Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 4 - Mars 2018
CIREPAL
Dimanche 18 mars 2018
« Tout
le pays reconnaît que mon fils est
résistant, que Dieu soit Loué, il est
tombé martyr en résistant, en écrasant
leurs têtes (aux sionistes), il est
monté sur la jeep et écrasé la tête
d’Israël. Le sang de mon fils est une
offrande à Ahmad Nasr Jarrar qui combat
Israël. Si Dieu le veut, nous
continuerons à écraser leurs têtes, et
notre bannière continuera à brûler leurs
coeurs »
(la mère du martyr Ahmad Abu Ubayd, de
Jénine).
L’opération menée
par le jeune Alaa Kubaha, du village de
Barta’a, dans la région de Jénine, au
centième jour anniversaire de la
déclaration de Trump, annonce haut et
fort que la résistance du peuple
palestinien ne peut être vaincue, et
qu’elle se poursuit contre l’occupation
sioniste de la Palestine et contre tous
les projets de liquidation de la cause.
La vague coloniale sans précédent,
lancée après cette funeste déclaration,
faisant de la ville d’al-Quds la
capitale de l’entité sioniste, ne peut
mettre fin à ce qui fait l’âme du peuple
palestinien, une résistance multiforme,
qui refuse de reconnaître une quelconque
légitimité à l’occupation, quelle que
soit sa durée. Les meurtres,
arrestations, et bombardements, les
mesures coloniales dans al-Quds, comme
dans le Naqab ou ailleurs en Palestine
occupée, rarement rapportés par la
presse et les médias, ne peuvent
liquider une cause, à plus forte un
peuple qui porte cette cause. Mais
l’ennemi ne peut comprendre cette
logique, emporté lui-même dans une autre
logique, celle des colonisateurs de tous
les temps, qui ont pensé pouvoir arrêter
la marche d’un peuple vers la liberté.
L’administration
américaine a du mal à faire accepter le
« deal du siècle », qui signifie la
liquidation de la Palestine. Les
nombreux plans de ce « deal », même
approuvés par certains Etats arabes, ne
peuvent être appliqués tant que la
résistance palestinienne, même
éparpillée, les refuse, que ce soit pour
la bande de Gaza, pour les réfugiés,
pour al-Quds, ou le reste de la
Palestine. Quand la « communauté
internationale » fait la sourde oreille
et refuse d’admettre que le vrai
problème est l’occupation sioniste de la
Palestine, elle ne fait que prolonger le
conflit en participant, par son silence
d’une part et par son aide multiforme à
l’occupation d’autre part, à une des
entreprises les plus criminelles dans le
monde.
Martyrs tombés
entre le
21/1/2018 et le 18/3/2018
Le jeune Layth
Abu Na’ïm, 16 ans, est décédé suite
aux blessures infligées par l’occupant,
lors des affrontements dans le village
al-Mughir (30 janvier).
Le jeune Ahmad
Abu Ubayd (19 ans), est décédé le
4/2 suite à la blessure à la tête par
balle tirée par l’armée sioniste au
cours des affrontements qui ont eu lieu
à Wadi Burqin, à l’ouest de Jénine,
alors qu’elle recherchait le résistant
Ahmad Jarrar.
Ahmad Nasr
Jarrar 22 ans, résistant tombé
l’arme à la main dans la région de
Jénine, le 6 février. Il s’était
réfugié, pourchassé par l’occupant
depuis 3 semaines, dans une maison
abandonnée dans le village de Yamoun.
Encerclé dès l’aube par l’armée
d’occupation, le résistant Ahmad Jarrar,
du mouvement Hamas, est tombé martyr en
combattant.
Khaled Tayeh
(22 ans), de Nablus, assassiné lors
d’affrontements à Nablus, envahi par
l’armée d’occupation, à la recherche du
résistant Abdel Karim Assi.
Hamza Zama’ra,
19 ans, de Halhoul, tombé martyr après
avoir mené une opération dans une
colonie dans la région d’al-Khalil (5
février)
Ahmad Abu Hulu,
19 ans, du camp al-Breij, dans la bande
de Gaza, décédé suite aux blessures
infligées par les sionistes, au cours du
vendredi de la colère.
Salim Sabbah,
17 ans, assassiné au cours d’un
bombardement aérien sur Rafah, dans la
bande de Gaza.
