Opinion
Doctrine Obama: La realpolitik et les
voeux pieux
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 31 mars 2016
«Je suis venu
chercher un nouveau commencement entre
les Etats-Unis et les musulmans du monde
entier, qui se fonde sur un intérêt et
un respect mutuels; qui se fonde sur le
fait que l'Amérique et l'islam ne sont
pas exclusifs l'un de l'autre et ne sont
pas voués à se faire concurrence. Au
lieu de cela, ils se chevauchent et
partagent des principes communs: justice
et progrès; tolérance et dignité de tous
les êtres humains.»
Discours du Caire du président Obama le
5 juin 2009
Une interview d'Obama dans la revue The
Atlantic donnant d'une certaine façon le
testament du président, nous a offert
l'occasion de donner à notre tour notre
appréciation des deux mandats d'Obama.
Voilà ce que nous écrivions à propos d'Obama
qui succédait aux deux mandats
désastreux de Bush: «Il semble que
Barack Obama ait beaucoup de chances de
devenir le prochain président des
Etats-Unis. Son réel talent d´orateur
lui a permis de venir à bout - jusqu´à
présent - de toutes les intrigues et
embûches sur le difficile itinéraire
vers la Maison-Blanche.
Souvenons-nous que
le 4 juin 2008, Barack Obama avait
déclaré que «Jérusalem restera la
capitale d´Israël et doit rester
indivisible». Il a provoqué la colère
des Palestiniens. Se présentant comme un
«vrai ami» d´Israël, M. Obama s´est
félicité des «liens indestructibles»
entre les Etats-Unis et Israël. Il s´est
rendu en 2007 devant l´Aipac où il a
déclaré vouloir «préserver un engagement
total pour la relation unique de défense
qui lie les États-Unis à Israël «. Azmi
Bishara, issu d´une famille chrétienne
palestinienne, ancien député au
Parlement israélien (Knesset) n´est pas
tendre avec les Arabes(1).
Pour lui, «le
phénomène Obama est une nouveauté
majeure dans la vie politique des
Etats-Unis... Il est lisse. Il est très
intelligent dans le choix de son ton. Il
suscite l´admiration et il ne menace
personne... Quant à l´individu Obama, il
est parfaitement sous contrôle, au sein
de ladite élite. En tant que personne,
Obama n´a assurément rien de bien
nouveau. C´est un homme politique
ambitieux, un homme jeune qui a eu
besoin d´une énorme quantité
d´opportunisme, d´une épaisse carapace
et de principes ultra-flexibles, pour
arriver là où il est. Obama proclame
donc sa foi chrétienne haut et fort à la
moindre occasion.» (1)
Lors de sa campagne
pour son second mandat, Obama se
démarque encore plus de la cause
palestinienne. On l'aura compris, Obama
ne veut pas compromettre la possibilité
d'être réélu s'il se met à dos l'Aipac,
beaucoup de sénateurs ont payé leur
franchise par une élimination de la
politique. Obama le 21 mai 2008 a
enterré le projet des réfugiés et le
statut de Jérusalem. En définitive,
chacun sait qu'un Etat palestinien
«viable» n'est depuis longtemps plus
possible. ce faisant, il est dénié le
droit de vivre et de grandir sur moins
de 20% de la Palestine originelle.
S'agissant de
l'élimination de Bin Laden, Obama en mai
2011 s'est distingué par un discours
urbi et orbi: «Ce soir, je suis en
mesure d'annoncer aux Américains et au
monde que les Etats-Unis ont mené une
opération qui a tué Oussama Ben Laden,
le dirigeant d'Al Qaîda, un terroriste
responsable du meurtre de milliers
d'innocents. (...): justice est faite.»
Cela nous rappelle la posture de Bush en
mai 2003 sur le porte-avions pour
annoncer la fin de la guerre en Irak ou
encore celle de Paul Bremer le proconsul
américain en Irak:«Nous l'avons eu»
quand Saddam, aux abois, a été arrêté.
Que peut-on retenir
d'autre des deux mandats?
