Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Palestine - Israël: Deux Etats utopiques
ou
un Etat de tous ses citoyens
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 16 janvier 2017
«Nous ne pardonnerons jamais aux
Arabes de nous obliger à les tuer et de
transformer nos enfants en assassins.»
Golda Meïr, Premier ministre d'Israël
Pour la première fois depuis l´année
1980, le Conseil de sécurité des Nations
unies a pu adopter, le 23 décembre 2016,
une résolution condamnant en des termes
extrêmement fermes, les implantations
israéliennes en territoire palestinien.
Les projets de résolution sur celles-ci
présentés pendant ces dernières
décennies étaient systématiquement
l´objet d´un veto nord-américain,
permettant ainsi aux autorités
israéliennes, en toute impunité, de
continuer la construction de nouvelles
implantations et de procéder à la
destruction de maisons habitées par des
familles palestiniennes, tant en
Cisjordanie que dans les quartiers de
Jérusalem-Est. Pour rappel,
l'irresponsable ONU a proposé le plan de
partage, a admis l'État d'Israël fondé
sur une conquête militaire en 1949, et
attend 2012 pour conférer à la Palestine
le statut anecdotique d'«Etat
non-membre»... Israël aura bafoué au
total 10 résolutions 242 (1967), 338
(1973), 446 (1979), 452 (1979), 465
(1980), 476 (1980), 478 (1980), 1397
(2002), 1515 (2003) et 1850 (2008)
votées par le Conseil de sécurité sans
compter plusieurs dizaines qui ne virent
pas le jour à cause du veto américain.
On dit
que Obama qui eut fort à faire avec
Netanyahu qui l’a ignoré a décidé
à la fois de se venger en s’abstenant
pour la première fois depuis 1980 dans
une résolution des Nations Unies, mais
aussi « savonner la planche » au
prochain président qui aura à gérer
cette résolution 2334 . Parallèlement
les États-Unis qui viennent de voter
pour Israël un plan militaire d’aide de
38 milliards de dollars sur dix ans, un
record… Et à nouveau l’incantation de
deux États alors que Israël ne veut
renoncer à aucune colonie, ne veut pas
de capitale palestinienne à Jérusalem,
ne veut pas de continuité territoriale
entre la Cisjordanie et Gaza, et rejette
le droit au retour des réfugiés.
Malgré
de sévères mises en garde de la part des
Nations Unies et même des États-Unis,
Israël poursuit sa marche forcée vers un
apartheid qui s'appuie sur le racisme
anti-arabe pour justifier son
comportement, au mépris des lois
internationales, la Résolution
2234 du CSNU déclare au gouvernement
israélien son obligation à respecter
l’État de droit – en l’occurrence le
droit international. La réponse de M.
Netanyahou a été de refuser cette loi.
Pour
rappel l’irresponsable ONU avait
proposé le plan de partage, a admis
l’État Israël fondé sur une conquête
militaire en 1949, et attend 2012 pour
conférer à la Palestine le statut
anecdotique d’« Etat non-membre …
Israël aura bafoué au total 10
résolutions 242 (1967), 338 (1973), 446
(1979), 452 (1979), 465 (1980), 476
(1980), 478 (1980), 1397 (2002), 1515
(2003) et 1850 (2008) votées par
le Conseil de Sécurité sans compter
plusieurs dizaines qui ne virent pas le
jour à cause du véto américain
Quelle issue pour la conférence de
Paris ?
Cette
conférence mal préparée inopportune
sans aucune percée prévisible a été on
l’aura compris, un non évènement la
France ayant perdu toute crédibilité
organisée en absence des deux grands par
un président qui fait ses valises, elle
n’a aucun sens d’autant que le
premier ministre israélien a décidé
d’ignorer ce non évènement malgré le
forcing de Hollande qui est allé
jusqu’à décommander la venur de Mahmoud
Abbas qui lui, ne demandait qu’à venir
car comme il l’affirme , toute
internationalisation du conflit donnera
du poids à la cause et permet
d’équilibrer la position américaine.
Alain
Gresh nous parle de cet amour de
Hollande qui n’est pas payé de retour :
« Le 15 janvier au matin
écrit-il s’ouvrira la conférence
pour la paix au Proche-Orient convoquée
par la France. Benyamin Nétanyahou a
refusé qu’Israël y participe, confirmant
le peu de cas qu’il fait de son « ami »
François Hollande . Au lieu du capitaine
Dreyfus, c’est tout le peuple d’Israël
qui se retrouvera sur le banc des
accusés à Paris, face à un tribunal
anti-israélien chargé de porter
préjudice à notre pays Ainsi délire
Avigdor Lieberman, ministre israélien de
la défense, le 26 décembre.
