Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 6 - Mai 2018
CIREPAL
Mardi 8 mai 2018
« La mission du
journaliste palestinien sur le terrain
n’est pas simple, elle signifie qu’il
doit se préparer au martyre avant même
de porter sa caméra. Les traités et les
lois internationales ne suffisent pas à
le protéger, car l’occupant ne les
respecte pas. »
(le journaliste Hashim Hamade, Gaza, blessé par balles
au cours de la « grande marche du
retour ».)
Les martyrs tombent
dans la voie de la libération de la
Palestine et du retour. Des dizaines de
martyrs et des milliers de blessés, en
majorité dans la bande de Gaza,
affirment que la « grande marche du
retour », décidée par le peuple
palestinien et ses organisations et
unions populaires, demeure le grand défi
face à l’occupant qui persiste à tuer
des civils désarmés, pour la simple
raison qu’il se sent menacé. La
communauté internationale représentée
par les puissances occidentales laisse
faire, montrant qu’elle est une alliée
incondionnelle d’une entité criminelle
qui bafoue quotidiennement des règles
instaurées en fait pour empêcher les
révoltes des exploités et des opprimés.
Malgré l’alignement
de plusieurs régimes arabes aux côtés de
l’agression sioniste et américaine
contre les peuples arabes et surtout le
peuple palestinien, malgré la poursuite
de la voie de la
capitulation par l’Autorité
palestinienne, qui combat les militants
et les combattants, pour mieux plaire à
la communauté internationale, le peuple
palestinien et ses forces combattantes
savent qu’ils peuvent transformer le
« deal du siècle » américain en « gifle
du siècle », selon les termes de Isma’il
Haniyé, chef du Hamas. Les dirigeants
sionistes croient qu’en accentuant la
judaïsation du pays, et notamment
d’al-Quds, ils pourront remporter leur
guerre contre les Palestiniens. Mais la
force militaire et la répression féroce
n’ont jamais gagné une guerre contre un
peuple qui lutte pour sa liberté. Les
tentatives de détruire le passé de la
Palestine pour le remplacer par des
fables sionistes ne peuvent venir à bout
d’un peuple qui tire sa détermination et
son espoir de sa conviction profonde
qu’il est le détenteur unique et
légitime de la terre. Ni Trump, ni
Netanyahu, ni Mohamad b. Selman le
saoudien, ni le roitelet du Bahrayn ne
peuvent entamer la détermination,
l’abnégation et le courage palestiniens.
Quand des soldats sionistes armés
jusqu’aux dents fuient devant des jeunes
palestiniens désarmés qui parviennent à
prendre le poste-frontière de Karm Abu
Salem, dans la bande de Gaza, pour
quelques heures, cela signifie que la
bataille entre l’usurpateur et le
légitime est à un tournant crucial.
Martyrs tombés
entre le 8 avril et début mai 2018
Décès de Marwan
Qdayh, à cause de ses blessures dûs aux
tirs des soldats sionistes sur les
participants à la grande marche du
retour. Le martyr Marwan Qdayh, 44 ans,
de Khan Younes, avait été visé par les
sionistes le vendredi 30 mars.
Mohamad Marshud,
décès après avoir été blessé par les
soldats de l’occupation, près de la
colonie Maale Adomim (15 avril).
Mohamad Hujayle, 31
ans, tué par un obus lancé par l’armée
d’occupation sur Shaja’iyaa, dans la
bande de Gaza. L’aviation sioniste a
mené plusieurs raids à l’aube.
Abdallah Shihari,
28 ans, tué par l’armée de l’occupation,
à l’est de Khan Younis, bande de Gaza,
au cours de la grande marche du retour.
Islam Harzallah, 28
ans, tué au cours de la marche du
retour, dans la bande de Gaza.
A’ed Hamayde, 23
ans, Amjad Qatrous, 18 ans, Hisham Abdel
Al, 22 ans, Hashim Kallab, 18 ans,
membres des Brigades Sayara al-Quds,
sont tombés martyrs dans la bande de
Gaza, le 14/4, en mission, « sur la voie
de la résistance pour la libération de
toute la Palestine ».
