Opinion
Hong Kong : un virus sous le parapluie
Ahmed Bensaada
Mardi 14 octobre 2014
Le 3 février 2011, entre la chute de Ben
Ali et l’imminence de celle de Moubarak,
le sénateur américain John McCain fit
une étonnante déclaration en
pleine ébullition de la rue arabe:
« Ce virus se répand à travers le
Moyen-Orient »
[1].
Il ne parlait pas du virus d’Ébola, ni
d’une quelconque autre maladie hautement
contagieuse, mais plutôt du fameux
« printemps » arabe. Cette comparaison
« épidémiologique » n’est, à vrai dire,
aucunement fortuite de la part de ce
spécialiste de l’« exportation » de la
démocratie.
Le virus selon McCain
Son rôle dans les révolutions colorées
[2]
et le printemps arabe
[3]
a été clairement établi. En effet, en
plus de son poste au Sénat américain,
McCain est le plus haut responsable de
l’International Republican Institute
(IRI) qui, avec le National Democratic
Institute (NDI), est un des quatre
organismes satellites de la National
Endowment for Democracy (NED). Rappelons
que la NED est financée par un budget
voté par le Congrès et que ses fonds
sont gérés par un conseil
d’administration où sont représentés le
Parti républicain, le Parti démocrate,
la Chambre de commerce des États-Unis et
le syndicat American Federation of
Labor-Congress of Industrial
Organization (AFL-CIO). La NED, via ses
organismes (en particulier l’IRI et le
NDI), forme, réseaute, supporte et
finance les activistes pro-démocratie
(et surtout pro-occidentaux) à travers
le monde, dans des pays ciblés par
l’administration américaine. Il en a été
ainsi lors des révolutions colorées
(Serbie, Géorgie, Ukraine et
Kirghizstan), mais aussi lors de la
révolution « verte » (Iran)
[4]
ou du « printemps » arabe
[5]. La connexion entre la NED et le
gouvernement américain a été mise en
évidence, et ce depuis bien longtemps,
par Allen
Weinstein (un des fondateurs de cet
organisme), qui a déclaré en 1991 que la
NED faisait aujourd’hui ce que la CIA
faisait secrètement il y a 25 ans
[6].
Mais revenons à la notion de « virus» de
la contestation « identifié » par
McCain. Le sénateur, qui s’était
contenté d’en circonscrire la zone
« endémique » au Moyen-Orient, l’a
rapidement élargi à d’autres pays de
haute importance stratégique pour les
États-Unis : la Russie et la Chine. En
effet, il déclara en novembre 2011: « Ce
printemps arabe est un virus qui
attaquera Moscou et Pékin »
[7].
Quelques jours plus tard, McCain précisa
son point de vue envers la Russie en
s’en prenant directement à Vladimir
Poutine. Il twitta : « Cher
Vlad, le
printemps arabe s'en
vient dans un quartier près de chez
vous »
[8]. Il faut dire que McCain aurait pu
dire la même chose quelques années
auparavant en remplaçant l’expression
« printemps arabe » par « révolution
colorée ». N’avait-il pas
en vain tenté d’ « exporter » la
démocratie en Russie postsoviétique
avec son soutien au mouvement « Oborona »
[9]?
D’ailleurs, il
faut se rendre à l’évidence que les
évènements qui ont secoué il y a
quelques mois l’Ukraine — communément
appelés Euromaïdan — s’insèrent dans ce
continuum d’actions visant à discréditer
Poutine, déstabiliser la Russie et
limiter son champ d’influence
géopolitique. Ce qui n’a pas pu se faire
directement en Russie, pourrait se
réaliser en utilisant l’Ukraine comme
Cheval de Troie.
C’est dans ce cadre que McCain s’est
déplacé en personne à Kiev pour
s’adresser directement aux révoltés du
Maïdan le 14 décembre 2013. « Nous
sommes ici pour soutenir votre juste
cause, le droit souverain de l'Ukraine à
choisir son propre destin librement et
en toute indépendance. Et le destin que
vous souhaitez se trouve en Europe »,
a-t-il claironné
[10]. Rappelons que le sénateur
américain est en terrain connu lorsqu’il
déambule dans la capitale ukrainienne.