Abdallah Abu
Shaykha, 17 ans, assassiné au cours
d’un bombardement aérien sur Rafah.
Yassin Saradih,
33 ans, de la ville d’Ariha, assassiné
lors de son arrestation, par les coups
sauvages qui lui furent portés par les
soldats de l’occupation (20 février).
Outre les caméras qui ont transmis la
sauvagerie de l’occupant, les nombreux
témoignages affirment que le martyr
Yassin Saradih a été froidement exécuté
lors de son arrestation.
Isma’il Abu
Riyale, 18 ans, camp al-Shate’
(bande de Gaza), pêcheur assassiné en
mer par la marine de l’occupant.
Mohamad al-Jaabari,
24 ans, assassiné dans la ville
d’al-Khalil, le 9/3. Le martyr était
handicapé (sourd-muet). Un soldat
sioniste l’a visé lors d’une
manifestation dans la ville.
Omar Ibrahim
Shehadé, 21 ans, assassiné le 10/3
lors des affrontements entre la
population de Urif, au sud de Nablus et
les colons venus s’emparer du village.
Mohammad Ata Abu
Jame’, 59 ans, cultivateur assassiné
par un coup de feu tiré par un soldat
sioniste, alors qu’il travaillait la
terre, à l’est de Khan Younes, dans la
bande de Gaza (10/3).
Ibrahim Farhat,
29 ans, membre des Saraya al-Quds,
branche militaire du Mouvement du Jihad
islamique, décédé le 11/3, au cours des
préparatifs de la résistance, à Bayt
Hanun, au nord de la bande de Gaza.
Chronique de
l’Intifada
Les opérations
menées par les résistants restent
espacées, mais frappent fort l’occupant.
Après l’opération menée par le groupe
dirigé par le martyr Ahmad Jarrar, une
autre a frappé un colon de la colonie
Ariel, menée par le résistant Abdel
Karim Assi. Plus d’un mois plus tard (16
mars), une opération menée par le martyr
Alaa Qubaha entraîne la mort de deux
soldats sionistes et blesse gravement
deux autres. Entre ces opérations,
plusieurs autres menées près des
colonies ou aux barrages indiquent une
détermination palestinienne à frapper
l’occupant, même si elles ne font que
blesser, parfois légèrement, colons ou
soldats. Mais la volonté demeure et
c’est ce qui inquiète l’armée
d’occupation, qui ne parvient pas à
enrayer la détermination des
Palestiniens à se battre pour leur
liberté. Que ce soit dans al-Khalil ou
dans les bourgs autour, dans Nablus et
ses environs, dans la région de Ramallah
et Bayt Lahem, les résistants ont
poursuivi toutes sortes d’opérations,
frappant avec des poignards ou des
ciseaux, ou bien écrasant les colons et
soldats, et tirant aussi des coups de
feu. Dans la région d’al-Quds, les
manifestants ont lancé des bouteilles
incendiaires et des pierres, à partir de
plusieurs bourgs ou quartiers, en
direction de l’armée d’occupation.
Le 30 janvier, une
délégation américaine est empêchée
d’entrer à la Chambre de commerce et
d’industrie à Bayt Lahem. Les militants
protestaient contre le plan américain de
liquidation de la cause palestinienne et
ont considéré que la présence de cette
délégation était contraire aux
résolutions nationales.
Le 5 février, un
colon soldat est poignardé près de la
colonie d’Ariel, en Cisjordanie occupée
par un résistant qui a réussi à prendre
la fuite, malgré les caméras installées
par l’occupant. Son identité a été
dévoilée, il s’agit de Abdel Karim Assi,
que l’occupant vient d’arrêter à Nablus,
après un mois et demi de poursuites (18
mars).
Un colon a été
blessé lors d’affrontements dans le
village de Urif, au sud de Nablus. La
population de Qasra s’est opposée à
l’invasion d’un groupe de colons, en
lançant des pierres (février).
La ville de Nablus
affronte l’invasion de l’armée
d’occupation, qui recherche le résistant
Abdel Karim Assi. De violents
affrontements ont opposé l’armée à la
population, qui a lancé des pierres et
des bouteilles incendiaires sur l’armée,
qui a soudainement paniqué et s’est
retirée. Un officier sioniste a
déclaré : « nous sommes entrés pour une
opération sécuritaire à Nablus, la ville
toute entière nous a affronté, nous
avons tiré pour pouvoir nous en aller ».
