PALESTINE
Liberté et dignité : Chronique de la
grève de la faim
des prisonniers palestiniens (10 -24 mai
2017)
CIREPAL
Mercredi 24 mai 2017
La grève de la faim des prisonniers
palestiniens se poursuit, et les martyrs
parmi les Palestiniens solidaires de
cette lutte, tombent, exécutés de
sang-froid par les colons et soldats
sionistes. Avec la poursuite et
l’extension de la lutte des prisonniers,
l’intifada reprend de plus belle, non
seulement dans les territoires occupés
en 67 (Cisjordanie et Gaza), mais
également dans ceux occupés en 48, avec
un mouvement qui dépasse la solidarité
avec les prisonniers pour inclure la
lutte pour les droits palestiniens,
contre les démolitions de maisons et de
villages, contre la judaïsation de la
terre et des lieux, contre la sainte
alliance entre les monarchies du Golfe
et l’entité coloniale, avec la visite du
président américain Donald Trump, dans
la région.
La commémoration de
la Nakba, qui a eu lieu en pleine lutte
des prisonniers, fut l’occasion pour
étendre la révolte, réclamant le retour
des réfugiés et le rappel que la
question palestinienne est dans son
essence, une question liée aux réfugiés,
expulsés de leurs terres et de leur
patrie. Les
prisonniers en lutte et les comités
solidaires ont su déjouer les manœuvres
de l’administration carcérale, qui a
essayé à plusieurs reprises d’entamer
des soi-disant négociations avec des
prisonniers isolés. Mais tous les
prisonniers ont riposté avec un grand
sens de responsabilité, que seule la
direction de la lutte est habilitée à
négocier.
Les martyrs
exécutés à cause de leur solidarité
avec la lutte des prisonniers ou au
cours de la lutte : Fatima Hujayji (16
ans) de Ramallah, assassinée le 7/5 ;
Saba’ Ubayd de Salfit, assassiné le 12/5
dans Nabi Saleh, au cours
d’affrontements avec les forces armées
sionistes ; Mohammad Kajsi (57 ans, de
nationalité jordanienne) assassiné dans
al-Quds le 13/5 ; Mu’tazz Bani Shamsa
(23 ans) de Nablus, lors d’affrontements
à Hawwara entre les Palestiniens et les
forces sionistes ; le pêcheur Mohammad
Bakr (22 ans), de Gaza, froidement
exécuté en mer, devant ses cousins.
Gravement blessée par balles tirées par
l’occupant, il y a deux mois, la martyre
Fatima Taqatqa (15 ans) est décédée le
21/5.
10 mai : Au
25ème jour de la grève des
prisonniers, Le prisonnier gréviste
Thabet Mardawi, des Saraya al-Quds dans
la région de Jénine, est transféré de la
section d’isolement vers la prison de
Eschel. Le prisonnier Husni Issa (40
ans) de Rafah est également transféré à
la même prison. Les deux prisonniers
étaient placé en isolement avant le
début de la grève. 49 prisonniers sont
transférés de la prison de Ofer vers les
cliniques installées dans les prisons de
Nitsan et Haddarim. Dix prisonniers sont
transférés de Nitsan vers Haddarim et 5
vers Ascalan.
L’occupant refuse
la visite de l’avocat à Ahmad Saadate,
secrétaire général du FPLP, ainsi que
plusieurs autres prisonniers, dirigeants
au FPLP, comme Ahed Abu Ghalme.
11 mai : Le
Fateh appelle ses membres prisonniers à
participer à la grève de la faim.
Jusqu’à ce jour, ce ne sont pas tous les
membres du Fateh qui participaient à
cette lutte. Par
ailleurs, 100 prisonniers appartenant à
plusieurs organisations décident de
rejoindre la lutte.
11 prisonniers détenus dans Jalbou’
rejoignent la grève de la faim.
13 mai : La
solidarité avec les prisonniers
palestiniens en lutte se poursuit sur le
territoire libanais, dans les camps de
réfugiés et dans les principales villes,
réunissant des partis, personnalités,
organisations, dirigeants
d’organisations palestiniennes. Dans
tous les camps palestiniens, des tentes
de la solidarité ont été installées. Des
personnalités étrangères (européennes ou
asiatiques) solidaires du mouvement y
sont accueillies.
Des dizaines de
grévistes sont transférés dans les
cliniques, après la détérioration de
leur état de santé.
