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Opinion
C'est une majorité
de droite bien arrogante qui contrôle "Israël"
Yahoshua Sobol
Photo CPI
Mercredi 24 novembre 2010
De nos jours, "Israël" est contrôlée par une
majorité de droite d’une arrogance des plus extrêmes. Cette
arrogance est exprimée par la condamnation de toute critique
venant de tout bord de la politique du gouvernement israélien.
Cette arrogance est également exprimée par
ces lois discriminatoires adoptées par la Knesset contre toute
personne qui critique cette arrogance.
Elle est aussi manifestée par la désignation
du président des Etats-Unis comme une personne qui a un regard
bien hautain sur un petit groupe isolé et mesquin. Et pour
confirmer cette arrogance, les journalistes hypocrites ont
complètement méprisé le grand journaliste Tom Friedman,
simplement pour avoir critiqué les tentatives israéliennes de
mettre en état d’échec les pourparlers de paix : ces tentatives
pourraient faire d’"Israël" une entité détestée par les
Etats-Unis, le seul pays ami qui nous reste dans le monde
entier.
En réalité, qui pourrait avoir besoin des
Etats-Unis comme meilleur ami, quand c’est l’arrogance de la
majorité qui contrôle l’Etat ?
L’Histoire nous réserve beaucoup d’exemples
montrant des peuples ont dû payer cher pour l’arrogance de leur
majorité qui contrôlait l’Etat.
A la veille de la première guerre mondiale,
Jean Jaurès, chef du parti socialiste, appelait à empêcher la
guerre, en organisant une grève générale de tous les ouvriers de
France et d’Allemagne, une grève qui pouvait obliger les
gouvernements de deux Etats ennemis à entamer des négociations
mettant fin à leurs différences.
Ses tentatives visant à empêcher la guerre
lui coûtèrent la vie. En juillet 1914, il fut tué par un
nationaliste extrémiste français qui exprimait l’avis de la
majorité arrogante qui voulait la guerre et qui croyait en une
victoire facile sur les Allemands. Et en tuant Jaurès, la grève
qui pouvait empêcher la guerre tomba à l’eau. Trois jours
seulement après son départ, la guerre éclata. La minorité qui
voulait la paix, Jaurès en tête, fut vaincue par la majorité
nationale arrogante, des deux côtés de la frontière, et le
résultat fut : 18 millions de morts.
Il y a un autre exemple de cette arrogance,
cette fois culturelle. Prenons l’exemple de Baruch Spinoza. Les
grands rabbins et les grandes personnalités juives le
boycottaient, par leur arrogance. Qui se rappelle aujourd’hui du
rabbin arrogant qui imposa le boycott contre Spinoza, en 1656 ?
Et en France, Molière luttait contre le
contrôle imposé par le Roi sur sa pièce de théâtre Tartuffe,
sous la pression de la majorité religieuse arrogante de Paris de
1664, l’année où Paris fut pleine de gardes des mœurs qui firent
régner la peur. Les femmes se trouvèrent obligées de s’habiller
selon la mode religieuse.
Finalement, parmi le peu de choses qui me
fait plaisir, ce sont les fêtes de la maison de culture d’Ariel.
Je fais partie d’une toute petite minorité. Et si j’avais le
choix entre l’appartenance à une minorité toute petite et une
majorité arrogante, je préférerais le premier choix, ces
jours-ci.
Article écrit par Yahouchaa Sobol, paru
dans "Israël" aujourd’hui, le 21 novembre 2010, traduit
et résumé par le CPI
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