Des affrontements
ont eu lieu dans le village Dayr Nazzam,
près de Ramallah lorsque les forces
d’occupation ont envahi le village. Des
dizaines de jeunes ont lancé des pierres
sur les véhicules militaires et ont
bloqué les routes. Les soldats sionistes
ont tiré des coups de feu.
Les vendredi de la
colère sont les jours où les
Palestiniens affrontent les soldats de
l’occupation, vers la bande
«frontalière » de Gaza et en Cisjordanie
occupée, à la sortie des mosquées.
Depuis la déclaration de Trump, à la mi
décembre dernier, ces vendredis
assistent à des affrontements, où
tombent des dizaines de blessés, parfois
graves, car les soldats de l’occupation
tirent à balles réelles, en plus des
bombes lacrimogènes ou autres qu’ils
lancent sur les manifestants. Le 5/2, un
officier sioniste a mis en garde contre
la poursuite de ces « vendredis de la
colère », notamment à Gaza.
Des explosifs
accrochés aux drapeaux palestiniens sur
la bande « frontalière » avec Gaza ont
explosé entre les mains des soldats de
l’occupation, qui voulaient arracher les
drapeaux (18 février). C’est l’opération
du drapeau, qui a fait 4 blessés dans
les rangs des sionistes et qui a soulevé
de nombreuses questions à l’intérieur de
leurs rangs. Malgré leur surveillance et
leurs caméras, ils n’ont pu connaître
l’identité des résistants. Mais la
direction de l’armée sioniste a menacé
les manifestants, disant qu’elle tuerait
quiconque s’approche de la
« frontière ».
Les communautés
chrétiennes de la ville d’al-Quds
décident de fermer les portes de l’Elige
du st Sépulcre, protestant contre la
décision de l’entité sioniste de leur
imposer des impôts. Le mouvement des
chrétiens palestiniens s’est soldé par
la victoire, après plusieurs jours de
fermeture. L’archimandrite Atallah Hanna
a déclaré que « la fermeture des portes
de l’église du St Sépulcre est un
message de protestation contre les
pratiques de l’occupation, qui visent à
supprimer la présence des chrétiens
palestiniens dans al-Quds ».
Début mars, des
résistants lancent une attaque visant un
véhicule militaire de l’armée
d’occupation à Hawwar, au sud de Nablus.
Plusieurs tentatives de l’armée sioniste
ont échoué à arrêter les résistants.
Les organisations
de la résistance se sont réunies à Gaza
pour lancer la marche du retour, le 30
mars, pour riposter aux plans de
suppression du droit au retour des
réfugiés palestiniens à leur patrie, et
de la cause palestinienne. Les
organisations entendent faire entendre
au monde entier que le retour des
réfugiés est la question clé de la cause
palestinienne.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Dans la nuit du
29-30 janvier, l’occupant arrête 56
Palestiniens en Cisjordanie, y compris
al-Quds. 30 d’entre eux sont d’l-Issawiya,
arrêtés lors d’une rafle. En Cisjordanie
occupée, les colons s’organisent pour
participer à la « chasse aux militants »
palestiniens. Equipés de caméras, ils
filment les manifestations en vue
d’aider leur armée à arrêter les
militants. Les arrestations sont
quotidiennes. Le 12/2, 14 Palestiniens
ont été arrêtés dans plusieurs villes et
villages de la Cisjordanie occupée, dont
sheikh Jamal Hamara, du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, arrêté à
Bayt Lahem.
L’administration
américaine pose comme condition le
changement des programmes scolaires de
l’UNRWA pour continuer à payer sa
contribution financière. Le changement
réclamé consiste à cesser d’évoquer la
Nakba.
Les colons
envahissent le tombeau de Yousuf, site
arabo-musulman dans la ville de Nablus,
dont les sionistes veulent s’accaparer
en prétendant qu’il esst juif.
L’invasion des colons est précédée par
un déploiement de l’armée d’occupation
dans la ville. 20 cars transportant 1300
colons ont mené des rites talmudiques
dans le lieu.
