Analyse
Oh
mon père ne les pardonne pas,
car ils
savent exactement ce qu’ils font
Antoine Charpentier
Jeudi 14 mai 2020 En février
2006 la résistance libanaise a obtenu
une couverture politique chrétienne par
le biais du document d’entente signé
entre le Courant patriotique libre, avec
à sa tête à l’époque le Général Michel
Aoun, aujourd’hui président de la
République libanaise. Actuellement
certains prélats s’emploient à
déconstruire cette entente entre deux
composantes majeures du Liban, essayant
d’ôter à la résistance cette forme de
couverture politique au profit des
corrompus et des voleurs du Temple. De
ce fait, la résistance libanaise toutes
tendances confondues subit des attaques
d’envergures qui affectent également la
totalité du peuple libanais, sous les
yeux du milieu clérical.
Le
comportement de certains chefs d’Églises
et clercs au Liban, face aux
contestations populaires contre la
corruption, face à la crise économique
et face à la pauvreté croissante due en
grande partie à l’application sans
condition des recommandations
américaines, par la Banque centrale
libanaise prouve une dangereuse
collusion entre les prélats en question
et les milieux financiers au Liban qui
sont pour la majorité bien corrompus.
La politique
économique et financière dictée par les
États-Unis au Liban est une forme de
guerre visant en premier lieu à mettre
la pression sur le peuple libanais, aidé
par les corrompus de tous genres et
leurs mercenaires, afin de soulever
l’opinion publique contre les résistants
libanais qui constituent un frein à la
mise en place de leur projet au
Moyen-Orient, qui n’est plus un secret
pour personne.
Aujourd’hui,
le soutien indéfectible des milieux
cléricaux à certains corrompus avérés,
leurs collisions avec les milieux
financiers, leurs intérêts à l’argent et
au faste contredit le principe même de
la pauvreté évangélique et de
l’imitation de Jésus. En adoptant de
telles postures certains clercs de tous
types et tendances confondus entament
des manœuvres explicites à l’encontre du
peuple de Dieu, en faveur des voleurs du
Temple, des pharisiens voire du diable
même. Par conséquent, une telle manière
d’être de ces clercs n’est pas
uniquement contre la résistance et ses
alliés, qui entre-autres les protègent
ainsi que leurs ouailles, mais également
contre toutes les composantes sociétales
libanaises.
Nombreux
sont les chrétiens qui contestent de
façon explicite ou implicite le
comportement de leurs chefs religieux et
leurs prises de positions inexplicables.
Toutefois, ces derniers font la sourde
oreille, oubliant de qui ils tirent leur
légitimité. L’économiste libanais
Georges Corm affirme qu’«il faut surtout
vaincre une certaine inertie qui s’est
emparée des chefs des Églises orientales
et de leurs responsables (patriarches et
évêques).» Cette inertie est
dévastatrice pour les communautés
chrétiennes et vient s’ajouter à la
liste des motifs qui menacent leur
avenir.
Donc, après
la normalisation par la théologie
dissimulée sous étiquette pastorale,
après s’être complétement désintéressés
des causes, des dossiers et des
problèmes du Proche-Orient, voilà que
ces chefs religieux s’emploient à
défendre les corrompus contre le peuple.
Cependant les prises de partis
volontaires des clercs en faveur de ces
derniers au nom de la confession cachent
la défense de leurs intérêts propres,
ainsi que leur préférence quasi
permanente de l’étranger et de son
projet politique, au détriment de leurs
compatriotes. Néanmoins, ils ont
également occulté que Jésus leur maître
et leur seigneur a chassé les voleurs et
les pharisiens du Temple et a été
toujours auprès du peuple, des démunis
et des pauvres.
A l’heure où
la chaîne Al-Mayadeen diffuse pour la
période de ramadan une série sur la vie
de l’évêque d'al-Qods (Jérusalem)
Hilarion Kabouji qui comme d’autres a
consacré sa vie aux pauvres, aux
démunis, aux questions du Proche-Orient
et aux causes des peuples arabes, nous
retrouvons aujourd’hui des clercs, des
patriarches, des évêques qui préfèrent
être du côté des voleurs et des
corrompus.
Ces chefs
religieux entament une nouvelle
normalisation avec les ennemis de la
nation par les intérêts économiques et
financiers, par l’argent et
l’accumulation des fortunes. Cependant,
à quoi servent leurs fortunes, si les
chrétiens viennent à disparaître du
Liban et du Proche-Orient ?
Reçu d'Antoine Charpentier pour
publication
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