Algérie
De la liberté d’expression au temps béni
du Hirak
Ahmed Bensaada
Photo :
Patrick Deschamps - MontréalExpress
Mardi 16 juin 2020
Je dois être
honnête. Lorsque j’ai écrit mon récent
livre « Qui sont ces ténors
autoproclamés du Hirak algérien ? »,
je me doutais qu’il allait être
bassement critiqué et que son auteur
n’allait pas être épargné. Mon
expérience avec les activistes
printanistes arabes et leur concept
unidirectionnel des libertés
individuelles, lors de la sortie de « Arabesque
américaine » en 2011, m’a appris que
le romantisme révolutionnaire était
souvent plus fort que la raison. Mais en
ces temps-là, cela pouvait se
comprendre : pour la première fois dans
l’histoire moderne de cette région, des
jeunes prenaient d’assaut les rues,
bravant les interdits tout en demandant
avec véhémence le départ d’autocrates
rouillés par le temps et l’usure d’un
pouvoir spolié. Mais près d’une
décennie après l’immolation de Feu
Mohamed Bouazizi et l’embrasement de la
région par cette funeste saison que les
Occidentaux nous ont vendu comme un
« printemps », j’avais espéré que mon
nouvel ouvrage allait être un peu mieux
reçu.
Que nenni!
Je n’ai jamais été
aussi attaqué que par certains de mes
« chers » concitoyens. Et tout y est
passé : complotisme, anti-Hirak,
pseudo-physique, misère de la pensée,
régime, système, médias publics,
éthique, ANEP, APS, AUF, Canada,
Vietnam, cirage, carrière, magot,
coupe-feu, gauche « madkhalie » et j’en
passe…
Jamais, Ô grand
jamais, je n’aurais pensé que le niveau
des critiques de mes contradicteurs soit
aussi pitoyable!
En agissant de la
sorte, ces gens-là ne comprennent-ils
pas qu’ils sont juste en train de
confirmer que ce sont eux qui noyautent
le Hirak béni pour l’emmener sur les
sentiers de la discorde, de la
confrontation et du chaos, selon des
directives élaborées ailleurs et
susurrées dans leurs oreilles?
C’est à se poser de
sérieuses questions sur les fondements
de la démocratie prônée par ces
défenseurs « autoproclamés » du Hirak.
Veulent-ils vraiment ériger des potences
dans toutes les villes du pays pour
pendre haut et court toute voix jugée
non conforme à leur pensée unique? Je ne
suis pas loin de le croire.
Et elle sera belle,
cette Algérie nouvelle!
À tout seigneur,
tout honneur, commençons par le
professeur Lahouari Addi que j’ai cité
dans mon ouvrage. Moins de 24 h après la
publication des « bonnes pages » de
l’essai, M. Addi écrivit un long texte,
sans avoir lu mon livre, car non
disponible en dehors de l’Algérie. Il y
expliqua ses relations avec un organisme
américain d’ « exportation » de la
démocratie. Très correcte la démarche si
ce n’est un petit hic : il traita
l’auteur de l’ouvrage, c’est-à-dire moi,
de « doubab » (mouche en arabe).
Texte de Lahouari Addi
Allons, allons,
cher professeur, un peu de retenue! Quel
exemple donnez-vous à cette belle
jeunesse qui a enfanté le Hirak?
Respectez votre niveau académique,
voyons! Évitez d’utiliser ce genre
d’expressions qui peuvent entacher votre
respectabilité et nuire à votre rang
social.
Pensez-vous que MM.
Huntington ou Fukuyama, avec qui vous
prenez le thé dans les salons feutrés,
auraient utilisé ce vil langage de la
plèbe dans une telle situation?
Oh que non! Ils
auraient d’abord lu le livre et donné,
ensuite, un avis argumenté sur son
contenu. Pour ou contre, certes, mais
poli et respectueux.
D’autant plus que
mon livre ne comporte aucune insulte ni
injure à votre encontre ni à l’encontre
des autres personnes mentionnées.
Le professeur Addi
récidiva quelques jours plus tard en me
traitant de « sinistre personnage
» dans une émission de Radio Corona
Internationale, radio dont il sera
question plus tard.
Il ne s’agit donc
pas d’une simple incartade, mais d’un
comportement bien ancré : l’insulte et
l’invective contre toute personne qui
dérange le grand professeur dans sa
béatitude féconde. Mon ouvrage
l’aurait-il brusquement fait descendre
de son firmament vers le plancher des
vaches?
