Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Emballement du climat :
La Terre
sera-t-elle toujours vivable ?
Chems Eddine Chitour
© Chems
Eddine Chitour
Lundi 15 octobre 2018
«Le climat est
un bien commun, de tous et pour tous. »
Pape François /
Encyclique Laudato si'
Le rapport du GIEC (Organisme des
Nations Unies qui s'occupe de l'étude du
climat) du 8 octobre est alarmant. il
dit que : dépassé 1,5 °C d'augmentation
de températures les perturbations
climatiques seraient incontrôlables
Disparition progressive de la faune et
la flore , ouragan, tempête canicule ,
stress hydrique, famine maladie Un
réchauffement à deux degrés pourrait
détruire des écosystèmes sur environ 13%
des terres du monde D'où la nécessité de
sortir des hydrocarbures qui dégagent du
gaz carbonique responsable en grande
partie de l'effet de serre sur la Terre
( effet de cocotte minute) ce qui fait
que la température augmente. Les «
contributions déterminées au niveau
national » de la COP21 nous mettent pour
l'instant sur une trajectoire de 3 °. Or
ces contributions ne sont même pas
respectées. En 2017, les émissions au
niveau mondial sont ainsi reparties à la
hausse, et la tendance pour 2018 devrait
être la même. Et l'Europe n'est pas
meilleure élève que les États-Unis, par
exemple.
La faute est naturellement en priorité
aux Pays développés qui ont pollué
pendant un siècle en envoyant dans
l'atmosphère des milliards de tonnes de
CO2 ( gaz carbonique) qui font que la
température augmentent Les énergies
renouvelables devraient passer de 20 à
70% de la production électrique au
milieu du siècle. L'industrie devra
réduire ses émissions de CO2 de 75-90%
d'ici 2050 par rapport à 2010 , les
transports passer aux énergies bas
carbone (35-65% en 2050 contre moins de
5% en 2020). La Terre proche
du «point de rupture», alertent des
scientifiques
Même si l'humanité
réduit les émissions de gaz à effet de
serre la planète elle-même pourrait
perturber les efforts des hommes et
basculer dans un état durable d'étuve,
selon une étude de la revue Proceedings
of the National Academy of Sciences
(PNAS). Les émissions de gaz à effet de
serre ont déjà provoqué une hausse de
1°C de la température moyenne de la
Terre, augmentant les probabilités et
l'intensité des canicules, des
sécheresses ou des tempêtes. Dans son
dernier rapport, le (Giec) prévient que
la production d'électricité issue des
énergies fossiles doit cesser d'ici à
2050 si nous voulons limiter le
réchauffement climatique à 1,5 °C. les
experts du Giec assurent qu'il faut «des
changements sans précédent dans tous les
aspects de la société» afin de limiter
le réchauffement climatique à 1,5°C ».
(1)
Le rapport met aussi en évidence un
certain nombre d'impacts du changement
climatique qui pourraient être évités en
limitant la progression du
réchauffement. Dans leur rapport, les
scientifiques expliquent qu'»au rythme
actuel, nous allons atteindre les 1,5°C
de réchauffement entre 2030 et 2052",
faute de réduction massive des émissions
de gaz à effet de serre. Il faut réduire
les émissions de 45% d'ici 2030 «Cela
demande des changements sans précédent»,
assurent les climatologues. Il faut
enlever du CO2 de l'atmosphère : planter
des forêts, absorber la pollution. Les
deux prochaines années sont les plus
importantes de notre histoire, Il faut
amorcer dès maintenant »des changements
sans précédent dans tous les aspects de
la société» » (1)
Que va-t-il se passer si on ne fait
rien ?