Que pourrions-nous
encore retenir dans le même ordre? Sa
secrétaire d'Etat Hillary Clinton a eu
les mêmes mots, sans compassion pour El
Gueddafi tué d'une façon abjecte, sur
CBS. Elle déclare en direct en
paraphrasant approximativement Jules
César: «We came, we saw, he died» («Nous
sommes venus, nous avons vu, il
mourut!») Hillary Clinton confirme à son
insu la thèse d'une hyperpuissance
américaine qui s'envisage comme le
nouvel Empire romain. Justement, dans la
tragédie libyenne Obama a beau jeu de
charger Sarkozy: «Dans un entretien paru
jeudi dans le magazine The Atlantic, le
président américain critique ouvertement
les dirigeants européens sur
l'intervention militaire en Libye en
2011. «La Libye est plongée dans le
chaos», constate le président américain.
«Lorsque je me demande pourquoi cela a
mal tourné, je réalise que j'étais
convaincu que les Européens, étant donné
la proximité de la Libye, seraient plus
impliqués dans le suivi», affirme le
président américain. Le président
français Nicolas Sarkozy «voulait
claironner ses succès dans la campagne
aérienne alors que nous avions détruit
toutes les défenses anti-aériennes»,
dit-il encore.» (2)
«Nous reviendrons l'année prochaine avec
un accord qui amènera un nouvel Etat
membre aux Nations unies, un Etat
palestinien indépendant et souverain,
qui vivra en paix avec Israël.» C'est
par ces mots que le président Obama le
24 septembre 2010, à l'Assemblée
générale des Nations unies. avait pris
date avec l'histoire. Depuis, beaucoup
d'eau a coulé sous les ponts et beaucoup
de sang a coulé. Il y a eu Plomb durci,
une colonisation accélérée et un
enlisement quasi définitif de la cause
palestinienne, Obama ayant compris qu'il
ne pouvait rien faire face à
l'intransigeance d'Israël et même son
discours de juin 2009 qui a fondé
beaucoup d'espoir est resté lettre
morte.
Pour nous, nous
retenons la réforme de la sécurité
sociale «l'Obamacare» qui a permis à
près de 40 millions d'Américains de
pouvoir se soigner. Comme le pense Anne
Deysine, professeure de droit à
l'université de Nanterre: «Dans son
dernier message sur l'état de l'Union le
13 janvier Obama a lancé son discours
sur une idée optimiste de progrès vers
l'avenir. Il a parlé d'avancer,
d'innover. Le président a ensuite
identifié quatre priorités, des points
vitaux pour l'Amérique, En premier lieu,
donner à chacun des chances, avec une
sécurité économique et sociale, donc en
créant des emplois. Deuxièmement: mettre
la technologie au service de
l'innovation, pour les énergies
alternatives par exemple. Ensuite vient
la sécurité, avec la lutte contre le
terrorisme. Il faudra assurer la
sécurité des Américains, sans que le
pays soit le gendarme du monde. Le
quatrième point du discours a été l'un
des regrets d'Obama: ne pas avoir réussi
à changer cette atmosphère complètement
polarisée, qui l'empêche d'avancer au
Congrès et de faire adopter une réforme
de l'immigration ou du port d'armes.
Obama a déjà sauvé les Etats-Unis de la
dépression ». (3)
« Le déficit est
réduit, neuf-cent-mille emplois ont été
créés, l'industrie automobile va bien.
Quand il est arrivé au pouvoir, les
maisons ne se vendaient plus, les gens
étaient mis à la rue, il y avait des
dizaines de milliers de chômeurs en plus
chaque semaine. Le système bancaire a
failli exploser, l'industrie automobile
a failli être rayée de la carte.
L'accord avec l'Iran est signé, malgré
les critiques des républicains. Obama a
réussi à retirer toutes les troupes
d'Irak et d'Afghanistan, comme il s'y
était engagé dans sa campagne électorale
de 2008. En ce qui concerne Guantanamo,
le président a jugé utile de se
justifier, il reconnaît que cette
promesse n'a pas été tenue»(3)
Du point de vue
environnement, c'est un fait qu'Obama
arrive graduellement à sortir du
tout-fossile. En aidant à la mise en
place d'une politique vigoureuse de
développement du solaire et de l'éolien.Pour
la première fois en 2015, les énergies
renouvelables ont dépassé les énergies
fossiles dans la génération
d'électricité. Beaucoup d'emplois ont
été créés.
La « doctrine »
testament d’Obama
Reportons nous à
l’interview d’Obama par Jonathan
Goldberg Le mensuel américain The
Atlantic a récemment publié, sous le
titre «The Obama doctrine», un long
article du journaliste Jeffrey Goldberg
écrit à partir de dizaines de rencontres
avec notamment le président américain: «Obama
apparaît d'abord, comme un homme
paradoxal, mélange de convictions
humanistes et de froid pragmatisme.
