Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Ingérence
occidentale au Venezuela :
L’errance des
pays rentiers vulnérables
Chems Eddine Chitour
© Chems
Eddine Chitour
Jeudi 14 février 2019
Quand les riches
se font la guerre , ce sont les pauvres
qui meurent »
Jean Paul Sartre
( Le diable et le bon Dieu)
Plus que jamais nous assistons à un
nouveau partage du monde voulu par les
Etats Unis et ses vassaux
européens. Le maitre mot est s’emparer
des ressources minières notamment
pétrolières des pays faibles
Le Venezuela en est un exemple à
l’échelle de l’Amérique du Sud..
pourquoi cet acharnement sur un pays qui
sans être un modèle comme tout les
autres pays occidentaux est visé à plus
d’un titre , d’abord par son histoire
récente. Il faut savoir en effet que le
président Chavez avait pu maintenir un
certain taux de croissance qui a permit
le développement du Venezuela et ceci
grâce notamment à sa politique
pétrolière.
Les
guerres commencent toujours par des
médias-mensonges, tromper,manipuler,
conditionner les opinions publiques à
accepter que des gens qui ne se
connaissent pas puissent s’entre tuer
aux profit de gens qui se connaissent
mais ne s’entretuent pas? Le
même scénario d’il y a 9 ans qui avait
été appliqué contre la Syrie, s’applique
au Vénézuela: Révolution populaire
contre le régime- la communauté
internationale reconnait le leader
de l’opposition- Les Usa et l’opposition
demandent à l’armée de ne pas tirer sur
la population- Les médias font croire
que des militaires des généraux font
défection- Les amis du
Venezuela libre iront de pair
avec la création de l’armée
Venezuelienne libre. Tous les
jours les médias parleront de défection
d’un grand nombre de militaire, afin de
déstabiliser l’armée…
Justement le malheur du Venezuela est
triple. D’abord il est proche des Etats
Unis qui ne veulent à aucun prix à
leur proximité un gouvernement
récalcitrant. Il se trouve aussi
que le Venezuela renferme des réserves
pétrolières et gazières importantes qui
sont enviées par les Etats Unis Pourtant
la production de pétrole est si
élevée, en fait, qu’en octobre 2018, les
États-Unis sont
maintenant indépendants sur le plan
énergétique. C’est de fait
un accaparement des richesse d’autrui et
tous les moyens sont bons pour y arriver
La préparation
du coup d’état
Des
documents internes du gouvernement des
États-Unis présentent les grandes lignes
d’un programme de "guerre économique"
contre le Venezuela (The Grayzone)
Un document interne du gouvernement
révèle des tactiques de "guerre
économique" et d’"armes financières" que
les Etats-Unis utilisent contre le
Venezuela au nom de la "promotion du
capitalisme". (…) L’aveu discret
confirme ce que le gouvernement de
Caracas répète depuis des années : Les
États-Unis mènent une guerre économique
contre le Venezuela, le pays qui possède
les plus grandes réserves de pétrole du
monde. Les sanctions paralysantes
imposées par l’administration Donald
Trump ont privé le Venezuela de
milliards de dollars. Le
professeur Steve Ellner, un éminent
spécialiste de la politique
vénézuélienne a expliqué dans une
interview accordée à Moderate
Rebels que les sanctions ont isolé
économiquement Caracas : "La crainte de
représailles de la part de
l’administration Trump a poussé la
communauté économique mondiale
abandonner l’économie vénézuélienne.
Cela équivaut pratiquement à un blocus
du Venezuela.".(1)
Comment opèrent
les Etats Unis ?
Pour étrangler un
pays et procéder à un changement , point
besoin écrit Ben Norton, d’opérer comme
on le faisait avant par la démocratie
aéroportée comme ce fut la cas pour
Allende au Chili –peu commode à
mettre en œuvre de nos jours on met en
jeu les "armes financières" et la
"guerre économique" WikiLeaks a publié
un extrait de ce qu’il a décrit comme le
"manuel du coup d’Etat américain", le
livret des Forces d’opérations spéciales
de l’Armée de terre sur la guerre non
conventionnelle Dans le manuel de
guerre non conventionnelle, l’Army
Special Operations Forces (ARSOF)
écrit que les Etats-Unis "peuvent
utiliser la puissance financière comme
une arme en temps de conflit jusqu’à une
guerre générale à grande échelle".
