Algérie en phase
avec le mouvement du monde
La Déclaration Balfour : Cent ans de
larmes
et de sang pour le peuple de
Palestine
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Samedi 4 novembre 2017
«
L’apartheid l’annexion, les déplacements
de masse et les sanctions collectives
sont devenus l’essence des politiques de
l’Etat israélien »
Richard Falk Ancien rapporteur spécial
de l’O.N.U.
« Celui qui m’a
transformé en réfugié m’a transformé en
bombe »
Mahmoud Darwich ( Immense poète
palestinien)
Il y a cent
ans jour pour jour un ministre
britannique du nom de Balfour décidait
de spolier un pays de sa Terre pour la
donner à des individus qui pour la
plupart ne sont pas nés en Palestine
mais en Europe centrale ; Comme cela
sera le cas de l’idéologue du sionisme
Théodore Herzl journaliste hongrois
comme cela sera le cas de Jabotinsky et
de tous les dirigeants israéliens qui
sont dans leur immense majorité des
ashkénazes peut être des natifs
russes, ukrainiens moldaves qui
faisaient partie du royaume Khazar dont
on sait que le roi s’est converti au
judaïsme , événement relaté par Arthur
Koestler dans son ouvrage : « la
treizième tribu d’Israël ». Ce sera le
début de la plus grande catastrophe du
peuple natif de Palestine.
Qui sont ces
Palestiniens qui refusent de
disparaître ?
Pour
la période récente le calvaire de
Ghaza Au-delà de la religion et de
l’ethnie, ce sont des hommes et des
femmes qui meurent, ce sont des enfants
qui vivent dans la hantise de mourir.
Souvenons-nous de décembre 2008 à
Gaza: 1 300 morts Gazaouis dont 400
enfants: et 13 soldats israéliens. Les
Palestiniens sont 10 millions et
connaissent une importante diaspora.
Plus de 4 millions d’entre eux ont le
statut de réfugiés, suite à l’exode
palestinien de 1948 et à la guerre des
Six Jours. 2,6 millions vivent en
Jordanie, 1,2 million en Israël, 500.000
sur le continent américain, tandis que
le reste est réparti dans le Monde
arabe. Seuls 3,7 millions vivent dans
les «territoires palestiniens» (Bande de
Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est). Le
Conseil national palestinien a proclamé
l’indépendance d’un État de Palestine le
15 novembre 1988 à Alger, mais n’est pas
reconnu par l’ONU (bien que la
déclaration soit, elle, «prise en
compte» par la résolution 43/177 de
l’Assemblée générale des Nations unies,
votée le 15 décembre 1988. Le 7 juillet
1993, les accords dits d’Oslo sont
signés et établissent un accord de
principe entre Israël et les
Palestiniens représentés par l’OLP. Ils
arrêtent le principe d’une future
autonomie palestinienne à Jéricho et à
Gaza. Le 13 septembre 1993, en présence
du président Bill Clinton, Yasser Arafat
et Yitzhak Rabin signent une déclaration
élaborée à Oslo qui aboutit à la
reconnaissance mutuelle de l’OLP et
d’Israël Depuis, plus rien… La
colonisation bat son plein. La
Cisjordanie est de plus colonisée . On
parle de 500.000 israéliens dans les
territoires occupés. L’actuel
gouvernement israélien fort du soutien
américain aidé en cela par ses lobbys de
par le monde ne veut rien entendre. Le
monde est tétanisé les Arabes devant le
fait accompli commencent à dialoguer
avec Israël des alliances contre
nature se font entre l’Arabie saoudite
et l’Etat sioniste. Il en sera ainsi du
Maroc du Koweit du Qatar qui a des
degrés divers ont des relations avec
l’Etat israéliens Cent ans après Theresa
May contre toute logique et discernement
, décide de fêter ce génocide à bas
bruit avec le bourreau israélien actuel
Benyamin Netanyahu sous les
protestations molles de Mahamoud Abbas
qui aurait du être invité tant il
parait complice depuis dix ans la
normalisation actuelle .
Que dit la
Déclaration Balfour ?