Effectivement, il s’était déjà rendu en
Ukraine en février 2005
[11] pour y rencontrer ses
« poulains » de la révolution « orange »
qu’il avait largement financés. Mais,
cette fois-ci, la différence était de
taille : il
n’a pas été gêné de s’afficher avec le
leader de Svoboda, un parti ukrainien
ouvertement ultranationaliste, xénophobe
et prônant des valeurs néo-nazies.
La seconde contrée visée par le
« virus » printanier de McCain est la
Chine. Et tout comme la Russie, ce pays
possède lui-aussi un Cheval de Troie :
Hong Kong.
Comme l’explique si bien
Xiao Chen,
un journaliste chinois
basé à Hong
Kong, « Dans la rivalité entre
les États-Unis et la Chine, Hong Kong
est une importante pièce d'échec
[…].
Ce n'est pas facile pour les États-Unis
de créer des troubles en Chine, mais
c'est super facile de jouer les
trouble-fêtes à Hong Kong »
[12].
Le virus à Hong Kong
Les manifestations qui ont secoué cette
région administrative chinoise sont une
campagne de désobéissance civile très
bien orchestrée, destinée à faire
pression sur le gouvernement chinois
pour la mise en place d’un réel suffrage
universel pour les prochaines élections.
Ces évènements ont, à bien des égards,
tous les attributs d’un mouvement de
contestation du type « révolution
colorée ».
Quatre ingrédients sont nécessaires pour
mettre en branle ce type de
« révolution » : de jeunes activistes
motivés et mobilisés, une idéologie
non-violente d’opposition au pouvoir en
place, de la formation adaptée à
l’idéologie et du financement.
Dans le cas de cette ancienne colonie
britannique, les principaux acteurs de
ce mouvement de protestation
initialement baptisé « Occupy
Central with Love and Peace
» (OCLP) sont essentiellement de jeunes
étudiants hongkongais affiliés à la
Fédération des étudiants de Hong Kong
(HKFS) ainsi qu’un certain nombre de
politiciens dissidents de la vieille
garde hongkongaise. Le nom du mouvement
fait référence au mouvement « Occupy
Wall Street » avec une touche locale,
« Central » étant le principal quartier
des affaires de Hong Kong
[13].
Le modus operandi adopté lors des
manifestations correspond fidèlement à
celui déjà observé dans les pays touchés
par les révolutions colorées (Serbie,
Géorgie, Ukraine et Kirghizstan) et par
le « printemps » arabe (en particulier
la Tunisie et l’Égypte). Il est
actuellement de notoriété publique que
des activistes de ces différents pays
ont été formés par le Centre d'action et
de stratégies non-violentes appliquées
(Center for Applied Non Violent Action
and Strategies – CANVAS). Domicilié dans
la capitale serbe, CANVAS est un centre
de formation des activistes en herbe qui
est dirigé par Srdja Popovic, lui-même
ancien leader du mouvement Otpor qui a
joué un rôle majeur dans la chute de
Slobodan Milosevic en 2000. Ce centre
est financé par l’IRI de McCain, mais
aussi par d’autres organismes américains
d’exportation de la démocratie comme
Freedom House
ou l’Open Society Institute (OSI)
du milliardaire George Soros, illustre
spéculateur financier américain
[14]. CANVAS dispense des
formations conformes à l’idéologie de
résistance individuelle non-violente
théorisée par le philosophe et
politologue américain Gene Sharp. Le
centre a publié un manuel intitulé
« La lutte non-violente en 50 points »
[15]
dans lequel sont énumérées des
méthodes d’action non-violente telles
que l’utilisation de slogans et de
symboles, la fraternisation avec
l’ennemi, les actes de prière et
cérémonie religieuse, les veillées et
les chants, etc.
Toutes ces techniques (et bien d’autres)
ont été utilisées par les dissidents de
différents pays formés par CANVAS. « La
fraternisation avec l’ennemi » a été
certainement la plus frappante. Par
« ennemi », on entend les forces de
l’ordre à qui sont confrontés les
dissidents. Ainsi a-t-on vu à Kiev,
Bichkek, Le Caire ou Tunis, des
activistes distribuant des fleurs ou des
victuailles aux policiers ou aux
militaires tout en fraternisant avec
eux. De la même manière, à Hong Kong, on
a aperçu des
étudiants tendre des fleurs ou des
victuailles aux bureaucrates de la
ville, dès le petit matin
[16].