Vers la mi-février,
des colons essaient de s’installer dans
le village palestinien de Bayta, près de
Nablus. La population proteste et
résiste. L’armée d’occupation intervient
en faveur des colons.
Le ministre
sioniste Gilad Ardan décide de fermer
plusieurs institutions palestiniennes
dans la ville d’al-Quds, poursuivant le
but de judaïser la ville palestinienne.
Par ailleurs, le gouvernement de
l’occupation a décidé d’imposer des
impôts sur les églises palestiniennes et
étrangères, ainsi que sur les biens
dépendant des Nations-Unies, pour
renflouer ses caisses d’une part et pour
limiter le nombre et l’impact de la
présence chrétienne dans la ville,
d’autre part, autre forme de la
judaïsation et du nettoyage
ethnico-religieux de la ville.
Les colons de « Halmish »
aux environs de Ramallah essaient
d’agrandir leur colonie en volant des
terres et en traçant des routes sur les
terres volées. Depuis un an, les terres
ont été volées des villages Umm al-Safa
et Nabi Saleh.
Début février, le
bourg d’Abu Diss a été envahi par
l’armée d’occupation, qui a procédé à
des arrestations massives parmi la
population, et à la fouille de dizaines
de maisons, en démolissant les meubles
et objets. Au cours de cette invasion,
des affrontements ont eu lieu et
plusieurs jeunes ont été blessés.
Le bourg d’Abu Diss est
fréquemment envahi par l’occupant.
Le tribunal de
l’occupation décide la démolition de 7
bâtiments dans le village de Soussia, au
sud d’al-Khalil. Ces bâtiments sont
habités par 42 Palestiniens. Le village
de Soussia est visé par la colonisation.
Les autorités de
l’occupation, dont la municipalité d’al-Lid,
occupé en 1948, menacent la population
palestinienne et poursuivent le plan de
nettoyage ethnico-religieux des vieux
quartiers d’al-Lid. Le quartier de la
gare fait partie des quartiers arabes
menacés de destruction. Ses habitants
sont encerclés par la gare et empêchés
de s’étendre, malgré l’augmentation
démographique naturelle. Le quartier
compte actuellement 5000 Palestiniens.
Le plan de leur expulsion a été pris
pour agrandir la gare. 50 maisons sont
menacées pour l’instant.
Le centre Handhala
pour le soutien aux prisonniers a
annoncé que les forces d’occupation ont
arrêté le prisonnier libéré Mohammad
Kamel Alayan, quelques minutes après sa
libération. Il avait été détenu pendant
3 ans et 4 mois pour appartenance au
FPLP.
Les autorités
d’occupation de la ville d’al-Quds
annoncent plusieurs plans de
colonisation-judaïsation dans la ville,
notamment sous la forme « touristique ».
Parmi ces plans, un bâtiment
« touristique » dans la place al-Buraq,
aux portes de la mosquée al-Aqsa, sur
une superficie de 1850m2, avec deux
étages de salles et un soi-disant
« musée » et un cinéma.
Les enfants
palestiniens arrêtés témoignent des
brutalités et tortures subies lors de
leur arrestation puis interrogatoire. Le
détenu Faysal Sha’er, 16 ans, de Taku’ (Bayt
Lahem) déclare avoir subi un
interrogatoire de 15 jours, dont 10 sans
interrption. Le prisonnier Mustafa Badan,
17 ans, de Taku’ également dit qu’il a
été arrêté en pleine nuit dans la maison
familiale. Il a été emmené au centre de
détention de la colonie Atzion, et en
route, il a été brutalisé, un des
soldats a fermé la porte de la jeep sur
sa jambe. Il a été ensuite emmené à la
prison de Ascalan, en interrogatoire,
qui a duré 26 jours, parfois pendant 9
heures d’affilée, où il a été frappé. Un
des soldats a essayé de l’étouffer.
L’occupant condamne
le résistant Omar al-Abd à 4
perpétuités. Le résistant du village de
Kubar, province de Ramallah, âgé de 20
ans, avait mené une opération de
résistance le 21 juillet 2017 dans la
colonie Halmish, tuant trois colons.
L’occupant interdit
aux pêcheurs du village de Tantura, au
sud de Haïfa, de poursuivre leurs
activités de pêche, car l’administration
coloniale a réservé le village pour la
baignade des colons.
