Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Une nouvelle guerre au Moyen-Orient
par Liban interposé ?
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 9 novembre 2017
«La guerre est
la continuation de la politique par
d'autres moyens.»
Carl Von
Clausewitz officier prussien
«Quand
les riches se font la guerre, ce sont
les pauvres qui meurent»,
Jean-Paul
Sartre
Un scoop ! Le Premier ministre libanais démissionne et annonce cela
à partir de Riyad sans consulter
personne ni donner d'explication viable.
La reprise en main par Damas de ses
régions, signe le déclin de l'Etat
islamique et du même coup de la perte de
puissance de l'axe sunnite Arabie
saoudite - Turquie et
d'Israël-Etats-Unis. Est-ce la fin de
l'histoire ou le début d'une autre
histoire ? L'Iran et le Hezbollah
libanais sont plus que jamais les Satan
de rechange et ceci donne des ailes au
prince Salman d'Arabie saoudite qui en
veut à l'Iran.
La Syrie s'en sort par miracle comme nous le lisons dans le
beau texte de Michel Raimbeau, ancien
ambassadeur qui avait vainement attiré
l'attention de la France quand il était
encore en poste à Damas, fait le point
de la situation actuelle avec la fin
théorique du calvaire syrien : «Durant
ces interminables années de brouillard
et d'enfer qu'a traversées la Syrien,
qu'aurait été la vie sans l'espoir ?
Pensons ici d'abord au peuple martyrisé
et exposé à un ethnocide, à son armée
nationale qui aura payé un si lourd
tribut à l'agression barbare et aux
responsables qui, face à la «communauté
internationale», ont dû porter à bout de
bras l'Etat. Certes, la flamme ne s'est
jamais éteinte, mais il était permis aux
plus optimistes de s'interroger parfois
ou de douter de l'avenir face aux
assauts d'une coalition
islamo-occidentale abreuvée de centaines
de milliards de pétrodollars et puisant
ses combattants dans un vivier
inépuisable de mercenaires venus de cent
horizons. L'Algérie tiendrait-elle face
à la meute féroce, résisterait-elle aux
cohortes de déserteurs, de transfuges
téléguidées par ses pires ennemis, aux
ordres et à la botte des islamistes et
de leurs parrains ?»(1)
«Comme tous les
pays plongés dans des situations
troubles, poursuit l'auteur, la Syrie a
connu la fatalité des infidélités, des
lâchetés, des compromissions, des
corruptions petites ou grandes, mais son
peuple, au sens noble du terme, a
résisté vigoureusement, ses institutions
sont restées debout et ses gouvernants
ont tenu bon et ceci grâce à sa
résilience étonnante. Ce qui est en
train d'arriver est logique et juste,
mais l'issue désormais attendue de cette
guerre universelle constitue une sorte
de miracle même et notamment pour ceux
qui ont eu foi en l'avenir. Malgré tout
ce que diront les esprits chagrins, quel
peuple admirable, quelle armée
d'exception ! (1)
La "guerre" saoudienne sur ordre de
l'empire contre l'Iran et le
Hezbollah
Apparemment la
tournée de Trump en Arabie
Saoudite a été couronnée de
succès. L’Arabie Saoudite applique à la
lettre les injonctions de l’Empire et
d’Israël Comme on pourrait interpréter
la rencontre Jared Kuschner gendre du
président Trump en Arabie saoudite.