Et il a noté que "la manipulation de
la force financière des États-Unis peut
influencer les politiques et la
coopération de gouvernements étrangers"
- c’est-à-dire forcer ces gouvernements
à se conformer à la politique
américaine. (1)
. L’objectif
de ces dernières sanctions américaines
est clair : Steve Mnuchin, secrétaire au
Trésor de Trump et ancien directeur de
l’information de Goldman Sachs, a
indiqué que Juan Guaidó, le leader du
coup d’État soutenu par les États-Unis
au Venezuela, utilisera PDVSA et les
actifs pétroliers basés aux États-Unis
pour financer son gouvernement parallèle
non élu. L’OFAC, qui, selon l’ARSOF, "a
une longue histoire de guerre économique",
a pris soin de souligner, tout en
sanctionnant la PDVSA, que cette
compagnie pétrolière d’État est "une
source primaire de revenus et de devises
étrangères du Venezuela". Le manuel
de guerre non conventionnelle de l’ARSOF
indique clairement que ces politiques ne
sont pas seulement une campagne de
pression pacifique ; elles font partie
d’une stratégie explicite de "guerre non
conventionnelle" visant le Venezuela »
(1).
L’avis de
la « Vraie Communauté Internationale »
et des Nations Unies
Les
médias occidentaux ne s’arrêtent pas
de parler de chaos, d’isolement du
gouvernement de Madouro et pourtant près
de trois semaines après le déclenchement
du coup d’état, le gouvernement
n’est pas renversé . Mieux ce que les
occidentaux appelèrent la communauté
internationale se résume à une trentaine
de pays sur injonction de l’empire
, et obéissance des vassaus européens à
l’exception de l’Italie qui n’a pas
voulu suivre le suivisme de l’Union
Européenne. On trouve aussi Israel et
les petits pays indexés sur les Etats
Unis ; Même en Amérique du Sud il
n’y a pas d’unanimité, le Mexique
est la Bolivie se démarquent
Le secrétaire général des Nations Unies,
Guterres, a annoncé que l’ONU ne
reconnaissait que le gouvernement
Maduro. L’Italie a bloqué la
reconnaissance du Mec au hasard par
l’Union européenne alors que le
Parlement européen, L’Union
africaine soutient Maduro et s’est
prononcée contre la tentative de coup
d’État. La Russie, la Chine, la Turquie,
membre de l’OTAN, l’Iran et la Syrie ont
exprimé leur soutien au gouvernement
Maduro. Au total, le « soutien
international » que la tentative de
coup d’État menée par les États-Unis a
obtenu jusqu’à présent est assez
mince ». (1)
Le premier rapporteur des Nations Unies
à se rendre dans le pays depuis deux
décennies, le juriste Alfred de Zayas, a
déclaré à The Independent que les
sanctions internationales dévastatrices
imposées au Venezuela sont illégales et
pourraient constituer un crime contre
l’humanité. (…) "Les sanctions
économiques et les blocus des temps
modernes sont comparables aux sièges des
villes des temps médiévaux". Il a
ajouté : "Les sanctions du XXIe
siècle tentent de mettre à genoux non
seulement une ville, mais des pays
souverains." Premier rapporteur de
l’ONU à écrire sur le Venezuela depuis
21 ans, M. de Zayas a déclaré à The
Independent : "Quand je dis que
l’émigration est en partie attribuable à
la guerre économique menée contre le
Venezuela et en partie aux sanctions,
les gens n’aiment pas entendre cela. Ils
veulent juste le simple récit que le
socialisme a échoué et qu’il a failli
devant le peuple vénézuélien." Et
les États-Unis n’ont pas été les seuls
dans cette agression. La Banque
d’Angleterre a également refusé de
rendre au gouvernement souverain du
Venezuela ses 1,2 milliard de livres de
réserves en or. (1)
Le 26 janvier lors des discussions
au Conseil de sécurité sur les troubles
qui secouent le Venezuela, Vassili
Nebenzia, ambassadeur de Russie auprès
de l’ONU, s’est demandé s’il ne fallait
pas plutôt parler des Gilets jaunes.
la France n’a pas du tout été appréciée
En définitive les États-Unis n’ont pas
obtenu le soutien de la communauté
internationale en faveur de la
reconnaissance du Mec au hasard en
tant que président du Venezuela. Jusqu’à
présent, seuls le Canada, Israël
et quatorze États d’Amérique latine ont
pris ce parti. Aucune organisation
internationale ne soutient sa position.
Le Mexique et l’Uruguay, tous deux
membres du groupe de Lima – ont
refusé de reconnaître Guaido et ont
appelé à de nouvelles élections «
(2).
