Opinion
Une visite inutile comme solde de tout
compte :
Il faut une vraie reconnaissance des
crimes de masse
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 23 avril 2015
« Avec le préfet Papon, il n'y a plus
de «ratons» sous les ponts ».
Phrase qui circulait après les massacres
du 17 octobre 1961 à Paris.
Cette semaine a vu
la visite en Algérie du Secrétaire
d'Etat français aux Anciens Combattants,
venu décorer six combattants algériens-
indigènes - après 70 ans d'oubli -qui
ont combattu pour la France. Dans le
même package il fait, comme on dit - le
minimum syndical - pour absoudre bien à
l’avance, un supposé anniversaire du 8
mai 1945- la France de l'un de ses
crimes de masse. Il s’agit, en
l'occurrence, du crime contre l'humanité
représenté par les milliers de morts à
Sétif Guelma Kherrata, en quelques jours
fruit de la furie des colons avec la
bénédiction d'une France. Une France qui
venait de tourner la page de
l'humiliation de la Seconde Guerre
mondiale, en déversant toute la haine et
ses frustrations sur les damnés de la
Terre sans défense qu'étaient les
Algériens.
Nous sommes, de mon
point de vue, loin du compte et on ne
peut pas faire un solde de tout compte
de 132 ans d'humiliation, de rapine, de
vol, de meurtres de masse d’une façon
clandestine à uen date qui ne correspond
pas même symboliquement au 70e
anniversaire de ces massacres/ Même
symbolique fêté avec ostentation,
concernant la libération et surtout les
cérémonies ad nauseam qui n’ont
considéré que les Juifs, à croire que
toute la seconde guerre mondiale ne se
résume qu’à leur tragédie. Les 20
millions de morts russes, ne comptent
pas, l’Europe des vassaux boycotte même
leur commémoration sur instruction de
l’Empire.
Deux poids, mille mesures
Il est curieux de
constater que la Droite comme la Gauche
sont unanimes concernant la façon de
traiter les évènements puis la guerre
d'Algérie. Il a fallu attendre 50 ans
pour que les évènements d’Algérie
deviennent : la Guerre d’Algérie. Cet
unanimisme transversal plonge ses
racines, dont la certitude d’appartenir
à la civilisation , en face des barbares
mais, aussi au mépris souverain envers
les colonisés maghrébins surtout , s’ils
relèvent la tête. Rien à voir avec la
façon dont la France commémore le
moindre petit évènement concernant les
juifs français, le dernier en date à
Izieux - commémoration de la mort de 45
enfants en 1945 - même période que ceux
de Sétif - a donné l'occasion au
président Hollande de faire encore son
mea culpa: «Il s'agissait pour
lui à la fois de commémorer et de se
recueillir sur «le théâtre d'un crime
abominable» tout en saluant «un symbole
de mémoire et de fraternité». «Les lieux
de mémoire sont là pour mettre les
consciences en éveil.» L'Elysée avait
conçu cette commémoration comme un
message actuel: «Plus que jamais,
l'Histoire nous livre des leçons pour le
présent. Elle nous rappelle qu'il y a
besoin de combattants pour prévenir et
pour vaincre la barbarie.» «Dans notre
civilisation de l'image et de
l'information continue, les lieux de
mémoire et les outils qu'ils proposent
sont aussi une indispensable école du
discernement et du rappel aux faits
historiques face à toutes les
falsifications.»
De quelles
civilisations parle-t-on? Il est temps
que la déconstruction de cette
gigantesque tromperie de civilisations
occidentales civilisées héritière d’un
soit disant siècle des lumières, qui
donna lieu à un siècle des ténèbres pour
les colonisés, soit mise en œuvre pour
mettre à nu ce canular qui ne repose que
sur du vent.
Qu'attend la France
pour mettre en pratique ces belles
phrases qui risquent de demeurer
creuses, mais sonores et sans réelle
portée s'agissant d'un passé algéro-français
qui ne passe pas? Justement et dans le
même ordre de la reconnaissance sans
atermoiement sans chemins tortueux, , le
président allemand Joachim Glauck avec
le président Hollande, sont partis en
septembre 2014 à Oradour-sur-Glanes un
petit village de la France profonde,
demander pardon et se recueillir pour
les atrocités commises, mort de 642
personnes par la division Das Reich le
10 juin 1944. Pourquoi les Etats-Unis
ont eu le courage de regarder le Vietnam
en face?