Sombres jours pour le Liban ? Oui,
lit-on sur le site Moon Of Alabama, la
guerre arrive au Liban. C'est par ce
titre inquiétant que le site Moon of
Alabama Liban». (…) Aujourd'hui, le
Premier ministre libanais Saad Al-Hariri
a démissionné en faisant une déclaration
écrite par l'Arabie saoudite sur la
chaîne de télévision saoudienne Al
Arabia (vidéo). C'était la première
salve. L'axe Saoudo-Israélo-Américain
perdra cette guerre et c'est l'Iran et
la Russie qui vont y gagner. Au début de
la semaine, Thamer al-Sabhan, le
ministre saoudien extrêmement sectaire
des Affaires du Golfe, avait menacé le
Hezbollah libanais et annoncé une
surprise : Il a appelé lundi à
«renverser le Hezbollah» et a annoncé
des «développements étonnants» dans les
«jours à venir». Se référant à son tweet
de dimanche sur le gouvernement
libanais, le ministre a déclaré : «J'ai
envoyé ce tweet au gouvernement parce
que le parti de Satan (Hezbollah) y est
représenté et que c'est un parti
terroriste. Le problème n'est pas de
renverser le gouvernement, mais plutôt
de renverser le Hezbollah» (2)
«Pendant qu'il y avait des combats en
Syrie et en Irak, le Liban était en
paix. Maintenant que ces guerres se
terminent, les luttes par procuration
reprennent au Liban. Joseph Bahout
l'avait prédit à la mi-octobre : au
niveau régional, l'Arabie saoudite et
les Emirats arabes unis cherchent
maintenant un autre endroit d'où ils
pourraient défier et faire saigner
l'Iran pour compenser la perte de la
Syrie. Le violent désir de renverser la
donne régionale pourrait les amener à
tenter de reprendre pied au Liban. Les
États du Golfe, Israël et les
Etats-Unis, ne veulent pas que l'Iran
récolte les fruits d'une victoire en
Syrie. S'ils cherchent à rééquilibrer la
relation régionale avec Téhéran au
Moyen-Orient, le seul endroit pour le
faire serait le Liban, malgré les
nombreux risques que cela comporterait»
(2).
«Dans un tel cas,
malgré sa réticence à mettre en péril
son sanctuaire libanais, le Hezbollah
pourrait ne pas avoir d'autre choix que
d'accepter le défi, surtout s'il a une
composante israélienne. La politique
libanaise est organisée selon un accord
compliqué. Le camp sunnite, financé par
les Saoudiens, occupe le poste de
Premier ministre. Le poste de président
est occupé par l'ancien général chrétien
Michel Aoun. Le poste de président du
parlement est occupé par le leader du
mouvement chiite Amal Nabih Berri. (…)
Hariri avait récemment nommé un
ambassadeur libanais en Syrie. Hier,
Hariri a reçu la visite à Beyrouth d'Ali
Velayati, un haut conseiller de
Khamenei, le chef suprême d'Iran. Les
Saoudiens n'ont apprécié ni l'un ni
l'autre événement. Le plan de
Thamer a été mis en marche. Ils ont
envoyé un jet privé et ramené Hariri à
Riyad. Là, le prince clown saoudien
Mohammad bin Salman a donné à Hariri la
lettre de démission (écrite par Thamer
?) qu'il a lue à la TV saoudienne» (2).
L'Arabie saoudite de Mohamed Ibn
Salman : un danger pour la paix
On dit que l'Arabie saoudite est
derrière ce scénario machiavélique Mais
le fait-elle de son propre chef
Apparemment c’est sur ordre de l'Empire
et d'Israël ? Le prince Mohamed Ibn Selman maître omnipotent depuis qu'il a
isolé son cousin anciennement prince
héritier est atteint assurément de la
folie des grandeurs une sorte d'hubris.
Il veut tout régenter, aidé en cela par
la maladie de son père qui lui laisse
les coudées franches.
Curieusement les médias français qui
diabolisaient l'Arabie saoudite avant
l'avènement du quinquennat de Sarkozy
mirent un bémol à la diabolisation de
l'islam saoudien (poule aux œufs d'or
pour l'armement français) Mieux encore,
avec l'avènement de Mohamed Bin Salman
c'est carrément le grand amour ! Les
médias français ne tarissent pas
d'éloges et s'extasient hypocritement
devant sa modernité qui consiste à
présenter les avancées fantastiques
comme pour la femme de conduire une
voiture et en fait démolir en creux les
fondements bien compris de l'Islam -pas
celui du wahabisme- oublient que c'est
la Turquie qui, la première, octroya le
droit de vote aux femmes. Et que la
France n’a octroyé le droit de vote que
vingt ans plus tard sous.. de Gaulle !