(...). Pour autant, cela ne modifie rien
au précepte numéro un d'Obama: préserver
la vie d'un seul Américain prime sur
tout autre considération. Il est donc un
grand adepte des 'assassinats ciblés'',
menés à partir de drones depuis les
États-Unis au Pakistan, en Afghanistan
ou au Yémen, avec leur cortège de
victimes 'collatérales''. L'homme
apparaît aussi très convaincu de sa
supériorité intellectuelle, se montrant
assez méprisant pour les dirigeants du
monde, à part Angela Merkel à laquelle
il exprime un profond respect. Il doit
ainsi résister aux pressions 'huntingtoniennes''
(de type 'guerre des civilisations'') de
François Hollande et de David Cameron
sur la question de 'l'islam radical'',
s'irrite-t-il. (...) Quant aux services
américains de renseignement, il a peu
confiance en leur capacité à appréhender
le Proche-Orient. Ainsi, note-t-il, le
général Lloyd Austin, chef du Central
Command (Centcom) qui y supervise les
opérations américaines, lui affirmait-il
encore début 2014 que l'organisation de
l'État islamique (OEI) n'avait qu'une
'importance marginale'' en Syrie. Mais
qui sait si Obama ne se défausse pas
ainsi sur ses sources pour éviter les
critiques?» (4)
La remise en cause
des chasses gardées
« Obama poursuit
Jonathan Golberg n'hésite pas à remettre
en cause, du moins intellectuellement,
des dogmes durs de la diplomatie
américaine. Leon Panetta, ex-patron de
la Central Intelligence Agency (CIA) et
secrétaire à la Défense, rapporte que le
président s'est interrogé devant lui:
pourquoi faudrait-il qu'Israël bénéficie
dudit«avantage militaire qualitatif» qui
lui donne un accès aux armes les plus
sophistiquées auxquelles ses adversaires
n'ont pas droit? (...) Il a souvent
montré «son irritation devant la doxa
qui implique de traiter l'Arabie
saoudite comme un allié» en toutes
circonstances, écrit Goldberg. (...) Il
a vu en Indonésie comment «dans les
années 1990, des écoles coraniques
massivement financées par des Saoudiens»
ont commencé d'ébranler l'islam local
très tolérant de son enfance » (4).
« Entre les quatre
grandes options de la diplomatie
américaine moderne que sont
l'isolationnisme, le réalisme,
l'interventionnisme progressiste (et
l'internationalisme - dans le sens
américain du terme, c'est-à-dire agir
par le biais des organisations
internationales -, Obama est plus proche
des «réalistes» Il juge, écrit Goldberg,
que «le multilatéralisme modère
l'arrogance» qui pèse sur la politique
internationale américaine.» (4)
« Retour en
arrière: si Obama a cru au début du
soulèvement populaire en Syrie que
Bachar Al-Assad tomberait vite, le débat
sur la nécessité ou pas de s'investir
directement dans le conflit en Syrie
s'engage dès que la guerre s'enlise. Il
oppose pro et anti-interventionnistes.
Afin d'«envoyer un message à Assad»,
Kerry presse de bombarder des «sites
névralgiques» militaires en Syrie (...)
»
« Hollande, note
Goldberg, s'avèrera «l'Européen le plus
enthousiaste en faveur d'une action
militaire». (...) À ses yeux, seule «une
menace directe pour la sécurité
nationale» américaine justifie en
dernier recours une action armée. Or, il
juge que la guerre en Syrie n'en
constitue pas une. (...) Quant à
l'intervention à Benghazi, en Libye,
Obama, c'est clair, ne souhaitait pas
s'y engager. Joe Biden et le ministre de
la Défense d'alors, Robert Gates, non
plus. Mais à la Maison Blanche, une
coalition emmenée par Hillary Clinton a
fortement poussé vers l'intervention.
Obama a fini par s'y résoudre, Il dit
aujourd'hui: 'ça n'a pas marché''. (...)