14 mai : Des
prisonniers rejoignent la lutte de la
grève de la faim, au 28ème
jour. 35 prisonniers de toutes les
organisations de la résistance ont
décidé de rejoindre le mouvement de
lutte.
Les officiers
sionistes de l’administration carcérale
diffusent des informations relatives à
la disposition des autorités à négocier
avec les prisonniers. Ces derniers
affirment que seule la direction du
mouvement de la lutte est habilitée à
discuter et à négocier. Des dizaines de
prisonniers grévistes sont emmenés aux
hôpitaux installés dans les prisons.
Marwan Barghouty,
dirigeant au mouvement Fateh, transmet
un message à partir de la cellule
d’isolement dans la prison de Jalame,
d’encouragement et de fierté aux
prisonniers en lutte, appelant à un
large mouvement de désobéissance civile
à l’occasion de la commémoration de la
Nakba. Il a promis de poursuivre la
lutte de la liberté et de la dignité
jusqu’à la réalisation de ses objectifs.
L’administration carcérale accentue la
répression de Marwan Barghouty, avec des
fouilles de la cellule environ 4 fois
par jour, la transmission de voix
discordantes qui dure plusieurs heures,
et son enfermement dans une cave pendant
4 jours.
Le prisonnier Ahmad
Saadate transmet un message mettant en
garde contre les fausses nouvelles
diffusées par l’administration
carcérale.
Deux prisonniers
grévistes, Mohammad al-Ghoul et Yihya
Ibrahim, de Tulkarm, ont reçu la visite
d’un avocat, à qui ils ont déclaré que
certains grévistes commencent à cracher
du sang.
15 mai : Au
29ème jour de la grève, les
prisonniers affirment poursuivre la
lutte, malgré la perte de connaissance
de nombre d’entre eux, qui sont emmenés
dans les cliniques installées dans les
prisons. Les médecins sionistes,
lorsqu’ils s’y trouvent, proposent aux
grévistes des plats exposés dans les
cliniques, comme chantage avant de les
soigner.
Des jeunes ferment
les principales routes menant à
Ramallah, protestant contre la
négligence et le manque d’intérêt à la
lutte des prisonniers palestiniens. Des
affrontements entre les services
sécuritaires palestiniens et les jeunes,
sur la route de Sarda – Ramallah, les
services sécuritaires ayant tenté de
débloquer le passage.
Dr. Ramadan Shallah,
secrétaire général du mouvement du Jihad
islamique, met en garde les autorités
sionistes, si elles ne répondent pas aux
prisonniers : « Nous ne resterons pas
les bras croisés et nous n’abandonnerons
pas nos prisonniers. La résistance a son
mot à dire et nos alternatives sont
ouvertes. »
16 mai :
Marwan Barghouty décide de stopper de
boire de l’eau.
Les prisonniers du
Mouvement du Jihad islamique déclarent
poursuivre la grève de la faim, la lutte
pour la liberté et la dignité et
appellent le peuple palestinien à la
révolte généralisée contre l’occupation.
Dans un message envoyé, ils décrivent la
situation d’affaiblissement général de
leur corps, disant que les cliniques
installées dans les prisons regorgent de
prisonniers grévistes.
Karim Younes a été
transféré de la section d’isolement de
Ramle à la section d’isolement de Jalame.
Il est le doyen des prisonniers
palestiniens. Arrêté et détenu avant les
accords d’Oslo, pour participation à la
résistance au sein du Fateh, les
autorités sionistes ont refusé sa
libération dans toutes les transactions
avec l’Autorité palestinienne.
Au 30ème jour de la
grève, l’administration carcérale a
transféré 76 prisonniers grévistes de la
prison de Ofer aux hôpitaux installés
dans les prisons. Elle avait transféré
la veille 36 prisonniers de Ofer vers la
clinique installée dans la prison de
Haddarim. En soirée, elle a transféré
tous les prisonniers grévistes dans la
prison de Naqab vers la prison Eschel et
d’autres. Elle a autorisé la visite
familiale à 39 prisonniers grévistes.
Malgré l’accord de la Haute cour
sioniste, les autorités n’ont accepté
jusqu’à présent la visite des avocats
qu’au nombre de 13 visites pour le
conseil des prisonniers, 21 visites pour
le « club des prisonniers » et 5
visites pour « Addameer ».
Le prisonnier Hafez
Qandas a été transporté à l’hôpital
Soroka, dans l’entité sioniste, après
avoir eu une hémorragie interne. Le
prisonnier Hafez Qandas est de Yafa, en
Palestine occupée en 1948, et est détenu
depuis 1984, soit avant les accords
d’Oslo.