Le martyr Awda
Hussayn (Abu Nidal), écrasé par un colon
le mois dernier dans She’fat, est décédé
à l’hôpital, sans avoir repris
connaissance.
Ahmad Abu Aql, 25
ans, assassiné au cours du 4ème
vendredi de la grande marche du retour
dans la bande de Gaza. Visé à la tête,
les médecins n’ont pu le sauver (20/4).
Ahmad Athamna, 24
ans, assassiné au cours du 4ème
vendredi de la grande marche du retour,
au nord de la bande de Gaza.
L’enfant Mohamad
Ayub, 15 ans, de Jabalia, visé par un
sniper sioniste, lors de sa
participation à la 4ème
journée pour la marche du retour.
Sa’d Abu Taha, visé
par l’armée d’occupation, à l’est de
Khan Younes, lors de la 4ème
journée dans le cadre de la marche du
retour.
Tahrir Wahbe (18
ans), décédé suite à ses blessures à la
tête, deux semaines plus tôt, à l’est de
Khan Younes, lors de la marche du retour
(22/4).
Abdallah Shamali,
20 ans, décédé une semaine après avoir
reçu une balle explosive dans son
ventre, d’un sniper sioniste, à l’est de
Gaza. Il était le fils du martyr
dirigeant qassamite Mohammad Jibril
Shamali, tombé en 2009.
Le journaliste
Ahmad Abu Hussayn, tombé martyr après
avoir été visé par les tirs des
sionistes, au cours de la marche du
retour. Il avait été blessé et transféré
à Ramallah pour recevoir des soins.
Azzam Uwayda, 14
ans, de Khan Younes, décédé par suite de
blessures infligées par l’occupant le
vendredi 27 avril.
Abdel Salam Bakr,
29 ans, Khan Younes, Mohammad Amin
al-Muqayad, 21 ans, et Khalil Atallah,
22 ans, de Gaza, tués par l’occupant au
cours du vendredi 27 avril.
Les jeunes Atiya
Amawi, Yousef Amawi de Khan Younes (20
ans) et Yousef Abu Jazar (16 ans),
exécutés par l’occupant à la fin du mois
d’avril.
Anas Abu Asr, 19
ans, décédé le 3 mai des suites de
blessures infligées le vendredi 27
avril, dans la bande de Gaza.
6 membres des
Brigades al-Qassam tombent à Dayr Balah,
Gaza, suite à une explosion le 5/5. Les
Brigades al-Qassam accusent les
sionistes d’être responsablest, de cett
explosion : Taher Shahine, Wissam Abu
Mahruq, Musa Salman, Mahmoud Ustaz,
Mahmoud Tawashi, Mahmud Qishawi. Les 6
martyrs avaient réussi à percer l’un des
plus grands appareils d’espionnage
installé par l’occupant pour espionner
la résistance dans la bande de Gaza.
Baha’ Qdayh (23
ans) de Khan Younes, Mohammad Rayda (20
ans) sont tués par l’occupant début mai.
De nombreux blessés
graves décèdent quelques jours ou
semaines plus tard, à cause des faibles
moyens dans les hôpitaux de Gaza, soumis
au blocus, par les sionistes, les
régimes arabes et l’Autorité
palestinienne.
L’occupant détient
encore les corps de 22 martyrs, tombés
dans les villes et villages de la
Cisjordanie occupée et dans la bande de
Gaza.
Résistance
Aux « frontières »
de la bande de Gaza : depuis le 30 mars,
la zone « frontalière » séparant la
bande de Gaza au reste de la Palestine
occupée n’est plus une zone sauvage. Les
5 tentes principales du retour y ont été
installées, et un nouveau genre de vie a
été instauré. Les sirènes des ambulances
qui annoncent le transport des blessés,
les manifestants qui lancent des
pierres, les marchands ambulants qui
parcourent la zone, se mêlent aux chants
patriotiques lancés par les
haut-parleurs, les groupes folkloriques
qui animent les soirées, les élèves qui
viennent étudier, et les cours qui sont
dispensés, alors que les soldats
sionistes tirent sur les participants,
tuant et blessant autant qu’ils le
peuvent. La participation des femmes à
cette initiative est massive.