(…) Loin de tirer les leçons de cet
échec, François Hollande a poursuivi
dans la même voie de rapprochement avec
Israël. Lors de sa visite en Israël en
novembre 2013, il a évoqué le
« chant d’amour pour Israël et ses
dirigeants » qu’il aimerait
savoir chanter. Durant la guerre de Gaza
de l’été 2014, il a interdit plusieurs
manifestations de solidarité avec la
Palestine tout en affirmant, contre
toute évidence, qu’il voulait garder une
position « équilibrée » — plus de 2 000
Palestiniens seront tués, dont 500
enfants et une grande majorité de civils
; du côté israélien on compte 70 morts,
dont 64 militaires. Il a augmenté la
pression contre le mouvement Boycott
désinvestissement sanctions (BDS) et
contre ses militants traînés devant les
tribunaux, faisant de la France un des
seuls pays dans le monde à criminaliser
ces actions pacifiques. De toutes ces
concessions, Nétanyahou n’a cure. Il a
rejeté avec dédain l’invitation faite à
Israël de participer à la conférence de
Paris. (1)
Israël veut “donner une leçon” au monde
entier sans en avoir les moyens
La
réaction tragi-comique du gouvernement
israélien après le vote de la
résolution 2334 du Conseil de
sécurité de l’ONU a frisé un
comportement de pays gâté à qui le Monde
ne doit rien refuser au nom des
frontières d’Auschwitz comme le
martelait Abba Eban ministre des
Affaires étrangères durant la guerre de
1967 : « A force de vouloir infliger
,lit on sur la contribution suivante,
une leçon à la terre entière et de
couper plus ou moins durablement les
ponts avec tous ceux qui lui ont fait
l’affront de rappeler quelques évidences
en votant la résolution 2334, le
gouvernement israélien pourrait causer
un tort considérable à sa propre
économie et à son statut international
».
«
Ainsi, le Consul général d’Israël à New
York, Dani Dayan, a-t-il suggéré que
désormais Israël ne donne plus accès à
son savoir-faire technologique qu’aux
pays qui lui apportent leur soutien
diplomatique. Dani Dayan qui a été dans
le passé président du “Conseil Yesha des
colonies”, a envoyé un tweet assez
délirant : L’époque est terminée durant
laquelle des pays pouvaient profiter du
savoir-faire israélien dans les hautes
technologies, la sécurité, etc…, du
prestige d’une visite en Israël, et
d’une participation aux affaires du
Moyen-Orient sans rien donner en échange
au plan diplomatique. Si la nouvelle
vision de Dani Dayan devait être
traduite dans les faits l’économie
israélienne s’écroulerait aussitôt.
L’Union Européenne absorbe 29% des
exportations israéliennes, l’Asie 25%,
les États-Unis 24%. Autrement dit, la
politique que préconisent d’aucuns dans
les sphères du pouvoir israélien
reviendrait à faire exactement ce que
les militants de la campagne BDS
s’échinent à faire depuis des années »
(2)
«
On tire et on pleure »
« Il y
a des années qu’Israël cherche à
compenser les effets de la défiance
croissante des Européens à l’égard
d’Israël en intensifiant les relations
avec la Chine. Il a vivement encouragé
ses ministres à se rendre à Pékin chaque
fois que possible. Et voilà soudain
qu’après le vote de la
résolution 2334 il leur interdit de
s’y rendre encore. De même d’ailleurs
qu’en France (que Lieberman se charge
d’insulter tant et plus) ou en
Grande-Bretagne. Là encore, les
réactions hystériques du gouvernement
israélien ne peuvent, si elles ont des
prolongements dans le temps, que ruiner
des années d’efforts pour “renforcer les
relations commerciales”. On verra
jusqu’où cela ira, mais Netanyahou obéit
à un vieux réflexe des dirigeants
israéliens, qui consiste à toujours
faire en sorte qu’Israël apparaisse en
situation de victime. Comme l’explique
excellemment le cinéaste israélien Eyal
Sivan, co-auteur du livre “Un boycott
légitime – Pour le BDS universitaire et
culturel de l’État d’Israël” «cette
expression existe dans le langage
courant en hébreu : “on tire et on
pleure”. » (2)
Cela
rappelle dans le même ordre de ceux qui
provoquent et n’assument pas désignant
l’autre comme coupable, un proverbe
arabe du terroir : « Il m’a frappé et il
a pleuré, il m’a devancé [chez le juge]
et il s’est plaint ! » Il faut signaler
que cette résolution non contraignante.