Les médias
occidentaux et le
prétexte la famine
Il n’y a
guère de doute sur la position des
médias « occidentaux »au sujet de
la tentative de coup d’État menée par
les États-Unis au Venezuela. The
Economist soutient cette stratégie
de famine. Les agences de presse
supposées neutres ne valent pas mieux
que le magazine archi-néolibéral. Le
bureau de Reuters en Amérique
latine a également changé son image
d’en-tête pour celle du Mec au hasard
Il est revenu en arrière après
avoir été semoncé. (…) Pour l’AFP
Des dizaines de milliers de
manifestants vont affluer dans les rues
de la capitale vénézuélienne #Caracas
samedi pour soutenir les appels du
président de l’opposition Juan Guaido à
la tenue d’élections anticipées alors
que la pression internationale sur le
président #Maduro s’intensifie pour
qu’il quitte le pouvoir (…) C’était à
7h10, heure locale de Caracas, plusieurs
heures avant le rassemblement. Un tel « rapport
prédictif » est maintenant censé
être une « nouvelle ».
Un peu plus tard, l’AFP a posté une
vidéo » (3)
Philippe Arnaud écrit à propos des
médias français tous unanimes à diffuser
des fakes news : « J’ai regardé le 2
février (2019) au journal télévisé de 20
h de France 2 les informations sur le
Venezuela. Ces informations empruntent
la forme d’une présentation entièrement
en faveur de Juan Guaido (…) Dorothée
Olliéric, la journaliste de France 2,
souligne que, derrière Nicolas Maduro,
il y a la Russie, la Turquie, l’Iran, la
Chine. Cette énumération est
révélatrice : Elle est révélatrice en ce
qu’elle met en avant des pays que les
médias français s’ingénient, à longueur
d’émissions, à présenter comme
antipathiques, car dictatoriaux,
envahisseurs, comploteurs, amasseurs
d’armes et d’arsenaux, prêts à fondre
sur d’innocents voisins. Le Venezuela,
est donc mis au même banc d’infamie
qu’eux. Mais elle est aussi révélatrice
en ce qu’elle « oublie » de
mentionner les pays latino-américains
qui soutiennent Nicolas Maduro, à savoir
le Mexique (plus grand pays hispanisant
du monde), la Bolivie, Cuba et le
Nicaragua. .Le titre du Point est
révélateur d’une certaine
outrecuidance : il y est dit que Nicolas
Maduro « défie » l’Occident, comme on
dit d’un bandit retranché qu’il défie la
police, comme si l’Occident
(c’est-à-dire les États-Unis, le Canada,
l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni,
les Pays-Bas, le Portugal, auquel s’est
agrégée l’Autriche – soit, en gros, à
part l’Autriche, le cœur de l’OTAN)
représentait dans le monde l’autorité
morale et juridique suprême, en lieu et
place de l’ONU Quelle est l’autorité
morale de cet « Occident » ? En quoi cet
Occident a-t-il reçu un quelconque
mandat de l’ONU pour faire la leçon à
Nicolas Maduro ? Où sont les résolutions
de l’Assemblée générale ou même du
Conseil de sécurité allant en ce sens ?
Lorsque Israël passe outre à un vote de
l’ONU condamnant sa colonisation de la
Cisjordanie, vote d’un très grand nombre
de pays, représentant une part encore
plus importante de la population
mondiale, je n’ai guère vu Le Point »
(4)
Comme lu sur le
site Moon of Alabama : « Les
grands médias américains découvrent
soudain le Venezuela. Sans aucune
connaissance réelle du pays, toutes les
saloperies que leurs journalistes
peuvent imaginer sont lancées contre le
gouvernement légitime de ce pays. Ne
vous attendez pas à ce qu’ils se basent
sur des faits pour écrire leurs
articles. La plus grande partie n’est
que propagande pour justifier une
guerre. Non. Les médias au Venezuela ne
sont PAS contrôlés par le
gouvernement. Il
existe de nombreux journaux et
chaînes de télévision privés. (…)
L’ambassadeur britannique à l’ONU a
répété hier que Maduro avait remporté
l’élection présidentielle en ” remplissant
les urnes “. Le Venezuela n’a pas
d’urnes. Il utilise un
système électronique mis au point
par une société britannique, un système très
apprécié : En septembre 2012,
l’ancien président américain Jimmy
Carter déclarait que “le processus
électoral au Venezuela est le meilleur
au monde”. Une autre affirmation
fréquemment entendue est que la mauvaise
gestion économique est à l’origine des
problèmes du Venezuela. Mais c’est la
chute des prix du pétrole et, plus
important encore, les
sanctions américaines qui ont
entraîné des milliards de pertes de
revenus pour le gouvernement et causé
les difficultés économiques. Les
sanctions ne
fonctionnent pas contre les
gouvernements comme on le prétend
souvent, mais appauvrissent la
population ». (5)
Qui est Juan
Guaidó ?