Une délégation de
médecins palestiniens des territoires
occupés en 48, sous la direction de dr.
Salah Hajj Yehya, est arrivée dans la
bande de Gaza, pour aider à soigner le
nombre important de blessés. Les
Palestiniens de 48 ont participé à la
marche du retour, à la limite de la
bande de Gaza, sur les terres d’un
village démoli, Dimra, lors du vendredi
consacrée au travailleurs, le 4 mai.
Au cours du
troisième vendredi de la « grande marche
du retour », qui a été la journée du
« drapeau palestinien », les
manifestants ont lancé un message fort à
l’entité coloniale, lui rappelant ses
soldats prisonniers. Plusieurs dizaines
de milliers de participants se sont
rendus vers les barbelés installés par
l’occupant sur les terres de la bande de
Gaza, en présence du haut conseil
national de la marche, qui regroupe les
forces et les organisations nationales
et islamiques. Les jeunes ont brûlé le
drapeau de l’entité sioniste, et ont
levé le drapeau palestinien.
La 4ème
journée du vendredi, dans le cadre de
« la grande marche du retour » a assisté
à l’apparition massive des
cerfs-volants, nouvelle arme utilisée
par les participants. Ces cerfs-volants
qui sont envoyés vers les colonies,
portent des matières inflammables et
causent des incendies dans les champs
des colonies. Une nouvelle cellule a été
constituée par les participants pour
construire les cerfs-volants et les
équiper. Les dirigeants sionistes
menacent de lancer leurs avions
supersoniques contre les cerfs-volants,
et discutent la manière de s’y opposer.
Les participants à
la grande marche du retour dans la bande
de Gaza ont déplacé les tentes du retour
vers les barbelés, de 50 à 100 mètres,
en préparation de la journée du 15 mai
(18 avril). Cinq tentes avaient été
installées au départ à 700 mètres des
barbelés, le long de la bande de Gaza,
du nord au sud. Ils répondent à l’armée
sioniste qui les a bombardés de tracts,
les appelant à ne pas s’approcher des
barbelés ni de participer à la marche du
retour : « Allez-vous en, ne suivez pas
les ordres de votre direction, elle vous
envoie vers la mort ou
l’emprisonnement. »
La 5ème
journée du vendredi, le 27 avril, se
déroule sous le slogan « journée de la
jeunesse révoltée ». Au cours de cette
journée, les manifestants sont parvenus
également à couper les barbelés qui
séparent la bande de Gaza de la
Palestine occupée en 48. Des
affrontements ont eu lieu entre les
Palestiniens et l’armée d’occupation
dans plusieurs endroits de la
Cisjordanie occupée, à al-Khalil,
Ramallah, al-Bireh, Nablus (village de
Bayta), Ariha, après la prière du
vendredi.
La 6ème
journée du vendredi (4 mai) dans le
cadre de la « grande marche du retour »
est consacrée aux travailleurs. Au soir
de cette journée, les jeunes sont
parvenus à entrer dans le poste sioniste
installé à Karm Abu Salem, au sud de la
bande de Gaza, incendiant tout le
matériel de ce poste-frontière.
Au moment où les
Palestiniens de la bande de Gaza
participent à la « grande marche du
retour », les Palestiniens en
Cisjordanie et al-Quds poursuivent leurs
opérations de résistance contre
l’occupant et s’engagent dans des
affrontements quotidiens, et notamment
les journées du vendredi, avec
l’occupant. La ville d’al-Khalil a été
le théâtre de plusieurs affrontements
avec l’armée d’occupation, et des coups
de feu ont été tirés vers plusieurs
colonies, de même que les Palestiniens
ont poursuivi les coups de poignard dans
la ville d’al-Quds. Au cours du mois
d’avril, 13 sionistes ont été blessés
par diverses opérations de résistance.