Une autre célébrité
du microcosme « intellectuel » algérois
a décidé de s’insurger contre l’auteur
du livre : M. Lazhari Labter. Dans un
post d’une longueur qui devrait figurer
dans le livre Guinness des records, il
déblatéra une foultitude de lieux
communs…sans piper mot du contenu du
livre. Mais qu’est-ce qui a poussé ce
gentil monsieur à se fatiguer de la
sorte? Des tonnes d’efforts et des
litres de sueur pour faire rire toute la
blogosphère.
Texte de Lazhari Labter
Regardons ça de
près. Il m’accuse d’avoir publié mon
livre « Arabesque$ » à l’ANEP,
c’est-à-dire une maison d’édition
étatique pour démontrer que je suis
« payé » par le « pouvoir ». C’est vrai
que cette accusation n’est pas
originale. Chawki Amari [1] me l’avait
servie en 2016 lorsque mon éditeur
(privé) de l’époque, M. Amar Ingrachen
(Éditions Franz Fanon), avait choisi la
librairie de l’ANEP comme lieu du
lancement de mon livre « Kamel Daoud,
Cologne contre-enquête ».
Mais ce qui est
grave dans le cas de M. Labter, c’est
que ce monsieur a été embecqué et gavé
par l’ANEP puisqu’il a été directeur de
ses éditions de 2001 à 2005. Il n’a pas
été juste « payé » par le « pouvoir » :
il a fait partie du pouvoir lui-même.
Le comble du
ridicule? M. Labter vient d’être
officiellement nommé par le ministre de
l’industrie cinématographique au sein de
la commission de lecture du Fonds de
développement de l'art, de la technique
et de l'industrie cinématographique
(Fdatic) [2].
Ce monsieur
collabore activement avec le
gouvernement actuel alors qu’il me
reproche d’être « proche » de ce même
gouvernement. Y comprenez-vous quelque
chose?
J’utiliserai la
même phrase que celle utilisée par
Lazhari Labter dans une de ses lettres
ouvertes :
« Mais pourquoi
as-tu fait ça Lazhari, pourquoi ? »
[3]
Lazhari Labter et
ses "combats"
M. Labter, militant
pour la démocratie, la liberté des
droits humains et de la justice sociale?
Pour quelle liberté milite-t-il? De
celle des censeurs et des coupeurs de
langues?
M. Labter, vous
êtes un fossoyeur de la liberté
d’expression!
Inondé par des
commentaires négatifs ― car le peuple
n’est pas dupe !― et traîné dans la boue
par un youtubeur nommé Rafaa 156 [4],
notre grand défenseur des droits humains
a été finalement contraint de rendre
privé son post concernant mon livre, le
retirant de l’espace public.
Ah, la liberté
d’expression entre amis! Elle assure un
si doux cocooning!
En fait, ce que ne
sait pas ce cher M. Labter et beaucoup
de mes contradicteurs zélés, c’est que
mon livre « Arabesque américaine » a été
d’abord publié au Canada en 2011, puis
en Algérie par les Éditons Synergie
(éditeur privé) en 2012. Après la
parution de « Arabesque$ » édité en
Belgique en 2015 par Michel Collon
(Editions Investig’Action), j’ai d’abord
proposé l’édition algérienne à M. Amar
Ingrachen (éditeur privé) avant de le
soumettre à l’ANEP. M. Ingrachen avait
refusé de l’éditer pour des raisons qui
le concernent tout en acceptant de
publier mon livre sur Kamel Daoud.
De même, bien avant
de proposer mon nouveau livre « Qui sont
ces ténors autoproclamés du Hirak
algérien ? » aux Éditions APIC, je
l’avais envoyé en premier lieu à M.
Ingrachen, fidélité à mon éditeur privé
oblige. Je n’en ai même pas soufflé mot
à l’ANEP.
Si Amar Ingrachen
―membre du club privé CPP (Café Presse
Politique) de Radio M― avait édité ce
livre, aurais-je été lynché de la sorte
sur la place publique? Et si l’APS avait
annoncé la parution de mon livre édité
par M. Ingrachen, quelle aurait été la
réaction? M’aurait-on accusé de
collusion avec des forces cosmiques?
