de mouvement, puisqu’ils sont soumis à
des restrictions draconniennes de la
part de l’occupant, après leur sortie de
prison. Puis il déclare que la dignité
du prisonnier fait partie de la dignité
du peuple, et que l’aide versée permet à
l’ancien prisonnier de vivre dignement
au sein de son peuple. Puis il se pose
la question sur la signification
politique de la suppression de l’aide,
disant qu’elle vise à humilier l’ancien
prisonnier, en le présentant comme un
mendiant à son peuple, en considérant
que l’aide versée aux prisonniers n’est
pas un devoir.
Abdel Latif Mhanna
écrit à propos de la « réconciliation »
nationale et de la « trêve » entre
l’occupant sioniste et la résistance
dans la bande de Gaza : « ils
(l’Autorité palestinienne et ses alliés)
utilisent la « réconciliation » pour
empêcher « la trêve », et ils ont
utilisé « le renforcement » (du pouvoir)
pour enterrer la « réconciliation », et
tout cela sous le prétexte de s’opposer
au deal du siècle. Ils tiennent à
affirmer en même temps qu’ils
poursuivent les liaisons avec les
maîtres de ce deal, c’st-à-dire la
coordination sécuritaire avec
l’occupant, avec la CIA et le Shabak, et
ils reçoivent une aide directement pour
cet objectif, après la suppression de
l’aide américaine à l’Autorité
palestinienne… Puisque la
« réconciliation » est vraiment très
loin, est-ce que Gaza, ou la Palestine,
a-t-elle autre chose sinon s’accrocher à
ses armes et poursuivre la marche du
retour ?
Walid Mudallal,
commentateur politique, écrit à propos
du discours que Mahmud Abbas a
l’intention de faire à l’assemblée
générale de l’ONU : « chaque citoyen
peut à présent écrire le discours de
Abbas avant de le lire. C’est
répétitif. » De l’avis de nombreux
commentateurs, le discours de Abbas
n’apporte rien de nouveau, mis à part
qu’il se met à présent à menacer la
bande de Gaza dans une tribune
internationale.
L’éditorial du
quotidien Al-Istiqlal du 27/9 : « les
messages envoyés par la résistance
palestinienne à l’ennemi sont réels et
seul l’ennemi le réalise, comme il sait
que toute bataille prochaine a son prix,
ses coûts sont énormes et les résultats
ne sont pas garantis. Nous sommes
réalistes et nous ne parlons pas de
victoire, mais plutôt des pertes que
l’occupant ne pourra pas supporter, nous
parlons de faire échec à l’agression
sioniste sur la bande de Gaza, nous
parlons de l’aventure de l’armée
sionisteau cas où elle se lance dans une
nouvelle guerre contre Gaza. L’occupant
doit savoir que Gaza ne se pliera pas,
même si toutes les forces du mal de ce
monde se sont liguées contre elle, et
que les armes de la résistance ne sont
pas sujettes aux négociations, et que la
réconciliation selon les conditions de
Abu Mazin ne sont pas possible, même si
les intermédiaires essaient de nous en
convaincre, nous n’abandonnerons pas nos
armes, car elles sont notre dignité. »
Communiqués et
déclarations
Dans un communiqué
publié le 15/9, le mouvement du Jihad
islamique affirme qu’il va poursuivre
les marches du retour et de la levée du
blocus contre la bande de Gaza, et va
affronter tous les projets de
judaïsation et de colonisation dans
al-Quds, la Cisjordanie et le reste de
la Palestine.
D’autre part, Khaled al-Batsh, président
du haut conseil national des marches du
retour a déclaré, le 24/9 : « notre
peuple n’a nullement l’intention de
mettre fin aux marches du retour et aux
activités qui lui sont liées, avant la
réalisation de tous nos objectifs. Les
Nations-Unies doivent savoir que notre
peuple n’accepte pas l’occupation
« israélienne » sur notre occupée, et
notre peuple ne reconnaît pas la
solution des deux Etats ni le processus
de règlement politique avec l’occupant
envahisseur…. Toutes les tentatives de
mettre fin aux marches du retour ou de
les conourner ne réussiront pas et
n’arrêteront pas ces marches populaires,
qui sont le choix de notre peuple et son
moyen de lutte. »
Les organisations
de la résistance palestinienne dans la
bande de Gaza ont déclaré, au cours
d’une conférence de presse à l’occasion
du retrait sioniste de la bande de Gaza,
il y a 13 ans (en 2005) qu’elles sont
prêtes pour « repousser toute nouvelle
agression contre notre peuple avec tous
les moyens dont nous disposons, jusqu’à
libérer notre terre et nos lieux
saints ». Elles ont appelé à transposer
l’expérience de Gaza vers la Cisjordanie
occupée, soulignant que la résistance
qui a accompli cet exploit (à Gaza) est
« la mère de toutes les légitimités ».
