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Opinion
Etranges
coïncidences...
Soraya Hélou
Dimanche 3 octobre 2010
Sans vouloir entrer dans le jeu de la polémique interne, ni dans
le cercle infernal des accusations et des contre-accusations,
d’étranges coïncidences sont en train d’apparaître entre les
déclarations de responsables israéliens et celles de membres du
secrétariat général du 14 mars. Soit elles se complètent, soit
elles sont pratiquement concordantes dans leur contenu et en
tout cas elles vont dans le même sens. Par exemple lorsque le
chef d’état major israélien Gaby Ashkénazi a affirmé que l’acte
d’accusation du TSL dans l’assassinat du Premier ministre Rafic
Hariri accusera le Hezbollah et provoquera un séisme au Liban,
le secrétariat général du 14 mars a multiplié les déclarations
pour affirmer son attachement à la justice du TSL et pour faire
la sourde oreille au sujet des informations d’Ashkénazi sur le
contenu de l’acte d’accusation. En même temps, le camp du 14
mars a commencé à accuser le Hezbollah et l’opposition en
général de vouloir réaliser un coup d’Etat ou un renversement
contre le pouvoir actuel, confirmant en quelque sorte le fameux
séisme politique annoncé par le général israélien.
C’est un peu comme si les responsables israéliens tendent une
perche que le secrétariat général du 14 mars s’empresse de
saisir pour dénigrer le Hezbollah. Les responsables israéliens
annoncent des troubles et des figures du 14 mars montent d’un
cran dans la polémique interne. Même chose au sujet de la
prochaine visite du président iranien Ahmadinajad à Beyrouth.
Les responsables israéliens se sont déclarés inquiets de cette
visite notamment dans son volet sudiste et ils l’ont fait savoir
aux chancelleries occidentales et aussitôt, comme en écho, le
secrétariat général du 14 mars a publié un communiqué pour
affirmer que cette visite n’est pas la bienvenue. Certaines voix
ont même commencé à accuser le président iranien de vouloir
faire monter la tension au Sud et de prendre parti pour un camp
interne contre l’autre, alors que l’ancien député Antoine
Andraos est sorti de son silence pour qualifier le président
iranien d’ « ennemi de deux tiers des Libanais ». S’il est vrai
que cette personnalité est connue pour ses excès verbaux, le
contenu de ses propos va dans le même sens que celui du
communiqué du 14 mars. Pourtant, le président Ahmadinjad a
déclaré à plusieurs reprises que son pays appuie le gouvernement
le peuple et la résistance au Liban et qu’il est favorable à
l’unité et à la stabilité internes. C’est aussi lui qui a
proposé d’aider le Liban sur le plan de l’électricité et sur
celui de l’équipement de l’armée. Mais apparemment, ces
considérations n’entrent pas en ligne de compte pour ces
personnalités politiques, qui curieusement, ont les mêmes
appréhensions que celles exprimées par les responsables
israéliens.
Cela rappelle un peu les déclarations de certaines personnalités
politiques pendant la guerre de 2006 et qui commençaient à
réclamer le désarmement de la résistance alors que l’agression
n’était pas terminée…Cela rappelle aussi la position politique
très courante dans certains milieux qui réclame le désarmement
du Hezbollah « pour ne pas fournir de prétexte à une nouvelle
agression israélienne…L’objectif se veut excellent : éviter une
nouvelle guerre, mais en définitive, il sert les intérêts
israéliens d’éliminer toute résistance.
A chaque étape importante, le même clivage réapparaît et fait
écho, consciemment ou non, à des positions israéliennes… Les
coïncidences méritent d’être relevées et que chaque partie
assume ses responsabilités.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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