Plusieurs jours avant le début de leur
mobilisation, les activistes de l’OCLP
ont publié sur leur site un « manuel de
la désobéissance », où ils expliquent,
entre autres, la philosophie de la
désobéissance civile et les règles de la
protestation non-violente et émettent
des recommandations en matière de
nourriture et d’habillement ainsi que de
judicieux conseils en cas d’arrestation
[17]. Cette liste d’instructions du
« parfait manifestant » est assez
complète mais loin d’être originale. On
se souvient que les activistes
égyptiens du « Mouvement du 6 avril »
(qui ont été des acteurs majeurs dans la
chute de Moubarak) en avaient publié une
similaire sur leur site. Elle était
intitulée « Que vas-tu faire si tu es
arrêté? »
[18]. Est-il nécessaire de
rappeler que de nombreux militants du
Mouvement du 6 avril ont été formés par
CANVAS
[19]?
Chose rare dans un tel contexte : Srdja
Popovic en personne a encensé le
mouvement OCLP dans un article publié
sur Slate, qualifiant ses membres de « manifestants
les plus polis du monde »
[20]. « Ce ne sont pas des
jeunes idéalistes; ce sont des
opérateurs politiques avertis qui
comprennent les secrets de la réussite
de la résistance non-violente »
affirme-t-il. Avant d’ajouter : « Avec
son adhésion fidèle à la non-violence « Occupy
central » a montré de la préparation, de
la formation et de la discipline, une
combinaison qui est très rare chez
beaucoup de mouvements ».
Serait-il possible que Popovic soit
impliqué dans cette formation? Cela
semble très plausible à en en croire son
soutien inconditionnel à l’OCLP et la
très large couverture des activités de
ce mouvement sur sa page Facebook
[22] ou sur celle de CANVAS
[22]. Cela paraît encore plus
évident si on en juge par la méticuleuse
organisation des manifestations et leur
mode opératoire. Même le changement du
nom du mouvement de OCLP à une
dénomination plus « canvassienne » comme
« révolution des parapluies » n’est pas
fortuite.
Le quatrième et primordial ingrédient
dans ce type de « révolution » relève du
volet financier. En effet, malgré leurs
apparences, ces protestations de masse
ne sont ni spontanées, ni
intrinsèquement autochtones. Elles sont
le fruit d’une longue et minutieuse
préparation et bénéficient d’un généreux
financement d’organisations spécialisées
dans l’« exportation » de la démocratie
ainsi que d’une dithyrambique couverture
médiatique d’envergure planétaire. Nul
ne peut être contre la vertu, n’est-ce
pas? Des jeunes, pour la plupart
étudiants, qui manifestent
« pacifiquement » et « amoureusement »
contre la « dictature » afin de réclamer
de la justice et de la démocratie. Quoi
de plus noble?
Mais, comme dit le proverbe, « la vertu,
c’est comme les dents : plus c’est
blanc, plus c’est faux ».
Le financement du virus
Intéressons-nous donc au financement des
différents organismes qui gravitent
autour de la dissidence hongkongaise
ainsi que de leurs leaders.
Lorsqu’un groupe contestataire
pro-démocratie prônant de surcroît la
non-violence est en confrontation
directe avec un gouvernement
autoritaire, il y a inévitablement
apparition d’un organisme « droitdelhomiste »
dans le décor. À Hong Kong, ce rôle
incombe au « Hong
Kong Human Rights Monitor » (HKHRM).
Dirigé par Yuk-kai Law, le
HKHRM est régulièrement subventionné par
la NED. En effet, les rapports annuels
de la NED montrent, qu’entre 2007 et
2013, cet organisme de défense des
droits de l’Homme a reçu environ un
million de dollars en financement direct
[23].
En plus de son étroite relation avec la
NED, le directeur du HKHRM
est en contact avec Freedom House comme
en témoigne son séjour aux États-Unis,
tous frais payés par cet organisme
[24]. La présence active de
Freedom House à Hong Kong a aussi été
observée par des spécialistes des
relations sino-américaines
[25].
Les rapports de la NED dont il a été
question précédemment mentionnent
également des montants octroyés au NDI
en 2009 et 2012 « pour
favoriser la sensibilisation à l'égard
des institutions politiques de Hong Kong
et le processus de réforme
constitutionnelle et de développer la
capacité des citoyens - en particulier
les étudiants universitaires - de
participer plus efficacement dans le
débat public sur les réformes politiques
[…] ».