Naturellement pas
un mot sur le génocide à bas bruit au
Yémen et ce n'est pas parce que les
médias occidentaux n'en parlent pas
qu'il ne se passe rien et que tout va
bien. Au contraire c'est le chaos des
milliers de morts potentiels d’après mes
Nations Unies victimes des
bombardements, du choléra et de
l’embargo . L’Arabie saoudite dont on
découvre les vertus en Occident empêche
les Nations Unies de ravitailler ce
peuple en produits de premières
nécessité, notamment des médicaments
contre le choléra, des moyens de
purifier l’eau et de la nourriture. Mais
le Conseil de Sécurité est
verrouillé du fait que le Yémen ne
représente pas un enjeu pour les grandes
puissances et que les trois pays
occidentaux ; l’Empire et ses deux
vassaux ont toujours le joker du droit
de veto qu’ils dégaineront à tous
moments.
En réalité, lit-on sur la contribution
suivante : «Cette démission de Saad
Hariri relève d'un plan concerté mis au
point conjointement par le prince
héritier Mohamed Bin Salman et le
Premier ministre israélien Benyamin
Netanyahu visant à stopper les progrès
enregistrés jusqu'ici par le Hezbollah
libanais et ses alliés syriens et
iraniens dans la région. Cette démission
coïncide également avec le renforcement
d'une campagne médiatique féroce, menée
tambour battant par toutes les chaînes
satellitaires arabes inféodées au régime
de Riyad, visant comme d'habitude l'Iran
et la Syrie mais également ce qui est
présenté comme le terrorisme au Liban.
Le renforcement des relations
stratégiques entre l'Arabie saoudite et
Israël vise à ramener le Liban dans le
giron saoudien, quitte à l'expédier à
l'âge de pierre à coups de bombes,
stopper l'avancée des troupes syriennes
et iraniennes au Levant et enfin à
empêcher toute jonction entre les forces
armées syriennes et les forces
irakiennes. Engagée dans une désastreuse
campagne militaire au Yémen, engagée
dans la guerre en Syrie et intervenant
dans les coulisses des sables mouvants
de la politique irakienne, l'Arabie
saoudite perçoit l'Iran comme son ennemi
mortel et n'hésitera pas à soutenir une
nouvelle agression israélienne contre le
Liban visant les infrastructures du
Hezbollah libanais». (3)
Les conséquences pour le peuple
libanais
Saad Hariri
était-il libre de ses mouvements ? On
sait qu'ayant la double nationalité, il
est justiciable aussi en Arabie saoudite
terre fertile pour les affaires mises en
place par son père et qui commencent à
péricliter. . Il est impossible de le
joindre. Monsieur Hariri a annoncé
depuis l'hôtel Ritz qu'il démissionnait
de ses fonctions au Liban. Cependant,
selon la Constitution libanaise, il
reste en charge des affaires courantes
dans l'attente de son successeur. (4)
Comment les libanais perçoivent cette
démission ? Les hommes politiques
notamment le président Michel Aoun,
attendent qu’il rentre !! «Il est
évident que les premiers à en souffrir
seront les Libanais. «le secrétaire
général du Hezbollah, Sayyed Hassan
Nasrallah, a pris la défense de Saad
Hariri, leader de la Coalition opposée à
son parti. Il a dénoncé une ingérence
saoudienne dans les affaires libanaises.
Le président Michel Aoun a réuni un
Conseil de défense au palais de Babda
pour déterminer les réactions à la
disparition inattendue du Premier
ministre. Il ne semble pas considérer
comme valide une démission par téléphone
et ne devrait en tenir compte que si le
Premier ministre revenait au Liban la
lui annoncer en personne. Dans sa lettre
de démission écrite par les Saoudiens,
il accuse l'Iran d'ingérence étrangère
dans la politique libanaise. La
démission de Hariri a pour but de
provoquer une crise constitutionnelle au
Liban et d'empêcher de nouvelles
élections parlementaires. Voilà la suite
probable du plan saoudien» (2) :
L'administration Trump annoncera de
nouvelles sanctions contre le Hezbollah
et contre le Liban.
*Le gouvernement saoudien infiltrera au
Liban une partie de ses combattants par
procuration d'Al-Qaïda/EI de Syrie et
d'Irak. Il financera des opérations
terroristes libanaises locales.
*Des extrémistes sunnites se livreront à
des nouvelles tentatives d'assassinat, à
des attentats terroristes et à des
émeutes contre les chrétiens et les
chiites au Liban.
*Les États-Unis essayeront de pousser
l'armée libanaise à déclarer la guerre
au Hezbollah.