Juan Guaidó étudiant engagé a
participé à de nombreuses manifestations
anti-Chavez, Aux cotés de
Leopoldo Lopez, sorte de mentor de toute
une génération, Guaidó sera un des fers
de lance de Redes Populares (Réseau
Populaire) .Suppléant en 2010,
Juan Guaidó, devient député de l'État de
Vargas en 2015. Les partis d'opposition
misent sur l'Assemblée nationale et
lancent un système de présidence
tournante sur un an. Et c'est le parti
de Guaidó (Volonté Populaire) qui prend
alors les commandes au sein de
l'Assemblée Parfait inconnu, il devient,
le 5 janvier dernier, le plus jeune
président du Parlement. Pour Nicolás
Maduro C'est "un gamin qui joue à la
politique"
autoproclamé président par intérim le
23 janvier sa feuille de route
est de renverser un pouvoir
légalement élu. Les Etats Unis ont
ainsi initié un coup d’Etat politique
Juan Guaidó comme soi-disant "président
intérimaire". M. Guaidó, qui était
un inconnu pour 81 % des
Vénézuéliens, selon un sondage effectué
en janvier, a tenté d’usurper le
gouvernement légitime, réélu lors des
élections présidentielles de 2018 qui
ont été volontairement boycottées par
l’opposition soutenue par les États-Unis
Trump, son vice-président Mike Pence, le
directeur du département d’État
américain Mike Pompeo et le conseiller à
la sécurité nationale John Bolton, ainsi
qu’un groupe de pays d’Amérique
centrale, qui sont grosso modo des
colonies américaines et qui n’ont pas de
politique étrangère propre, ont annoncé,
en même temps, que le Venezuela avait un
nouveau président (…) Ce qui
ressort immédiatement, c’est la
combinaison de l’incompétence et du
désespoir dont font preuve toutes les
personnalités publiques et non-publiques
mentionnées ci-dessus. Pompeo, en
exprimant sa reconnaissance à Guaidó,
l’appelant « guido », qui est une
insulte ethnique contre les Italiens,
tandis que Bolton a fait mieux en
l’appelant « guiado », ce qui
pourrait être compris en espagnol par « contrôlé
à distance ». » (1)
L’aide
humanitaire prélude à l’invasion :
Remake du Kossovo ?
Le
secrétaire d’État américain a lancé un
ultimatum au gouvernement vénézuélien du
président Nicolas Maduro lui demandant
d’ouvrir ses frontières à un plan
orchestré par les États-Unis pour
fournir de l’«aide humanitaire».
d’intervention humanitaire. Depuis
la mi-2017, Trump parle ouvertement
d’une guerre pour prendre le contrôle
des immenses réserves de pétrole du
Venezuela (….) Les États-Unis ont
également revendiqué un droit très
discutable d’utiliser la force pour une
« intervention humanitaire ». Par
exemple, l’intervention des États-Unis
et de l’OTAN en 1999 au Kosovo était une
intervention humanitaire qui s’est
transformée en guerre. Après une guerre
économique à long terme qui cherchait à
priver le Venezuela de ressources et a
coûté chaque année des milliards de
dollars au pays, les États-Unis
prétendent aujourd’hui que celui-ci
subit une crise humanitaire. Ils sont en
train d’utiliser cette crise humanitaire
qu’ils ont contribué à créer pour ouvrir
la voie à une guerre contre ce pays,
avec l’aide des mandataires des
États-Unis, la Colombie et le Brésil.
exigeant une intervention pour fournir
cette aide humanitaire, comme
l’explique la BBC. Une fois le pied
dans la porte, il est facile de
fabriquer une excuse pour le conflit »
(6).
De la Russie à
la Chine, les alliés de Nicolas Maduro
D’après les médias occidentaux, si la
Russie et la Chine soutiennent le
président Madouro , c’est en raison
uniquement du pétrole. Il est vrai que
pour la Russie avoir pied sur le
continent américain est stratégiquement
important Il est vrai aussi que Le
soutien de la Chine et de la Russie
représente la meilleure protection du
gouvernement vénézuélien contre la
tentation d’une intervention militaire
nord-américaine : « Vladimir Poutine
avait fermement mis en garde le
président américain, Donald Trump,
contre une telle option, assurant que la
Russie réagirait à une “flagrante
violation des normes fondamentales du
droit international”. La Chine
s’est, à son tour, inquiétée à plusieurs
reprises des “tentatives d’ingérence de
pays étrangers dans les affaires
intérieures” du Venezuela.