Si le réchauffement
atteint +1,5°C, il aura des impacts
irréversibles. Si le réchauffement
atteint +1,5%, il y aura des impacts
irréversibles sur certaines espèces
animales ou végétales, comme les coraux,
la toundra et la forêt boréale. De plus,
parvenir à circonscrire la hausse des
températures à 1,5°C limiterait
l'acidification de l'océan qui menace la
survie d'espèces, poissons, algues, La
baisse de productivité du maïs, du riz
ou du blé sera plus limitée à +1,5°C
qu'à +2, « Le rapport, décrit aussi des
risques accrus pour les ressources en
eau, la sécurité alimentaire ou la
santé. Pour rester à 1,5°C il faut
baisser drastiquement les émissions de
CO2 bien avant 2030 pour ensuite
arriver, vers 2050, à une »neutralité
carbone» : Les énergies renouvelables
devraient ainsi passer de 20 à 70% de la
production électrique au milieu du
siècle, la part du charbon devrait être
presque nulle, la demande d'énergie
devrait baisser, l'efficacité
énergétique croître » (1).
Le scénario qui effraie les
climatologues
Hervé Kempf
fondateur du site « Reporterre » signale
l'inquiétude des climatologues notamment
une étude faite : Nous lisons : « Une
question qui préoccupe vivement les
climatologues du monde entier : la
possibilité que le réchauffement dépasse
un seuil à partir duquel se produiraient
des effets irréversibles et s'amplifiant
sans limitation possible. Ce scénario a
été décrit clairement dans un article
paru en août 2018 dans la revue de
l'Académie américaine des sciences, la
PNAS, sous la signature de Will Steffen,
Johan Rockström et d'autres chercheurs.
Cette équipe mène depuis des années un
travail de fond sur les limites
biosphériques que franchit l'humanité.
Dans l'étude publiée cet été, Steffen et
son équipe étudient l'évolution possible
du climat � et de l'humanité � à partir
du concept de rétroaction positive (ou
feedback) : ce concept décrit le fait
qu'un phénomène, une fois amorcé, peut
s'amplifier de façon autonome parce
qu'il enclenche un mécanisme qui
l'auto-entretient. Les chercheurs
estiment de même qu'un certain niveau de
réchauffement enclencherait de telles
rétroactions, empêchant la température
moyenne de se stabiliser » (2)
« Or, cette
approche se différencie de la majorité
des modèles climatiques qui « supposent
une relation quasi-linéaire entre les
émissions de CO2 et l'augmentation de la
température »,. Dire d'une relation
qu'elle est linéaire signifie qu'un
effet évolue de manière proportionnelle
à l'évolution de ce qui le produit :
ici, la température par rapport au
volume émis de CO2. Mais, assurent
Steffen et ses collègues, « il y a
aujourd'hui un risque significatif que
les puissants effets non-linéaires des
processus de rétroaction deviennent un
facteur important, voire le principal,
de la trajectoire du système Terre dans
les siècles prochains ». Autrement dit,
que la machine climatique s'emballe et
se réchauffe plus fortement que ne
pourraient l'induire les seules
émissions de CO2, nous conduisant vers
une Hothouse Earth, une Terre-serre très
chaude et peu vivable : « Le
réchauffement pourrait activer des
éléments déclencheurs, qui
augmenteraient eux-mêmes la température
dans un effet domino conduisant la Terre
vers des températures toujours plus
élevées. » À quel niveau ce processus
d'auto-amplification entrerait-il en
action ? Autour de 2 °C de
réchauffement, ils se référent aux
effets déjà observés sur plusieurs de
ces « points de déclenchement » (tipping
points) et produits par l'élévation de 1
°C ».(2)
Quels pourraient être ces éléments
déclencheurs, amorcés par le
réchauffement ? Les chercheurs en citent
particulièrement cinq : le dégel du
pergélisol, l'affaiblissement de la
capacité des océans et des sols à
absorber le CO2,
l'augmentation de la respiration
bactérienne océanique (générant plus de
CO2), la disparition de la
forêt amazonienne et celle de la forêt
boréale. Les éléments pourraient
interagir. (…) On est entré dans une
zone jamais vue jusque-là de
réchauffement, et que les auteurs
caractérisent comme la nouvelle ère de
l'anthropogène. L'humanité est
maintenant devant deux chemins
possibles, expliquent Steffen et son
équipe : soit elle poursuit ses
émissions, et le climat risque fort
d'entrer en s'emballant dans la zone
très chaude (rouge) qui sera sans retour
; soit elle agit pour rentabiliser le
climat de la Terre à un niveau
supportable pour les sociétés humaines �
mais qui resterait cependant plus chaud
qu'à aucun moment depuis 800.000 ans. Ce
choix implique de réduire drastiquement
les émissions, de protéger et de
restaurer les milieux naturels capables
d'absorber le CO2, d'améliorer la
balance énergétique de la planète. Pour
ce faire, il faut une transition
radicale, axant les efforts sur la
recherche de la résilience, à l'opposé
des « théories, outils et croyances dans
les petits changements ». Rien de tout
ce que disent Steffen et son équipe
n'est contradictoire avec les analyses
du Giec. (2).