*Israël tentera de provoquer le
Hezbollah et de détourner son attention
avec de nouvelles machinations à la
frontière libanaise et à la frontière
syrienne. Mais il n'entamera PAS une
vraie guerre.
Pour le site Moon
of Alabama, le plan a peu de chances de
réussir pour plusieurs raisons :
*Le peuple libanais dans son ensemble ne
veut pas d'une nouvelle guerre civile.
*L'armée libanaise ne s'impliquera avec
un camp ou un autre et au contraire
tentera de maintenir le calme partout.
*Les sanctions
contre le Hezbollah frapperont tout le
Liban, y compris les intérêts sunnites.
*Un nouveau Premier ministre sunnite
sera installé à la place de la
marionnette saoudienne qui a
démissionné.
*Le Liban
constituera un nouveau marché pour les
Russes et les Iraniens» (2).
«Les compagnies
russes s'engageront dans l'extraction
gazière et pétrolière libanaise en
Méditerranée et remplaceront les
Etats-Unis. Le plan
saoudo/américano/israélien contre le
Hezbollah a tout l'air d'une crise de
rage impuissante provoquée par leur
défaite en Syrie et en Irak. Les troupes
irakiennes ont, malgré les protestations
des Etats-Unis, débarrassé les zones
frontalières avec la Syrie de l'EI. Des
milices irakiennes ont franchi la
frontière pour aider les troupes
syriennes à reprendre Abu Kamal, le
dernier endroit contrôlé par l'EI. Cela
ouvrira enfin une route directe de la
Syrie vers l'Irak et au-delà. (…) L'Etat
islamique parrainé par l'Arabie saoudite
en Irak et en Syrie a été anéanti (…)
L'Irak a retrouvé sa souveraineté
nationale. Il a vaincu l'EI, empêché les
Kurdes de s'approprier une partie du
territoire arabe et déjoué toutes les
tentatives de relancer une guerre
civile. (…) Il est très probable que la
puissante alliance de la Syrie, de
l'Iran, de la Russie et du Hezbollah
remportera la guerre. (…) Les efforts
maniaques des Saoudiens et des
Etats-Unis pour contrecarrer une
prétendue influence iranienne (et
russe), ont permis à l'Iran (et à la
Russie) d'améliorer et de sécuriser leur
situation bien mieux qu'ils n'auraient
jamais pu l'espérer autrement» (2)
De nouvelles tensions au
Moyen-Orient ?
Les Etats-Unis et
Israël ne laisseront pas les Russes
redessiner la carte de l'énergie au
Moyen-Orient. C'est aussi l'analyse
lucide de différents spécialistes. Sous
la plume du spécialiste du Moyen-Orient
Richard Labévière nous lisons les mêmes
conclusions concernant l'axe
américano-saoudo-israélien contre la
coalition Syrie-Irak- Hezbollah-Russie :
« Cette décision spectaculaire fait
suite à l'appel du président américain
Donald Trump, lancé le 20 mai dernier
depuis Riyad, d'«isoler l'Iran». Avec la
libération de Deir ez-Zor par l'armée
gouvernementale syrienne, l'opposition
armée et ses soutiens sunnites -Arabie
saoudite, Qatar, Emirats arabes unis,
Koweït, etc.- sont aux abois. En
reprenant le contrôle des régions de
l'est de la Syrie, l'armée syrienne et
ses alliés, non seulement libèrent des
zones pétrolières qui seront
essentielles pour la reconstruction du
pays, mais surtout opèrent leur jonction
avec les forces de Bagdad sur la
frontière avec l'Irak, une bande de
quelque 650 kilomètres entre la Jordanie
et la Turquie. Deir ez-Zor était le
dernier centre aux mains de Daech en
Syrie, depuis la chute de Rakka
mi-octobre» (5).
« Les propos de Benjamin Netanyahou,
le 5 novembre à la BBC, confirment
involontairement cette évolution et la
défaite de l'axe
américano-israélo-saoudien : «la
démission de Saad Hariri veut dire que
le Hezbollah a pris le pouvoir, ce qui
signifie que l'Iran a pris le pouvoir.