Répression et
purification ethnico-religieuse
L’occupant supprime
le droit de résidence de trois députés
maqdissis et d’un ancien ministre, sous
le prétexte de « non-allégeance » à
l’entité d’occupation. Les députés
Mohammad Abu Tir, Mohamad Atoun et
Mohamad Twayteh, membres du conseil
législatif palestinien pour la ville
d’al-Quds et l’ancien ministre Khaled
Abu Arfa, sont victimes, depuis
plusieurs années déjà, de mesures
oppressives par l’entité coloniale, qui
les a emprisonnés puis expulsés hors de
la ville d’al-Quds. Supprimer le droit
de résidence dans la ville d’al-Quds est
une mesure utilisée par l’occupant pour
poursuivre le « nettoyage
ethnico-religieux » de la capitale
palestinienne occupée. La décision du
tribunal s’est également appliquée
contre la mère du martyr Baha’ Alayan,
parce qu’elle n’a pas « dénoncé »
l’opération menée par son fils contre
l’occupant.
Quatre maqdissis
ont été éloignés de la ville d’al-Quds
et d’al-Issawiya où ils habitent. Ils
avaient été arrêtés puis détenus pendant
quelques jours, et ont été libérés à
condition de leur éloignement. Sheikh
Ikrima Sabri, orateur dans la mosquée
al-Aqsa, est interdit pour la 5ème
fois de se rendre dans un pays étranger,
pour participer à des conférences, car
l’occupant le juge « trop
contestataire » de l’ordre sioniste.
L’occupant démolit un immeuble dans
al-Issawiya le 30 avril, qui appartenait
à Jamal Alayan. Pour ce faire, la
municipalité de l’occupation a investi
le quartier dès l’aube et a ordonné le
départ des habitants de l’immeuble, et
ses équipes ont vidé les magasins et les
appartements. L’association coloniale
Elad s’est emparée de trois maisons dans
la ville d’al-Quds et a expulsé les
familles qui y habitaient, dont la
famille Ruwaydi.
L’occupant ferme le
centre Iliya dans al-Quds, pour les
médias des jeunes, et considère qu’il
s’agit d’une organisation terroriste. La
poursuite par l’occupant des
journalistes et médias palestiniens fait
partie de la guerre déclarée contre
l’information palestinienne. Les
représentants des associations civiles
maqdissies et les institutions
médiatiques de la ville protestent
contre la fermeture d’un centre très
actif dans la dénonciation des
violations sionistes. La police
« israélienne » encercle les
participants à cette protestation. Le
20/4, elle investit une imprimerie et
détruit une partie, à l’ouest d’al-Quds,
et s’empare du matériel.
Le
tribunal suprême de l’entité sioniste
menace les familles bédouines de Khan
al-Ahmar, à l’est d’al-Quds, de
transfert collectif vers Abu Diss. Il
s’agit pour l’occupant de « nettoyer »
les terres situées entre la mer morte et
la ville d’al-Quds, de toute population
« non-juive ». Le site de Khan al-Ahmar
fait partie des 146 sites bédouins en
Cisjordanie occupée, menacées par la
présence sioniste. La municipalité de
l’occupation dans al-Quds ordonne le
rasage des terres appartenant à des
familles maqdissies de Sour Baher, qui
sont les familles Nimr, Umayra, Awad et
Dwayat. Les terres étaient plantées de
500 oliviers.
Une campagne
militaire est menée par l’occupant
contre Abu Diss, au cours de la deuxième
semaine du mois d’avril. L’armée
sioniste entendait soumettre la
population, après avoir découvert que le
mur de l’annexion a été démoli à
plusieurs endroits. 14 Palestiniens ont
été blessés au cours de cette campagne.