Au cours d’une
interview, sheikh Ikrima Sabri,
président du haut conseil islamique et
orateur de la mosquée al-Aqsa, a déclaré
que la gravité des attaques sionistes
contre la mosquée al-Aqsa est due au
fait que ce sont non seulement qui
profanent la mosquée, mais les membres
du gouvernement de l’entité, ce qui
signifie qu’il s’agit d’une pratique
« officielle » de l’entité. Il a mis en
doute l’efficacité du discours de
Mahmoud Abbas devant la tribune de
l’ONU, affirmant que nous ne pouvons pas
compter sur les positions
internationales, qui
n’ont aucune valeur pratique. Il a
appelé les Arabes et les musulmans à se
mobiliser pour protéger la mosquée
al-Aqsa.
Au cours d’un
rassemblement à Ramallah en soutien à
sheikh Khodr Adnane, qui mène la grève
de la faim illimitée, Hassan Khrayshé,
vice-président de l’assemblée nationale
de l’AP a déclaré : « ceux qui ont
obtenu des poses dans l’AP et qui
avaient été détenus dans les prisons de
l’occupation doivent se rappeler leur
expérience personnelle et soutenir les
prisonniers ».
Dans la colonie
Suite à l’opération
menée par le résistant Khalil Jabbarin,
16 ans, tuant un colon, le député
sioniste du Knesset Smout Ritsh a
déclaré au canal 13 : « pour affronter
les opérations de poignardement contre
nous, il faut liquider l’espoir des
Palestiniens ».
Le site
électronique militaire « israélien »
Bazam, a annoncé la formation d’une
milice juive aux Etats-Unis du nom de
« l’épée de Gideon » qui vise à
entraîner des membres de la communauté
juive américaine au port des armes
(comme si les Américains en avaient
besoin ! mais c’est en fait pour armer
les « Juifs » seulement).
La presse sioniste
se demande si la bande de Gaza n’est pas
le principal sujet de discorde dans le
gouvernement sioniste, risquant de le
faire voler en éclat (29/9). Les marches
du retour semblent accroître les
difficultés du gouvernement de
l’occupation, puisqu’il hésite entre
lancer une grande attaque ou poursuivre
ses crimes en exécutant des Palestiniens
au jour le jour. Le ministre Benett a
dit : Au fur et à mesure que « Israël »
se tait (les exécutions sont du silence
pour lui), la résistance à Gaza
augmente, les cerfs-volants et les
ballons explosifs se poursuivent, les
jeunes investissent les bunkers de
l’armée sans peur ».
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Les prisonniers
libérés des prisons de l’occupant ont
manifesté pendant plusieurs jours à
Ramallah contre la suppression de l’aide
que devait leur verser l’Autorité
palestinienne. Deux anciens prisonniers
menant la grève de la faim ont été
transférés à l’hôpital. L’Autorité
palestinienne n’ose pas affirmer qu’elle
a définitivement supprimé l’aide, suite
aux pressions sionistes et américaines.
Tous les jours, un responsable de
l’Autorité promet que les choses vont
s’arranger, ou qu’il y a eu une erreur,
ou qu’il ne s’agit que d’une mesure
provisoire.
Les servives
sécuritaires de l’autorité palestinienne
poursuivent leur sale travail en
arrêtant les militants : le 1 septembre,
elles ont envahi le camp de Jénine et
investi la maison du dirigeant du
mouvement du Jihad islamique, sheikh
Bassam Saadi et l’ont fouillé de manière
sauvage, alors qu’elles détiennent son
fils Suhayb. Elles ont également arrêté
le prisonnier libéré Mohamad Ibdah, du
camp Askar à Nablus. Plusieurs militants
arrêtés et torturés dans les prisons de
l’Autorité Palestinienne portent plainte
et dénoncent le gouverneur de Nablus,
qui a couvert toutes ces atteintes à la
dignité humaine.
Les forces
sécuritaires de l’AP s’opposent à la
manifestation organisée à Jénine le
26/9, dénonçant la volonté de
suppression de l’UNRWA, bien que cette
manifestation ait été organisée sur le
plan national par les comités populaires
des camps de réfugiés.
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