Elle n'a pas une grande portée bien
qu'il soit prévu que le Secrétaire
Général rende compte touts les trois
mois. Monsieur Netanyahu peut dormir
tranquille après son simulacre
d'indignation .Comme quoi rien de
nouveau sous le soleil !!!
Que
va faire de plus, Netanyahu?
«Après
avoir rappelé 10 ambassadeurs et promis
des sanctions à tout le monde. Israël va
faire comme à l'accoutumée c'est-à-dire
´´s'asseoir ´´ sur cette résolution et
attend le 20 janvier que son ami Donald
soit aux commandes pour enterrer cette
résolution. Si désagréable qu'elle soit
pour Netanyahu qui veut donner des
leçons au monde, la résolution 2334 du
Conseil de sécurité peut l'aider à
resserrer les rangs dans sa majorité, il
n'est pas impossible que les partisans
d'une annexion de la Cisjordanie par
Israël s'en trouvent renforcés. Ainsi,
on apprend qu'après la construction de
1500 logements en 2016, la mairie a
annoncé qu'elle délivrerait plusieurs
centaines de permis de construire
supplémentaires en réaction au vote par
l'ONU d'une résolution condamnant la
colonisation. Selon le quotidien
Haaretz, qui annonce le chiffre de 618
appartements dans des quartiers juifs
situés dans la zone orientale de la
ville, notamment dans les quartiers de
Pisgat Zz'ev, Ramat Shlomo et Ramot. Le
journal Israel Hayom relaie également
l'information selon laquelle le nombre
total de constructions qui pourraient
être autorisées pourrait s'élever à plus
de 5 000.» (2)
Analyse de la résolution 2334
Nous
avons dit que la résolution n'était pas
contraignante mais elle marque un
tournant dans le fait que l'impunité
d'Israël n'est plus automatique .Dans ce
qui suit nous allons proposer deux
analyses, celles de Nicolas Boeglin
professeur de droit au Costa Rica et
l'autre de Norman Finkiekstein juif
israélien qui milite pour la paix.
Pour
Nicolas Boeglin les dernières
résolutions du Conseil de sécurité
condamnant ces actions israéliennes
datent de l´année 1980. La première fois
que l´administration du président Barack
Obama a fait usage de son droit de veto
en la matière fut lors de la séance du
18 février 2011: le projet de résolution
S/2011/24 contenait dans son dispositif
deux paragraphes (1 et 2) condamnant
fermement les implantations
israéliennes. La lecture de l´acte de la
séance du Conseil de sécurité S/PV/6484
indique le résultat suivant du vote (14
votes pour et un contre (Etats-Unis).
Dans un rapport récent daté du 29
décembre 2016, on lit que durant l´année
2016, plus de mille maisons de familles
palestiniennes ont été démolies ou
saisies: «Le Bureau de la coordination
des affaires humanitaires (Ocha) des
Nations unies a annoncé jeudi que 1 089
structures appartenant à des
Palestiniens en Cisjordanie, y compris à
Jérusalem-Est, ont été démolies ou
saisies par les autorités israéliennes
durant l'année 2016 » (3)
«
Concernant les chiffres de cette
colonisation et ses effets pendant plus
de 35 ans, lors d´une séance spéciale
organisée au mois d´ ´octobre 2016
devant les membres du Conseil de
sécurité (l´activiste
nord-américaine/israélienne Lara
Friedman de l´ONG Americans for Peace
Now (APN), entité soeur de l´ONG
israélienne Peace Now (voir site
officiel), déclara haut et fort que: «Il
y a 33 ans l'Autorité palestinienne et
Israël ont signé les accords d'Oslo.Les
colons étaient au nombre de 116.000. A
la fin de 2015, ils sont près de
390.000. A Jérusalem-Est, en 1993 la
population de Juifs Israéliens était
d'environ 146.000. Elle est actuellement
supérieure à 210.000. Ceci n'a pu se
faire qu'avec les encouragements et
l'aide du gouvernement israélien.»(3)
« La
résolution 2334: «Réaffirme que la
création par Israël de colonies de
peuplement dans le Territoire
palestinien occupé depuis 1967, y
compris Jérusalem-Est, n'a aucun
fondement en droit et constitue une
violation flagrante du droit
international et un obstacle majeur à la
réalisation de la solution des deux
États et à l'instauration d'une paix
globale, juste et durable: ´´Condamnant
toutes les mesures visant à modifier la
composition démographique, le caractère
et le statut du Territoire palestinien
occupé depuis 1967, y compris
Jérusalem-Est, notamment la construction
et l'expansion de colonies de
peuplement, le transfert de colons
israéliens, la confiscation de terres,
la destruction de maisons et le
déplacement de civils palestiniens, en
violation du droit international
humanitaire et des résolutions
pertinentes.»