Une autre
explication qui absout l’homme et son
gaspillage
Dans cet unanimisme
nous devons signaler une étude à
contrario qui critique la méthode Il
semble que Le GIEC rédige ses rapports à
partir de données bâclées inexploitables
en clair les résultats sont discutables
comme l'affirme une contribution du
chercheur australien John Mc Lean (3)
Quelques soient la
théorie , c’est un fait la Terre se
réchauffe et il faut développer
une stratégie de lutte pour amoindrir
les effets dévastateurs des changements
climatiques La théorie suivante ne nie
pas le réchauffement climatique mais
minimise la responsabilité anthropique
Dans le même ordre
nous rapportons l’avis de Werner Munter
spécialiste reconnu des avalanches.
« Son diagnostic climatosceptique, loin
d’être celui d’un hurluberlu, est
partagé par d’éminents scientifiques
dont deux Prix Nobel. Il nous
l’explique. : « l’homme dit il n’a rien
à voir avec le réchauffement. Précisons
tout d’abord que je ne conteste pas le
réchauffement lui-même. Je suis arrivé
à cette conclusion pour trois raisons.
La première, c’est tout simplement
l’analyse des données climatiques
reconstituées sur des millions d’années.
Rien que dans les 10 000 dernières
années, il y a eu cinq pics de
températures comparables à celui que
nous vivons. Ces optima correspondent à
des cycles naturels. Or le GIEC se
concentre sur les 150 dernières années.
Autant dire qu’il regarde autour de son
nombril » (4).
« La concentration
de CO2 – qui est soit dit en passant un
gaz vital et non pas un poison – dans
l’atmosphère est négligeable. Il y en a
un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère,
et au maximum 5% de cette quantité est
imputable à l’homme. Pour un million de
molécules d’air, il y a seulement 20
molécules de CO2 produites
par l’homme. Et chaque année, notre
industrialisation rajoute 4 molécules de
CO2 pour chaque million de
molécules d’air, mais la moitié est
absorbée par les océans et les plantes.
Le dernier argument est que la thèse
officielle contredit les lois de la
physique. Celle de la thermodynamique
en particulier. Pour faire simple : la
terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère
censément polluée de CO2 est
grosso modo à -30° à 10 km d’altitude.
Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien
plus chaude qu’elle est une aberration.
La thermodynamique nous dit que la
chaleur va toujours vers le froid et
jamais dans le sens inverse, ce que
correspond à notre expérience
quotidienne » (4).
Je n’ai pas de
réponse conclut le spécialiste des
avalanches car trop de facteurs entrent
en jeu. Par contre, j’ai des hypothèses.
Je soupçonne par exemple les variations
de l’intensité du rayonnement solaire –
qui répondent à des cycles – de jouer un
rôle central, tout comme les processus
nucléaires complexes et méconnus qui
sont à l’œuvre au centre de notre
Terre! » (4)
Que faut-il faire dans le cas où les
craintes du GIEC seraient justifiées ?
