Algérie en phase
avec le mouvement du monde
La
presse aux ordres et la bonne
information :
Le magister dixit
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Vendredi 10 février 2017
«C'est beaucoup plus économique de lire
Minute que d'acheter Sartre car pour le
prix d'un journal, vous avez à la fois
la nausée et les mains sales.»
Pierre Desproges
Cette
boutade de l’humoriste Pierre Desproges
à propos du journal d’extrême droite «
Minute » , était là pour nous rassurer
à l'époque sur la structuration du monde
entre les bons et les mauvais, les
pyromanes et les autres. De nos jours
tout se brouille et le journal Minute de
l'extrême droite, que l'on croyait seul
à éructer ses insanités brutales, n'est
plus le seul, il est secondé par une
bien pensance qui, sous couvert de
civilité, fait plus et mieux, mais d'une
façon insidieuse pour formater
l'imaginaire des citoyens lambda.
Faits alternatifs, fake news,
post-vérité... petit lexique de la crise
de l'information
La
manipulation de l'information a commencé
depuis que le monde est monde.
Cependant, l'apport de l'internet et des
médias télévisés a décuplé l'information
et en a fait un enjeu de pouvoir et
d'assujettissement des peuples par la
tromperie multiforme. Cette information
peut être politique, mais aussi
économique ( ce qu'on appelait avant la
réclame, qui consistait à vanter les
performances d'un produit par rapport
aux autres. "Omo lave plus blanc que
blanc" ) . le but dans tous les cas est
de s'emparer de l'imaginaire du citoyen
et d'en faire un consommateur sous
influence comme l' si bien décrit le
philosophe Dany Robert Dufour dans ses
multiples écrits notamment le Divin
Marché.
Souvenons-nous! Tout a commencé avec CNN
pendant la deuxième guerre du Golfe de
février 1991. Le Pentagone avait diffusé
l'information qu'il a voulu sans
contrôle avec la complicité de CNN.
Cette mauvaise habitude s'est perpétuée
et vingt-cinq ans après, nous voyons des
journalistes français embedded (
embarqués dans le langage américain)
avec les militaires, imitant leurs
acolytes américains, nous raconter les
délices et la majesté de l'opération
Sangaris, fruit des escapades de
François Hollande dans son pré carré
africain. Les médias dominants, appelés
mainstream, s'intronisent les seuls
détenteurs de la vérité que les autres
doivent accepter comme parole
d'Evangile, sous peine d'encourir les
foudres de l'Empire. Avec l'élection de
Donald Trump, pour des raisons que
j'ignore, ils se sont sentis diminués,
eux qui avaient tout fait pour nous
vendre Hillary Clinton en vain! Résultat
des courses: il fallait trouver un
coupable. Ce sera Poutine et sa
manipulation de l'information au point
qu'il a été capable de manipuler
l'information pour faire élire Trump et
naturellement, les rares médias
alternatifs qui sont devenus des acteurs
qu'ils ne peuvent plus ignorer,
notamment avec l'Internet, deviennent
des concurrents. Il faut donc mettre en
place un tribunal qui décide de ce que
c'est une bonne information. Dans un
deal qui s'apparente à «un trafic en
bande organisée, dix journaux américains
avec le tristement célèbre Le Monde
et Google définissent la doxa et le
catéchisme de la presse de la vérité
vraie, surtout avec l'élection de Trump
qui s'avère iconoclaste imprévisible et
inacceptable selon les codes actuels de
ceux qui détiennent le robinet du
financement de l’information.
Dans
un premier temps nous allons présenter
leurs visions de la presse libre et
vraie, ensuite nous dirons ce qu'il faut
penser de la vérité de l'information
dans l'absolu: «La campagne du «Brexit»
et l'élection de Donald Trump, lit-on
sur le journal Le Monde, ont propulsé de
nombreux nouveaux termes qui témoignent
de la crise moderne de confiance dans
les faits. Ils ont envahi le débat
public en quelques mois - et parfois
même en quelques jours seulement. A
l'image de «post-vérité», intronisé mot
de l'année 2016 par Oxford, tous ces
nouveaux termes traduisent la crise des
médias traditionnels qui a caractérisé
la dernière campagne électorale
américaine. Au point de parfois occulter
d'autres termes plus anciens, qu'ils
sont en train de remplacer.. (...)