Profanation des
lieux saints
Les profanations de
la mosquée al-Aqsa sont quotidiennes.
Les colons juifs viennent par groupes,
protégés par la police sioniste. Ils
font des rites talmudiques et suivent
des « guides » qui leur bourrent
l’esprit avec des histoires inventées,
soi-disant tirées de livres religieux,
histoires qui prétendent que la mosquée
al-Aqsa est bâtie sur un « temple juif »
démoli. Ces histoires falsifiées servent
de préparatifs idéologiques pour la
destruction de la mosquée al-Aqsa. Les
colons envahissent la mosquée par
dizaines, parfois.
Des colons
profanent la mosquée du village
Ghabsiyyé dont la population a été
expulsée, en 48, dans la Galilée.
Ils ont creusé des trous à
l’intérieur de la mosquée. Des travaux
avaient été faits par la population pour
restaurer la mosquée, mais l’occupant a
interdit aux Palestiniens de s’approcher
du lieu, de restaurer la mosquée et d’y
prier.
L’armée de
l’occupation profane le cimetière des
Moujahidins dans la ville d’al-Quds.
Elle a arraché les portes du cimetière
et a cassé plusieurs stèles mortuaires
dans le cimetière.
Dans les prisons de
l’occupation
De nombreuses
grèves de la faim, menées par des
prisonniers de manière individuelle, ont
eu lieu, pour réclamer la fin de la
détention administrative, ou des soins,
ou mettre fin à des politiques
répressives à leur encontre (transfert,
isolement, interdiction de visites).
Les détenus
administratifs mènent une grève des
tribunaux depuis le 13/2. Ils sont plus
de 450 Palestiniens, en détention
administrative, arrêtés et détenus sans
être accusés de quoi que ce soit, sinon
parce que les services de renseignements
de l’armée ont jugé qu’ils « menacent la
sécurité » de leur entité. Les tribunaux
militaires devant lesquels ils
comparaissent, pour faire un semblant de
« justice » ne sont que des extensions
de l’armée d’occupation. Les détenus
administratifs peuvent être détenus
pendant plusieurs années, sans
« jugement ».
L’occupant a
reporté la parution en jugement de
plusieurs Palestiniens, détenus depuis
des mois, et parmi ces détenus, la jeune
Ahd Tamimi, de Nabi Salih, qui a giflé
deux soldats, provoquant une crise dans
le gouvernement sioniste, ainsi que
Khodr Adnan et Tareq Qaadan, deux cadres
dirigeants du mouvement du Jihad
islamique en Palestine. Il a également
reporté la comparution de l’enfant May
Usayla, 14 ans, du camp de She’fat,
arrêtée début mars. Il prétend qu’elle
détenait un couteau et avait l’intention
de poignarder un sioniste. L’occupant a
par ailleurs renouvelé la détention
administrative de Salah Hamouri.
La tension est
forte dans les prisons de l’occupation
après l’arrestation de la sœur du
prisonnier Jamal Radayda, de la région
de Bayt Lahem (fin janvier). Hanane
Radayda, 50 ans, a été kidnappée alors
qu’elle visitait son frère en prison.
L’occupant prolonge
l’interdiction des visites familiales au
prisonnier Ayman Ibtich (37 ans), de
deux mois, sur présentation d’un
« dossier secret » par le Shabak. Arrêté
en août 2016 (dernière arrestation) et
placé en détention administrative, il a
été isolé au mois de novembre 2017 et
transféré à la prison de Ohali Kedar.
Sitôt libéré après
16 ans de détention, les forces
spéciales de l’armée sioniste arrêtent
le prisonnier Hamza Derbas, et
l’emmènent au centre d’interrogatoire
d’al-Moskobiya.
La liste noire des
normalisateurs et lutte contre la
normalisation
L’Arabie saoudite
finance un projet marocain, consistant à
acheter 4 avions d’espionnage des
Etats-Unis, utilisant du matériel
« israélien ».
L’Autorité
palestinienne poursuit ses contacts avec
les responsables de l’entité sioniste :
début février, une rencontre entre la
ministre palestinienne de l’économie et
le ministre sioniste des Finances a eu
lieu. Une autre rencontre entre les
mêmes personnes a eu lieu à Paris,
quelques semaines plus tard, indiquant
que l’Autorité palestinienne poursuit
ses contacts avec l’occupant, malgré les
décisions du Conseil central de l’OLP.