Pour Gregory Rozieres « Un défi
gigantesque et mondial, mais qui aurait
des effets très clairs, rappelle le
Giec. Dans le résumé du rapport, on
trouve en effet beaucoup d'éléments
permettant de comprendre ce que l'on
pourrait sauver avec un monde à 1,5°C
(pas tout, malheureusement). Et ce que
l'on perdrait avec un monde à 2°C (sans
même parler de la trajectoire actuelle,
encore plus catastrophique). Voici
quelques exemples concrets. Des
canicules récurrentes, le nombre de
jours très chauds augmentera dans la
plupart des régions, notamment dans les
tropiques. Les risques de sécheresses,
mais aussi de précipitations extrêmes
dans l'hémisphère nord et de
l'apparition de cyclones augmenteront
également. « Maintenir le réchauffement
à 1,5°C permettrait de réduire de 50% le
nombre de personnes exposées à des
pénuries d'eau, même si ce chiffre est
très variable en fonction des régions.
Les chercheurs ont utilisé de nombreuses
études qui ont analysé un peu plus de
100.000 espèces. L'augmentation des
températures et l'acidité des océans qui
en découlent posent aussi des risques
pour les poissons. Et donc, pour la
pêche et l'alimentation mondiale. De
manière générale, la baisse de
production agricole sera plus marquée
dans le cadre d'un réchauffement
climatique de 2°C » (5).
Le marché
peut-il sauver le climat? Oui, selon les
lauréats 2018 du «Prix Nobel d'économie»
Allier innovation, climat et économie
pour plus de croissance verte : le 50e
prix Nobel d'économie a été attribué aux
Américains William Nordhaus pour ses
travaux en économie de l'environnement
et des choix publics, et Paul Romer
spécialiste des cycles économiques face
aux dérèglements climatiques qui ont
modélisé les vertus et nuisances de
l'activité économique sur le climat. Les
co-lauréats « ont mis au point des
méthodes qui répondent à des défis parmi
les plus fondamentaux et pressants de
notre temps : conjuguer croissance
durable à long terme de l'économie
mondiale et bien-être de la population
de la planète », a indiqué l'Académie
des sciences.» (6).
La vision des deux
lauréats, Nordhaus et Romer, tranche
singulièrement avec les conclusions du
Giec sur le réchauffement planétaire.
Les membres de l'Académie royale de
Suède ont voulu récompenser des
spécialistes de l'économie de
l'environnement, face à la problématique
du dérèglement climatique, afin de
souligner l'urgence de la situation, Au
cours de leurs carrières respectives,
les deux économistes américains n'ont eu
de cesse de pointer l'aspect adaptatif
de l'économie de marché et sa
possibilité de se réinventer face aux
nouveaux aléas mondiaux » (7).
Une vision
libérale de la solution aux changements
climatiques
D'après les deux
lauréats, c'est à travers la
maximisation des intérêts particuliers,
les choix rationnels des individus, la
capacité d'adaptation continue et la
force des connaissances et du progrès
technique que la société sera capable de
faire face à la crise environnementale.
Autrement dit: il ne faut pas perdre
espoir, malgré l'urgence. (…) Ici, la
doctrine de Nordhaus et Romer est facile
à comprendre: les ressources naturelles
ne sont pas disponibles en quantité
illimitée, contrairement à ce que
pouvaient admettre les économistes du
siècle dernier. Il y a une déperdition
continue, due à la fois à la quête
effrénée de croissance et aux intérêts
particuliers contraires à l'intérêt
général, notamment politiques, lors des
échéances électorales. Il conviendrait
alors de marquer une valeur monétaire
aux biens naturels et de rationnaliser
les comportements afin d'éviter les
déséquilibres. Si les ressources
venaient à disparaître, les prix
exploseraient et les agents
optimisateurs chercheraient un substitut
à un prix plus faible, à s'adapter et à
modifier leur capacité de production et
leur consommation, notamment via le
progrès technique. Pour Romer, tout
partirait de la connaissance. Avec la
recherche, la circulation de
l'information et les innovations, la
société capitaliste sera capable de
subsister plus de «cinq milliards
d'années». (7)
« (…)Les deux
économistes américains militent pour une
mondialisation des consciences, .(…)