500 colons
envahissent les sites religieux
musulmans au nord de Salfit. Ils ont
envahi le village de Kafal Hares, le 10
avril, qu’ils ont l’intention de
judaïser. Ils ont pratiqué des rites
talmudiques et pensent que ce faisant,
ces lieux musulmans seraient judaïsés.
382 Palestiniens de
Cisjordanie (al-Quds y compris) ont été
arrêtés au cours du mois d’avril, dont
69 mineurs âgés de moins de 18 ans.
L’occupant a émis 338 ordres de
détention administrative, en l’absence
des détenus qui boycottent les tribunaux
de l’occupation Les arrestations sont
quotidiennes : le 14/4, 23 Palestiniens
sont arrêtés, et parmi eux un dirigeant
du Hamas, Jamal Tawil, dans al-Bireh.
L’occupant impose
des sanctions contre les compagnies de
bus palestiniennes qui transportent les
manifestants dans la bande de Gaza pour
participer à la grande marche du retour.
14 compagnies sont visées.
L’armée sioniste bombarde
plusieurs sites dans la bande de Gaza,
dans le but d’empêcher les organisations
de la résistance de poursuivre la
« grande marche du retour » (18/4). Elle
tire sur les ambulances qui transportent
des blessés et sur les centres médicaux
installés pour secourir les blessés.
L’occupant démolit
la maison du prisonnier Ahmad Qunbu’, de
Jénine (23/4).
Les Palestiniens
s’opposent à la démolition et affrontent
les soldats et les équipes de la
démolition. Il ferme
la section de l’institut technologique
d’al-Khodari, dans la ville d’al-Khalil,
et interdit le personnel enseignant et
les étudiants d’y entrer.
Dans le Naqab
occupé, l’occupant annonce sa volonté de
détruire 9 maisons dans le village Um
al-Hiran, dans al-Naqab occupé, les
maisons appartenant aux familles qui ont
refusé de signer l’accord de leur
déportation. Le ministre de la guerre et
le chef de l’armée sioniste ont approuvé
le plan d’installer un village pour les
services de renseignements de
l’occupation à la place du bourg
palestinien de Lqyia, dans le Naqab
occupé. Le plan prévoit le vol de
milliers de dunums du village
palestinien pour construire une ligne de
chemin de fer pour relier le centre à ce
village.
Profanation des
lieux saints
Les sionistes
projettent de construire un centre
commercial et touristique sur la place
de la grande mosquée historique à
Tabaraya, la mosquée Zaydaniya. Cette
mosquée est considérée comme étant une
des plus importantes mosquées de la
Palestine, elle avait été construite en
1743 au centre de la ville de Tabaraya.
Il y a quelques années, la mosquée avait
été utilisée par les colons comme dépôt
pour les travaux entrepris par la
municipalité sioniste de la ville. Elle
fut fréquemment profanée par les
détritus.
Les colons
sionistes incendient une mosquée dans le
village de Aqraba, région de Nablus le
12 avril. Le mouvement du Jihad
islamique en Palestine dénonce le
terrorisme sioniste.
Les colons lèvent
le drapeau de l’entité sioniste sur la
mosquée al-Haram al-Ibrahimi, dans
al-Khalil., le 16 avril. Isma’il Abu
Halawa, directeur des Awqafs musulmans
dans la ville, a déclaré que la
profanation de la mosquée al-Ibrahimie
est continue, elle ne s’arrête pas aux
fêtes juives.
Les colons
profanent la mosquée al-Aqsa : au cours
du mois d’avril, 3678 colons sionistes
ont profané la mosquée.
Le cimetière de Bab
al-Rahma, dans la ville d’al-Quds est
profané par les sionistes, qui
envisagent de construire un parc
« biblique » à la place d’une partie de
ses tombes. Celles-ci ont été démolies
et des barbelés empêchent les familles
de se rendre au cimetière. Le cimetière
de Bab-Rahma est un cimetière
palestinien historique, situé à
proximité de la mosquée al-Aqsa, dans la
vieille ville d’al-Quds.