Sur l'OEI, justement, on constate une
nette divergence entre lui et son
secrétaire d'État John Kerry. Pour Obama,
l'OEI est une menace directe, quoique
'pas existentielle'' pour les
États-Unis. 'Le changement climatique,
ça oui, c'est une menace existentielle,
et pour le monde entier'', dit-il à
Goldberg».(4)
«Bref, Goldberg
confirme ce que chacun a compris depuis
un moment: pour Obama, le Proche-Orient
est passé au second plan dans l'ordre
des priorités stratégiques américaines,
dont la première est d'abord en Asie
(...) Depuis, «l'émergence de Daesh a
renforcé la conviction d'Obama que le
Proche-Orient ne pourra être remis en
ordre ni sous son mandat, ni dans la
génération à venir». Du discours du
Caire à sa ligne politique en Syrie, un
profond pessimisme en est venu à dominer
la pensée stratégique du président
vis-à-vis de la région. Pourquoi,
s'interroge-t-il, les jeunes Asiatiques,
malgré leurs régimes très corrompus et
parfois l'immense pauvreté dans laquelle
ils vivent, 'se projettent-ils dans un
futur positif'', alors que tant de
jeunes Proche-Orientaux sont attirés par
des démons destructeurs? (...) Pourquoi
Obama a-t-il accepté ces nombreuses et
longues conversations avec Jeffrey
Goldberg (...) Vraisemblablement parce
qu'Obama éprouve le besoin de se
justifier et qu'il avait plus besoin,
pour ce faire, d'un adversaire
empathique que d'un adorateur acquis -
ce qui lui ressemble. Sans doute, aussi,
pour préparer sa sortie dans dix mois,
et son testament politique. Car
désormais, la plus grande probabilité
qui se profile, c'est une accession
d'Hillary Clinton à la
Maison-Blanche.(...) Hillary Clinton,
qui a soutenu l'invasion de l'Irak en
2003, celle en Libye en 2011 et un
bombardement de la Syrie en 2013, serait
accueillie avec grand espoir du côté des
monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite
en premier lieu. Et aussi, ce qui n'est
plus un paradoxe depuis longtemps, par
Israël.» (4)
Obama traite Sarkozy
de « freerider » : kézako ?
« Décidément,
écrit Pierre Haski, Barack Obama se
lâche à l’approche de sa fin de
mandat... Le Président « regrette » de
s’être laissé entraîner dans la guerre
de Libye, en 2011, pressé par Nicolas
Sarkozy et David Cameron, et encouragé
par une partie de son équipe (y compris
Hillary Clinton, alors secrétaire
d’Etat, comme l’a récemment rappelé le
New York Times). Le chef de la
Maison Blanche explique que c’est devenu
une habitude, ces dernières décennies,
d’être poussé à agir par des gens « qui
ne sont pas prêts à mettre la moindre
bille dans le jeu ». Jeffrey Goldberg
suggère un mot : « Freeriders ? » Barack
Obama répond : « Freeriders. » (5)
«Nicolas Sarkozy et
David Cameron. « Parasites » ? «
Freeriders » ? Difficile de trouver la
bonne traduction. Littéralement, c’est
le passager (« rider ») qui ne paye pas
sa place (« free »). (.. ) Sarkozy, un «
freerider » ? Barack Obama s’explique.
Il affirme que tout ce que cherchait le
président français dans cette affaire
libyenne, c’était de : « Se vanter
d’avoir conduit tous ces vols pendant la
campagne aérienne [en Libye, ndlr], bien
que nous ayons préalablement éliminé
toutes les défenses antiaériennes
libyennes et construit littéralement
toute l’infrastructure pour cette
intervention. » Cette vantardise ne pose
pas de problème à Barack Obama car «
elle nous permet d’acheter la
participation française à peu de frais,
et avec moins d’implication de notre
part ».(5)
Le « shit show »
libyen
« Le problème,
ajoute Pierre Haski et c’est là que, du
point de vue d’Obama, ça n’a pas marché,
entraînant la situation actuelle qu’il
qualifie de « bordel » ou de « merdier »
(« shit show »), c’est qu’il avait «
plus de confiance dans le fait que les
Européens, en raison de leur proximité
avec la Libye, seraient plus investis
dans la suite des événements ». En
d’autres termes, ce n’est même pas que,
comme les Etats-Unis et l’Irak, les
Européens sont arrivés avec un mégaplan
idéologique qui aurait échoué ; c’est
juste qu’ils ont voulu parader le jour
de la victoire, avant de tourner le dos
et de passer à autre chose, laissant la
Libye s’enfoncer dans le chaos et les
divisions, jusqu’à l’arrivée du groupe
Etat islamique qui alarme aujourd’hui
tout le monde » (5).