Les massacres de masse à partir du 8
mai 1945
Le 8 mai 1945, que
certains historiens situent comme le
début de l'insurrection, fut le summum
de la cruauté, de l'injustice et le plus
grand contre-exemple de la France patrie
autoproclamée des droits de l'homme. Le
8 mai 1945 n'a pas vu la vindicte du
pouvoir colonial s'arrêter ce jour-là.
Tout le trop-plein de haine et de
lâcheté, par la compromission avec
Vichy, s'est déversé sur un peuple sans
défense. Il y eut une traque pendant
plusieurs années. Krim Belkacem prit le
maquis dès cette date. Il y eut des
jugements et même des peines de mort qui
furent prononcées. Boumediene en fut
marqué: ce jour-là, dit il: «Ce jour-là,
j'ai vieilli prématurément. Ce jour-là,
le monde a basculé. Même les ancêtres
ont bougé sous terre. Et les enfants ont
compris qu'il faudrait se battre les
armes à la main pour devenir des hommes
libres. Personne ne peut oublier ce
jour-là.»
La répression est
d'une extrême brutalité. L'aviation
elle-même est requise pour bombarder les
zones insurgées. Après la bataille, les
tribunaux ordonnent 28 exécutions et une
soixantaine de longues incarcérations
Officiellement, les autorités françaises
estiment que le drame aura fait 103
morts chez les Européens et 1500 chez
les musulmans. Les autorités algériennes
parlent aujourd'hui de 45.000 morts Le
même jour. Le quotidien communiste
L'Humanité ne l'évoque que pour insinuer
que les émeutiers seraient des
sympathisants nazis!
Un criminel impuni: André Achiary
Nous n'avons pas
accès au listing de tous ceux qui ont
participé à la curée, qu'il nous suffise
de retenir le nom du général Deval et
celui du sous-préfet Achiary. Ce dernier
mérite qu'on s'y attarde. En mai-juin
1945, André Achiary, sous-préfet de
Guelma, conduit les massacres de Guelma.
Le 22 mars 1945, il prend les fonctions
de sous-préfet de Guelma, (...) Il
organise le 9 mai 1945 une milice
coloniale forte de plusieurs centaines
d'hommes, pourvue par l'armée en armes
automatiques, qui sévira dans la
répression au cours des mois de mai et
juin 1945. Il laisse s'organiser un
Tribunal de Salut public qui, tous les
jours, enverra à l'exécution cinquante à
soixante musulmans algériens. Bien que
responsable directement, ou
indirectement, de 2000 à 3000
assassinats à Guelma et dans la plaine
alentour, il est décoré en janvier 1946
de la Légion d'honneur, au titre de la
Résistance. (...) Lié dès 1955 aux
partisans de l'Algérie française Avec
des membres de l'Union française
nord-africaine, créée par Robert Martel,
il monte l'attentat à la bombe de la rue
de Thèbes dans la Casbah d'Alger, le 10
août 1956, qui fait 73 victimes et
marque un tournant tragique dans la
guerre d'Algérie levant les derniers
scrupules de Larbi Ben M'hidi qui décide
de porter le terrorisme au coeur de la
ville européenne d'Alger, marquant ainsi
le prélude de la «bataille d'Alger». (1)
Les «degrés de liberté» de la
Commission Tubert
Une commission
«indépendante» fut nommée pour évaluer
la dimension de ces meurtres de masse.
Elle fut empêchée de s'informer
réellement de ce qui s'était passé dans
l'épicentre de la révolte. Nous lisons:
«Sans vouloir en rien s'immiscer dans
l'enquête judiciaire. (..) il appartient
à la justice militaire de rechercher les
responsables (instigateurs et
exécutants) des émeutes. La Commission a
reçu l'ordre de revenir à Alger alors
qu'elle s'apprêtait à partir à Guelma.