17 mai : 31ème
jour de la grève de la faim de plus de
1700 prisonniers détenus dans les
prisons sionistes. Des appels sont
lancés à la résistance à Gaza d’agir
pour mettre fin à l’arrogance des
autorités de l’occupation, qui refusent
d’entamer des négociations.
Signalant la
gravité de l’état de santé des
prisonniers grévistes, Issa Qaraqe’
annonce que les autorités de
l’occupation ont transféré des centaines
de prisonniers vers les prisons où sont
installés des hôpitaux de terrain.
Plusieurs prisonniers ont subi des
hémorragies et perdu connaissance.
Fadwa Barghouty
dénonce des agissements de personnalités
de l’Autorité palestinienne visant à
stopper le mouvement de la grève,
avant la
satisfaction de leurs revendications.
Le CICR ferme ses
portes à Ramallah, suite aux
manifestations des Palestiniens, outrés
par l’attitude de cet organisme
international, qui se prétend
« neutre », envers les prisonniers en
grève de la faim. Par ailleurs, les
familles des prisonniers ont fermé le
siège de l’ONU à Ramallah, protestant
contre son attitude, concernant la lutte
des prisonniers palestiniens. Le
communiqué des familles appelle à une
intervention urgente de l’ONU pour
protéger les prisonniers de la mort et
former une commission d’enquête sur les
crimes de l’occupation dans les prisons
sionistes.
Le prisonnier Maher
Younes, de Ar’ara, décide de mener la
grève de la faim. Il est l’un des plus
anciens prisonniers détenus dans les
prisons sionistes.
A Nasra, en
Palestine occupée en 48, les mouvements
Abnaa al-Balad et Kifaya ont organisé un
meeting de solidarité avec les
prisonniers grévistes, en présence de
Mme Abla Saadate. Le secrétaire général
de Abnaa al-Balad, Raja Aghbarieh, a
déclaré que son mouvement appelait les
Palestiniens de 48 à une grande
manifestation (sous la direction du
comité de suivi arabe) et à répondre à
l’appel lancé par Marwan Barghouty pour
lancer la « désobéissance civile ».
Depuis 30 jours, les deux mouvements
organisent des rassemblements de
solidarité dans les territoires occupés
en 48.
Le mouvement de la
grève s’étend encore, puisque 60
prisonniers de la prison de Jalbou’ ont
rejoint la grève, au moment où les
autorités carcérales poursuivent le
transfert des prisonniers, dans des bus
dont les sièges sont en métal, et où ils
sont enchaînés et entassés. Le trajet
dure plusieurs heures. Le transfert et
l’amélioration des conditions de
transport font partie des revendications
des prisonniers.
18 mai : Au
32ème jour de la grève de la
faim des prisonniers, les autorités
sionistes ont démoli, à 4 heures du
matin, la tente de solidarité installée
dans Selwad, à l’est de Ramallah, et
arrêté 7 Palestiniens. La veille, des
affrontements avaient eu lieu entre les
jeunes de Selwad et l’occupation,
lorsqu’ils ont bloqué l’entrée de la
ville pour commencer le mouvement de
« désobéissance civile ». 23 prisonniers
de Selwad participent à la grève de la
faim, depuis le 17 avril, sur les 98
prisonniers originaires de la ville,
dont 9 condamnés à la perpétuité.
L’occupant continue
à transférer les prisonniers d’une
prison à l’autre. Tous les prisonniers
grévistes dans la prison de Nafha ont
été transférés à Haddarim, Shatta,
Jalbou’ et Nitsan-Ramle. La prison de
Nafha regroupait le plus grand nombre de
grévistes, soit 500 prisonniers.
Le prisonnier
dirigeant au mouvement Hamas, Abbas
Sayyid, affirme dans un message que les
prisonniers sont décidés à poursuivre la
grève de la faim, et qu’ils ne
reculeront pas, même au prix de leur
martyre. Il affirme que la direction
carcérale exerce des pressions sur les
prisonniers, par les transferts
incessants et l’interdiction des visites
des avocats pour empêcher tout contact
entre les prisonniers grévistes. Il a
dénoncé l’attitude du CICR qui n’assume
pas son rôle mais se contente de visiter
quelques prisonniers, sans donner
cependant de leurs nouvelles aux
familles.