Donald Trump s'est de son côté dit
«actuellement en guerre contre les
médias, [qui] font partie des êtres
humains les plus malhonnêtes de la
planète», dans un discours à la CIA. (1)
Huit médias français s'allient à
Facebook contre les «fake news»
Comment traquer l'information
alternative? L’information indésirable,
celle qui dérange, celle qui
ouvre les yeux du citoyen et lui permet
de faire la part des choses, pour donner
son suffrage éventuel lors d’une
élection en connaissance de cause ? Les
médias main-stream dans leur obsession
de garder l'information c'est-à-dire le
pouvoir, pour mieux la triturer et la
faire apparaitre sous une autre forme,
traquent l'information alternative qui
pour eux est fausse. Ils auront contre
eux les sans-grade qui, même s'ils n'ont
rien, sont actifs sur la Toile
«Huit
médias français, lit-on dont Le Monde,
ont décidé de collaborer avec Facebook
pour réduire la présence de fausses
informations sur le réseau social.
Concrètement, le projet est de déployer
prochainement en France un dispositif
similaire à celui qui a été mis en place
en décembre aux Etats-Unis avec le
concours de cinq médias (ABC News, AP,
FactCheck.org, Politifact et Snopes), En
France, outre Le Monde, les médias
partenaires sont l'Agence France-Presse
(AFP), BFM TV, France Télévisions,
France Médias Monde, L'Express,
Libération et 20 Minutes. Après la
France, Facebook projette de poursuivre
le déploiement dans d'autres pays. Ce
dispositif permet aux utilisateurs,
grâce à une nouvelle catégorie de
signalement, de «faire remonter (...)».
(2)
Le
Monde donneur de leçons
Un
proverbe bien connu est rapporté: «Avant
de donner des leçons aux autres, il faut
commencer à balayer devant sa porte.»
Cela n'a pas empêché Le Monde dans sa
fuite en avant de proposer de formater
l'imaginaire des jeunes. Nous lisons:
«En parallèle du Décodex, ce guide créé
par l'équipe des Décodeurs qui permet de
vérifier la fiabilité d'un site
Internet, Le Monde a décidé de s'engager
dans une démarche d'éducation à
l'information, à destination des
collégiens et des lycéens, par le biais
d'interventions en classe et par la mise
à disposition, sur son site Internet, de
contenus pédagogiques. En complément du
Décodex nos journalistes ont mis à
disposition des internautes une série de
fiches pédagogiques destinées à guider
leur lecture au quotidien. Nous
expliquons notamment pourquoi il est
important de vérifier une information
avant de la partager, (...) D'ici à la
fin de l'année scolaire 2016-2017, nous
tâcherons d'intervenir dans différents
établissements, aussi bien généraux que
professionnels, de la 6e à la
terminale.» (3)
Le
Monde lance un «décodex» pour traquer
les fake news des autres, pas les
siennes
Un
article sur dreuze infos remet
les pendules à l'heure. «fake news?»
écrit-il. Le journal Le Monde se pose en
censeur, avec une idée simple: toute
information que Le Monde décide de vous
cacher, il l'appelle Fake News. Lui? Il
est blanc-bleu, pur et innocent... Quoi
de plus compatible avec l'esprit de la
gauche et de la presse de gauche que de
se poser en arbitre entre le vrai et le
faux - ou plutôt entre ce que vous avez
le droit de savoir et de ne pas savoir,
dire et ne pas dire, penser et ne pas
penser - et de décider à la place des
citoyens et des internautes? Est-ce le
travail de la presse que de couper court
aux argumentations et à la réflexion des
lecteurs? oui, si on vit sous une
dictature, oui encore quand la presse
est de gauche. Pour entrer par le grand
portail de la chasse aux Fake News,
mais surtout pour contrer la
désaffection des lecteurs et éviter que
ne s'effrite le mur politiquement
correct et de la pensée unique, érigée
contre l'information libre par les
tenants de la gauche morale et bien
pensante, - mais battu en brèche par la
«fachosphère (l'endroit où l'on
s'informe)» et Internet -, le journal Le
Monde croit avoir trouvé sa parade.»(4)
«La police de la pensée est à l'oeuvre
avec son permis à points: Orwell au
secours, ils étaient fous, ils sont
devenus hystériques. Ce qui nous reste
encore d'espace de liberté de penser et
de dire sera décortiqué, étiqueté,
classé par codes couleurs, par
idéologie, et actionnariat... grâce au
Decodex une sorte de boîte à outils de
sensibilité de gauche qui sera mise en
ligne le 1er février sur le site du
Monde, et fournira aux internautes
un «système» de classification censé
leur donner les moyens de juger du degré
de fiabilité des sites d'information et
des partis pris sous-jacents aux
informations qu'ils relayent sur le Net.