Comme lu sur
Wikipédia nous avons uen vue d’ensemble
de l’atmosphère qui prévalait en plein
première guerre mondiale. Le contexte
était assez délicat. Il fallait battre
les Allemands et les Anglais les
Français avaient aussi des « visées
pétrolières. » : « La Déclaration
Balfour de 1917 est une lettre ouverte
datée du 2 novembre 1917 et
signée par Arthur
Balfour, Elle est adressée à
Lord Lionel
Walter Rothschild (1868-1937),
éminence de la communauté juive
britannique et financier du
mouvement sioniste,
aux fins de retransmission. « Cher Lord
Rothschild, J'ai le grand plaisir de
vous adresser, de la part du Gouvernement
de Sa Majesté, la déclaration
suivante, sympathisant avec les
aspirations juives sionistes,
déclaration qui, soumise au cabinet,
a été approuvée par lui. : « Le
Gouvernement de Sa Majesté envisage
favorablement l'établissement en Palestine d'un
Foyer national pour le peuple juif et
emploiera tous ses efforts pour
faciliter la réalisation de cet
objectif, étant clairement entendu que
rien ne sera fait qui puisse porter
atteinte soit aux droits civils et
religieux des collectivités non juives
existant en Palestine, soit aux droits
et au statut politiques dont les Juifs
disposent dans tout autre pays. Je vous
serais obligé de porter cette
déclaration à la connaissance de la Fédération
sioniste (en). »
(1)
Pourquoi les Anglais
donnent ils aux Juifs une Terre
qui ne leur appartient pas ?
Est-ce par
philanthropie voire judéophilie ? En
fait ce sont de sordides marchandages
pour la gloire de l’empire britannique
en mauvaise posture durant la guerre :
« À l'aube de la Première
Guerre mondiale, la Palestine fait
partie de l'Empire
ottoman. C'est l'une des dernières
régions que garde l'Empire en déclin,
Il est malgré tout l'un des Empires
centraux engagés dans le conflit,
Les grandes puissances traduisent leur
convoitise par des visées différentes :
La Grande
Révolte arabe de 1916-1918 brise
l'État ottoman et ouvre plusieurs flancs
dans les zones arabes. Plusieurs
raisons différentes ont été évoquées
pour justifier la décision de Lord
Balfour d'engager l'Empire britannique
dans le sionisme. C'est l'époque du « Grand
Jeu », selon l'expression de Rudyard
Kipling, pour maîtriser les zones
riches en pétrole et protéger l'accès
aux Indes. Les Allemands cherchent à
achever le chemin
de fer Berlin-Bagdad. La campagne
de Mésopotamie (1914-15) par les
forces britanniques et indiennes cible
les gisements de pétrole du Koweït et de
Bassorah. Les accords Sykes-Picot,
confirmés par le Traité
de Sèvres, confirment le tropisme
pétrolier » (1).
« Le don aux juifs
de la Palestine ferait partie d'un plan
plus large de contrôle des routes
commerciales dans le cadre de ce Grand
Jeu. Si l'Irak est proche du Golfe
Persique, et donc de l'Inde, la
Palestine est proche du canal
de Suez en Égypte. D'après Jacob
Yeredor, une Palestine en partie juive
assure une présence d'origine européenne
au Moyen-Orient, région arabe et
principalement musulmane . Le mouvement
sioniste est une partie prenante dans
ces efforts et offre plusieurs solutions
au niveau politique, militaire,
économique et journalistique. Au niveau
politique depuis 1897, le monde juif est
politiquement représenté par le
mouvement sioniste créé par le
journaliste hongrois Théodore
Herzl et représenté en Angleterre
durant la guerre par le scientifique
russe Chaim
Weizmann. Selon le Premier ministre
de l'époque Lloyd
George, dans ses Mémoires
remercier Chaim
Weizmann pour la synthèse de l'acétone,
un composant de la cordite
( explosif) » (1)
« La solution
était de les faire se battre dans une
légion. La Légion
juive comme proposé par le
journaliste ukrainien Vladimir
Jabotinsky recrutant les réfugiés
russes en Angleterre et aux États-Unis,
et les réfugiés de terre sainte au Caire
sous administration britannique. Au