Le prisonnier Abbas
Sayyid et Hassan Salame, du Hamas, ont
été transférés de la prison d’Eschel
vers la prison de Nafha. L’état de santé
de Ahmad Saadate et de Mohammad al-Qiq
s’est gravement détérioré. Abla Saadate
critique l’attitude de Mahmoud Abbas,
qui circule dans le monde, sans se
soucier de la vie des prisonniers.
Les branches armées
des organisations de la résistance
palestinienne ont déclaré, au cours
d’une conférence de presse à Gaza,
qu’elles ne resteront pas les bras
croisés si un quelconque malheur
arrivait aux prisonniers grévistes. « Le
mouvement pacifique ne sert à rien avec
un ennemi aussi arrogant qui ne comprend
que le langage de la force. Nous sommes
prêts à parler avec lui par la langue
qui lui convient » a déclaré Abu Hamza,
de Saraya al-Quds, qui parlait au nom
des branches armées.
Un rassemblement de
solidarité avec les prisonniers est
organisé à Umm al-Fahem, dans
l’intérieur occupé en 48, à l’initiative
du comité de suivi des masses arabes. A
Sakhnine, dans la Galilée occupée en
1948, un rassemblement de solidarité a
accueilli Abla Saadate, épouse du
dirigeant du FPLP, et Lina Jarbouni,
récemment libérée après 15 ans de
détention, qui ont appelé les
Palestiniens à la révolte.
Des dizaines de
journalistes tunisiens se sont
rassemblés à Tunis en soutien à la grève
de la faim des prisonniers palestiniens
et notamment aux 26 prisonniers
journalistes qui participent à la grève.
Les camps
palestiniens au Liban accueillent les
solidaires arabes et internationaux dans
les tentes de la solidarité avec les
prisonniers grévistes. Des dizaines de
personnalités, arabes, européennes,
américaines et asiatiques ont rendu
hommage aux prisonniers en lutte, par le
biais de leur peuple réfugié.
19 mai : Des
manifestations à Gaza et dans la
Cisjordanie occupée ont soutenu la lutte
des prisonniers. Les aurorités sionistes
ont réprimé sauvagement les
manifestants, en faisant plusieurs
blessés. Le « vendredi de la colère »
s’est soldé par 51 Palestiniens blessés
et 17 arrêtés.
Mahmoud Abbas
rencontre le responsable du CICR à
Amman. Selon son porte-parole, il aurait
demandé à l’agence internationale de
multiplier ses visites aux prisonniers
grévistes, et ce dernier aurait accepté.
L’avocat Shuqayrat
dénonce les agissements des autorités
carcérales, qui empêchent le bon
fonctionnement de la visite prévue des
prisonniers grévistes. Il n’a pu
rencontrer le prisonnier gréviste depuis
33 jours, Mansour Shrayem, dans la
section d’isolement de Petak Tikva, que
quelques minutes, avant d’être expulsé
par les gardiens de la prison. Shrayem a
perdu 18 kg depuis le début de la grève,
il a du mal à bouger. Il fait partie des
80 prisonniers grévistes dans cette
prison.
20 mai : 34ème
jour de la grève des prisonniers
palestiniens, les autorités sionistes
refusent toujours de discuter avec les
grévistes. Des réunions ont eu lieu
entre des personnalités sécuritaires de
l’Autorité palestinienne et des
responsables de l’occupation, selon Issa
Qaraqe’, pour mettre fin à la grève
avant l’arrivée de Trump. Les sionistes
réclament la fin de la grève avant
d’entamer des pourparlers. Comme ils
n’ont jamais tenu promesse, il sera
difficile de compter là-dessus. Les
grévistes poursuivent le mouvement.
Le comité de
soutien à la grève réclame une attention
particulière des médias envers les
fausses nouvelles concernant les
soi-disant négociations, nouvelles qui
visent à stopper le mouvement de
solidarité, d’autant plus que les
familles des prisonniers grévistes se
sont organisées pour accentuer la lutte.
Chute de l’état de
santé du prisonnier gréviste Samer
Issawi, qui a été transféré de la
section d’isolement de la prison de
Ramle au soi-disant hôpital de la prison
de Ramle.
Plusieurs
prisonniers grévistes ont été emmenés à
l’hôpital Barzalay, dans l’entité
sioniste, après la grave détérioration
de leur état de santé, suite à leur
décision de ne plus boire de l’eau.