Autant dire que plus le site donnera des
infos que Le Monde ne veut pas
diffuser, plus la note sera mauvaise. Et
si vous dénoncez une Fake News du
Monde, là ce sera le zéro pointé! La
censure de la réflexion, de la pensée et
de la pensée critique a de beaux jours
devant elle. La pensée unique aussi.
(..) A l'école du dénigrement et du
sectarisme, grâce au Monde, ce nouveau
lavage de cerveau formatera encore un
peu plus les jeunes.... À moins qu'ils
ne se détournent?» (4)
Décodex :
Le Monde pris d’hubris
pour dicter la norme !
Pris
par l’ivresse d’une réputation surfaite
, celle perdue de Hubert Beuve Mery ,
Jacques Fauvet et Autre André Fontaine ,
L’équipe actuelle du monde qui a perdu
son âme pour continuer à perdurer
se veut détentrice de la norme de ce
qu’on nous appris , celle du magister
dixit indiscutable et
infaillible. De ce fait elle s’intronise
comme un Torquemeda des temps modernes
appelant l’anthème sur les thèmes de
tout ceux qui ne sont pas dans la ligne
de ses bailleurs de fond qui tiennent le
journal à flot…
Pour
nous rendre compte de la cocasserie de
la situation qui ressemble à une vaste
canular je rapporte l’appréciation de
Éric Verhaeghe fondateur du
cabinet Parménide et président de
Triapalio rapporté par le du site
Arrêt sur Info jugé par Le Monde
comme non fiable. : « l’analyse
touchant le classement du Monde Décodex.
Arrêt sur Info – un site
d’information et d’opinion indépendant
de tous pouvoirs, qui s’efforce de
relayer une information sérieuse, fondée
sur des sources plurielles, mettant en
évidence les mensonges par omission ou
les nouvelles biaisées relayées par des
médias traditionnels financés par des
entrepreneurs privés et subventionnés
par les Etats – est concerné par les
accusations du Monde. En effet,
Décodex Monde classe le site
Arrêt sur Info avec la couleur
orange (site peu sérieux) – parmi
quelque 600 sites et blogs non « fiables
» à ses yeux – en ces termes :
Nous pensons que Le Monde est fort mal
placé pour juger autrui. Il a perdu
toute crédibilité. Il ne doit sa survie
qu’aux subventions de l’Etat, soit plus
de 5 millions € par an. Depuis 2013 nous
dénonçons sa désinformation touchant la
guerre en Syrie, sa couverture
mensongère. [Silvia Cattori] »
«
Juge, accusé, et enquêteur à la fois,
Le Monde est dans une position
déontologique fort difficile à défendre
avec son nouveau gadget Decodex. Surtout
quand ils se permettent de juger les
autres. Le Monde a lancé le
Décodex, un site qui indique quelles
sont les bonnes publications à lire sur
Internet, et quelles sont celles dont il
faut se méfier. Dans la pratique, tous
les sites subventionnés par le ministère
de la Culture employant des journalistes
titulaires d’une carte de presse (selon
les conditions de remise de laquelle il
faudra un jour se pencher: ce sera pas
triste !) sont renseignés comme fiables.