niveau économique, Chaim Weizmann avait
trouvé un procédé pour synthétiser
l'acétone nécessaire à la fabrication de
la dynamite de façon beaucoup moins
chère, ce qui lui valait l'amitié du
ministre chargé des fournitures
militaires. Le coup médiatique de la
déclaration Balfour ainsi que la prise
de Jérusalem dans la foulée représentait
finalement une motivation pour les Juifs
de choisir le camp britannique. Il faut
faire remarquer que les Juifs de 1914
étaient très patriotes et se battaient
autant pour la France que pour
L'Allemagne » (1)
Enfin pour
Jonathan Schneer, historien américain
et auteur du livre "La déclaration
Balfour", estime qu'Israéliens et
Palestiniens ont "tous les deux
raison". "Les Israéliens la considèrent
comme la pierre angulaire de la
naissance d'un Etat juif et les Arabes
comme celle de leur dépossession et de
leur misère", Les dirigeants
britanniques de l'époque estimaient en
effet que la communauté juive était
capable de les aider à gagner la
Première Guerre mondiale en raison de
son influence supposée dans les finances
et en Russie » (1)
« La déclaration
Balfour s'inscrit en contradiction avec
les engagements pris auprès des
nationalistes arabes qui revendiquent un
grand État indépendant (accords
Hussein-McMahon en 1915). Le soulèvement
arabe fut stratégiquement soutenu par
les puissances de l'Entente, en ceci
qu'il affaiblissait considérablement
l'Empire ottoman. Ils prolongent en fait
les accords
Sykes-Picot, conclus secrètement en
1916, qui prévoyaient la mise sous
tutelle internationale des possessions
ottomanes au Moyen-Orient Lors du
démantèlement de l'empire ottoman, le
monde arabe s'attendait à l'indépendance
promise, mais une partie de la
population prend connaissance de la
déclaration qu'on essayait de lui
cacher. (…) Cependant, la conférence
de San Remo (1920) ne satisfait
aucune des demandes arabes. Les mandats
britannique et français en Irak, Syrie, Liban et Palestine remplacent
la domination turque sur une grande
partie du territoire revendiqué par les
panarabistes. En outre, ils permettent
l'enracinement du mouvement sioniste,
désormais soutenu par l'Empire
britannique ». (1)
La
symbolique fondatrice pour Israël et
destructrice pour la Palestine de la
déclaration
On l’aura compris, cette
déclaration est appréciée différemment
d’une façon positive par Israël qui y
voit la superstructure fondatrice de
l’Etat et un motif de lamentation pour
les Palestiniens dont les leaders n’ont
pas été des espérances de leur peuple. :
« La déclaration Balfour, est
saluée par Israël comme ayant contribué
à la fondation du pays mais critiquée
par les Palestiniens comme une étape
majeure de la catastrophe qui les a
privés de leurs terres "Même si l'Etat
d'Israël n'aurait pas vu le jour (en
1948) sans l'implantation (juive qui l'a
précédé), sans sacrifice et sans une
volonté de se battre pour lui,
l'impulsion internationale a
indéniablement été la déclaration
Balfour", a déclaré M.
Netanyahu. (…) Pour le Premier
ministre palestinien Rami Hamdallah, la
Grande-Bretagne devrait s'excuser pour
"une injustice historique qu'elle a
commise contre notre peuple" et devrait
"la corriger au lieu de la
célébrer". (…) "Si quelqu'un doit
choisir cinq documents qui ont façonné
l'histoire et l'existence d'Israël, la
déclaration Balfour doit en faire
partie", assure Paula Kabalo, directrice
de l'Institut de recherche Ben-Gourion
pour l'étude d'Israël et du sionisme.
Les Palestiniens jugent la déclaration,
qui mentionne que "rien ne doit être
fait qui puisse porter atteinte aux
droits civils et religieux des
communautés non juives existantes en
Palestine", comme colonialiste et même
raciste. Elle a été écrite "comme
si les Palestiniens n'existaient pas",
s'insurge Nabil Shaath, un des
principaux conseillers du président
Mahmoud Abbas » (2).