Ceci est un appel à se réveiller ! Le
Moyen-Orient vit une période extrêmement
dangereuse où l'Iran mène une tentative
pour dominer et contrôler toute la
région…Quand tous les Arabes et les
Israéliens sont d'accords sur une chose,
le monde doit l'entendre. Nous devons
stopper cette prise de contrôle
iranienne». Dans tous les cas de figure,
chaque fois qu'une nouvelle menace cible
l'Iran, c'est le Liban qui trinque»
(5).
«La démission surprise de Saad Hariri
parachève une révolution de palais qui
intervient en pleine reprise des
négociations internationales sur la
Syrie. En visite en Iran, le 1er
novembre dernier, Vladimir Poutine a
confirmé sa détermination à poursuivre
le processus d'Astana par une prochaine
réunion des différentes composantes de
l'opposition à Sotchi. Au début de la
semaine, Thamer al-Sabhan, le ministre
saoudien des Affaires du Golfe, avait
menacé le Hezbollah libanais et annoncé
des surprises à venir. (…) Dimanche
soir, lors d'une allocution télévisée,
le secrétaire général du Hezbollah s'est
montré rassurant en soulignant que
«l'escalade politique verbale ne change
rien à la réalité régionale». Il a
appelé les Libanais au calme et à ne pas
céder à trois rumeurs colportées par
ceux qui cherchent à provoquer une crise
constitutionnelle : un projet
d'assassinat contre Saad Hariri, une
frappe israélienne et un plan saoudien
pour attaquer le Liban. «Avant même
l'annonce de la démission de Saad
Hariri, Samir Geagea, le patron des
Forces libanaises (FL), avait lui-aussi
multiplié les attaques en direction du
Hezbollah. Toujours en phase avec
Tel-Aviv et Riyad, le leader d'extrême
droite cherchera, sans doute, à tirer
profit de la situation pour affaiblir
ses concurrents du camp chrétien en se
présentant comme la seule alternative
possible à la succession du président
Michel Aoun» (5).
«D'autres
conséquences sont à craindre.
L'administration américaine pourrait en
profiter pour annoncer de nouvelles
sanctions contre le Hezbollah et le
Liban. L'Arabie saoudite continuera à
infiltrer au Liban une partie de ses
combattants d'Al-Qaïda et de Daech en
Syrie et en Irak. Comme depuis plusieurs
décennies, la monarchie wahhabite
financera de nouvelles opérations
terroristes au Liban et dans d'autres
pays de la région» (5)
Y aura-t-il guerre par procuration ?
Dans le même ordre
de la tension de plus en plus
grandissante, le tir d'un missile sur
Riyad mais qui fut intercepté par les
missiles Patriotes, est un signal
dangereux. L'Arabie saoudite, lit-on sur
Courrier international, utilise une
rhétorique de plus en plus guerrière
face à l'Iran. Le Moyen-Orient retient
son souffle devant le spectre de la
guerre qui plane sur la région depuis le
tir de missile sur Riyad, samedi 4
novembre, et dont les Saoudiens
attribuent la paternité à l'Iran. «Acte
de guerre», le mot est lâché.
Et il est à la une
de toute la presse saoudienne du jour, à
l'instar d'Arab News. C'est en effet
ainsi que le ministre saoudien des
Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a
qualifié le tir de missile sur la
capitale, Riyad, samedi 4 novembre. En effet, l'Arabie saoudite «se réserve
le droit de répondre en temps voulu à
l'action hostile du régime iranien», a
déclaré Adel Al-Jubeir, toujours selon
Arab News. Les autres titres de la
presse saoudienne ne sont pas en reste :
«L'Arabie Saoudite à l'Iran : vous
verrez la réponse», titre Okaz, le grand
journal de Djedda. De même, le site
internet du quotidien de la capitale
saoudienne Al Riyad cite le prince
héritier, le tout-puissant Mohamed bin
Salmane, pour qui «la fourniture par
l'Iran de missiles aux milices
[Houthistes au Yémen] est une agression
militaire directe». (6)
De son côté, Al-Makkah, le quotidien
mecquois énumère : du missile iranien
lancé sur Riyad par les représentants de
Téhéran au Yémen [les Houthistes], en
passant par les assassinats renouvelés
de policiers saoudiens [par des chiites
dans l'est du pays], ainsi que par les
attaques contre l'Arabie saoudite de la
part de l'agent iranien au Liban qu'est
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, sur
fond de démission du Premier ministre
libanais, Saad Al-Hariri [le 4
novembre], sans parler des rumeurs que
répand la chaîne Al-Jazeera du Qatar
[supposée être l'alliée de l'Iran], tout
indique que l'Iran est en train de
devenir fou en voyant l'immensité des
succès des réformes politiques et
économiques saoudiennes». (6)
Le site internet
Saba, proche des Houthistes, rapporte
que de nouveaux tirs de missiles sur
l'Arabie saoudite sont envisagés par les
dirigeants houthistes, et cela «afin de
répondre à la guerre saoudienne soutenue
par l'Amérique, la Grande-Bretagne et
Israël». Ainsi, les «fronts du
face-à-face avec l'Iran et ses
principaux alliés se multiplient»,
résume de Al-sharq Al-Awsat. Et de
lister les terrains de lutte : le Liban,
la Syrie, l'Irak, le Yémen.