Le prisonnier gréviste Mohammad
Abu Rabb, détenu dans la prison de
Ascalan, , a déclaré à l’avocat que 50
prisonniers poursuivent la grève dans
cette prison, et subissent les pressions
de l’adminitration pénitentiaire pour
les obliger à cesser leur mouvement. La
clinique installée dans la prison
n’offre aux grévistes que du
« glucose », qui le refusent comme ils
refusent d’engager des pourparlers avec
la direction, répondant que seule la
direction du mouvement de lutte est
habilitée à le faire.
21 Mai : La
lutte des prisonniers se poursuit, et
les manœuvres de l’occupant sioniste
continuent pour obliger les prisonniers
à cesser leur mouvement, avant l’arrivée
de Donald Trump en Palestine occupée.
200 prisonniers rejoignent le mouvement.
Thabet Mardawi, condamné à la
perpétuité, et détenu dans la prison
Eshel, a déclaré que les revendications
des prisonniers sont des revendications
nationales, appelant à la solidarité
active dans la rue palestinienne, le
mouvement de la rue pouvant seul obliger
les autorités de l’occupation à répondre
aux revendications des prisonniers, et
rien d’autre.
4 prisonniers
détenus dans la prison de Haddarim ont
déclaré à l’avocat qui les a visités que
les prisonniers sont unifiés derrière la
direction de la grève. Les prisonniers
grévistes dans Haddarim affrontent la
direction carcérale, qui cherche à les
diviser et parfois, à faire semblant
d’entamer des négociations. Le
prisonnier Abu Arram, qui a arrêté de
boire de l’eau également, a réussi à
prononcer ces paroles : « nous
poursuivons ».
Une grève partielle
a été décrétée dans les territoires
occupés en 67, en solidarité avec les
prisonniers en lutte. Des dizaines de
prisonniers ont rejoint le mouvement,
dans toutes les prisons. Le membre du
Comité exécutif de l’OLP, Assad Abdul
Rahman, a déclaré mener la grève de la
faim, en solidarité, pendant trois
jours, à partir du samedi 20 mai.
Une marche aux
flambeaux a eu lieu dans la ville
occupée en 48, Umm al-Fahem, avec la
participation des forces nationales et
islamiques.
La presse sioniste
met en avant que la direction carcérale
serait prête à négocier, mais elle
essaie de ne pas donner une victoire aux
prisonniers grévistes. Ce qui signifie
d’après les récentes déclarations de
quelques responsables de l’Autorité
palestinienne, qui négocient eux-mêmes
avec le Shabak, à la place de la
direction de la grève, que quelques
revendications, et pas toutes, seraient
acceptées. C’est ce à quoi a fait
allusion Fadwa Barghouty quand elle a
déclaré que l’Autorité palestinienne
chercher à briser la grève.
22 Mai : la
grève nationale est décrétée en
Palestine occupée (48 et 67) en
solidarité avec les prisonniers
palestiniens et contre la venue de
Trump, au 36ème jour de la
lutte. Dans les territoires occupés en
48, plusieurs villes et villages ont
décrété la grève, sauf dans les écoles
et les hôpitaux. Un plan de mobilisation
générale a été annoncé, lors d’une
conférence de presse, qui s’étendra sur
la semaine, avec des manifestations
devant les prisons.
Un prisonnier
gréviste, Adnane Hussayn (31 ans) de
Tulkarm, a frôlé la mort, alors qu’il se
trouvait dans la clinique installée dans
la prison de Shatta, son cœur ayant
cessé de battre pendant quelques
secondes. Il a fallu le réanimer avec
des chocs électriques. Il est détenu
depuis mars 2004 et condamné à 24 ans de
prison.
Le mouvement Hamas
annonce que 1800 prisonniers de son
mouvement rejoignent la grève de la
faim, à partir de ce jour.
Le prisonnier
gréviste Nasser Uways, détenu dans la
section d’isolement de la prison Ayalon,
à Ramle, reçu la
visite d’un avocat, pour la première
fois depuis le début de la grève. Il a
perdu 17 kg depuis le début de la grève,
et l’administration carcérale l’a sans
cesse transféré d’une prison ou d’une
section à l’autre, pour l’exténuer,
ainsi que ses frères de combat. Avec
lui, se trouvent à présent, les
prisonniers Karim Younes, Haytham Hamdan,
Ziyad Zahran, William Khatib, Samir
Ghayth, Ibrahim Hamed, Marwan Fararja.