Les montants cumulatifs pour ces deux
années dépassent les 700 000$
[26].
Sur le site du NDI, on peut lire à ce
propos : « Entre 1997 et 2011, le NDI
a organisé une série de missions à Hong
Kong afin d'envisager l'élaboration du
cadre des élections à Hong Kong, le
statut d'autonomie, l'État de droit et
les libertés civiles ainsi que les
perspectives et les défis de la
démocratisation »
[27].
Benny Tai est cofondateur du mouvement
OCLP et un de ses leaders. Professeur
agrégé de Droit à l’université de Hong
Kong, il est aussi membre du Conseil de
gestion du « Centre
for Comparative and Public Law » (CCPL)
de la même université. Selon le rapport
d’activités 2011-2013, le CCPL est un
centre qui a pour but de « faire
progresser les connaissances sur le
droit public et les questions des droits
de l'homme »
[28].
La relation entre ce centre et le NDI
est mentionnée dans le même rapport : « Le
CCPL a reçu un financement de la
National Democratic Institute (NDI) pour
concevoir et mettre en œuvre un portail
en ligne sur les modèles du suffrage
universel où le grand public peut
discuter et fournir des commentaires et
des idées sur la méthode du suffrage
universel qui est la plus appropriée
pour Hong Kong ».
Cette information est corroborée sur le
site du NDI : « Le
CCPL de l'Université de Hong Kong, avec
l'appui du NDI, travaille à amplifier la
voix des citoyens dans ce processus de
consultation en créant « Design
Democracy Hong Kong » (www.designdemocracy.hk),
un site unique et neutre qui donne aux
citoyens un endroit pour discuter de
l'avenir du système électoral de Hong
Kong »
[29].
Présenté comme un « surdoué de la
révolution »
[30],
Joshua Wong, un étudiant de 17 ans, est
sans conteste la figure la plus
médiatisée du mouvement OLCP. Son
activisme précoce a fait les choux gras
des médias « mainstream » qui rapportent
son combat « épique » contre
l’implantation dans les écoles de Hong
Kong d’un nouveau programme scolaire
visant à développer le sentiment
patriotique chinois. Pour s’opposer à ce
projet, il cofonde un mouvement étudiant
nommé « Scholarism » et mobilise des
milliers de manifestants. Le projet est
finalement retiré en 2012 : il n’avait
que 15 ans.
Mais ce portrait a été récemment écorché
dans un article publié par
Wen Wei Po,
un journal hongkongais qualifié (pour
certainement le discréditer) de
pro-chinois par les médias occidentaux.
On pouvait y lire que « des forces
étasuniennes ont identifié M. Wong trois
ans auparavant et ont travaillé avec lui
pour le transformer en superstar
politique »
[31].
Selon l’article, Joshua Wong aurait eu
d’étroites relations avec le personnel
du consulat américain à Hong Kong et
reçu d’importants montants d’argent
[32].
Il faut dire que tout ce que rapporte ce
journal n’est pas du tout nouveau. Les
ambassades américaines dans les
différents pays touchés par les
révolutions colorées ou par le
« printemps » arabe ont toujours procédé
de la sorte. D’abord ils identifient les
activistes avec un leadership potentiel;
ensuite ils établissent d’étroites
relations avec eux et les financent :
voyages tous frais payés, formations aux
États-Unis ou à l’étranger,
participations à des conférences ou
symposiums, rencontres avec des
personnalités américaines de haut rang,
etc. C’est le cas de nombreux
activistes comme, par exemple, le Serbe
Srdja Popovic
[33], la Yéménite (et Prix Nobel
de la Paix) Tawakkol Karman
[34], les Égyptiens Adel Mohamed
ou Bassem Samir
[35], les Tunisiens Slim Amamou
ou
Emna Ben Jemaa
[36].
L’article du
Wen Wei Po mentionne aussi la volonté de
l’administration américaine d’infiltrer
les écoles de Hong Kong. De prime abord,
cette accusation semble relever de la
théorie du complot. Néanmoins, cette
assertion n’est pas si fausse que cela
si on en croît le Dr. Shen Benqiu de
l’université de Guangzhou (Chine). Dans
un très intéressant article sur les
relations entre les États-Unis et Hong
Kong, publié en janvier 2012 (soit plus
de deux ans et demi avant OCLP), il note
que « Les États-Unis attache une
grande importance à la jeune génération
de Hong Kong car il espère profiter de
leur identification affaiblie avec la
Chine continentale »
[37].