Juan Guaido est conscient qu’il lui faut
tenter de fissurer ces alliances
(…) Mais il faudra probablement plus que
des mots pour convaincre les dirigeants
des deux pays. (…) Rosneft a ainsi
acquis des participations dans au moins
cinq champs pétroliers, et le droit
exclusif d’exploiter deux gisements
off-shore de gaz » (7)
« En outre, PDVSA,
la compagnie pétrolière nationale
vénézuélienne, s'est engagé à lui céder
49 % de Citgo, sa très lucrative filiale
nord-américaine, si elle n’arrivait pas
à rembourser un prêt russe de près de
deux milliards de dollars.
En échange, la Russie a avancé plus de
17 milliards de dollars au régime
chaviste depuis 2006, essentiellement à
travers des prêts à PDVSA. Une grande
partie a été remboursée en pétrole
(…) Pékin a un intérêt économique
similaire à soutenir le pouvoir en
place. Depuis 2007, la Chine a prêté
plus de 50 milliards de dollars au
régime chaviste. Là encore, les
largesses chinoises étaient motivées par
les ressources pétrolières du pays
sud-américain. “La Chine est le plus
gros consommateur de pétrole au monde,
et ses investissements au Venezuela
étaient destinées à lui garantir une
source d’approvisionnement sûre”,
souligne le site
japonais The Diplomat,
spécialisé dans les questions de
géopolitique asiatique. Un arrangement
qui a bien fonctionné durant le règne
d’Hugo Chavez, mais dont les limites ont
commencé à se faire sentir lorsque son
successeur, Nicolas Maduro, n’a pas
réussi à empêcher la descente aux enfers
économiques du pays » (7).
La réalité des
relations Venezuela –Etats Unis
Sait on que
41 % du pétrole du Venezuela est
vendu aux Etats Unis ? « Le discours
dominant des médias alternatifs écrit
Andrew Korybko selon lequel
Washington veut imposer un régime
fantoche pro-américain au Venezuela pour
contrôler tout le pétrole du pays n’a
pas beaucoup de sens si l’on considère
qu’elle achète déjà 41% des exportations
totales d’après l’Agence de
l’information énergétique sur le
commerce énergétique entre les deux au 7
janvier 2019. Selon le rapport, les
États-Unis sont le premier client du
Venezuela, tandis que le Venezuela est
le troisième plus gros fournisseur
d’importations de pétrole brut des
États-Unis, de sorte que Washington
obtient déjà tout ce dont il a besoin de
Caracas en l’état. En plus d’assurer un
contrôle géopolitique total sur le
bassin des Caraïbes et d’affronter
idéologiquement le socialisme, les
États-Unis veulent obtenir une influence
prédominante sur le Venezuela afin de
l’intégrer dans une structure parallèle
de type OPEP pour contester
l’arrangement conjoint OPEP+
russo-saoudien selon les prévisions de
l’auteur fin 2016 concernant la
formation du cartel North
American-South American Petroleum
Exporting Countries (NASAPEC). Cette
entité fonctionnerait comme la
composante énergétique de la « forteresse
américaine »et pourrait exercer une
forte pression à long terme sur le
marché pétrolier international aux
dépens de la Russie et de l’Arabie
saoudite. Si l’on ajoute à cela les
plans d’investissement conjoints des
États-Unis et du Qatar dans le GNL, il
est clair que les États-Unis sont en
train de faire un jeu de puissance
mondial pour le contrôle de l’industrie
mondiale de l’énergie, ce qui pourrait
avoir des conséquences très négatives
pour la Russie » (8).