Il a déclaré que leur moral est toujours
élevé, et qu’ils poursuivent la lutte,
disant que leur détermination est de
plus en plus ferme, tant que la
direction sioniste refuse de négocier.
La presse sioniste
commence à déchanter : elle ne cherche
plus à diviser le mouvement de la lutte,
mais plutôt à mettre en garde contre la
généralisation de la lutte à partir des
prisonniers, et craint le pire si un
prisonnier gréviste venait à mourir.
Pour cette presse, les revendications
des prisonniers sont devenus du coup
très faciles à satisfaire, et beaucoup
plus simple qu’une nouvelle intifada et
une vague de « violence ».
Fadwa Barghouty,
lasse de ne pouvoir rencontrer le
président de l’Autorité palestinienne,
pour lui réclamer des gestes envers les
prisonniers grévistes, a décidé de se
réfugier près du tombeau de Yasser
Arafat, avec la photo de Marwan
Barghouty, pour un sit-in. Elle a été
rejointe par des dizaines de parents de
prisonniers.
Les familles des
prisonniers grévistes maintiennent une
tente de la solidarité à Bayt Lahem et
ont décidé de passer la nuit dans la
tente, par crainte qu’elle ne soit
enlevée. Elles ont remis une lettre à
Mahmoud Abbas, qu’il devrait transmettre
à Trump, lors de son arrivée.
Des centaines de
Palestiniens ont manifesté dans les rues
de Haïfa, en Palestine occupée en 48, en
solidarité avec les prisonniers
grévistes. Ils avaient auparavant
organisé un rassemblement devant la
prison de Meggido. La mère des deux
prisonniers, Mohammad et Ibrahim
Aghabrieh a déclaré que les
revendications des prisonniers sont des
revendications humaines. Leur lutte pour
l’obtention de ces droits montrent le
degré de leur privation. Le monde entier
devrait se tenir aux côtés des
prisonniers et de leurs revendications.
Nous ne pouvons pas demeurer les bras
croisés face à leur lutte. Mes fils
réclament depuis deux ans la visite de
leurs enfants, et « Israël » refuse.
23 Mai : 37ème
jour de la grève de la faim des
prisonniers palestiniens. Un message du
prisonnier Karim Younes, transmis par
son avocat, affirme que les prisonniers
grévistes vont arrêter de boire de l’eau
et du sel, malgré l’affaiblissement
général de leur corps. Mais leur
détermination est toujours aussi forte
pour poursuivre la lutte, jusqu’à la
victoire ou le martyre. Il demande
l’accentuation de la lutte du peuple, en
parallèle avec leur grève. « Que
l’occupant et ses geôliers sachent qu’il
peut emprisonner nos corps, mais nos
âmes sont libres et refusent la
prison. »
De la prison où il
mène la grève de la faim, le prisonnier
Ibrahim Hamed, des Brigades al-Qassam, a
célébré à sa manière sa 12ème
année de détention, en envoyant un
message aux Brigades, leur demandant de
faire le nécessaire pour libérer les
prisonniers. Dans son message, il
s’adresse aux prisonniers, ses frères,
en leur demandant de s’unifier pour
donner une leçon aux occupants.
24 mai : 38ème
jour de la grève de la faim des
prisonniers palestiniens. Trump est
parti, l’occupant manœuvre et craint
l’extension de la lutte hors des
prisons. Les prisonniers grévistes
menacent les autorités carcérales de
dissoudre leurs conseils représentatifs,
pour semer l’anarchie dans les prisons,
si jamais un prisonnier gréviste venait
à décéder. Des dizaines de prisonniers
ont décidé de cesser de boire de l’eau
salée, ce qui était nécessaire pour
empêcher le pourrissement de l’estomac.
L’avocat du
« conseil des prisonniers » transmet les
paroles du prisonnier Amjad Abu Latifa,
en grève depuis 37 jours, disant que la
direction des prisons a transféré une
dizaine de prisonniers à l’hôpital
Soroka, en Palestine occupée.
40 prisonniers
grévistes dans la prison d’Ohali Kedar
sont transférés vers les cliniques.
Une épidémie de
maladie de la peau s’est déclarée dans
la prison de Eschel, à cause de la
négligence de la propreté dans les
prisons de l’occupation.
Le comité national
de soutien à la lutte des prisonniers
appelle à des marches aux flambeaux dans
toutes les villes, le soir du 24 mai.
Le sommaire de Rim al-Khatib
Le dossier des prisonniers palestiniens
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