Elle ne sait donc pas comment la
répression s'est exercée dans cette
ville. Elle peut seulement faire part
d'une émotion généralisée dans les
milieux musulmans qui prétendent que les
Européens de Guelma ont exercé des
représailles sanglantes et des
vengeances personnelles, en arrêtant et
exécutant, sans discernement, alors que
les combats avaient cessé, 500 ou 700
jeunes indigènes.» «On le voit, le but
de la Commission n'était pas d'enquêter
d'une façon objective mais surtout de
chercher les causes de ces
manifestations - non pas, dans la
misère, la malvie, et les persécutions-
mais dans le travail des organisations
politiques qu'elle dénonce en demandant
indirectement la sanction de ceux qui
ont laissé faire. Le but était d'abord,
de rechercher les causes de ces troubles
et ensuite, de mettre en valeur les
décès des 105 Européens On le voit, ce
n'est qu'en dernier que la commission
enquête sur ce qui s'est passé du côté
des insurgés. Cette partie répression
est évacuée, une demi-page sur un
rapport qui en compte 17. La Commission
a été empêchée d'enquêter sérieusement
sur les musulmans. La Commission conclut
en faisant des recommandations visant à
perpétuer l'ordre colonial.» (2)
Sommes-nous en présence de crimes de
masse, de génocide???
Que dit le droit
international face à l'horreur des
hommes? Après Nuremberg, il y eut un
long travail de qualification. Ainsi, le
concept de génocide est né après la
Seconde Guerre mondiale. Les génocides
sont la forme extrême du crime contre
l'humanité. Pour André Larané, le crime
contre l'humanité est défini comme
«l'assassinat, l'extermination, la
réduction en esclavage, la déportation
et tout autre acte inhumain commis
contre toutes les populations civiles,
avant ou pendant la guerre, ou bien les
persécutions pour des motifs politiques,
raciaux ou religieux» (article 4). «Sa
conséquence juridique fondamentale est
d'être imprescriptible: ses auteurs
peuvent être poursuivis jusqu'au dernier
jour de leur vie.» A partir de juillet
1998 le Statut de Rome de la Cour pénale
internationale (CPI) est publié.
L'article 7 de son statut range parmi
les crimes contre l'humanité les actes
ci-après commis dans le cadre d'une
attaque généralisée ou systématique
contre une population civile: «Meurtre,-
extermination,- réduction en esclavage,-
déportation ou transfert forcé de
population,- emprisonnement ou autre
forme de privation grave de liberté
physique en violation des dispositions
fondamentales du droit international, -
torture,- viol, esclavage sexuel,
prostitution forcée, grossesse forcée,
stérilisation forcée et toute autre
forme de violence sexuelle de gravité
comparable, - persécution de tout groupe
ou de toute collectivité identifiable
pour des motifs d'ordre politique,
racial, national, ethnique, culturel,
religieux ou sexiste, ou en fonction
d'autres critères universellement
reconnus comme inadmissibles en droit
international, en corrélation avec tout
acte visé dans le présent paragraphe ou
tout crime relevant de la compétence de
la Cour.» (3)
Une histoire algéro-française faite
de sang, de larmes, de douleur
Nous ne devons pas
nous cacher la réalité, la colonisation
ne fut pas une oeuvre positive. Elle a
eu son cortège sanglant. Dans cette
contribution, sans aller dans le détail
et à titre d'exemple, les mois de mai
ont été funestes pour l'Algérie, A un
siècle d'écart. Il y a 170 ans de cela,
les hordes de Bugeaud, de Cavaignac et
du plus sinistre d'entre eux, Saint
Arnaud, dont Victor Hugo a dit qu'il
avait les états de service d'un chacal
ont tenté d'éradiquer les Algériens qui
ne se résignaient pas à mourir, malgré
les imprécations d'un certain cardinal
Lavigerie qui, dans une de ces Lettres
pastorales recommandait de les
christianiser ou de les repousser loin
dans le désert». Ce fut réellement une
guerre d'épouvante.