Plus encore, il précise que « deux
nouveaux développements ont eu lieu
depuis 2007. D'abord, les ONG
américaines ont élargi leurs partenaires
de coopération à Hong Kong pour y
inclure non seulement les factions
politiques, mais aussi les
établissements d'enseignement supérieur
[…]. La seconde nouveauté est que les
objectifs des activités des ONG
américaines ont été progressivement
étendus pour inclure les jeunes, les
femmes et le travail, en mettant
l'accent sur la jeunesse ». Pour
illustrer ses propos, Shen Benqiu cite
plusieurs activités de la NDI et
d’autres organismes satellites de la
NED.
Contacté par CNN, le jeune Wong
déclara : « Le
peuple ne devrait pas craindre le
gouvernement. C'est le gouvernement qui
devrait craindre le peuple ».
Une phrase inspirée par les idées
contenues dans le best-seller de Gene
Sharp « From Dictatorship to
Democracy » (De la dictature à la
démocratie) et un principe enseigné par
CANVAS.
Les activités de Yuk-kai Law, Benny Tai
et
Joshua Wong, trois figures emblématiques
de la dissidence Hongkongaise,
illustrent de manière pédagogique
l’ingérence des organisations
américaines d’« exportation » de la
démocratie. Les deux premiers
représentent la vieille garde alors que
le troisième est issu des mouvements de
la jeunesse hongkongaise qui, selon
le Dr. Shen Benqiu, est
prioritairement ciblée par
l’administration américaine.
Dans un article très détaillé, Tony
Cartalucci cite d’autres activistes de
l’OCLP
en précisant leurs relations avec la
NED, le NDI ou le département d’État
américain
[38]. Citons, à titre d’exemple,
Martin Lee, le président fondateur du
Parti démocratique de Hong Kong,
Audrey Eu Yuet-mee, la présidente
du Parti civique ou le cardinal Jospeh
Zen.
Petite précision à propos de Martin
Lee : le 4 avril 2014, il a été reçu à
la Maison Blanche par le Vice-président
américain Joe Biden et, la veille, par
Nancy Pelosi, la chef de file du parti
démocrate à la Chambre des représentants
américaine.
Cette évidente ingérence américaine dans
le dossier de Hong Kong via ses
organisations d’« exportation » de la
démocratie
a fait dire à Wang Haiyun,
vice-président de l’Institut chinois de
recherche en histoire des relations
sino-russes, que son pays devrait suivre
l’exemple de la Russie qui oblige les
ONG financées par l’étranger de
s’inscrire comme « agents de
l’étranger ». « Nous pouvons
apprendre de la Russie en introduisant
une "loi d'agent étranger" de manière à
bloquer la voie à l'infiltration de
forces externes et d'éliminer les
possibilités d'une révolution colorée »,
a-t-il conclu son article datant de
juillet 2014
[39].
Comme on pouvait s’y attendre, les
États-Unis ont apporté leur soutien aux
manifestants:
« Nous suivons de près la situation à
Hong Kong. Partout dans le monde, les
États-Unis soutiennent les libertés
fondamentales, comme la liberté de
réunion pacifique et la liberté
d'expression reconnue
internationalement. Nous exhortons les
autorités de Hong Kong à faire preuve de
retenue, et pour les manifestants
d'exprimer leurs opinions pacifiquement.
Les États-Unis soutiennent le suffrage
universel à Hong Kong en conformité avec
la Loi fondamentale, et nous appuyons
les aspirations du peuple de Hong Kong »
[40].
La réponse à cette déclaration revient
très certainement à John Ross, de
l’université Renmin de Chine qui a
écrit sur son compte Sina Weibo: « La
couverture des médias occidentaux sur
Hong Kong est tout simplement trop
hypocrite. Pendant les 150 ans que les
colons britanniques ont régné sur Hong
Kong, la Grande-Bretagne n'a jamais
permis à la population de Hong Kong
d'élire son propre gouverneur. Et les
États-Unis n'ont jamais eu de problème
avec cela. La Chine a maintenant un
système plus démocratique pour Hong Kong
que la Grande-Bretagne, mais les
États-Unis ont vivement protesté contre
le gouvernement chinois »
[41].