«On peut dire poursuit le professeur de
droit, que ce texte est historique, dans
la mesure où l´application du droit
international en Cisjordanie et à
Jérusalem-Est est réaffirmé par le
Conseil de sécurité: depuis de trop
longues décennies, une impunité totale
était garantie aux autorités
israéliennes, en raison d´un veto
américain placé en mode automatique sur
tout projet de résolution condamnant
cette colonisation. L´adoption de cette
résolution se doit à l´abstention des
Etats-Unis, qui cette fois, ont renoncé
à faire usage de leur droit de veto, et
le résultat final du vote est de 14
votes pour et une abstention
(Etats-Unis).» (3)
Les colonies israéliennes constituent
un crime de guerre
L’intellectuel Norman Finkelstein
dont une partie de sa famille a été
décimée par les nazis, Israélien bien
connu pour ses positions justes et pour
avoir le business de la shoah dans un
ouvrage retentissant: «L'industrie de
l'holocauste» écrit à propos de ce
miracle du vote de la résolution: «(...)
Et textuellement, je la compterais comme
une victoire. Pour les raisons
suivantes. Le texte commence par
réaffirmer explicitement le principe de
«l'inadmissibilité de l'acquisition de
territoire par la force.» C'est un fait
important pour la raison suivante.
Lorsque cette déclaration a été inscrite
dans le préambule de la résolution 242
des Nations unies [en novembre 1967],
Israël a farouchement protesté contre
l'inclusion de ce principe,
reconnaissant qu'il anticipait une
révision territoriale, ce qui signifiait
qu'Israël allait devoir rendre chaque
pouce de territoire acquis par la force.
(...)» (4)
«Dans
cette nouvelle résolution poursuit
l'analyste, est déclarée, conformément
au droit international,
«l'inadmissibilité de l'acquisition de
territoire par la force», et c'est donc
une forte réaffirmation de ce principe.
(...) Le quatrième paragraphe est
également très fort parce qu'il condamne
non seulement «toutes les mesures visant
à modifier la composition démographique,
le caractère et le statut du territoire
palestinien occupé depuis 1967, y
compris Jérusalem-Est», et il mentionne
également explicitement les colonies [«y
compris... la construction et
l'expansion de colonies, le transfert de
colons israéliens, la confiscation de
terres, la démolition de maisons et le
déplacement de civils palestiniens, en
violation du droit international
humanitaire et des résolutions
concernées»]. C'était important parce
que c'était le noeud de discorde dans
l'accord d'Oslo. L'accord d'Oslo
stipulait que vous ne pouviez pas
modifier le caractère démographique,
mais il ne mentionnait pas explicitement
la construction de nouvelles colonies.
(...) C'est donc selon moi une victoire
importante. La troisième raison pour
laquelle cette résolution est une
victoire est qu'elle déclare: «Réitérant
sa vision d'une région où deux États
démocratiques, Israël et la Palestine,
vivent côte à côte en paix, dans des
frontières sûres et reconnues.» Cette
résolution a été très prudente, veillant
à ne pas donner de cachet d'approbation
à un Etat juif, bien que John Kerry
l'ait fait. C'était aussi une grande
victoire. (...) Lors des négociations
d'Annapolis, la déclaration
exceptionnelle du côté israélien était
le plan Olmert, qu'il a présenté en
privé à Abbas. Si vous regardez le
texte, il n'y avait aucune mention de la
reconnaissance d'un Etat juif. C'est
tout nouveau, c'est apparu avec
Netanyahu.» (4)
Analysant la suite de la résolution,
l'auteur se dit surpris par la force de
la résolution:
«Réaffirme que l'établissement par
Israël de colonies dans le territoire
palestinien occupé depuis 1967, y
compris Jérusalem-Est, n'a aucune
validité juridique et constitue une
violation flagrante du droit
international.» En recourant à ce
vocabulaire, ils considèrent les
colonies comme un crime de guerre. S'ils
avaient seulement dit qu'il s'agissait
d'une violation du droit international,
cela ne constituerait pas nécessairement
un crime de guerre. Pour constituer un
crime de guerre, elles doivent être
qualifiées de violation grave ou
flagrante du droit international.(...)