Dans les prisons
de l’occupation
Au cours d’une
conférence de presse tenue par la
famille de la jeune Ahed Tamimi, 17 ans,
arrêtée et détenue pour avoir giflé un
soldat sioniste et s’être opposée à
l’invasion de son village, Bassem Tamimi
a dénoncé le harcèlement verbal dont a
été victime sa fille, lors des séances
d’interrogatoire par le Shabak. Il
a annoncé avoir porté plainte, sans
cependant avoir confiance dans
l’institution juridique de l’entité de
l’occupation.
Les prisonniers
détenus administratifs poursuivent la
grève des tribunaux de l’occupation,
commencée il y a plus de deux mois.
Le plus ancien
détenu administratif, Ibrahim Aruj, de
Bayt Lahem, se trouve en isolement, dans
la prison de Megiddo. Il a réussi à
transmettre à son avocat que les forces
d’occupation se comportent de manière
sauvage avec lui, il est constamment
attaché, sauf une heure de temps pendant
la récréation. La cellule est fouillée
de manière provocante trois à quatre
fois par semaine. La détention
administrative a été récemment prolongée
de 3 mois. Il est détenu depuis 2016 et
est en isolement depuis le 31 janvier
dernier. 3 de ses frères sont encore
détenus, Issa dans la prison de Ofer,
Ibrahim est en isolement dans la prison
de Megiddo depuis deux ans et demi, et
Isma’il est en isolement dans la prison
de Ramon, depuis 1 an et 9 mois. Thaer
Halahla, cadre du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, 35 ans, de la
ville d’al-Khalil, a été victime du
prolongement de la détention
administrative. Il a été détenu pendant
13 ans, dont 6 ans et demi en détention
administrative. L’occupant transfère le
prisonnier Abdel Jabbar Jarrar (52 ans)
de Jénine, vers la détention
administrative. Père de quatre enfants,
il souffre de divers maux et appartient
au mouvement Hamas. Le détenu sheikh
Khodr Adnane a été brutalisé lors de son
transfert vers d’une prison à l’autre.
A l’occasion de la
Journée nationale du prisonnier
palestinien, les centres de solidarité
ont établi les dernières statistiques :
6500 prisonniers palestiniens sont
détenus dans les prisons de
l’occupation, dont 350 enfants, 62
palestiniennes, dont 21 mères de famille
et 8 mineures, et 6 députés du conseil
législatif. 500 prisonniers sont des
détenus administratifs. 1800 prisonniers
sont malades, le cas de 700 d’entre eux
nécessite des soins urgents. 48
prisonniers sont détenus depuis plus de
20 ans, 25 prisonniers sont détenus
depuis plus de 25 ans, et 12 prisonneirs
sont détenus depuis plus de 30 ans. 214
prisonniers sont décédés au cours de
leur détention, depuis 1967 jusqu’au 8
avril 2018. Parmi eux, 72 martyrs sont
décédés à cause de la torture, 60
martyrs sont tombés à cause de la
négligence médicale, et plus de 80
prisonniers martyrs sont décédés suite à
la répression et l’assassinat direct.
Quant aux
prisonniers palestiniens de la ville
d’al-Quds, ils sont au nombre de 570,
avec 68 enfants. Mohammad Tayseer Taha a
été condamné à 11 ans de prison, et
Ahmad Manasra, à 10 ans et 11 mois, et
Shuruq Duwayat à 16 ans. Le plus jeune
enfant est Mohamad Houshie, 14 ans, qui
est détenu depuis deux ans.