Et parlons-en de
ces médias algériens privés libres et
démocrates! Aucun journal, aucune télé
(même étatique!) ne m’a invité, ni
questionné au sujet de mon livre. La
plupart d’entre eux ont totalement
ignoré sa sortie et aucun n’en a encore
fait une quelconque recension!
À qui ce livre
fait-il peur? Existe-t-il des sujets
tabous alors que notre pays vit des
moments critiques?
« Taisez-vous M.
Bensaada! »
Pourtant, cet
ouvrage a fait le buzz sur les médias
sociaux. On en parle, on le critique, on
l'attaque, au grand bonheur des claviers
qui s’en donnent à cœur joie.
El Watan en a parlé
(à deux reprises), mais en mal comme de
coutume quand il s’agit d’un ouvrage qui
dénonce les collusions avec l’étranger.
Et sans en commenter le contenu. Ce
journal se sentirait-il concerné?
« Le Hirak cible
d’attaques simultanées » [5], « Hirak-Pouvoir
: le temps de la surenchère » [6].
Des titres qui suggèrent que mon livre
est une attaque contre le Hirak et qu’il
a été commandité par le « pouvoir »,
alors que tous ceux qui l’ont lu
honnêtement attestent du sérieux du
travail qui y figure.
Mais que peut-on
attendre d'un journal qui est capable de
faire une aussi horrible et indécente
une que celle-ci?
Si les médias
faisaient un travail professionnel, des
entrevues auraient été réalisées avec
moi et, surtout, avec les personnes que
je cite dans mon livre. Des débats
publics contradictoires auraient été
organisés sur les plateaux de télé. Mais
non : on tire à boulets rouges sur celui
qui a écrit le livre, on le traite de
conspirationniste tout en donnant un
blanc-seing aux personnes citées dans
l’ouvrage. Et cela, même si l’ouvrage
contient des références vérifiables et
des annexes on ne peut plus explicites.
Le comportement
d’El Watan n’est pas nouveau à mon
égard. Je me rappelle une anecdote qui
date de la première sortie de mon livre
« Arabesque américaine » à Montréal, en
avril 2011. J’avais dans ce temps un
ami, Samir Bendjaafar (pseudo Samir
Ben), pigiste à El Watan. Je lui avais
remis une copie de l’ouvrage avant même
qu’il ne sorte en librairie.
Il en tira un
superbe article qui fut publié par El
Watan [7] le 20 avril 2011. Quelques
jours plus tard il me proposa une
interview sur le même sujet qu’il
réalisa et envoya à son journal. N’ayant
pas eu de nouvelles de la publication de
l’entrevue, je lui ai demandé la raison
du retard. Gêné, il me répondit que le
directeur du journal, M. Belhouchet en
personne, lui avait signifié « qu’il
ne voulait plus voir le nom de Bensaada
dans son journal ».
Ce même Samir
Bendjaafar mène actuellement une sordide
campagne de salissage contre ma personne
sans, bien sûr, avoir lu le livre
puisqu’il n’est vendu qu’en Algérie.
Cher Samir, te
rappelles-tu quand tu me traitais de «
docteur en physique et récipiendaire
d’une multitude de prix d’excellence au
Canada » [8]. Te souviens-tu de
cette phrase : « […] l’auteur
montréalais d’origine algérienne Ahmed
Bensaada vient de signer un essai très
documenté sur le rôle des Etats-Unis
dans le vent de révolte qui balaie le
monde arabe depuis décembre dernier
» [9]?
Qu’est-ce qui a pu
bien changer ton comportement depuis?
Quelle est la cause de ton hypocrisie?
Qu’est-ce qui a métamorphosé tes
panégyriques en insultes? Ta
fréquentation assidue de Belhouchet et
consorts ou la ligne éditoriale
otanesque du journal qui te paie et te
dicte la marche à suivre?
Cher ami d’antan :
tu as tout d’un coup rétréci à mes yeux.
Je me demande ce
que pensera l’ombudsman de Radio Canada
―où tu travailles actuellement― de ton
comportement contraire à l’éthique
journalistique, après le dépôt de ma
plainte contre toi. Car, contrairement à
tes confrères pseudo-journalistes que je
cite dans ce texte, toi tu travailles au
Canada, un pays où la déontologie n’est
pas un vain mot.
Revenons maintenant
au microcosme algérois. Dans sa longue
diatribe contre moi (et non contre mon
livre), sieur Labter en a profité pour
placer un copain et le couvrir d’éloges.