Cela aussi était nouveau - ou plutôt, ce
qui est nouveau, c'est que les
États-Unis l'ont enfin reconnu, ce
qu'ils dénient obstinément en prétendant
que c'est une politique américaine de
longue date. (...)» (4)
Voulez-vous d'une 3ème intifada?
déplacez l'ambassade américaine à
Jérusalem-Est ?
Il y a
une crainte que la décision de
transférer l’ambassade des Etats Unis
de Tel Aviv à Jérusalem ne
provoque la colère des Palestiniens
«Jérusalem, avance Norman Finkielstein,
comme l'indique clairement cette
résolution, Jérusalem-Est appartient aux
Palestiniens. Les colonies constituent
un crime de guerre selon le droit
international. Les frontières: toute la
Cisjordanie et Gaza sont un territoire
palestinien. Les réfugiés: la loi impose
le droit de retour ou à une compensation
basée sur la résolution 194. Ils savent
qu'en se basant sur la loi, Israël perd
sur tous les points.» (4)
Donald
Trump avait proposé de transférer à
Jérusalem-Est l´ambassade des
Etats-Unis. Une analyse publiée
récemment dans Foreign Policy intitulée:
´´Want a third Intifada? Go ahead and
move the US Embassy to Jerusalem´´).
Dans un discours du 6 janvier 2017 donné
par les autorités palestiniennes il est
fait mention de ce transfert comme une
véritable ´´ligne rouge´´ comme rapporté
par le Journal Le Monde.
Le
président palestinien Mahmoud Abbas a
demandé au président russe Vladimir
Poutine d'intervenir pour empêcher le
président élu Donald Trump de transférer
l'ambassade des Etats-Unis en Israël de
Tel-Aviv à Jérusalem. Il a déjà écrit,
début janvier, au président américain
élu Donald Trump, l'avertissant qu'un
éventuel transfert de l'ambassade des
Etats-Unis à Jérusalem aurait un effet
«désastreux» dans la région. Le grand
mufti de Jérusalem évoque, lui, une
«agression» contre tous les musulmans.
(5)
Par
ailleurs et du point de vue symbolique,
au Vatican a été inaugurée l'ambassade
de Palestine en présence de Mahmoud
Abbas, piètre consolation. On ne connait
toujours pas la réponse à la question
posée par Staline: «Le Vatican combien
de divisions?» Pour l'histoire, la
résolution a failli ne pas être
présentée par l'Egypte qui devait la
porter et a obéi à un coup de fil de
Trump. Abdel Fattah Al-Sissi n'a pas
voulu compromettre ses futures relations
avec le président américain, et a donc
retiré son texte. Il a fallu un forcing
de quatre pays: la Malaisie, la Nouvelle
Zélande, le Sénégal et le Vénézuela,
étaient prêts (et fort décidés) à
présenter le même texte quelques heures
plus tard en vue de son adoption
définitive. Ce tour de passe-passe
imprévu laisse évidemment l´Egypte dans
une situation quelque peu embarrassante
au sein de la communauté des Etats
arabes: comme on le sait,
Deux Etats distincts ou un Etat de tous
ses citoyens avec une égale dignité?
En
l'état actuel il parait utopique que les
Palestiniens et les Israéliens puissent
vivre ensemble après tant de sang coulé,
d'exactions et de vexations. Déjà en
1947 Andreï Gromyko, membre permanent du
Conseil de sécurité représentant l'Urss,
déclarait: «Après avoir étudié la
question palestinienne, il a été
démontré que les juifs et Arabes ne
veulent et ne peuvent vivre ensemble en
Palestine. D'où suit la conclusion
logique que si ces deux peuples qui ont
tous les deux des racines historiques
profondes dans ces terres ne peuvent
vivre ensemble au sein du même Etat,
alors la solution de la création des
deux Etats indépendants -palestinien et
juif - s'impose (...)»