Tous ceux qui sont indépendants sont
suspects de complotisme ou de diverses
turpitudes dès lors qu’ils ne délivrent
pas la parole officielle »
Le Monde, une société commerciale
qui reçoit des subventions publiques »
«
Rappelons, poursuit l’auteur, d’abord
un point que le petit milieu connaît
bien: Le Monde est abondamment
subventionné par l’Etat. Selon les
chiffres cités par Le Monde lui-même
(mais minorés cette année par le
ministère de la Culture), cette société
de presse reçoit chaque année plus de 15
millions € pour rester en vie. Quand on
se souvient que le quotidien, qui
réalise un chiffre d’affaires autour de
350 millions €, est détenu par le trio
Bergé-Pigasse-Niel, on mesure une fois
plus que le budget de la Culture ne
profite pas aux plus pauvres. Bien au
contraire ». (5)
"Car,
soyons clairs, le fameux Decodex n’est
pas un outil financé par le Monde, mais
par le contribuable. Sans les
subventions de l’Etat, on imagine mal
que les actionnaires du journal aient
accepté de payer de leur poche cette
opération, alors que le titre perd de
l’argent. Donc, maintenant, tu paies
directement des outils qui te prennent
pour un crétin ou qui t’explique que ton
site est nul. Mais on rêve là? Et en
plus, ce sont des journalistes payés par
des militants du PS qui viennent
t’expliquer ce qu’il faut lire ou pas.
(…) Imagine-t-on Coca-Cola dresser la
liste des boissons bonnes ou pas pour la
santé ? Imagine-t-on Coca-Cola lancer un
site Internet qui recommande de ne pas
boire du Breizh Cola ou du Corsicola
parce que ces boissons seraient
dangereuses, ou contrefaites?
Imagine-t-on Renault lancer un site
déconseillant de rouler en Volkswagen
parce que le moteur des voitures
allemande serait plus polluant? » (5)
« Bien
entendu, conclut Eric Verhaeghe ces
marques peuvent toujours s’essayer à
dénigrer leurs concurrentes sur des
bases qui leur sont propres. Mais elles
auront rapidement à faire à quelques
procédures juridiques. S’agissant du
Monde, le dénigrement est si massif,
et la mauvaise foi des auteurs est si
caractéristique, qu’une action de groupe
de tous les sites victimes de cette
pratique toxique mériterait d’être
menée. Ne serait-il pas amusant que
toutes les victimes se coalisent et
demandent in fine au Monde une
réparation du préjudice qui mettrait le
journal en faillite? Je m’en réjouis par
avance ». (5)
Qu'est-ce que la vérité?
On
l'aura compris tout tient à la
définition de la Vérité? Est celle de
l’infaillibilité du pape qui a tenu
pendant plus de 18 siècles les Chrétiens
dans la peur d’être excommunié au nom
d’une sainte terreur Extra
Ecclesiam nulla salus (« Hors de
l'Église il n'y a pas de salut ») de
Cyprien un évêque maghrébin … Mutatis
mutandis nous nous retrouvons devant
une nouvelle errance , à la recherche de
la vraie Vérité qui nous permette de
trier dans la somme fantastique des
informations tendancieuses celle qui
rapporte les faits ,rien que les faits
mais tous les faits sans faire dans la
manipulation des demie-vérités ,des
mensonges par omission
«Drôle de monde écrit Guillaume Berlat
dans un article magistral sur justement,
la vérité, que celui dans lequel nous
vivons aujourd'hui! Par une occupation
permanente du terrain médiatique, les
dirigeants politiques impriment
durablement les cerveaux des citoyens,
progressivement nourris de leurs
messages en 140 signes et autres
joyeusetés du moment. Qu'importe ce qui
est dit, et peu importe que cela soit
contredit, l'essentiel est de s'arroger
le «monopole de l'apparence.» Au centre
du débat, figure une question centrale
aussi vieille que le monde et dans un
monde qui change: qu'est-ce que la
vérité, en règle générale, et dans les
relations internationales, en
particulier? La vérité, la vraie vérité
comme disent les enfants, existe-t-elle
dans cette discipline qui relève de la
science humaine? Est-elle atteignable?