Un truc du genre « ton bouquin n’arrive
pas à la cheville de ceux de mon ami
Belalloufi ». Un peu de pub en plein
buzz, ça ne peut être que profitable.
Hocine Belalloufi
est une « vieille » connaissance avec
qui j’ai eu maille à partir, il y a un
peu plus d’une année [10]. À la parution
de mon article sur la « printanisation »
de l’Algérie [11], il s’est senti dans
l’obligation de déclarer que mon texte
était « d'une navrante pauvreté » [12],
le disqualifiant du revers de la main.
Je lui ai alors proposé d’en discuter
avec ses amis du Rassemblement Actions
Jeunesse (RAJ) qui connaissent très bien
la National Endowment for Democracy
(NED) puisqu’ils sont financés par cet
organisme depuis…1997!
Hocine Belalloufi
Je pensais que nos
échanges allaient en rester là, mais
non. M. Belalloufi a récidivé en
joignant sa voix à celle de la
meute [13], traitant mon livre
« d’enquête policière », oubliant au
passage de parler de son contenu. Selon
M. Labter, Hocine Belalloufi est « un
militant marxiste, politologue et
journaliste. Il a juste oublié de
préciser qu’il se spécialisait dans les
polars.
Au fait, M.
Belalloufi, pouvez-vous dire à vos amis
que je publierai, dans un proche avenir,
d’autres documents concernant les
financements étrangers?
Lorsque j’ai
entendu parler de Radio Corona
International (RCI), je pensais qu’il
s’agissait d’une radio spécialisée dans
la santé et dédiée à la pandémie du
COVID-19. Des amis m’ont finalement
expliqué qu’elle avait été créée aux
États-Unis par un journaliste « exilé »,
Abdellah Benadouda, afin de continuer le
Hirak sur le cyberespace et donc n’avait
rien à voir avec la médecine. Je leur ai
alors demandé pourquoi tous les médias
mainstream occidentaux en parlaient : Le
Monde, Canal +, France 24, RT, RSF,
Voice Of America, VaticanNews, CBCNews,
El Pais, etc.? Même la Brookings
Institution, un des plus anciens think
tanks étasuniens s’y est intéressé [14].
Personne n’a pu répondre à cette
question.
La sortie de mon
livre a suscité l’intérêt de RCI dès les
premiers jours. J’avais espéré un
traitement plus professionnel que celui
que j’ai décrit précédemment (États-Unis
et tout le tralala) mais je me suis vite
rendu compte que cela allait être pire.
Il faut se rendre à l’évidence que même
si cette radio est domiciliée
outre-Atlantique, certaines personnes
qui gravitent autour ne différent pas
d’un iota de ceux que j’ai cités
auparavant.
Tout d’abord, un
chroniqueur nommé Hamdi Baala (un
collaborateur de la sulfureuse Al
Jazeera, ce qui en dit long sur ses
accointances politico-journalistiques)
fit un portrait très caricatural de ma
personne (lui aussi sans lire mon livre)
dont voici quelques exemples: « […]
l'approche complotiste et peu sérieuse
de l'auteur »; « […] manquements
à l'éthique journalistique […] »; « l'écrivain
atteint un degré de lâcheté ignoble en
s'attaquant à un homme qui ne peut pas
se défendre car détenu pour ses
positions politiques : Karim Tabbou
», etc.
Texte de Hamdi Baala
Il a même essayé de
faire rire ses amis facebookiens en
racontant une histoire rocambolesque où
l’accusé se nommait Ahmed Bensaada. Très
drôle!
Chose surprenante,
il n’y a aucune mention du contenu de
mon livre dans tout son texte. Pire que
ça, si ce monsieur l’avait lu, il aurait
remarqué ce que j’ai écrit concernant M.
Tabbou.
On se demande alors
dans quel camp se trouve cette « ignoble
lâcheté » qu’il utilise pour me
qualifier.
Ce même chroniqueur
a interviewé trois des personnes citées
dans mon livre. Ses entrevues ont été
diffusées dans l’émission RCI #26, du 9
juin 2020, après une présentation où il
traita mon livre de « pamphlet de
propagande complotiste ». Aucune
question à ses invités sur le contenu du
livre mais, en revanche, une étrange
insistance sur « Est-ce que vous
allez poursuivre l’auteur? ». On
avait l’impression que M. Hamdi Baala
jubilerait de me voir emprisonné alors
que lui et sa radio se vantent de
défendre les prisonniers d’opinion.