La falsification de
la réalité
« Que dit la
déclaration : « Sa majesté envisage de
donner un home aux juifs en Palestine. »
Bruno Guigue nous explique comment
la complicité traditionnelle avec le
sionisme des médias européens fait que
le choix des mots est à la pour
brouiller les repères . Il écrit : « La
lecture occasionnelle du Figaro permet
parfois de dénicher quelques perles ! Je
cite : “La Déclaration Balfour est l’un
des documents diplomatiques les plus
importants de l’histoire du Moyen-Orient
au XXe siècle : la promesse d’un foyer
national juif en Palestine ; le sionisme
politique obtient une garantie juridique
internationale” (Véronique
Laroche-Signorile, 31/10). Voilà qui est
fort, très fort même. Faire passer la
Déclaration Balfour pour une “garantie
juridique internationale” relève
carrément de l’exploit conceptuel. (…)
Pour Londres, ce texte poursuivait un
double objectif. La Première Guerre
Mondiale battait son plein, et il
s’agissait de rallier à l’Entente
l’opinion juive mondiale. En déposant ce
présent aux pieds du mouvement sioniste,
on comptait obtenir le soutien
enthousiaste des juifs américains. Mais
ce n’est pas tout. Parrainé par l’Empire
britannique, le foyer national juif
devait en devenir le bastion avancé au
cœur du Moyen-Orient. La Déclaration
Balfour, en réalité, est un acte
unilatéral qui relève de la politique
impériale britannique. C’est pourquoi ce
texte n’offrait aucune “garantie
juridique internationale” à qui que ce
soit. Mal nommer les choses interdit de
les comprendre, la lettre de Balfour
est précisément la négation de toute
garantie légale internationale. Elle
acte la dépossession des propriétaires
légitimes d’une terre qui est offerte à
la prédation sioniste en violation du
droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. La Déclaration Balfour,
c’est le viol colonial de la Palestine
arabe, et rien d’autre » (3).
Bruno Guigue
déconstruit ensuite élégamment les mots
utilisés en allant porter le fer dans la
plaie à savoir le colonialisme européen
toujours à la manœuvre et qui voit dans
l’occupation raciste selon nous de
la Palestine, une façon de sous traiter
le job. « (…) Ce qui est au cœur de la
Déclaration Balfour, c’est le
colonialisme européen dans son
affligeante banalité. Elle distingue en
effet deux populations qui ne sont pas
logées à la même enseigne. La première
se voit reconnaître des droits
politiques, tandis que la seconde (90%
des habitants) est balayée d’un trait de
plume. La première est un sujet, la
seconde un simple objet. Pour les
définir, on emploie la négation. Ce sont
des “populations non juives”, et non des
populations arabes. Le texte les prive
de toute existence positive (.. ;) Que
les Arabes conservent leurs coutumes, du
moment qu’ils n’entravent pas la marche
du peuple juif vers la souveraineté !
Contre les Palestiniens, la Déclaration
Balfour a exercé une violence symbolique
de longue portée. L’Empire a fondu,
mais le sionisme s’est imposé par la
force. La violence du texte colonial n’a
cessé d’exercer ses méfaits depuis un
siècle, culminant en une tentative
d’oblitération que seule la résistance
du peuple palestinien a pu mettre en
échec(3 ).
Nous pourrions y
trouver une analogie avec les textes de
Camus notamment dans « L’étranger » où
l’Arabe c’est ce qui entoure l’européen
il n’a pas de visage, c’est le creux de
la réalité
Comment est vécu
l’évènement du centenaire Le racisme
toujours d’actualité ?
Selon
que l’on se place du côté israélein ou
de celui des palestiniens,
l’appréciation est différente : « Dans
le Jerusalem Post, l’historien
israélien Eli Poeh rappelle que la
déclaration Balfour n’a pas toujours été
aussi largement célébrée dans l’Etat
hébreu. Il note que dans les années 90,
elle avait quasiment disparu de la
conscience collective. Mais la
concomitance de ce centenaire, quelques
mois après l’anniversaire du demi-siècle
d’occupation israélienne en Cisjordanie,
souligne une certaine continuité et
galvanise chaque position. Pour
l’ex-députée israélienne travailliste et
politologue Einat Wilf - la place
prise par le centenaire côté israélien
s’explique, au-delà du symbolisme de
l’anniversaire, en réaction à ces
campagnes palestiniennes. «Pour
beaucoup d’Israéliens, cela revient à
remettre en cause l’existence même
d’Israël. D’où le besoin de célébrer
cette première grande victoire
diplomatique, très importante
symboliquement, mais qui n’est que ça.