Selon l'éditorialiste l'Iran «accule ses
adversaires à choisir entre deux options
: affronter directement la source
elle-même, à savoir le régime iranien,
ou créer des proxies régionaux pour
entrer dans des guerres par
procuration».(6)
Conclusion
Malgré six ans de
guerre atroce, le domino syrien n'est
pas tombé. Est-ce pour autant un retour
au statut quo ante ? On sait que la
première «manche» de ce rechapage du
Moyen-Orient voulu par Bush -ce mot est
tragique il s'agit de la mort de
centaines de milliers de personnes qui
ne savent pas pourquoi ces stratégies à
leur encontre- s'achève à près de
200.000 morts syriens pour rien, un pays
exsangue mais debout.
Qu'en est il de la
suite ? «La guerre est la
continuation de la politique par
d'autres moyens.» disait
l’officier prussien Carl Von Clausewitz
Apparemment rien n'arrêtera la
machine à broyer les peuples du fait de
la folie des hommes. Le peuple libanais
qui a tant souffert de la guerre
interconfessionnelle qui a duré quinze
ans au milieu des années soixante-dix,
attend d'une façon inquiète la nouvelle
confrontation qui se dessine du fait du
rôle diabolique de l'Arabie saoudite
guidée par Mohamed Ibn Salman, un
Schwarzkopf au petit pied qui veut -avec
sa coalition de pieds nickelés- faire le
job pour le compte de l'Empire et
d'Israël croyant de ce fait dominer
l'Iran pays qui investit dans le savoir
et ne compte pas sur les pétro-dollars
et le parapluie américain.
Pendant ce temps la
cause palestinienne s'enfonce et
disparaît de plus en plus des écrans
radar. C'est tout bénef pour Israël
devant l'anomie du monde. Et dire que le
roi Fayçal ne désespérait pas d'aller
prier à Jérusalem dans la mosquée
d'Omar. Sombre jour. Un nouveau
feuilleton s'écrit. La variable
d'ajustement sera à n'en point douter le
Liban.
A moins d'un
miracle, le scénario de 1975 d'une
guerre civile fomentée cette fois au nom
du schisme sunnite/chiite, se fera avec
d'un côté Israël les Etats-Unis l'Arabe
Saoudite, et de l'autre, l'Iran, la
Syrie l'Irak la Russie. Nul doute que
les prochains mois seront décisifs pour
la paix du monde.
1.Michel Raimbeau :
http://arretsurinfo.ch/la-benediction-syrienne-par-michel-raimbaud/
2.
http://www.moonofalabama.org/2017/11/lebanon-hariris-resignation-the-o...
3 .
https://strategika51.wordpress.com/2017/11/05/la-demission-du-premier-ministre-libanais-sur-instruction-de-ryad-le-prelude-a-une-nouvelle-agression-contre-le-liban/
4.
http://www.voltairenet.org/article198635.html
5. http://prochetmoyen-orient.ch/liban-demission-hariri-contre-iran/
6.
https://www.courrierinternational.com/article/larabie-saoudite-utilise-une-rhetorique-de-plus-en-plus-guerriere-face-liran
Articles de
références
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5252333
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/279425-des-jours-sombres-pour-les-libanais.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
Alger
Publié le 12 novembre 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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