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The
Jerusalem Post
Les
habitants de Taïbéh ulcérés par « leur » nouveau
« maire » (juif)
Shelly
Paz
Habitants de Taïbeh - Photo Casafree
8 juillet 2007
in The Jerusalem Post
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1183901655993&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull
« Certes, j’ai soutenu Avigdor Lieberman aux élections de 2003, mais
cela ne veut rien dire… »
[Que
dire, à part que les Israéliens ne connaissent pas la pudeur ?
Et puis que, même selon le Jerusalem Post, dont on ne peut pas
dire qu’il porte les Palestiniens dans son cœur, ce nouveau
maire est sans doute aveugle. Le journal a fait état de plusieurs
milliers de manifestants protestant contre lui, alors que le maire
désigné a jugé cette manifestation « marginale et
riquiqui ». Jeff Blankfort]
Shlomo Tuizer – ex-directeur de la prison
de Bi’r Sab’ [Beersheva, en sioniste, ndt], qui servit de décor
pour le drame carcéral Zinzana – a pris ses nouvelles
fonctions, dimanche, en qualité de maire – juif – de la ville
arabe de Taïbéh, malgré les objections de nombreux citoyens et
de députés arabes à la Knesset.
Tuizer a été nommé à ce poste, la semaine
dernière, par le ministre de l’Intérieur Meir Shit-rit, qui a
décrété la destituions de plusieurs conseils municipaux arabes.
Shit-rit a décidé, récemment, de nommer un
comité, dirigé par Tuizer, chargé d’étudier le remplacement
des édiles actuels dans la région de Taïbéh, en raison d’une
mauvaise gouvernance financière rampante. Il avait déjà fait la
même chose dans quatre autres villes arabes.
L’objectif dudit comité est de compenser
les dettes générées par la mauvaise gestion de la municipalité
de Taïbéh et de la remettre sur les rails, financièrement, le déficit
de cette ville ayant atteint 200 millions de NIS [nouveaux
shekalim israéliens, ndt].
Le député (arabe) Ahmad Tibi (du parti UAL),
qui habite à Taïbéh, a exprimé la semaine dernière son rejet
de cette nomination « bizarre », disant qu’il
s’agissait, en l’occurrence, d’un plan tordu visant à
« trouver un job à Shlomo Tuizer ». Tibi a qualifié
Tuizer d’ « activiste d’extrême droite »,
indiquant qu’en 2003, celui-ci avait adhéré au parti Israël
Beiteinu, dont le programme avait comporté, par le passé, la
remise de Taïbéh à l’Autorité palestinienne
Samedi après-midi, des milliers de
manifestants se sont rassemblés dans la ville, située près de
la capitale régionale de Kfar Saba, afin de protester contre le décret
pris par le ministre (israélien) de l’Intérieur. Des députés
arabes à la Knesset en ont appelé à faire casser cette décision,
la qualifiant de raciste, et la comparant à la loi martiale.
Tuizer nous a déclaré [nous = The Jerusalem
Post] qu’il n’avait jamais été candidat pour la députation,
et qu’il n’avait jamais adhéré au parti Israel Beiteinu, ni
au parti Kadima, ni d’ailleurs à aucun parti. « J’ai
aidé Avigdor Lieberman [le président d’Israel Beiteinu] aux élections
de 2003, mais cela ne veut rien dire. Je n’ai jamais adhéré à
aucun parti. Je ne suis pas un politicien. Pour l’instant, je
suis un citoyen de « Taiba » [Taïbéh, en sioniste,
ndt], et j’œuvrerai et agirai dans l’intérêt de tous les
habitants. J’ai eu des postes difficiles, dans mon existence, et
j’ai toujours agi pour le bien des gens. J’ai l’intention de
travailler pour cette ville, parce que ses habitants méritent une
éducation correcte et la propreté dans les rues exactement comme
n’importe quel autre citoyen israélien. Les organisateurs de la
manifestation d’hier ne s’attendaient pas à être si peu, et
si marginaux. Je suis venu ici, hier, dans l’espoir de
rencontrer des opposants m’attendant au tournant, mais j’ai été
accueilli par des embrassades, des accolades et des vœux de succès »,
a-t-il conclu.
A nos questions, le ministre de l’Intérieur a répondu que cette
nomination était strictement professionnelle et ne cachait aucun
agenda politique subreptice. « Le ministère de l’Intérieur
est désolé de constater que des maires qui n’ont pas su faire
leur travail fassent retomber la faute de leur impéritie sur des
problèmes qui n’ont strictement aucun rapport », a conclu
le ministre.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
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