Lord Balfour n’a pas créé Israël, ce
sont les sionistes, par leurs sacrifices
et efforts après le congrès de Bâle, qui
l’ont fait.» (4)
« A l’inverse, Aïda
Touma-Suleiman, députée de la Liste
unifiée, qui fédère les trois grands
partis arabes à la Knesset, estime qu’il
y a un lien direct «entre la lettre
de Balfour et la Nakba [la
«catastrophe» en arabe, désignant
l’exode et les tueries de Palestiniens
en 1948, ndlr]». Elle note que la
rhétorique «colonialiste et raciste» de
la déclaration Balfour, qui désigne les
Palestiniens comme un ensemble épars de «communautés
non juives», trouve encore des échos
dans la controversée et maintes fois
reportée «loi sur la nationalité», qui
entend statuer définitivement sur la
nature juive de l’Etat israélien et
devrait être examinée à la Knesset cet
hiver. «Dans les deux cas, les
Palestiniens, habitants indigènes de ces
terres, sont regardés comme une
population inférieure à qui l’on dénie
une identité nationale», ajoute-t-elle.
Pour Mahmoud Abbas, «Balfour a
dépossédé de leurs droits les
Palestiniens et initié des décennies de
persécution». Le mouvement
islamiste Hamas qualifie, lui, la
déclaration de «crime du siècle». (4)
Cisjordanie, la
cohabitation malgré tout
C’est par ce
type de titre que Les médias
français font ce qu’ils peuvent pour
normaliser le fait accompli. Ils ne
tarissent pas d’adjectifs élogieux pour
signaler des associations microscopiques
de juifs israéliens et de palestiniens
qui collaborent ensemble. Ainsi Paris
Match nous présente une situation
idyllique « tout le monde est beau tout
le monde est gentil » : « Chaque jour,
des milliers de Palestiniens et
d’Israéliens se côtoient dans les
territoires occupés. Dans un océan
d’hostilité, quelques îlots de
conciliation fleurissent. Plusieurs
dizaines de voitures, garées en file
indienne, bordent la propriété de
l’agriculteur Ali Abu Awad en cette fin
de journée de juin. Nous sommes au
carrefour du Goush Etzion, à quelques
kilomètres de Bethléem, au cœur de la Cisjordanie occupée.
Ce soir, Ali a rassemblé une poignée
de ses amis pour un iftar un peu
particulier. Palestiniens et Juifs
israéliens vont partager ce repas qui
marque la rupture du jeûne, Nous
sommes au centre Karama (« dignité » en
arabe), un lieu de rapprochement entre
Palestiniens et Israéliens, fondé par
Ali Abu Awad et ses partenaires colons,
membres de l’association Roots
(« racines »). Depuis l’été 2014, le
groupe tente d’établir un dialogue
pacifique entre voisins. « Les colonies
sont illégales mais elles sont là. C’est
une réalité », explique Ali" (5)
"(…) Né il y a
quarante-quatre ans dans une famille
très politisée, réfugiée après la guerre
de 1948, le jeune Ali va rapidement
marcher dans les pas de sa mère,
militante et activiste de l’OLP . Lors
de la première Intifada (1987-1993), ils
sont arrêtés et condamnés à quatre
années de prison. « Nous étions
enfermés dans deux centres différents.
Après trois ans, j’ai demandé à voir ma
mère. Les autorités ont refusé. Nous
avons alors commencé ensemble une grève
de la faim. Au bout de dix-sept jours,
les Israéliens nous ont accordé le droit
de nous rencontrer. Quelques mois plus
tard, ils seront relâchés dans le cadre
des accords d’Oslo. (…) Le déclic
survient lorsqu’il entre en contact avec
une mère juive qui vient de perdre son
fils dans le conflit. Il explique :
« Israël a parfaitement réussi à me
montrer les tanks, les soldats, les
check-points, la violence, mais il aura
fallu trente-deux ans pour que je voie
pour la première fois des larmes juives.