« Le risque potentiel poursuit
Andrew Korybko, est que la Russie
perde beaucoup de revenus à long terme
si les États-Unis parviennent à
maintenir les prix du pétrole et du gaz
à un bas niveau, ce qui pourrait se
combiner avec les coûts accrus associés
à la nouvelle course aux armements
provoquée par le retrait de Washington
du Traité INF pour exercer une pression
immense sur Moscou afin de « compromettre » son
principal rival géopolitique(…)
L’héritage ultime du président Poutine
repose sur sa capacité à tenir les
nombreuses promesses socio-économiques
qu’il a faites à ses compatriotes au
cours de sa campagne de réélection
l’année dernière, même si toutes
reposaient sur l’hypothèse que les
futurs marchés du pétrole et du GNL
resteraient stables et largement sous le
contrôle de la Russie, ainsi que sur le
fait que les progrès des missiles
hypersoniques du pays pourraient
empêcher le déclenchement d’une nouvelle
et coûteuse course aux armes. Les
mesures énergétiques et militaires
américaines susmentionnées ont brisé ces
présomptions et pourraient mettre en
péril les plans soigneusement élaborés
par le dirigeant russe pour améliorer
les moyens d’existence de tous ses
compatriotes même si, pour l’instant,
le pire scénario est encore loin d’être
certain, en attendant le résultat de la
crise au Venezuela, ce qui explique
pourquoi la Russie souhaite tant « faire
office d’intermédiaire » entre son
gouvernement et « son opposition ».
(8)
La destruction
du Venezuela cache la bulle du gaz de
schiste
Pourquoi cette hâte inconvenante à
faire sauter le Venezuela ? pour
Dimitri Orlov, L’explication est simple
:il s’agit du pétrole. « Cela fera
une grande différence pour les
États-Unis sur le plan économique si les
compagnies pétrolières américaines
peuvent investir et produire du pétrole
au Venezuela », a déclaré John
Bolton dans une émission sur Fox News.
Vous voyez, le pétrole vénézuélien ne
peut être produit de façon rentable sans
des prix élevés du pétrole – si élevés
que de nombreux consommateurs dépendant
du pétrole feraient faillite – mais il
peut certainement être produit en
quantités beaucoup plus importantes et
avec d’énormes pertes financières.
D’énormes pertes financières ne
gêneraient certainement pas les
compagnies pétrolières américaines qui
ont jusqu’à présent généré une perte de
300 milliards de dollars en utilisant la
fracturation hydraulique, financée par
le pillage de l’épargne-retraite des
américains, en imposant aux générations
futures une lourde dette et d’autres
plans néfastes. (…) Les États-Unis sont
déjà bien au-delà de la faillite, mais
leurs dirigeants sont prêts à tout pour
faire durer la fête pendant encore
quelques temps » (9).
« Voilà le vrai problème poursuit
Dimitry Orlov La plupart des puits les
plus productifs ont déjà été exploités ;
les nouveaux puits s’épuisent plus
rapidement et produisent moins tout en
coûtant plus cher ; les prochaines
vagues de fracturation, si elles se
produisaient, gaspilleraient 500
milliards de dollars, puis 1 000, puis 2
000… Le rythme de forage ralentit déjà
et a commencé à ralentir même lorsque
les prix du pétrole étaient encore
élevés. Pendant ce temps, le pic de
production de pétrole conventionnel (non
fracturé) a eu lieu en 2005-2006 et
seuls quelques pays n’ont pas encore
atteint leur pic. La Russie a annoncé
qu’elle commencerait à réduire sa
production dans seulement deux ans et
l’Arabie saoudite n’a plus de capacité
disponible ». (9)
Une pénurie de pétrole assez importante
s’annonce, et elle affectera plus
particulièrement les États-Unis, qui
brûlent 20% du pétrole mondial (avec
seulement 5% de la population mondiale).
Une fois l’effondrement survenu, les
États-Unis passeront de 2,5 millions de
barils par jour devant être importés à
au moins 10 millions de barils devant
être importés, mais ce pétrole
n’existera plus. Auparavant, les
États-Unis étaient capables de résoudre
ce problème en faisant exploser des pays
et en volant leur pétrole : la
destruction de l’Irak et de la Libye a
permis aux compagnies pétrolières
américaines de se remettre sur pied
pendant un certain temps et a empêché
l’effondrement du système financier
Auparavant, les États-Unis avaient eu
recours à diverses ruses pour légitimer
leur agression contre les pays riches en
pétrole et le vol subséquent de leurs
ressources naturelles. Il y avait cette
fiole de talc hautement toxique que
Colin Powell a secouée à l’ONU pour que
le Conseil de sécurité vote en faveur de
la destruction de l’Irak et du vol de
son pétrole. Il y a eu l’histoire