L'Académie royale des sciences de Suède
célèbre donc une vision particulière de
l'économie, celle du libéralisme et de
la force des marchés. (…) Un choix qui
peut surprendre au moment où un nombre
important de scientifiques et d'équipes
de recherche, notamment du GIEC, ont mis
en lumière la destruction orchestrée par
l'économie de marché, par la
mondialisation et le laisser-faire. Le
péril climatique ne serait pas
historique, évolutionniste, lié à
l'action humaine depuis des milliers
d'années, mais se trouverait être le
résultat du capitalisme moderne, qui
règne en maître depuis le XVIIIe siècle
et la révolution industrielle. Selon
cette vision, nous ne serions pas à
l'ère de l'anthropogène, vision qui
admet le changement climatique par la
présence seule de l'humain, mais à l'ère
du «capitalocène», l'ère du système
capitaliste incapable de contenir sa
course au profit ». (7)
A l'autre bout
du curseur, justement le capitalisme est
mis en accusation
Faut-il sauver le
capitalisme en lui donnant un sursis
notamment en mettant en œuvre la
géo-ingénierie ? ou faut il prêter
attention à une autre théorie qui
affirme que nous sommes mal barrés,
capitalisme ou pas, l'homme depuis son
avènement est un destructeur de la
nature . La contribution suivante
s'inscrit en faux avec des arguments qui
font appel à la sobriété heureuse dont
parle si bien Pierre Rabhi l'agro
géologue natif de Béchar, qui fait appel
à la fameuse kanna'a � (le
contentement) ne prendre de la nature
que ce dont nous avons besoin Ana Minski
et Nicolas Casaux témoignent de cela : «
L'homme serait-il un destructeur
invétéré, ne laissant à la Terre qu'une
perspective d'anéantissement ? Les
auteurs de cette tribune contestent
cette vision fataliste et réductrice,
qui ignore la diversité des sociétés
humaines et qui légitime « l'idéologie
capitaliste dominante De
l'astrophysicien Aurélien Barrau à
Vincent Mignerot l'idée selon laquelle
l'être humain a toujours été un
destructeur ne cesse de gagner en
popularité. S'ils n'en tirent pas
exactement les mêmes conclusions, il
n'en reste pas moins que ce que cela
suggère est problématique pour de
multiples raisons » (8)
« L'association Adrastia affirme,
dans son manifeste, que « la protection
de l'environnement » est « incompatible
avec l'existence humaine ». Vincent
Mignerot, son fondateur, écrit que : «
Nous participons à un processus
destructeur, mais ça n'est pas de notre
faute et, contrairement à ce que nous
croyons parfois, nous n'y pouvons rien.
toute tentative de protection active de
l'environnement est vaine », « toute
pensée, même une pensée optimiste sur
l'avenir, ne peut que participer à la
destruction de l'équilibre écologique
vital et à la disparition de l'humain à
terme ». Il affirme également que l'être
humain nuit au monde vivant depuis au
moins 800.000 ans (…) Malgré ses
avertissements, nous choisissons de
penser. Et nous constatons que ce
qu'il affirme est absurde et faux. Une
telle affirmation révèle un refus de la
vie terrestre : la mort est nécessaire à
la vie, qui est une circulation de «
forces vitales ». Façonner des outils de
pierre pour chasser et se vêtir n'est
pas destructeur. En revanche, ce qui est
destructeur, c'est d'extraire des
quantités monstrueuses de pétrole pour
se déplacer toujours plus et plus vite
». Affirmer que l'espèce humaine a
toujours été destructrice, c'est nier la
complexité des relations qui existent
entre les différentes espèces et leur
milieu. C'est nier la diversité des
cultures qui ont jalonné la préhistoire
et l'histoire de l'humanité. (…) Il est
facile de définir une seule nature
humaine, qui serait destructrice,
lorsqu'on ignore la pluralité des
cultures et sociétés ». (8)
« Cette projection
de la destructivité dont fait montre la
civilisation industrielle sur toutes les
cultures et tous les peuples qui
composent et qui ont de tout temps
composé l'humanité n'est qu'une autre
manière de rationaliser et de
naturaliser l'idéologie capitaliste
dominante. Elle s'inscrit dans la même
veine que l'affirmation de certains
selon laquelle la compétition est
l'unique moteur de l'évolution.