De la prison où il
est détenu, le dirigeant au Fateh,
Marwan Barghouty, appelle à rejoindre la
« grande marche du retour »
Le tribunal de
l’occupant condamne le prisonnier
Youssef Aghbarieh, 22 ans, des
territoires occupés en 48, à deux ans de
prison pour avoir planifié l’attaque de
l’ambassade américaine lors de son
transfert vers al-Quds.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
La normalisation
des relations avec l’occupant sioniste
fait un grand pas en avant dans les pays
de la péninsule arabique (Arabie
saoudite, Emirats, Bahrayn surtout)
alors qu’elle est dénoncée par des
comités de lutte contre la normalisation
et des responsables politiques du
Koweit. En plus des interviews accordés
par les dirigeants sionistes aux
quotidiens saoudiens, les rencontres se
font de plus en plus fréquentes, dans le
but de fomenter une guerre contre
l’Iran. Les responsables saoudiens font
pression sur Mahmoud Abbas pour accepter
le plan américain de Trump, qui consiste
à liquider la cause palestinienne en
accordant des terres « autonomes » à
l’Autorité palestinienne, avec Abu Diss
pour capitale à la place d’al-Quds.
C’est dans ce cadre politique que les
relations avec l’entité sioniste se
développent avec des pays arabes. Le
Maroc, par exemple, accueille l’armée
sioniste qui ouvre un camp
d’entraînement sur son sol, au moment où
il rompt ses relations avec l’Iran,
l’accusant de soutenir « militairement »
le POLISARIO. Début mai, les cyclistes
des Emirats arabes unis et de Bahrayn
participent au tour de cyclisme en
Palestine occupée, dans le cadre du tour
italien.
Les juifs tunisiens
et marocains sont encore une voie de
passage dans les pays du Maghreb arabe.
En Tunisie, récemment, une délégation de
rabbins, venue de l’entité coloniale et
de pays européens, a été reçue en grande
pompe par le gouvernement tunisien, et
notamment le ministère du tourisme. La
délégation a réclamé une lutte contre
« le terrorisme musulman ». Dans ce
genre de rencontres, l’entité sioniste
n’est pas dénoncée comme étant
« terroriste ». Sous le couvert de
respect des religions, le sionisme
pénètre dans les pays arabes. C’est dans
ce cadre que le mufti de Tunis, Uthman
Batikh, accorde une interview à un
journaliste « israélien », lui
souhaitant un bon séjour à Tunis.
L’ambassadeur
sioniste est de retour en Jordanie,
malgré les protestations du parlement
jordanien. L’ancien ambassadeur sioniste
avait tué 3 jordaniens avant d’être
retiré et salué par les dirigeants de
l’entité d’occupation. Cette gifle
donnée au régime jordanien et le refus
du parlement n’a pas empêché le pouvoir
jordanien d’accepter le retour d’un
ambassadeur. C’est ainsi que fonctionne
la démocratie dans ce pays arabe dominé
par l’impérialisme.
La presse
palestinienne
L’éditorial
d’al-Istiqlal (N°1148), qui paraît à
Gaza, considère que pour poursuivre la
« grande marche du retour », plusieurs
règles sont nécessaires : 1 – ne pas se
tourner vers les médiations et les
interventions étrangères pour la
stopper ; 2 – il faut considérer la
marche du retour comme la suite de
l’Intifada al-Quds et son extention ; «3
– il ne faut pas qu’elle s’arrête au 15
mai prochain ; 4 – il faut poursuivre la
coordination et l’entente entre les
organisations palestiniennes de la
résistance et les divers groupes des
jeunes qui animent les marches et les
tentes du retour. 5 – Il faut étendre
l’affrontement avec l’occupant en
Cisjordanie, al-Quds et les terres
occupées en 48 et étendre la marche vers
les pays où se trouvent les réfugiés ; 6
–les médias doivent se consacrer à
dénoncer les pratiques criminelles de
l’occupant ; 7 – les dirigeants des
organisations doivent demeurer sur le
terrain en permanence, pour rassurer les
gens. 8 – il faut compter sur soi-même
et aucunement sur « la communauté
internationale » qui reste incapable
d’affronter les Etats-Unis et l’entité
sioniste. Il faut cependant garder le
contact avec les institutions
internationales, au moins pour leur
faire admettre leur incapacité.