inventée d’atrocités humanitaires en
Libye pour obtenir les votes en faveur
d’une zone d’exclusion aérienne Mais
avec le Venezuela, il n’y a pas de
feuille de vigne. (…) » (9)
Un autre
exemple de géostratégie de la force : Le
Nord Stream2
De part le monde
le slogan « America first » est plus que
jamais d’actualité. On remarque que les
Américains sont aussi à la manoeuvre
pour asphyxier l’Europe en lui
interdisant d’acheter du gaz russe ;
Globalement l’Europe s’exécute On sait
que le Nord Strame 2 est un projet russo
allemand que la France sur
instruction menace de
torpiller C'est confirmé. La France va
faire faux-bond à l'Allemagne sur le
Nord Stream 2 . Philippe
Sébille-Lopez, analyste au cabinet
Géopolia. écrit «Nous ne voulons pas
renforcer notre dépendance vis-à-vis de
la Russie, nous ne voulons pas nuire aux
intérêts des pays de l'UE comme la
Pologne et la Slovaquie.» Pour
Philippe Sébille-Lopez, les principaux
arguments avancés par Paris selon
l'article du Süddeutsche Zeitung-
à savoir de ne pas faire faux-bond à nos
partenaires Européens de l'Est- seraient
peu justifiés dès lors que le choix de
la Pologne en faveur du GNL américain
est lui aussi politique. (…)Un choix de
Varsovie «clairement dans la
stratégie de Washington», visant à
réduire la dépendance au gaz russe avec
du GNL américain, «quitte à en payer
le prix en termes économiques puisque le
GNL américain devrait être plus cher que
le gaz russe acheminé par gazoduc»
ajoute notre intervenant. « On
peut comprendre que
le Président autrichien accuse les USA
de traiter l’UE «comme des colonies»
La dépendance au gaz russe est
régulièrement mise en avant, notamment
par plusieurs ambassadeurs américains en
Europe. Depuis plusieurs semaines, ils
ont multiplié les avertissements et même
les menaces à l'encontre des entreprises
européennes qui continueraient à
participer à la construction du gazoduc,
si celui-ci n'était pas annulé » (10).
La réalité
économique du Venezuela
S’il
est connu que l’Occident cherche à tout
prix par une diabolisation excessive un
changement de pouvoir, il n’en demeure
pas moins vrai que la situation
économique est très délicate. Selon la
Professeur
Rhoda E. Howard-Hassmann le
Venezuela est au bord du chaos. C’est la
famine ! Nous rapportons ses propos : «
Début février, le groupe de Lima, a
appelé à l'acheminement urgent de l'aide
humanitaire et aux gouvernements
internationaux de s'abstenir de faire
des affaires avec la nation "dans le
pétrole, l'or et d'autres actifs". En
novembre 2018, trois millions de
personnes avaient fui le
Venezuela, principalement à cause de la
pénurie de nourriture et de médicaments.
Cela représente près de 10% des 32
millions d’habitants que compte le
Venezuela. À la mi-2017, 60% de la
population vivait dans une pauvreté
extrême. Au début de 2018, plus de la
moitié des Vénézuéliens avaient subi une
perte de poids importante et 90% ont
déclaré qu'ils n'avaient pas assez
d'argent pour se nourrir » (11).
Pour la professeur Rhoda E.
Howard-Hassmann : « La pénurie de
nourriture est une conséquence
prévisible des politiques que l'ancien
président du Venezuela, Hugo Chávez et
Maduro, ont imposées au cours des deux
dernières décennies. Chávez a été élu
président du Venezuela en 1999. Il a
essayé de distribuer de la nourriture
aux Vénézuéliens pauvres et, de 1999 à
2007, les conditions de vie de la
population se sont améliorées.
Alors que les pénuries alimentaires
commençaient à se faire sentir, Chávez a
utilisé les revenus générés par la
société pétrolière publique Petróleos
de Venezuela (PDVSA) pour importer
des denrées alimentaires, au lieu de
laisser PDVSA conserver ses revenus pour
pouvoir réinvestir dans les
infrastructures Avec le déclin des
infrastructures et des gestionnaires
incompétents, la production de pétrole
du Venezuela a chuté. Dans le même
temps, le prix international du pétrole
a baissé. Les recettes pétrolières ne
pourraient donc pas être utilisées pour
financer les importations de produits
alimentaires afin de remplacer celles
qui ne sont plus produites à la maison.
La combinaison de la réduction de la
production et de la réduction des
importations a permis aux pénuries
alimentaires de commencer dès 2007. Les
disponibilités alimentaires ont encore
diminué au cours des dernières années.
Chávez est décédé en 2013. Il a été
remplacé par Nicolás Maduro, qui a
poursuivi et intensifié la politique de
Chávez. » (11)
« En 2017,
la malnutrition a, déclenchant les
troubles politiques qui secouent
actuellement le pays.