(...) Après de multiples vicissitudes,
le monde passe insensiblement d'une
vérité singulière, unique à une vérité
plurielle et multiforme. Mais au juste,
qu'est-ce que la vérité, concept pris
dans son acception la plus générale?
(...) Ses synonymes sont, parmi
d'autres, les suivants: exactitude,
justesse, vraisemblance, certitude,
sincérité... La vérité est souvent
comparable au bonheur, inatteignable. La
vérité est évolutive dans le temps et
dans l'espace («vérité en deçà des
Pyrénées, erreur au-delà» nous rappelle
Pascal dans ses Pensées). En un mot, la
vérité est relative. Elle dépend
fortement du point de vue suivant lequel
on se place (...)» (6)
Après
le temps heureux de la pré-vérité qui
annonçait la fin du monde des bobards,
vient malheureusement, celui moins
glorieux, du choc de la «post-vérité» ou
règne des craques et autres fantaisies
du même acabit. A défaut de parvenir en
tout lieu et en tout temps à cerner la
vérité, nous sommes nourris de la fable
de la fin de l'Histoire et autres
coquecigrues développées dans les
meilleurs «think tanks»
d'Outre-Atlantique. À quoi bon se mentir
désormais alors que le paradis, une
sorte de monde des bisounours, nous est
promis! À quoi bon se mentir alors que
le mensonge est inexorablement traqué
par les sheriffs des temps modernes que
sont les réseaux sociaux! Nous sommes
désormais parvenus dans celui de la
pré-vérité, de la quasi-vérité, du
manichéisme établissant la distinction
entre le Bien et le Mal (...) L'Amérique
se présente comme le phare de la
liberté, de la défense du droit, au
premier rang duquel figure la liberté
d'expression. Qui dit liberté
d'expression dit vérité. (...) » (6)
Guillaume Berlat nous donne ensuite
quelques exemples de "vérités". Quelques
exemples éclairent notre propos. On nous
annonce, comme un fait acquis, le départ
imminent du tyran Bachar Al-Assad
(Laurent Fabius, août 2012) et le
président syrien est toujours fidèle au
poste (janvier 2017). On nous annonce,
sans l'ombre d'un doute, la victoire du
«Brexin» et c'est le «Brexit» qui
l'emporte. On nous annonce, avec la plus
grande assurance, la victoire d'Hillary
Clinton et c'est Donald Trump qui
l'emporte. On nous annonce la reconquête
de Mossoul en quelques jours et quelques
mois après le compte n'y est pas. (...)
Le monde n'est pas celui que l'on nous
annonçait à grands coups de flamboyants
communiqués concluant les sommets de
l'information et sur la bonne
gouvernance. (...)Une fois encore, à
toute chose, malheur est bon. L'élection
de Donald Trump pourrait être salutaire
pour tous, voire être salutaire pour les
médias de qualité. Là encore, une
distance salutaire, froide s'impose face
à l'évènement quel qu'il soit pour
démêler le vrai du faux dans le fatras
des «fake news» et «faits». » (6)
Y a-t-il une presse libre en France?
