Actualité
Pandémie et socialisme :
une magistrale leçon politique !
Bruno Guigue
Samedi 28 mars 2020
Des démocraties occidentales
décomposées, au bord de l'implosion
sanitaire, incapables de faire face à
l'épidémie alors que nous n'en sommes
qu'au début, et dont les dirigeants
versatiles nous disaient en janvier
qu'il n'y avait aucun problème, en
février que ce n'était qu'une mauvaise
grippe, et début mars qu'il fallait
aller voter et nous agglutiner en chœur
sur les terrasses des bistrots.
Des dirigeants occidentaux qui comptent
sur une immunité collective synonyme
d'extermination de nos aînés pour
éteindre l'épidémie, mais qui se gardent
bien de le dire et invoquent une guerre
qu'ils ont déjà perdue faute de vouloir
la gagner ; des incompétents et des
corrompus vendus à Big Pharma qui
répugnent à admette des résultats qui
semblent faire leurs preuves et qui
méritent d'être testés de façon massive
; qu’il s’agisse du confinement, du
dépistage ou du traitement, une
indécision et une cacophonie qui donnent
l’impression qu’il n’y a pas de pilote
dans l’avion.
Sous les
projecteurs de curieux médecins qui,
faute d'aller au front en blouse
blanche, passent leur temps à pérorer
sur les plateaux télé en compagnie de
crapules journalistiques dont la vilenie
transpire dans le moindre de leurs
propos ; loin des projecteurs, en
revanche, des personnels soignants qui
se battent héroïquement sous le mépris
de cette classe dominante qui a exigé le
démantèlement de l'hôpital public pour
accroître ses profits.
Un système de soins
qui faisait la fierté de la nation, et
qu'on a sacrifié sur l'autel du capital
à coups de réformes néo-libérales ; une
sécurité sociale exemplaire créée par
les communistes en 1945, qui a sauvé des
millions de vies, mais que l'oligarchie
a démantelée au détriment de la santé
publique ; un abandon massif des
populations à la logique du profit
individuel, aujourd'hui, quand il
faudrait mobiliser l'esprit de
solidarité et saisir fermement les
richesses là où elles se trouvent.
Un échec patent,
une incurie massive des soi-disant
démocraties devant les défis que nous
lance cette pandémie qui n'est pas la
première et qui ne sera pas la dernière
; le désarmement unilatéral des
populations les plus fragiles devant la
maladie orchestré par des gouvernements
qui ont livré le peuple de France à ses
pires ennemis ; qui l'ont offert en
pâture à une oligarchie qui vendrait sa
mère pour épaissir son portefeuille dans
le but illusoire de remplir une
existence vide et plongée, comme dit
Marx, "dans les eaux glacées du calcul
égoïste".
A l'autre bout du
monde, des Chinois vilipendés sans
relâche par nos médias, calomniés sans
vergogne par les dirigeants des
Etats-Unis, alors qu'ils ont tout fait
pour juguler l'épidémie, en deux mois,
sous l'égide d'un Etat pour qui la santé
publique est une priorité nationale et
la solidarité autre chose qu'un slogan
de campagne électorale sponsorisée par
des banquiers d'affaires ; des
puissances asiatiques qui réussissent à
endiguer le mal en mobilisant des moyens
colossaux, s'appuyant sur des valeurs
collectives qui n'y ont pas subi comme
chez nous le laminage néolibéral.
Des équipes
médicales chinoises, cubaines et
vénézuéliennes qui volent au secours de
l'Italie, pays européen trahi par ses
partenaires ; une Union européenne dont
l'inutilité est patente, l'impuissance
pathétique, le délabrement exposé au
regard de tous dans cette incapacité à
faire jouer le moindre mécanisme de
solidarité ; des médecins cubains
autorisés à intervenir en Martinique,
véritable camouflet pour une grande
puissance capitaliste contrainte
d'appeler à la rescousse le seul Etat
socialiste de la Caraïbe.
Ce même pays, Cuba,
qui contient l'épidémie en mobilisant un
système de santé exemplaire, loué par
l'OMS, et qui vaut au peuple cubain une
espérance de vie de 80 ans, désormais
supérieure à celle des Etats-Unis ; la
réussite incontestable, donc, des pays
dotés d'un Etat fort, souverain et
soucieux de la santé publique ; des
Etats prêts à consentir un
ralentissement de la croissance, s'il le
faut, pour sauver des vies humaines ;
tandis que les dirigeants occidentaux
font le choix inverse, au risque de
sacrifier à la fois l'économie et la
santé, au bout du compte, en laissant la
situation empirer.
Une formidable
leçon de choses administrée aux peuples,
une magistrale leçon politique, en
définitive, sur les vertus comparées des
soi-disant démocraties qui les
abandonnent à leur sort et des
soi-disant dictatures qui font tout pour
les sauver d'une mort annoncée ; une
leçon sur la supériorité du socialisme
chinois ou cubain, et pour tout dire du
vrai progressisme, sur des régimes qui
n'ont que les droits de l'homme à la
bouche, mais qui font comme si la
pandémie était l'effet de lois
naturelles et ont les yeux rivés sur les
cours de la Bourse pendant que se
poursuit l'hécatombe.
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