Les crimes
contre l’humanité : Les enfumades de mai
1845 dans le Dahra
Après les massacres
de Bourmont le vaincu de Waterloo, les
massacres de masse et la politique de la
terre brûlée de Bugeaud, -une autre
façon de donner la mort en brûlant les
récoltes- ce fut le summum de l'horreur
avec les enfumades du Dahra Il y a 170
ans de cela, en 1845. Par un curieux
destin, les Algériens connurent comme un
siècle plus tard, un massacre qui est le
summum de l’horreur car l’agonie fut
atroce. Imaginons un millier de
personnes hommes, femmes, enfants,
vieillards avec leurs troupeaux gazés
par les fumées et le feu de bois qui
bouche la sortie les condamnant à une
mort atroce. Pour l’histoire et comme
l’écrit Hanafi Si Larbi à propos des
débuts de l’invasion coloniale : « A
partir de 1832, une nouvelle ère de la
colonisation commence. C’est la guerre
d’extermination par enfumades et
emmurements, l’épopée des razzias par la
destruction de l’économie vitale, la
punition collective et la torture
systématique. En avril 1832, la tribu
des Ouffia près d’El Harrach fut
massacrée jusqu’à son extermination
suite à un vol dont a été victime une
ambassade, sans preuve ni enquête. Le
butin de cette démonstration de la
cruauté coloniale que le duc de Rovigo a
laissé commettre, fut vendu au marché de
Bab Azzoun où l’on voyait « des
bracelets encore attachés au poignet
coupé et des boucles d’oreilles
sanglantes », comme en témoigne Hamdane
Ben Athmane Khodja dans « L’Aperçu
historique et statistique de la Régence
d’Alger en 1833 ». (4).
«En effet, en 1845,
un siècle avant les massacres du 8 mai
1945 le général de Cavaignac avait
inauguré une année avant, l'ancêtre de
la «chambre à gaz» que le colonel
Pellisier utilisera pour mater
l'insurrection des Ouled-Riah dans le
Dahra.(...) Les insurgés avaient
pourtant «offert de se rendre et de
payer rançon contre la vie sauve», ce
que le colonel refusa. (...)
L'imagination déchaînée et bestiale des
premières décennies de la conquête sera
«très riche». Plus tard, un soldat
raconte: «Rien ne pourrait donner une
idée de l'horrible spectacle que
présentait la caverne. Tous les cadavres
étaient nus, dans des positions qui
indiquaient les convulsions qu'ils
avaient dû éprouver avant d'expirer. Le
sang leur sortait par la bouche; mais ce
qui causait le plus d'horreur, c'était
de voir des enfants à la mamelle gisant
au milieu des débris de moutons, des
sacs de fèves...» (5)
Comment «oublier»
de rendre hommage à toute une tribu,
symbole de l'héroïsme. Les enfumades du
Dahra furent l'objet d'un documentaire
rehaussé par le témoignage de Hadja
Zohra, arrière-petite-fille d'une
survivante. Un recueil de poèmes «La
Brûlure - Les enfumades de la Dahra»
raconte le calvaire par le biais d'un «Goual»
ou troubadour, allant de hameau en
hameau, de souk en souk porter les
bonnes et les mauvaises nouvelles.
Quelques passages du livre: «Que
veulent-ils chez nous? Que vont-ils
faire de nous? se demandèrent bruyamment
et nerveusement les uns et les
autres...» «Et toi l'esclave qui obéit.
Les bêtes qu'ils veulent et la volaille.
Et toi, étranger dans ton pays.» «Nous
étions mille et une personnes Avides de
paix jusqu'à l'aumône, Coincées dedans
les vieilles grottes, Cernées d'une
force qui porte des bottes, «Nous étions
mille et un cadavres, Virés du temps
d'une vie macabre, Brûlés vivants d'un
feu banal A l'ordre bref du général.»
(5)
Les massacres du 17 octobre 1961
Comment ne pas
citer aussi les massacres d'Algériens en
octobre 1961? Lors d'une manifestation
non violente contre le couvre-feu qui
leur était imposé, des dizaines
d'Algériens étaient assassinés à Paris
par des fonctionnaires de police aux
ordres de Papon préfet de Paris. Depuis
54 ans, ce crime contre l'humanité
commis par l'État a été occulté et ceux
qui l'ont organisé n'ont jamais eu à
rendre compte ni de leurs décisions ni
de leurs actes. Pour Jean-Luc Einaudy,
les journées des 17 et du 18 octobre
1961 représentent le paroxysme de
pratiques policières qui s'étaient
installées et banalisées depuis bien
longtemps. Le préfet de police Maurice
Papon organisant un défoulement sans
limites avec l'objectif de vider le sac
du mécontentement de la police. (6)
Les massacres du 17
octobre 1961 ne sont pas une
singularité, ils ont été précédés -le
mot génocide est une marque déposée de
la Shoah -par une série de massacres à
grande échelle à Guelma, Kherrata, Sétif
et aussi Alger en 1957 avec un
Aussarresses que présente Pierre Vidal-Naquet
dans La torture dans la République comme
le chef de file d'une équipe de tueurs
professionnels. Pendant 132 ans, la
France autoproclamée des droits de
l'homme -pétrie du, dit-on «siècle des
Lumières» - et qui fut à bien des égards
«un siècle des ténèbres» pour les
peuples faibles- n'a cessé de réduire
les Algériens par des massacres sans
nom. Elle n'a cessé aussi de
déstructurer le tissu social au point de
problématiser, encore de nos jours,
l'identité des Algériens et d'avoir semé
dans nos têtes le virus de la soumission
intellectuelle.
