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APRÈS LA VISITE D’AHMADINEJAD
La logique du
soutien algérien
Smail Rouha

Photo l'Expression
9 août 2007 Jamais
une visite d’un chef d’Etat étranger n’a suscité autant de
commentaires. Le nucléaire iranien fait
peur. Jamais une visite d’Etat d’un président n’a suscité
autant de commentaires. Observateurs, analystes, politiciens,
notamment occidentaux, tous y sont allés chacun de sa théorie
pour dénoncer le souhait de l’Iran de développer son capital
nucléaire à des fins pacifistes. D’autant que l’Iran est
signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et
s’est toujours ouvert aux inspections de l’Aiea (Agence de sûreté
nucléaire de l’ONU). Aussi, la dernière visite du président
iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Alger, n’a laissé aucune
capitale indifférente. Ahmadinejad a sollicité le soutien de
l’Algérie, il l’ a eu. «Nous estimons inadmissible que
des pays membres du Traité de non-prolifération des armes nucléaires
soient contrariés, en raison d’interprétations unilatérales
et sélectives, dans leur droit légitime et conventionnel
d’acquérir des technologies nucléaires à des fins strictement
pacifiques et de développement», a déclaré le président
Abdelaziz Bouteflika, le dernier jour de la visite d’Etat de
Mahmoud Ahmadinejad en Algérie.
Clair, net et précis. Par cette mise au point, le chef de l’Etat
affiche son soutien à l’Iran à développer sa technologie nucléaire
à des fins civiles et pacifiques. L’Algérie a toujours défendu
le droit des pays de la rive Sud à développer l’énergie nucléaire
à des fins civiles. En outre, par ce soutien, l’Algérie marque
sa sympathie pour l’Iran dans sa confrontation avec les grandes
puissances sur son programme nucléaire. Se référant au droit
international, l’Algérie juge inacceptable l’approche «unilatérale»
qui interdirait à un pays de se doter de la technologie nucléaire.
L’Algérie refuse la politique des deux poids, deux mesures. En
effet, si des pays ayant acquis l’arme nucléaire comme l’Inde
et le Pakistan ont été sanctionnés en leur temps, Israël en
revanche, qui n’a jamais ni reconnu ni infirmé sa possession
d’un arsenal nucléaire -sans que personne ne s’en inquiète
outre mesure- n’a jamais fait l’objet d’aucune remontrance
de la part de la «communauté internationale». En outre,
la réalité du terrain n’indique pas non plus quels critères
ont prévalu pour faire accéder certains pays à l’arme nucléaire
alors que cet accès était refusé à d’autres.
Cette situation, préoccupante à plus d’un titre, devrait
fortement interpeller les responsables politiques de tous bords.
La lutte pour la paix et le désarmement doit faire partie des
luttes constitutives les plus fortes de l’ONU et l’Aiea qui
continuent à interdire aux pays de la rive Sud de développer
leur technologie nucléaire. Cependant, le rôle de l’arme nucléaire
s’est relativisé par rapport à l’évolution d’autre armes
de destruction massive, (ADM) induite, notamment par les
recherches américaines dans le domaine des armes spatiales. Outre
ce fait, notons l’émergence du fait terroriste dont la
responsabilité incombe directement aux grandes puissances dont
les Etats-Unis.
L’un dans l’autre, les armes spatiales et la nuisance des
terroristes qui ont utilisé des cutters pour se rendre maîtres
des avions ayant percuté les WTC à New York, rendent obsolètes
la dissuasion nucléaire, et l’absolue inutilité des stocks énormes
d’armes nucléaires accumulés dans différents pays d’Occident
et de l’absolue nécessité de s’engager dans leur destruction
comme le préconisent les Nations unies.
Néanmoins, toutes ces actions de dissuasion veulent seulement
freiner et isoler les quelques pays qui veulent acquérir le
savoir-faire dans le développement de la technologie nucléaire.
Et c’est tout cela l’enjeu des menaces occidentales contre
l’Iran. Droits de
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