Cette idée des «
freeriders » donne un éclairage
intéressant du monde vu par Obama, et en
particulier de ses alliés : des
profiteurs qui s’accrochent à la
puissance américaine sans réellement
faire leur part du boulot. C’était déjà
une idée qu’on entendait à propos de la
démission de l’Europe par rapport à sa
propre défense, et donc à Washington, la
mission de les défendre face aux
menaces. C’était quasiment explicite
dans le
« Fuck the EU » lancé en
février 2014 par la secrétaire d’Etat
adjointe américaine Victoria Nuland, en
pleine crise d’Ukraine, dans une
conversation téléphonique piratée et
mise en ligne, sans doute par les
services russes... Au-delà de cette
vision géopolitique du monde qui ne
contient pas une seule once de remise en
cause de la politique américaine, et
celle d’Obama en particulier, il faut
bien dire que ce mot de « freerider »
appliqué à Nicolas Sarkozy montre qu’il
a bien pris la mesure de l’ancien
Président (5) Tout est dit
Les
saoudiens avec la même considération
Les saoudiens en
prennent aussi pour leurs grades. Il a
la même affection en traitant les
Saoudiens de free riders que l’on
pourrait traduire de resquilleurs Pour
lui les Saoudiens , protégés depuis des
décennies n’agissent qu’en fonction de
leurs intérêts égoïstes dans leur
rivalité avec l’Iran . La réaction
saoudienne ne convainc pas en effet
L'ex-patron du renseignement saoudien,
le prince Turki Al-Fayçal, dans un
article plaidoyer intitulé «M. Obama,
nous ne sommes pas des resquilleurs» (
Free riders) « Mr. Obama, we are
not free riders » promet des relations
tendues (6)
En fait écrit
Sylvain Cypel pour expliquer la position
d’équilibre d’Obama entre un sénat
hostile, des vassaux européens boutefeux
et sa personnalité non interventionniste
à tout prix «Barack Obama doit faire
face à de nombreuses pressions internes
pour fermer son pays aux migrants venus
du Proche-Orient et pour y envoyer des
troupes au sol. Il refuse de se laisser
entraîner sur ce terrain. (...) Dans
cette atmosphère délétère, Barack Obama
apparaît bien seul. (...) Enfin, alors
que l'islamophobie n'était jusqu'ici
qu'un thème récurrent, mais relativement
marginal aux États-Unis, on sent poindre
un nouveau prurit en ce sens, alimenté
par les Éric Zemmour et les Robert
Ménard médiatiques locaux. Obama, lui,
semble résister aux vents contraires. Il
reste hostile à l'envoi de troupes
régulières sur le terrain en Syrie (...)
Reste que, dans le concert des propos
délirants tenus quotidiennement par des
élus républicains et face au
comportement de François Hollande et
Manuel Valls à la remorque des
propositions de la droite, son discours
apparaît comme un rappel rafraîchissant
de ce que le respect de la dignité
humaine implique.» (7)
Aussi bien Obama
que Bush ne sont maîtres de leurs
pensées, de leurs idées, de leurs
décisions. Tout se décide ailleurs.
Cependant, par sa main tendue aux
musulmans, Barack Obama a tenté d'ouvrir
une porte vers l’universel. C'est un
fait, son élection en tant que Noir fut
un miracle! Nous voulons continuer à
croire à l'Amérique d'Armstrong, à celle
de Martin Luther King à l'American
way of life et non à l'Amérique de
Bush, celle de «Bin Laden dead or alive»,
et de l'American way of war. Ce
qui va arriver par la suite, Trump, et
pire encore Clinton, n'augure rien de
bon. Nous allons certainement renouer
avec les années de feu et le chaos n'en
sera que plus grand. Mais ceci est une
autre histoire.
1.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/barack-obama-est-il-un-paleo-44167
2.
http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525/#8
3.
http://info.arte.tv/fr/obama-un-vrai-bilan-economique-positif#sthash.NgbyVxZc.dpuf
4.
http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525/#8
5.
http://rue89.nouvelobs.com/blog/les-mots-demons/2016/03/11/obama-traite-sarkozy-de-freerider-kezako-235250
6.
http://www.arabnews.com/news/894826
14 mars 2016
7 Sylvain Cypel
http://orientxxi.info/magazine/barack-obama-resiste-aux-sirenes-antirefugies-et-guerrieres-aux-etats-unis,1102
24 novembre 2015
Article de
référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/238640-la-realpolitik-et-les-voeux-pieux.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 31 mars
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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