Les donneurs de leçons à géométrie
variable
Dans
une rétrospective de la capacité de
nuisance, René Naba a décrit la longue
descente aux enfers de ce journal qui
était un journal de référence du temps
de Hubert Beuve-Mery à qui De Gaulle
avait confié au sortir de la guerre, de
concevoir un journal de référence, ce
fut ensuite Jacques Fauvet, André
Fontaine pour arriver aux atlantistes
enragés que furent Jean-Marie Colombani
et Nathalie Nouagayrède avec un
intermède météorique d'Edwy Plenel. Nous
lisons: «Le Monde se veut non le
centre du Monde, mais le nombril du
Monde. De ce privilège il use souvent
avec discernement, le plus souvent, sans
discernement. Ainsi Jean-Marie Colombani
décrétera un beau jour de septembre
2001, sans crier gare, que nous étions
tous Américains, s'arrogeant abusivement
le droit de prendre en otage l'opinion
française, négligeant les méfaits des
États-Unis au Vietnam et les ravages de
l'effet orange sur sa population civile,
la vitrification nucléaire de cibles
civiles au Japon, la transformation de
l'Amérique latine en vaste République
bananière pour le seul profit de la
compagnie United Fruit. Sans compter le
soutien américain aux dictatures
d'Augusto Pinochet (Chili), de Jorge
Videla (Argentine) et de Ferdinand
Marcos (Philippines), ainsi que la
déstabilisation du tiers-monde avec à la
clé deux millions de communistes
indonésiens exécutés.»(7)
Dans
le même sens j'avais décrit la capacité
de nuisance du journal Le Monde
en la personne de Nathalie Nougayrède
qui appelle à la punition [terme utilisé
de façon péremptoire par les dirigeants
en France pour punir les faibles]. Dans
un éditorial intitulé: «Syrie: le crime
de trop appelle une riposte» appelant au
meurtre et à la curée, Natalie
Nougayrede du Journal Le Monde, ne
laisse aucune place au doute. «La
crédibilité des pays occidentaux, qui
avaient parlé à des degrés divers de
ligne rouge´´, est en jeu. C'est toute
la perspective d'un XXIe siècle doté
d'un minimum d'organisation
internationale qui est aujourd'hui
testée. Ne rien faire reviendrait à
donner un blanc-seing aux crimes contre
l'humanité et à ruiner l'édifice de
normes internationales élevé en rempart
contre l'emploi d'armes de destruction
massive. (7)»
Plus
largement s'agissant de la liberté de la
presse, notre intime conviction est
qu'il n'y a pas de presse libre quand
l'intérêt n'est pas loin. C'est le cas
de la presse main-stream, au service des
pouvoirs de l'argent, de la puissance en
général. De ce fait, la presse
«désintéressée» est là pour déconstruire
constamment, rétablir la vérité même à
nos dépens. C'est Montesquieu qui
disait: «Il faut dire la vérité, même
quand notre propre parti est en cause,
chaque citoyen est tenu de mourir pour
son pays, mais nul n'est tenu de mentir
pour lui!» Il a mille fois raison! Si
nous devons combattre les fake news pour
établir la vérité, ce n'est pas avec la
censure ou la certitude du magister
dixit qui n'a plus sa raison d'être dans
un monde profondément dynamique où il
n'y a plus de certitudes gravées dans le
marbre, mais des probabilités de
certitude à l'instar de ce que nous a
appris l'équation de Schrödinger en
physique s'agissant de la position d'un
électron autour du noyau...
Seule
compte la probité celle de l’honnête
courtier qui rapporte les faits , rien
que les fait, tous les faits, laissant
le « consommateur » se faire sa propre
religion à partir d’une réflexion
personnelle et non à partir d’un gavage
d’une information tronquée diffusée en
boucles qui devient de guerre
lasse ,une fausse vérité…
1 William Audureau
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/25/faits-alternatifs-fake-news-post-verite-petit-lexique-de-la-crise-de-l-information_5068848_4355770.html#jis1tZgRVCl5CU1k.992.
2.
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/06/huit-medias-francais-s-allient-a-facebook-dans-sa-lutte-contre-les-fake-news_5075054_3236.html#6uPMzlxpFGvdTcQX.99
3. Delphine Roucaute
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/02/le-monde-s-engage-dans-l-education-a-l-information_5073215_4355770.html
4.
https://www.dreuz.info/2017/01/29/le-monde-lance-un-decodex-pour-traquer-les-fake-news-des-autres-pas-les-siennes/
5.Éric
Verhaeghe
http://www.atlantico.fr/decryptage/decodex-monde-peut-impunement-denigrer-concurrents-2959618.html/page/0/19
février 20176.
6.Guillaume Berlat http://reseauinternational.net/cinq-continents-en-quete-de-verite/#MCc71M0TDR6bMoU6.99
7.Chems
Eddine Chitour http://www.mondialisation.ca/y-a-t-il-une-presse-libre-en-france-les-donneurs-de-lecons-a-geometrie-variable/5521283
Article de référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur
_chitour/260149-le-magister-dixit.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole
Polytechnique Alger
Publié le 13 février 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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