Depuis, Ali n’a cessé d’œuvrer pour la
réconciliation à travers la
non-violence, et milite pour « une vraie
vision, de vraies actions sur le
terrain » (5)
L’artiste Banksy
organise une "cérémonie d'excuses" en
Cisjordanie
Dans l’indifférence général il ya
tout de même des prises de conscience.
C’est le cas de L'artiste
britannique Banksy : « qui a organisé
mercredi une «cérémonie d'excuses»
devant son hôtel en Cisjordanie occupée
à l'occasion du 100e anniversaire de la
déclaration Balfour qui a ouvert la voie
à la création de l'Etat d'Israël. Dans
une mise en scène surréaliste et
sarcastique, une cinquantaine d'enfants
palestiniens ont été reçus pour prendre
le thé avec une actrice déguisée en
reine d'Angleterre. Derrière eux, sur le
mur de séparation israélien qui coupe la
Cisjordanie, le mot «SORRY» a été gravé,
en dessous de «Er» (Elizabeth Regina).
Ce centenaire est célébré en Israël,
où ce texte est considéré comme un acte
ayant encouragé les Juifs à émigrer vers
la terre de leurs ancêtres et préfiguré
la création de l'Etat hébreu en
1948. Pour les Palestiniens, en
revanche, la déclaration marque le début
d'une «catastrophe» qui a conduit des
centaines de milliers d'entre eux à
abandonner leurs maisons lors de la
guerre ayant abouti à la création
d'Israël et qui s'est poursuivie par
l'occupation de la Cisjordanie. «Ce
conflit a causé tant de souffrances de
tous les côtés. Le gouvernement
britannique a déclaré qu'il marquerait
«avec fierté» l'anniversaire jeudi, en
présence du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu, invité à participer
à un dîner à Londres avec son homologue
britannique Theresa May.
Même certains
hommes politiques ont montré leurs
rzticences, c’est le cas de Jérémy
Corbin : Nul doute qu’ils sont visés. « Convié
à célébrer les cent ans de la
déclaration de Balfour, il a décliné
l’invitation. Il est depuis accusé
d’antisémitisme. une polémique
vient d’éclater avec chantage à
l’antisémitisme à la clé.
L’ambassadeur israélien à Londres Mark
Regev a immédiatement réagi sur la BBC
en déclarant que « ceux qui opposent la
Déclaration de Balfour démontrent quel
genre d’extrémistes ils sont » et que «
s’opposer à Foyer national juif, c’est
penser qu’il faut détruire Israël. »
Jeremy Corbyn essuie les attaques du
lobby sioniste depuis qu’il a pris la
tête du parti travailliste en 2015 ».
(7)
La dernière
reddition avant la disparition de
la Palestine en tant qu’Etat
On apprend que le mouvement islamiste
Hamas, au pouvoir depuis une décennie à
Gaza, a cédé mercredi à l’Autorité
palestinienne le contrôle des points de
passage vers l’Egypte et Israël,
Désormais, aux termes de l’accord de
réconciliation négocié par l’Egypte,
l’Autorité palestinienne, entité
internationalement reconnue supposée
préfigurer un Etat palestinien
indépendant, doit prendre d’ici au 1er
décembre le contrôle total de Gaza. (…)
Israël impose un blocus à l’enclave
depuis une décennie en citant la
nécessité de contrôler le Hamas, qu’il
considère –ainsi que l’Union européenne
et les Etats-Unis– comme une
« organisation terroriste » et contre
lequel il a mené trois guerres depuis
2008. Depuis 2013, l’Egypte a également
largement fermé sa frontière, accusant
le Hamas de soutenir l’insurrection
jihadiste qui ensanglante le Sinaï
contigu à Gaza. (…) Les principales
factions palestiniennes doivent se
rencontrer au Caire à la fin du mois
pour discuter de la formation d’un
gouvernement d’unité. Israël a toutefois
prévenu qu’il rejetterait tout
gouvernement d’unité comprenant le
Hamas, tant que le mouvement islamiste
ne désarme pas et ne reconnaît pas le
droit à l’existence d’Israël » (8).