Il
faut rappeler que «l'Etat d'Israël a été
fondé, financièrement, avec des fonds
anglo-saxons sionistes et,
politiquement, par des juifs soviétiques
dont les ancêtres n'avaient rien à voir
avec les terres palestiniennes. Il en
est ainsi des dirigeants d'Israël; la
plupart sont nés dans les pays de l'Est
(Ben Gourion, Golda Meir, Wladimir
Jabotinsky, Shamir, Menahim Begin,
Shimon Peres.» La politique à deux
Etats, est une politique génocidaire
pour le peuple palestinien. Lors de la
lutte contre l'apartheid en Afrique du
Sud, les suprématistes voulaient
pratiquer la même politique à deux Etats
que celle pratiquée par les sionistes et
leurs souteneurs onusiens. sous la
pression de la société civile, les pays
occidentaux ont lâché le régime raciste
d'Afrique du Sud, ce qui amena la fin
rapide de ce système politique odieux.
Même
analyse de Israël Shamir, autre
Israélien apotre d’une justice pour les
Palestiniens qui est regardé d'un oeil
soupçonneux par bien des
commentateurs-Système; : « La solution à
deux Etats est un canular qui n'amènera
à rien: «Il considère que cette solution
des ´´deux-États´´ qui implique la
situation actuelle de ´´la lutte contre
l'Occupation´´ de la part des
Palestiniens est un leurre, une
mystification de la part des Israéliens
libéraux qui ne cessent d'insister pour
cette formule, qui permet en outre de se
poser vertueusement en soutien de la
´´résistance palestinienne´´ contre
´´l'occupation israélienne´´. Cela fait
des années, voire des décennies que
cette formule ´´deux-États´´ est
négociée, sans aucun résultat, cela
durera aussi longtemps que le même
objectif sera maintenu. la poursuite de
cette solution est une illusion
complète, qui permet aux gouvernements
israéliens de poursuivre des
négociations sans fin en grignotant
chaque jour un peu plus de territoire
grâce aux implantations. Par contre,
plaide-t-il, la solution d'un seul État
sous impulsion israélienne (Palestine
historique) ferait des Palestiniens des
citoyens israéliens et Israël se
trouverait placé devant le défi
démocratique en n'étant plus un État à
seule référence religieuse: les accepter
comme citoyens à part entière, ce qui
modifierait complètement la réalité
politique d'Israël puisque les juifs se
trouveraient au mieux à 50% de la
population, ou réunir les Palestiniens
dans une sorte d'apartheid comme
citoyens de seconde zone, ce qui
placerait Israël dans une situation
internationale intenable.» (6)
La
crainte est qu'un seul Etat «c'est la
liberté du renard dans le poulailler».
Il est nécessaire que les deux Etats
soient bien individualisés, ensuite,
peut-être dans cent ans quand le poids
de la religion sera moindre, les deux
pays fusionneront par intérêt sans
attendre le messie. Alors, à ce stade,
un Etat pluri-ethnique et confessionnel
serait une solution acceptable avec
Jérusalem comme capitale et des droits
identiques pour tous. On prête au
regretté président El Gueddafi d'avoir
suggéré un nom: «Isratine.»
L'avenir nous le dira.
1.Alain
Gresh
http://orientxxi.info/magazine/la-derniere-gifle-de-benyamin-netanyahou-a-francois-hollande,1660
2.http://www.pourlapalestine.be/israel-veut-donner-une-lecon-au-monde-entier/
https://francais.rt.com/international/31313-apres-vote-onu-israel-relance-colonisation-guise-mesure-retorsion
3.
https://www.legrandsoir.info/mise-en-perspective-de-la-resolution-2334-2016-du-conseil-de-securite-des-nations-unies-condamnant-la-politique-de
colonisation.html
4
http://normanfinkelstein.com/2017/01/04/norman-finkelstein-on-the-un-security-council-resolution-2334
http://mondoweiss.net/2017/01/breathtaking-settlements-finkelstein
5.:
http://www.lalibre.be/actu/international/transfert-de-l-ambassade-americaine-a-jerusalem-trump-mis-en-garde-poutine-appele-a-l-aide-5878e2e3cd708a17d563cb5c
6.
http://www.dedefensa.org/article/shamir-et-lambassadeur-friedman
Article de référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/258362-deux-etats-utopiques-ou-un-etat-de-tous-ses-citoyens.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole
Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 16 janvier 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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