Un groupe de jeunes
palestiniens se prépare à une rencontre
avec des sionistes, aux Etats-Unis.
Cette rencontre qui devra avoir lieu au
mois de juin est organisée par
l’ambassade US, avec l’organisation
« Our Generation speaks ». Les candidats
à cette normalisation ont été
soigneusement choisis.
Un groupe de 9
journalistes arabes, la plupart vivant
dans les pays occidentaux, ont participé
à une opération de charme dans l’entité
sioniste, voulant affirmer qu’ils
normalisaient avec l’occupant. Les
syndicats des journalistes et des
professionnels des médias ont dénoncé
cette visite de normalisation.
L’Union des
écrivains égyptiens lance une campagne
contre la normalisation des relations
avec l’entité sioniste. Elle proteste,
dans un communiqué, contre la visite du
chercheur Saadeddine Ibrahim à
l’université de Tel Aviv, que des
étudiants palestiniens avaient essayé
d’empêcher (ces étudiants sont à
présents poursuivis par l’entité
coloniale) et contre les écrits
sionistes du romancier Youssef Zaydan.
Le journaliste
Faysal Qasim, d’al-Jazeera, reçoit dans
son émission le porte-parole de l’armée
sioniste. Son acte a été vivement
dénoncé par les Palestiniens et par les
organisations de la résistance. Les
syndicats de journalistes palestiniens
dénoncent la mauvaise pente prise par la
chaîne et ses journalistes.
La presse
palestinienne
Dans un article
paru en février, Wissam Saghbar dénonce
l’utilisation de concepts sionistes dans
la presse palestinienne. Sous le
prétexte d’informer le public sur la
société sioniste, de nombreux
journalistes n’hésitent pas à traduire
les termes de l’occupant, tels quels,
sans aucune analyse ni clairvoyance.
Pour l’auteur, il s’agit d’une
normalisation médiatique. Il attire
l’attention des journalistes cherchant à
faire du zèle que toute matière de la
presse sioniste n’est pas nécessairement
utile, d’autant plus qu’elle est souvent
sciemment utilisée pour tromper et
susciter les dissensions internes.
Editorial al
Istiqlal, 1129 (février) : « Nous
n’innocentons personne » : Il est devenu
clair que la communauté internationale
participe au complot américano-sioniste
visant à liquider la cause palestinienne
et imposer le fait accompli aux
Palestiniens. Les Etats européens ont
refusé de prendre des mesures effectives
contre les Etats-Unis et ont adressé une
nouvelle gifle au président de
l’Autorité palestinienne, qui continue à
insister sur son attachement à la voie
du règlement, en abandonnant les droits
palestiniens reconnus par la communauté
internationale. L’Europe exerce
également des pressions sur le président
de l’AP pour accepter la vision
américaine du règlement….
L’administration américaine a
effrontement demandé à l’UNRWA de
modifier les programmes scolaires qui
parlent d’al-Quds en tant que capitale
de la Palestine, et du droit des
réfugiés à retourner chez eux, et de la
Palestine historique ou même de la
partie occupée en 1967. La cause
palestinienne fait face à un complot
international duquel nous n’innocentons
personne, même ceux qui sont impuissants
et qui se taisent ne sachant comment
affronter ce complot. Nous n’innoncentons
pas les Palestiniens qui refusent
d’unifier leurs rangs et de soutenir
l’Intifada…
Ahmad Sadeq dans
al-Istiqlal, N°1130 (février) : Ahmad
Jarrar, fils de la province de Jénine,
restera un exemple du dirigeant
combattant qui défie, par sa volonté, sa
détermination et sa bravoure, la théorie
sécuritaire sioniste dégradée, et la
coordination sécuritaire amère, et les
poursuites communes des combattants
héroïques, pour prouver à tous que le
Palestinien est capable de surmonter
toutes les entraves qui se dressent
devant lui, pour l’empêcher de faire son
devoir envers son peuple et sa cause,
tant qu’il a foi en elle et en sa
justesse. Même si le monde entier
complote contre la Palestine, il resera
toujours quelqu’un pour affronter ces
plans et ces complots, pour que demeure
vivante la cause palestinienne et que se
poursuive la lutte jusqu’à la victoire
et la libération.