Le virus concocté par le sénateur McCain
dans son laboratoire d’« exportation »
de la démocratie réussira-t-il à
« infecter » le « Port aux Parfums »
[42]
pour, ensuite, contaminer la Chine?
Rien n’est moins sûr.
Cela dépendra certes de la virulence de
la souche virale, mais aussi de la
disponibilité d’un vaccin efficace.
Ahmed Bensaada
Montréal, le 12 octobre 2014
http://www.ahmedbensaada.com/
Références
3.
Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine :
Le rôle des États-Unis dans les révoltes
de la rue arabe », Éditions Michel
Brûlé, Montréal (2011), Éditions
Synergie, Alger (2012)
4.
William J. Dobson, « The Dictator's
Learning Curve: Inside the Global Battle
for Democracy », Random House Canada
Limited, Toronto, 2012
5.
Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine :
Le rôle des États-Unis dans les révoltes
de la rue arabe »,
Op. cit.
6.
F. William Engdahl,
« Géopolitique et “révolutions des
couleurs” contre la tyrannie », Horizons
et débats, n° 33, octobre 2005,
http://www.horizonset-debats.ch/33/33_16.htm
7.
Steve Clemons,
« The
Arab Spring: 'A Virus That Will Attack
Moscow and Beijing' »,
The Atlantic, 19 novembre 2011,
http://www.theatlantic.com/international/archive/2011/11/the-arab-spring-a-virus-that-will-attack-moscow-and-beijing/248762/
8.pan style="font-style: normal; font-variant: normal; line-height: normal;" class="style56">
John McCain. (5
décembre 2011).
Dear Vlad, The
#ArabSpring
is coming to a neighborhood near you:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970204770404577077711550134028.html?mod=WSJ_World_LeadStory …[Tweet].
Adresse URL:
https://twitter.com/SenJohnMcCain/status/143689929975799809
9.
Manon Loizeau, « États-Unis à la
conquête de l’Est », 2005. Voir la
dernière partie de ce documentaire. Op.
cit.
10.
Richard Balmforth et Gabriela Baczynska,
« Nouvelle
manifestation à Kiev, l'UE suspend les
négociations », Le Point, 15
décembre 2013,
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/nouvelle-manifestation-a-kiev-l-ue-suspend-les-negociations-15-12-2013-1769842_240.php
11.
Archives du Gouvernement ukrainien,
« Orange
Revolution Democracy Emerging in Ukraine
»,
http://www.archives.gov.ua/Sections/Ukraineomni/ukrelection030905a.htm
15.
Ahmed Bensaada, « "Printemps" arabe : le
rôle des États-Unis », in « La face
cachée des révolutions arabes »,
Éditions Ellipses (Paris), 2012, p.359
20.
Srdja Popovic, « Page Facebook »,
https://www.facebook.com/SrdjaPopovicPage
21.
CANVAS, « Page
Facebook »,
https://www.facebook.com/Power.to.the.People.CANVAS?fref=nf
22.
Pour consulter les différents rapports
de la NED:
http://www.ned.org/publications.
Celui relatif à l’année 2013 est publié
à l’adresse URL :
http://www.ned.org/where-we-work/asia/china-hong-kong
25.
Voir référence 22
32.
William J. Dobson, « The Dictator's
Learning Curve: Inside the Global Battle
for Democracy », Op. cit.
33.
Ahmed Bensaada,
« Mais qui est donc Tawakkol Karman, la
première femme arabe nobélisée?». A.
Bensaada, Le Quotidien d'Oran, 13
octobre 2011,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=141:mais-qui-est-donc-tawakkol-karman-la-premiere-femme-arabe-nobelisee&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
34.
Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine :
Le rôle des États-Unis dans les révoltes
de la rue arabe »,
Op. cit.
35.
Ahmed Bensaada, « Le printemps arabe :
une saison aux couleurs américaine »,
Éditions Synergie (Alger), à paraître.
36.
Shen Benqiu, « An Unwelcome Presence:
U.S. Interference in Hong Kong since
2007 », Op. cit.
38.
Wang Haiyun,
« Remain on alert for dangers of
Western-backed ‘color revolutions’ »,
Global Times, 21 juillet 2014,
http://www.globaltimes.cn/content/873666.shtml
41.
Traduction littérale de « Hong Kong »
Cet
article a été publié par le
quotidien algérien
Reporters
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