« Bensaada au
cachot! », aurait-il scandé, les veines
du cou gonflées.
Après tout ce
lynchage médiatico-radiophonique, quelle
ne fût ma surprise de recevoir un
courriel du dénommé Hamdi Baala en
personne. Toute honte bue, il m’appela
« MÔSSIEU Bensaada » et m’invita à
répondre à ses questions.
Comment peut-on
donner la parole à un auteur après
l’avoir lynché sur la place publique?
Quelle crédibilité ont ces faussaires du
journalisme? Où est passée l’éthique
journalistique dont ils se targuent et
qu’ils prétendent instaurer dans
l’Algérie du futur? Comment se fait-il
que les personnes citées dans l’ouvrage
soient reçues avec tous les honneurs, et
que l’auteur soit attaqué sans aucun
ménagement?
Avec Radio Corona,
les surprises vont crescendo. Dans
l’émission RCI#27, en date du 12 juin
2020, le clou du spectacle fût
l’apparition d’un clown d’un genre
spécial, nommé Kamal Almi (Moh Kam pour
les intimes). Pendant neuf minutes, il
tenta de faire de l’humour en égrenant
un chapelet d’obscénités scatologiques.
Il m’a fallu boucher le nez pour achever
d’écouter ses logorrhées nauséabondes à
mon sujet. Ce n’était plus RCI, mais RKI
(Radio Khorti [15] Internationale), pour
ne pas dire autre chose qui choquerait
mes lecteurs.
Cliquez ici pour écouter l'obscène
chronique de Kamal Almi
Outre ses talents
clownesques, Kamal Almi est aussi un
spécialiste de la prestidigitation. En
effet, il écrivit en 2016 :
« Pourtant, les
journaux [algériens] continuent à se «
vendre » […] à des officines étrangères
actives qui ont soit à protéger en
Algérie leurs intérêts réels (exemples :
France, États-Unis), soit à saboter le
pays qui, jadis – « bien jadis » – leur
fit outrageusement de l’ombre et,
quelque part encore, continue à les
tracasser (exemple : Maroc et, par un
jeu même pas subtil d’alliances, Israël)
» [16].
La main de
l’étranger? Et dans les médias
algériens? Serais-tu conspirationniste
toi aussi, Moh Kam?
Samir Bendjaafar et
Kamal Almi
Ces deux personnes
de Montréal m'ont bassement attaqué:
action concertée ou simple coïncidence?
Je me rappelle
qu’en 2010, j’avais lancé un « Appel
pour la levée de l’interdiction de SILA
(Salon International du Livre d’Alger)
infligée à la littérature
égyptienne » [17] qui avait eu à
l’époque un succès retentissant. La
forte mobilisation autour de ma pétition
avait permis de forcer la ministre de la
Culture de l’époque à revoir sa copie et
d’inviter les éditeurs égyptiens. Parmi
les premiers signataires, on pouvait
lire le nom de Kamal Almi.
De défenseur de la
noble littérature à jongleur avec des
excréments, quelle décadence!
D’amoureux des
belles-lettres à disciple du khorti,
quelle déchéance!
Et que dire de
cette farce nommée Radio M qui invite
maître Bouchachi pendant près d’une
heure sans effleurer ne serait-ce qu’un
instant le contenu de mon livre [18]? Le
comble : quelques secondes avant la fin
de l’émission, M. Ihsane El Kadi annonce
sarcastiquement que M. Drareni (à qui en
passant j’espère une prompte libération)
a demandé à Mme Assoul de lui dire de
m’inviter. Et tout cela devant le
sourire jocondien de M. Bouchachi.
Tweet de Mme
Zoubida Assoul
Faudrait-il aussi,
M. El Kadi, que je vous écrive pour
savoir quel jour votre seigneurie
daignera-t-elle me recevoir dans votre
« prestigieuse » radio?
La commedia
dell'arte dans toute sa splendeur!
Il serait
fastidieux de faire une recension
complète des méfaits journalistiques
causés par la sortie de mon livre.
Dans une de ses
vidéos, Rafaa 156 a donné une très belle
image du phénomène : mon ouvrage a agi
comme un projecteur de chalutier qui
fait sortir toutes les sardines de la
mer. Au-delà des informations qui y sont
contenues, l’ouvrage a révélé un système
médiatique pourri, une 3issaba (bande
mafieuse) journalistique aussi néfaste
pour l’Algérie que celle qui a été mis
hors d’état de nuire par le Hirak.