Communiqués et
déclarations
Accueillant le
combattant Abdel Karim Moussa après 20
ans de détention dans les prisons de
l’occupation, le dirigeant au mouvement
du Jihad islamique en Palestine, Abdel
Halim Izzidine a déclaré : « La prison
est devenue l’école pour fabriquer les
combattants et les militants, qui
sortent encore plus forts. Les
chevaliers de la résistance ont été
formés dans les prisons. »
Sheikh Kamal al-Khatib,
président adjoint du Mouvement islamique
de l’Intérieur, parti interdit par
l’entité sioniste, a déclaré (fin
janvier) : Les Palestiniens de
l’intérieur (48) ont assisté à un éveil
national, religieux et nationaliste,
mais les accords d’Oslo les ont
totalement ignorés. Si l’occupant
considère que le fait de ne pas avoir
entièrement chassé les Palestiniens en
48 de leur pays est une erreur
stratégique, je considère cela comme un
décret divin. Il a dénoncé la tiédeur
des réactions arabes à la déclaration de
Trump concernant al-Quds et affirmé
qu’il y a des parties arabes et
palestiniennes qui ne veulent pas aller
loin dans l’opposion aux Etats-Unis,
comme il a dénoncé la poursuite de la
« coordination sécuritaire » entre les
appareils sécuritaires de l’AP et
l’entité sioniste, malgré les décisions
du conseil central de l’OLP.
L’archimandrite
Atallah Hanna déclare, au lendemain de
la décision des sionistes d’imposer le
paiement d’impôts par les églises et
autres institutions dans la ville d’al-Quds que
cette décision signifie la poursuite des
agressions contre les églises. « Nous ne
nous soumettrons pas à ces décisions
injustes, qui visent à affaiblir notre
(chrétiens palestiniens) présence et à
marginaliser nos églises. »
Le dirigeant au
mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Ahmad Moudallal, a appelé à
élaborer une stratégie pour la
résistance palestinienne, afin
d’affronter le terrorisme sioniste. Il a
déclaré que « les jeunes de la
résistance et de l’Intifada avancent et
installent une nouvelle équation face à
l’ennemi, les soldats de l’occupation ne
peuvent être tranquilles. Ce que fait
notre peuple pour affronter l’occupation
est l’état normal de la relation entre
les Palestiniens et l’ennemi ».
Dans la colonie
Les centres de
recherche dans la colonie, appartenant à
des universités ou à l’armée, étudient
la manière de judaïser la ville d’al-Quds,
en expulsant les Maqdissis. Plusieurs
formules ont déjà été présentées, dont
celle avancée par un député du Likoud
Anat Barko, qui propose de transférer
progressivement les quartiers
palestiniens de la ville d’al-Quds à
l’Autorité palestinienne, ce qui
signifie, pour lui et son entité
coloniale, d’abord rassurer la
communauté internationale, puis
améliorer l’équilibre démographique de
la capitale palestinienne occupée, en
faveur de la judaïsation, et se
débarrasser de la responsabilité
administrative et sociale des quartiers
palestiniens. Mais il semble que le
Likoud n’est pas prêt à un tel plan,
alors qu’en pratique, l’abandon des
quartiers palestiniens, quant aux
services « municipaux » devant être
assurés, est devenu la règle.
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Après avoir aidé
l’armée sioniste à assassiner le
résistant Ahmad Jarrar, dans la région
de Jénine, en fournissant des
renseigments sur la voiture utilisée
d’abord, puis sur les déplacements du
résistant, à partir des caméras, les
services sécuritaires de l’AP
poursuivent les résistants et militants
en Cisjordanie, notamment à Tulkarm et
Jénine, en les arrêtant par dizaines.
Ils ont également arrêté plusieurs
militants qui s’étaient opposés à la
présence d’une délégation américaine
dans Bayt Lahem.
Début février, les
appareils sécuritaires investissent la
maison familiale du martyr Jamil Jaar et
des deux prisonniers, Jamal et Jalal,
dans la ville de Tulkarm, et menacent
leur mère. Ils sèment le désordre dans
la maison, prétendant vouloir trouver
des armes.
Sur le terrain,
l’Autorité de Ramallah poursuit les
mesures punitives à l’encontre de la
bande de Gaza prétextant des questions
administratives.
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