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Opinion

Une nouvelle étape du complot...
Soraya Hélou


Saad Hariri

Lundi 20 septembre 2010

En quelques heures et grâce à une mesure de défi accompagnée de déclarations enflammées et souvent irresponsables, le pays s’est retrouvé au bord de l’affrontement interne. C’est vrai que depuis le début de l’été on disait que l’automne serait chaud, mais la goutte d’eau qui a failli faire déborder le vase aurait pu tomber sans faire le moindre remous, si les intentions étaient bonnes. L’ancien directeur de la Sûreté générale Jamil Sayyed a certes utilisé des mots très violents en s’adressant au Premier ministre Saad Hariri au cours de sa conférence de presse d’il y a dix jours. Mais il avait aussi dit qu’il ferait justice lui-même au cas où la justice ne lui restituerait pas ses droits. Autrement dit, il commence par attendre une réaction de la justice, mais elle est venue de la classe politique proche du Premier ministre qui a aussitôt rué dans les brancards, criant aux menaces contre cheikh Saad et contre les sunnites. En même temps, le chef des Forces libanaises Samir Geagea annonçait la couleur en déclarant à ses cadres que Sayyed sera convoqué par la justice puis emprisonné. Dans un pays où les insultes et les échanges verbaux violents entre politiciens sont monnaie courante, comment une simple menace de « faire justice soi-même » si la justice ne fait pas son travail peut-elle déclencher une guerre communautaire ? La réponse est bien simple. Une partie libanaise politique continue à miser sur des développements régionaux et internationaux et n’hésite pas à recourir à l’arme de la discorde confessionnelle pour refuser de reconnaître ses erreurs et surtout empêcher l’ouverture du dossier des faux témoins qui risque de mettre en cause de grandes figures dans les rangs du 14 mars.
Car si les intentions de ce camp n’étaient pas si mauvaises, il aurait été facile de trouver des solutions. Par exemple, lorsque l’avocat de Sayyed a déposé une requête devant la cour de cassation chambre pénale pour réclamer que le procureur général Saïd Mirza soit dessaisi de son dossier en raison de deux actions en justice qu’il a déclenchées contre lui et par respect du principe de droit qui veut qu’une personne ne peut pas être juge et partie à la fois. En principe, à partir du moment où la requête de Sayyed est enregistrée, il est dessaisi automatiquement jusqu’à ce que la Cour de cassation se prononce sur cette question. Au lieu de se contenter d’appliquer les règles du droit, le camp du 14 mars a procédé à une nouvelle escalade verbale, allant même jusqu’à défier ouvertement Sayyed, à travers une convocation judiciaire devant le procureur.
C’est cette injustice fondamentale, doublée d’un discours communautaire enflammé qui a poussé le Hezbollah et l’opposition en général à réagir. En assurant de façon spectaculaire une protection politique et populaire au général Sayyed, le Hezbollah et les autres membres de l’opposition ont adressé un double message au camp du 14 mars : premièrement Sayyed n’est pas seul, lorsqu’il s’agit d’une cause aussi grave que celle de la justice, deuxièmement, aucune manœuvre politique ou confessionnelle ne parviendra à faire renoncer l’opposition au dossier des faux témoins. Mais le plus important est que le Hezbollah a montré à ses détracteurs que l’utilisation de la carte de la discorde confessionnelle- en transformant toute critique politique contre un responsable, un fonctionnaire ou toute personnalité appartenant à une confession déterminée en agression contre l’ensemble de la communauté- comme moyen de chantage pour lui arracher des concessions n’est pas valable. Le Hezbollah ne cèdera donc pas au chantage et ceux qui veulent résoudre ce problème n’ont qu’à appliquer la loi et à revenir aux propos mêmes du Premier ministre lorsqu’il a reconnu l’existence des faux témoins dans un entretien au « Chark al Awsat ».
Malheureusement, si la solution pourrait être facile, la situation elle l’est beaucoup moins. Face à l’ampleur des discours confessionnels et à l’insistance pour continuer à bafouer le droit et la justice, on se demande s’il n’existe pas , en plus de la courte de vue, de l’irresponsabilité et des règlements personnels ( il est clair ainsi que Geagea veut se venger de Sayyed), des directives régionales et internationales pour maintenir la tension au Liban, préparant ainsi le terrain au fameux acte d’accusation du TSL dont le seul objectif serait de ternir l’image du Hezbollah, comme l’avait d’ailleurs annoncé Jeffrey Feltman devant le congrès de son pays… Chaque jour qui passe montre combien le plan fomenté contre le Liban est grand et sérieux. Mais le Hezbollah a compris le message depuis le début et il ne laissera pas le pays basculer ni dans le camp occidental, ni dans le chaos. 

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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