L'approvisionnement alimentaire est
maintenant fortement contrôlé par le
marché noir. Il est également contrôlé
par des hommes d'affaires corrompus qui
retardent la libération des aliments
importés pour faire monter les prix. Ces
hommes d’affaires sont souvent des
militaires, qui sont aussi les copains
de Maduro. (…) Parmi les nombreuses
violations des droits de l'homme et
crimes contre l'humanité mentionnés, il
y avait «la
violation du droit de jouir du plus haut
niveau de santé possible et d'une
nourriture suffisante». (…)Dans
l'intervalle, comme l'empereur Néron
tripotant Rome pendant qu'elle est
incendiée, Maduro continue de tripoter
l'économie du Venezuela. Il impose
arbitrairement des dévaluations
monétaires et des augmentations
salariales ridiculement basses (11).
Et en Algérie ?
Voilà la réalité
de la géopolitique de l’énergie. Mutatis
mutandis nous vivons la même situation .
Un pouvoir qui depuis vingt ans n’a pas
permit la sortie de la rente , plus
dépendant que jamais des convulsions
erratiques d’un baril de pétrole. Un
gouvernement qui achète la paix
sociale par des subventions tout azimut
qui fait dans le social, ne crée pas de
richesse et qui arrive aux même
travers , la corruption, la
fragilisation de la compagnie nationale
.Nous donnons l'impression que nous
sommes des "clandestins" "spectateurs"
de notre destin qui grapillons à la
marge, au jour le jour sans vision
d'avenir ! Le monde avance vite dans
tous les domaines (science puissance
technologie et économie de la
connaissance) En Algérie nous stagnons
en nous installant dans les temps morts
tout en priant que la rente continue a
couvrir notre gabegie. C’est le sort des
pays rentiers en errance car il n’y a
pas de vision du futur.
Ce qui arrive au
Venezuela peut très bien nous arriver !
Nous ne sommes pas invulnérables ! On
peut très bien penser à un scénario à la
vénézuélienne si les prix du pétrole
continuent à ce rythme. Le bas de laine
pouvant descende à moins de 30 milliards
d’ici 2022. Si de plus nous ne
maîtrisons pas la dépense Nous aurons
des inflations à deux voire trois
chiffres Nous serons alors mûrs pour
l’occupation multiforme . Nous avons
besoin de changer totalement de
paradigme. Il nous faut des gouvernants
compétents qui doivent travailler
24h/24, qui doivent sillonner le Monde.
Nous avons besoin
plus que jamais d'un nouveau souffle .
De nouvelles légitimités basées sur le
savoir et l'amour du pays et non pas sur
la mentalité de perdurer un système qui
a atteint ses limites et qui nous mènera
vers le chaos Le monde actuel nous
commande d’avoir un cap un système de
gouvernance pour préparer le futur
C'est dire si les défis sont immenses !
Et si des décisions courageuses qui
transcendent les logiques partisanes et
rentières doivent être prises ici et
maintenant pour donner une chance à
cette jeunesse dont l’avenir
parait être limité à la fuite tragique
par la mer ( les harraguas) ou la
tentation de l’extrémisme violent avec
comme conséquence le maquis et partant
l’effritement du rêve pour cette
jeunesse en panne d’espérance et qui ne
demande qu’à donner la pleine mesure de
son talent
1.Ben Norton
https://www.legrandsoir.info/des-documents-internes-du-gouvernement-des-etats-unis-presentent-les-grandes-lignes-d-un-programme-de-guerre-economique-contre.html
2.http://lesakerfrancophone.fr/la-tentative-americaine-de-coup-detat-au-venezuela-manque-de-soutien-international
3 ;http://lesakerfrancophone.fr/la-tentative-americaine-de-coup-detat-au-venezuela-manque-de-soutien-international
4.Philippe
Arnaud :https://www.legrandsoir.info/le-venezuela-vu-par-la-television-publique-francaise.html
5:https://www.moonofalabama.org/2019/01/these-media-claims-about-venezuela-are-lies-or-misconceptions.html#more
6.https://www.mondialisation.ca/venezuela-les-etats-unis-poursuivent-leur-aide-humanitaire-en-direction-de-la-guerre/5630867
7.https://www.france24.com/fr/20190208-russie-chine-venezuela-alliance-limite-maduro-guaido
8.Andrew
Korybko http://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-les-etats-unis-voudraient-ils-du-petrole-du-venezuela
Dmitry Orlov http://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-le-venezuela-doit-il-etre-detruit
10.https://fr.sputniknews.com/international/201902071039945277-Macron-Allemagne-gazoduc-NordStream2/
11.https://theconversation.com/venezuela-denial-of-food-is-a-human-rights-crime-110832
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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dossier Amérique latine
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