L'idéologie capitaliste ainsi projetée
sur le monde naturel, le capitalisme
hérite d'une justification naturelle.
(…) Le mouvement écologiste ne doit pas
se laisser envahir par cette idéologie
fataliste (…) 50.000 ans après le
premier peuplement humain de Bornéo,
l'île était encore recouverte d'une
forêt luxuriante. La destruction de la
forêt de Bornéo a véritablement commencé
au XXe siècle, avec l'exploitation
induite par la civilisation industrielle
». (8)
Qu'en est-il de
l'Algérie et de la lutte contre
les changements climatiques?
Les changements
climatiques sont une réalité en Algérie
; L’Algérie envoie dans l’atmosphère 140
millions de tonnes de CO2 et pollue pour
4 tonnes/hab/an La gaspillage est
avéré dans toutes utilisés eau
carburants, tertiaire, électricité
Il serait malhonnête de nier les actions
entreprises par les départements
ministériels. Mais force est de
constater que c'est toujours sous la
dictature de l'urgence que l'on s'agite.
Il y a des inondations ? On s'aperçoit
après les dégâts matériels et
psychologiques que les personnes
responsables n'ont pas fait leur travail
en temps voulu ! Les changements
climatiques en Algérie c'est la
désertification l'avancée du désert nous
perdons des milliers d'hectares, ce sont
les incendies ce sont les inondations
catastrophiques une étude a montré que
l'Algérie aurait perdu près de 200
millions de dollars (dégâts) Nous devons
chacun en ce qui nous concerne
participer par des actions
éco-citoyennes à atténuer les effets des
changements climatiques ;
L'Algérie en
gaspillant de l'énergie pollue et
consomme 60 millions de tonnes de
pétrole Seule une stratégie d'ensemble
permettra à l'Algérie d'avoir un modèle
énergétique vertueux qui fait la chasse
au gaspillage, valorise les déchets par
une politique du bien commun où les APC
mettraient en place le tri sélectif, et
taxerait les décharges sauvages et
récupéraient les produits valorisables
des décharges
Entamer la transition énergétique en
allant vers l'électricité verte
Il n'y a pas de mon
point de vue une stratégie d'ensemble
avec une cohérence sur le moyen terme (
2030 c'est demain ! ) . Nous ne serons
pas prêts du fait que nous vivons au
quotidien. On démarre l'initiative
d'aller graduellement vers la vérité des
prix des carburants. Les premiers
résultats ont montré l'engouement pour
la conversion au sirghaz La loi des
finances 2019 contre toute logique est
une régression. Non seulement les prix
sont maintenus mais le Diesel banni dans
tous les pays européens sa disparition
est programmée au même titre que
l'essence dans moins de 15 ans � Aux
Etats Unis le Diesel est à 5% max) . Le
Diesel est un danger pour la santé des
citoyens et pourtant rien n'est fait
pour le ramener au moins au même prix
que l'essence
Il y a donc
nécessité aussi de sortir du tout
hydrocarbure- générateur de pollution-
en allant d'abord vers les hydrocarbures
qui dégagent moins de CO2 le sirghaz et
le GNC ( gaz naturel carburant) il y a
donc une nouvelle politique de transport
à inventer en favorisant ces
«carburants» verts- par une politique
des couts des carburants mais en allant
aussi vers la mobilité électrique ( le
diesel tend à être interdit partout en
Europe et en Inde même avec des normes
beaucoup plus drastiques qu'en Algérie)
La mobilité électrique est un train à
prendre. Les carburants fossiles vont
disparaitre à partir de 2030 Il faut
être prêt à cette échéance car il n'y
aura plus de voitures thermiques
Nous devons
favoriser les énergies vertes et
l'électricité solaire. A titre d'exemple
General Motors lance en Chine un modèle
à bas prix (5300 dollars, soit environ
4500 euros) La Chine est devenue la
première puissance technologique dans le
solaire et la locomotion électrique Ce
qui nous reste d'énergie fossiles nous
devons le laisser aux générations
futures. Le plan solaire peut être
financé en partie par les carburants non
utilisés mais aussi le gaz naturel non
utilisé.