Il est donc
impératif de nettoyer ce secteur pour en
enlever les mauvaises herbes, les
vendeurs de khorti et les faussaires de
l’information.
Il faut se le
dire : une Algérie nouvelle ne peut
prétendre exister qu’avec des
journalistes intègres, des médias
honnêtes et une véritable liberté
d’expression.
[1] Ahmed Bensaada,
« Chawki Amari ou les élucubrations
psychédéliques d'un chroniqueur algérien
en manque d'inspiration »
AhmedBensaada.com, 8 juillet 2016,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=390:2016-07-08-09-27-27&catid=37:societe&Itemid=75
[2] APS, « Cinéma:
installation des nouveaux membres de la
commission de lecture du Fdatic », 8
juin 2020,
http://www.aps.dz/algerie/105931
[3] Lazhari
Labter, « Blocage de Radio M et Maghreb
Émergeant : lettre de l’écrivain et
poète, Lazhari Labter, adressée à Ammar
Belhimer », L’Avant-Garde, 18 avril
2020,
https://www.lavantgarde-algerie.com/article/la-lutte/blocage-de-radio-m-et-maghreb-emergeant-lettre-de-lecrivain-et-poete-lazhari-labter-adressee-ammar-belhimer
[4] Rafaa 156,
« Lazhari Labtar “Journaliste : un
métier qui consiste à expliquer aux
autres ce qu'on ne comprend pas
soi-même », Youtube, 11 juin 2020,
https://www.youtube.com/watch?v=iheDp43B1NA
[5] Abdelghani
Aichoun, « Le hirak cible d’attaques
simultanées », El Watan, 9 juin 2020 ,
https://www.elwatan.com/edition/actualite/le-hirak-cible-dattaques-simultanees-09-06-2020
[6] A. Merad,
« Hirak-Pouvoir : le temps de la
surenchère », El Watan, 11 juin 2020,
https://www.elwatan.com/chronique-de-a-merad/hirak-pouvoir-le-temps-de-la-surenchere-11-06-2020
[7] Samir Ben,
« Canada : Parution d’un essai sur le
rôle des Etats-Unis dans le printemps
arabe », El Watan, 20 avril 2011,
http://www.politique-actu.com/actualite/arabesque-americaine-role-etats-unis-dans-revoltes-arabe-ahmed-bensaada/260127/
[8] Ibid
[9] Ibid
[10] Ahmed
Bensaada, « Belalloufi, le RAJ et
l'importation de la démocratie »,
AhmedBensaada.com, 2 mai 2019,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=490:2019-05-02-15-00-34&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[11] Ahmed
Bensaada, « Huit ans après : la «
printanisation » de l’Algérie »,
AhmedBensaada.com, 4 avril 2019,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[12] Kamel Lakhdar
-Chaouche, « L'Occident préfère un
régime soumis à ses intérêts »,
L’Expression, 17 avril 2019,
http://www.lexpressiondz.com/nationale/loccident-prefere-un-regime-soumis-a-ses-interets-314185
[13] Hocine
Belalloufi, « A propos des thèses
d’Ahmed Bensaada », DzVid, 9 juin 2020,
https://www.dzvid.com/2020/06/09/a-propos-des-theses-dahmed-bensaada/
[14] Yahia H.
Zoubir et Anna L. Jacobs, « Will Covid-19
reshape Algerias’s political system? »,
Brookings Institution, 10 mai 2020,
https://www.brookings.edu/opinions/will-covid-19-reshape-algerias-political-system/
[15] Khorti :
mensonge grossier en arabe dialectal
algérien
[16] Kamal Almi,
« El-Watan est-il honnêtement
soutenable? », Huffpost, 25 juin 2016,
https://algeria-watch.org/?p=65504
[17] Ahmed Bensaada,
« Appel pour la levée de l’interdiction
de SILA infligée à la littérature
égyptienne », AhmedBensaada, 21 août
2010,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=95:test&catid=37:societe&Itemid=75
[18] CPP Radio M, «
Le Hirak est pressé de reprendre la rue,
mais ... », Youtube, 10 juin 2020,
https://www.youtube.com/watch?v=HaDlXQGuNmY&feature=youtu.be
Le sommaire d'Ahmed Bensaada
Le dossier
Algérie
Les dernières mises à jour
|