Communiqués et
déclarations
Le mouvement du
Jihad Islamique en Palestine se félicite
de la participation massive à la grande
marche du retour, au cours des journées
du vendredi. Mohamad Shallah, cadre du
mouvement à Gaza a affirmé que les
masses palestiniennes ont prouvé aux
sionistes leur attachement à leur terre,
et que les nouvelles générations n’ont
pas oublié leur patrie. Il s’est
félicité du caractère non partisan de la
marche, où seul le drapeau palestinien
est levé.
Abbas Zaki, membre
du comité central du mouvement Fateh,
déclare que le différend avec le
mouvement Hamas ne doit pas conduire à
instaurer des sanctions contre le peuple
palestinien dans la bande de Gaza.
Concernant la marche du retour, il a
affirmé que « le peuple palestinien
grandiose à Gaza est un don de Dieu à la
Palestine, il mérite d’être hautement
apprécié par la direction politique ».
Ahmad Mudallal,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique en Palestine, affirme, à la
veille de la journée de la « jeunesse
révoltée », que la marche du retour va
se poursuivre jusqu’à atteindre ses
objectifs, quel que soit le prix à
payer. Il a considéré que cette marche
est l’occasion historique pouvant mettre
fin au blocus contre la bande de Gaza,
qui dure depuis onze ans.
Issam Hammad,
président adjoint du comité de
coordination de la marche du retour a
déclaré que les marches du retour sont
un tournant dans l’histoire du peuple
palestinien. Elles ont réussi à modifier
la situation. Il a appelé à les
poursuivre jusqu’à la réalisation de ses
objectifs, dont la reconnaissance par
l’occupant du droit au retour des
réfugiés, expulsés en 48.
Isma’il Haniye,
chef du Mouvement Hamas, a déclaré que
la « grande marche du retour » va faire
échec à tous les plans de liquidation de
la cause palestinienne, et notamment au
« deal du siècle », le transformant en
« gifle du siècle ».
Dans la colonie
Comment riposter au
« Hamas », qui a déclenché la marche du
retour à Gaza : « Israël » mène une
bataille sur le plan matériel (défense
de « sa » terre) alors que Hamas mène
une bataille sur le plan moral (mettre
la question palestinienne en avant). Il
propose donc : Insister sur le fait
qu’Israël est dans son droit de
riposter, il doit expliquer les critères
selon lesquels ils utilise les armes,
comme se défendre contre le terrorisme.
Expliquer aux pays arabes amis (Egypte,
Jordanie, Arabie saoudite) ce qui se
passe, susciter le monde « sunnite »
contre Hamas pour l’empêcher de mener
les manifestations violentes et les
tentatives d’infiltrer les barbelés. Il
faut améliorer la pratique de l’armée et
se préparer à la guerre, ne pas se
contenter de défendre la ligne de
barbelés, mais frapper au-delà. (Yamos
Yadlin 9/4/)
Les cerfs-volants
sont, d’après le quotidien sioniste
Yediot Ahranot, la nouvelle arme des
Palestiniens. Ils ont déjà incendié des
centaines de hectares, champs de blé ou
autres, dans les colonies sionistes et
les colons se plaignent car, après avoir
fait face à d’autres armes plus
puissantes, ils se sentent impuissants
devant cette nouvelle arme, que les
Palestiniens de Gaza sont en train de
développer, pour toucher encore plus.
(Yediot Ahranot, 2 mai).
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Les arrestations
des militants et des journalistes se
poursuivent, pour raisons politiques.
Deux journalistes ont été arrêtés, le 18
avril : le journaliste Hazem Nassir,
prisonnier libéré et ancien détenu
politique et Qassam Abdel Hafez, de
Qalqylia. Le prisonnier libéré Hamza
al-Qir’awi est toujours en prison, ce
qui va l’empêcher de passer ses examens
à l’université.
La Banque Arabe,
sur lesquelles les Etats-Unis exercent
des pressions, a décidé de clôturer
plusieurs comptes appartenant aux
familles des prisonniers. La famille de
Marwan Barghouty, ainsi que la famille
de Ahed Ghulmy, du FPLP, en ont été les
victimes.
Le sommaire de Cirepal
Les dernières mises à jour
|