Le courage
de dire la vérité
Je propose aux
lectrices et lecteurs cette sublime
vidéo où le droit est affirmé en même
temps qu’est dénoncé la manipulation
grossière même au sein de l’enceinte
des Nations Unies . Ainsi A la veille de
la déclaration de Balfour le
délégué israélien aux Nations Unies
prenant prétexte que l’Unesco a décidé
de commémorer l’holocauste, s’est
intronisé président de séance et a
imposé une minute de silence au nom de
la mort de six millions de juifs de la
main d’Hitler. Les délégués très gênés
ont mis du temps à réagir et à se lever
pour certains. La parole fut ensuite
donnée à la déléguée cubaine qui a fait
une véritable leçon en dénonçant
l’amalgame et le hod up d’une mission
dévolue au président de séance qui
a laissé faire le délégué israélien. La
délégué cubaine au bord des armes a fait
un procès en règle de ces procédés
et a demandé par souci d’équité au
président de bien vouloir permettre
l’observation d’une minute pour les
victimes palestiniennes. Comme un
seul homme les délégués
applaudirent longuement et le président
s’est rattrapé en déclarant : «
bonne comparaison » (9)
Assurément ce ci du
cœur de cette grande dame vaut plus que
cent discours et surtout a plus de poids
que toutes les déclarations sans
lendemain aussi bien des biens pensants
qui se gargarisent de droits de l’homme
- de l’homme blanc dirait
l’humoriste Dieudonné- ainsi que les
potentats arabes avachis et qui
regardent ailleurs pour ne pas
indisposer Israël et l’empire
Conclusion
La création de
l’État palestinien, aux termes des
Accords d’Oslo, aurait dû intervenir en
décembre 1998 selon l’accord de
septembre 1993 de Washington. Nous en
sommes loin. Le 24 septembre 2011, le
président Mahmoud Abbas demande
officiellement à la tribune des Nations
unies l’adhésion de l’État palestinien à
l’ONU La demande a été rejetée. On
aurait pensé à un Etat binational de
tout ses citoyens sans apartheid comme
l’avait proposé en leur temps Hannah
Arendt ou Martin Buber. Rien de cela ne
se fera ! Car Israël se veut un Etat
juif, ce qui veut dire qu’à terme, même
les Arabes israéliens n’ont pas vocation
à rester dans un Etat juif, ce qui ouvre
la porte à une autre Nakba..
Un siècle après la
Déclaration de Balfour. Rien ne pointe à
l’horizon si ce n’est la promesse
faite aux Israéliens par Donald Trump
pendant les élections de faire
transferer l’’ambassade israélienne de
Tel Aviv à Jérusalem capitale éternelle
d’Eretz Israël D’ici là, de
compromission en compromission, il ne
restera rien des quelques lambeaux du
bantoustan en peau de léopard actuel.
Les Palestiniens seraient, alors, bien
contents d’être repoussés loin dans le
désert du Néguev. Gaza n’est pas loin.
Le Grand Israël sortirait du mythe pour
s’imposer dans l’histoire.
1.
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_Balfour_de_1917
2.https://www.romandie.com/news/ZOOM-Un-siecle-plus-tard-la-declaration-Balfour-divise-toujours-Israeliens-et-Palestiniens/858380.rom
3.Bruno Guigue https://www.facebook.com/notes/bruno-guigue/d%C3%A9claration-balfour-la-violence-du-texte/1238286819650104/
4.http://www.liberation.fr/planete/2017/11/01/balfour-cent-ans-d-encre-et-de-sang-au-proche-orient_1607288
5.Michaël Blum Sébastien Leban
http://www.parismatch.com/Actu/International/Cisjordanie-la-cohabitation-malgre-tout-1382288
6.http://www.parismatch.com/Actu/International/Centenaire-de-la-declaration-Balfour-Banksy-organise-une-ceremonie-d-excuses-en-Cisjordanie-1383644
7.https://lemuslimpost.com/centenaire-declaration-balfour-corbyn-refuse-diner-netanyahu.html
8.https://assawra.blogspot.fr/2017/11/le-hamas-cede-lautorite-palestinienne.html
9.
https://www.facebook.com/712856672200051/videos/872211339597916/
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 5 novembre 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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