Cette colonisation
inhumaine avec son cortège funèbre a
broyé des millions de vies humaines et
traumatisé une société qui peine à se
redéployer. En 2014 il se trouve encore
et toujours des dirigeants qui font dans
le déni et qui interdisent à la France
de reconnaître sa faute qui a regretté
dimanche que les dirigeants français
s'excusent trop souvent pour l'histoire
de France. Laissons Pierre Bourdieu
conclure: «J'ai maintes fois souhaité
que la honte d'avoir été le témoin
impuissant d'une violence d'État
haineuse et organisée puisse se
transformer en honte collective. Je
voudrais aujourd'hui que le souvenir des
crimes monstrueux du 17 octobre 1961,
sorte de concentré de toutes les
horreurs de la guerre d'Algérie, soit
inscrit sur une stèle, en un haut lieu
de toutes les villes de France, Ecole,
commissariat à titre de mise en garde
solennelle contre toute rechute dans la
barbarie raciste.»
Sans tomber dans la
concurrence victimaire, c'est tout le
bréviaire de la colonisation qui est en
accusation. Du fait que ces faits sont
imprescriptibles on se prend à rêver
d'un tribunal qui rendrait justice aux
morts et qui apporterait la paix aux
vivants. Un tribunal à l'instar de ce
que font les chasseurs de nazis, qui ont
arrêté Klaus Barbie. Un tribunal qui
jugerait même à titre posthume les
Bigeard, les Achiary, les Bugeaud, tous
les Aussarresses qui ont martyrisé
l'Algérie. A quand un tribunal type
Russel et où sont les klarsfeld
algériens capables de poursuivre les
criminels de guerre même si leur
gouvernement les a absous?
Nous ne pouvons
marcher ensemble sur le chemin du
progrès de la coexistence pacifique, si
nous ne mettons pas tout à plat d’un
côté comme de l’autre. Cela se fera si
notre partenaire laisse de côté son
arrogance et aborde en toute humilité ce
contentieux qui empêche ces deux nations
souveraines d’envisager sereinement
l’avenir. Dans ce deal la France a
beaucoup à gagner, avec une Algérie qui,
quoi qu’en dise est incontournable au
plan maghrébin et africain. Les
Algériens n’ont pas la mentalité qui
veut qu’il faut faire payer le
colonisateur ad vitam aeternam comme
nous le voyons par ailleurs, avec ces
réparations qui deviennent des
véritables pompes à finance. Ce qu’elle
demandera inlassablement de génération
en génération, c’est l’égale dignité et
le renoncement à cette morgue
occidentale de dicter la norme et
qu’avait dénoncé magistralement le
diplomate singapourien Kishore Mahoubani
dans son ouvrage « Le défi asiatique »
(8)
1.André Achiary Encyclopédie Wikipédia
2.Rapport de la
Commission d'enquête Tubert
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/
servlet/BM Dictionnaire?iddictionnaire=1731
3.
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=78&ID_dossier=121
4. Hanafi Si Larbi
: L’histoire partielle et partiale El
Watan, le 1er mars 2006
5
http://boudia2007.over-blog.com/article-la-brulure-les-enfumades-de-la-dahra-par-abdelkader-guerine-69423618.html
6. Chems Eddine Chitour
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article
92738
7.Chems Eddine Chitour
http://www.legrandsoir.info/Algerie-1845-un-jour-de-mai-Il-etait-une-fois-les-enfumades.html
8.
http://www.alternatives-economiques.fr/le-defi-asiatique
-par-kishore-mahbubani_fr_
art_799_40497.html
Article de
référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/214838-il-faut-une-vraie-reconnaissance-des-crimes-de-masse.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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