Il faut donner une seconde vie aux
choses .pour lutter contre le gaspillage
Le Plan 3 R : Réduire Réutiliser
Recycler, représente les fondements de
la gérance vertueuse d l'environnement
Il faut pour cela accompagner cela par
la pédagogie d'abord en formant les
gestionnaires au niveau des APC mais
plus largement en imposant une culture
de la sobriété à l'école à l'Ecole
(l'éco-citoyen doit graduellement
l'ego-citoyen au lycée avec le Bac
durable.
Ce qui doit être enseigné dans les
écoles les lycées en priorité est
comment lutter contre le gaspillage qui
est un sport national comment aller vers
la sobriété Nos élites ne rendent pas
service aux jeunes qui seront là en 2030
la Transition énergétique vers le
développement Durable est une nécessité.
La société civile bouge mais elle n'a
pas les moyens pour les actions de
grandes ampleurs de celles qui laissent
des traces
Conclusion
En définitive ce sont les pays du Sud
qui vont être le plus impactés par les
convulsions climatiques. Nous le voyons
avec les inondations diluviennes au
Bangladesh à l'épée de Damoclès de
disparition au dessus des pays
insulaires Le Nord pollue le Sud paye.
Quelque 2.400 Mds de dollars
d'investissements annuels seront
nécessaires entre 2016 et 2035 pour la
transformation des systèmes
énergétiques, soit 2,5% du PIB mondial.
Un coût qu'il faut mettre en regard avec
le coût, bien plus élevé, de
l'inaction.
Chaque geste aussi
simple soit il compte. Nous devons
prendre exemple sur le colibri , en
effet si on croit un conte amérindien «
Lors d'un immense feu de forêt un
colibri, un tout petit oiseau, faisait
des allers-retours à la source d'eau
pour éteindre l'incendie. Tous les
autres animaux de la forêt, atterrés, la
regardaient brûler Un tatou agacé par
ces aller et retour l'interpelle : « Tu
perds ton temps, ce n'est pas avec ces
quelques gouttes que tu vas arrêter le
feu ! ». Le colibri toujours affairé
répond : « Oui , Je le sais, mais je
fais ma part ». Nous sommes avertis.
C'est d'ailleurs le sens de mon
intervention sur le climat et que ce que
devrait faire l'Algérie, à l'émission «
l'invité de la rédaction de la chaine 3
ce mardi 9 avril (9)
Notes
1.Anne-Laure Barral
https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/rechauffement-climatique-il-faut-une-action-rapide-et-de-grande-portee-alertent-les-experts-du-giec_2975715.html
2. https://reporterre.net/Le-scenario-qui-effraie-les-climatologues
3.
www.breitbart.com/big-government/2018/10/07/damning-audit-climate-change-scare-based-on-unreliable-data/
4.
https://lesavoirperdudesanciens.com/2018/10/cest-de-larrogance-de-croire-quen-150%e2%80%89ans-dindustrialisation-nous-avons-change-le-climat/
5.
https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/07/ce-quun-rechauffement-climatique-a-1-50c-pourrait-sauver-selon-le-rapport-giec_a_23553567
6.
https://www.afp.com/fr/infos/334/le-prix-nobel-deconomie-deux-americains-precurseurs-de-la-croissance-verte-doc-19p1b93
7.Pierre Rondeau 8
octobre 2018 http://www.slate.fr/story/168287/prix-nobel-economie-marche-rechauffement-climatique-giec
8.Ana Minski et
Nicolas Casaux https://reporterre.net/Non-l-humanite-n-a-pas-toujours-detruit-l-environnement
9. Chems Eddine
Chitour video du 9 octobre “
L’invité de la redaction chaine 3
https://youtu.be/Xii2wAEVIgo
Article de
référence :
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5267515
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
Alger
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