R. S. F.
Pourquoi l'Unesco ne peut pas s'associer à Reporters sans
frontières
Salim Lamrani
Salim Lamrani
23 mars 2008
Le 11 mars 2008, l'Unesco, l'Organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture, a décidé de retirer son
patronage à la Journée pour la liberté sur Internet organisée
par Reporters sans frontières (RSF), prévue le 12 mars. Marcio Barbosa, directeur général adjoint de la Division de la liberté
d'expression, de la démocratie et de la paix de l'institution
onusienne, a refusé d(associer l'Unesco aux campagnes politisées
de RSF1.
RSF a établi une liste de quinze pays « ennemis
d'Internet » dont font partie l'Arabie saoudite, le Belarus, la
Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Egypte,
l'Ethiopie, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le
Turkménistan, le Viêt-nam et le Zimbabwe, dont la principale
caractéristique est d'être des nations du Tiers-monde. Pas un
seul pays occidental ne figure sur cette liste. Mais rien n’est
bien surprenant puisque Robert Ménard, secrétaire général de
l'organisation parisienne depuis 1985, a affirmé que seuls les
pays sous-développés l'intéressaient : « Nous avons décidé de
dénoncer les atteintes à la liberté de la presse en Bosnie et au
Gabon et les ambiguïtés des médias algériens ou tunisiens…mais
de ne pas nous occuper des dérives françaises ». Pour quelle
raisons ? « Parce que, ce faisant, nous risquons de
mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les
grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique.
Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des
journalistes, du soutien de patrons de presse et de l’argent du
pouvoir économique », explique Ménard2.
Le secrétaire général de RSF a fustigé la décision de
l’Unesco en des termes très durs, mensongers, irrespectueux et
grossiers :
« Nous ne sommes pas dupes. Plusieurs
Etats, faisant partie de la liste des quinze ‘Ennemis
d’Internet’ rendue publique ce jour, sont intervenus directement
auprès de la direction générale de l’Unesco. Marcio Barbosa, le
directeur général adjoint de cette organisation, a cédé.
L’Unesco ne sort pas grandie de cette affaire. Elle fait preuve
d’une grande lâcheté à l’heure où les Etats qui ont obtenu
qu’elle se déjuge ainsi continuent à emprisonner des dizaines
d’internautes. Malheureusement, il semble que nous soyons
revenus vingt années en arrière, à l’époque où les régimes
autoritaires faisaient la pluie et le beau temps, place Fontenoy
à Paris. Que l’Unesco se soit ainsi déculottée témoigne de
l’importance de cette journée et de la mobilisation contre les
Etats censeurs3 ».
Mais la réalité est tout autre. L’Unesco a expliqué
qu’elle s’est vue « contrainte de retirer son patronage après
la publication par RSF d'informations qui vont à l'encontre des
arrangements passés entre les deux organisations à propos de cet
événement ». En effet, RSF a publié « des éléments
concernant un certain nombre d’Etats membres de l’Unesco,
éléments dont l’Organisation n’a pas eu connaissance et qu’elle
ne peut reprendre à son compte. Le logo de l’Unesco a été
utilisé d’une façon qui laissait penser que l’Organisation
soutenait l’information présentée ». Ainsi, l’entité
parisienne a utilisé abusivement et frauduleusement le nom du
prestigieux organisme onusien pour promouvoir son propre agenda
politique et s’octroyer un crédit qu’elle ne possède pas4.
Plusieurs sources diplomatiques de l’Unesco ont déclaré
que l’organisation avait pris sa décision en raison du
« manque d’éthique réitéré » de RSF, dans sa volonté but de
jeter le discrédit sur un certain nombre de pays5.
Les diplomates consultés sont loin d’avoir tort. En
effet, la lutte de RSF en faveur de la liberté de la presse est
à géométrie variable. Officiellement, Robert Ménard se montre
ferme et catégorique : « Désormais, tous les 12 mars, nous
mènerons des actions pour dénoncer la cybercensure dans le
monde. La répression croissante des blogueurs et les fermetures
toujours plus nombreuses de sites Internet nécessitent une telle
mobilisation, imposent une riposte6 ».
Mais cette position de principe s’effrite complètement au
vu de la réalité. Le combat de RSF ne touche jamais les
puissants. Une information parue dans le prestigieux New York
Times a illustré le double discours de l’entité française et
démontre que RSF n’est en réalité aucunement intéressé par la
« cybercensure dans le monde ».
Quand Washington censure Internet
Dans son édition du 4 mars 2008, le célèbre quotidien
new-yorkais a rapporté une histoire surréaliste de censure sur
Internet, qui démontre la portée irrationnelle et fanatique des
sanctions économiques que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis
19607.
Steve Marshall, citoyen britannique
résidant en Espagne, travaille dans une agence de voyage et
propose des séjours aux touristes, notamment à Cuba. En octobre
2007, 80% de ses sites Web ont cessé de fonctionner à cause du
gouvernement de Washington. « Je me suis rendu au travail le
matin et j’ai découvert que nous n’avions aucune réservation.
Nous avions pensé qu’il s’agissait d’un problème technique »,
a indiqué Marshall8.
En réalité, les sites Internet de ce
citoyen britannique avaient été placés sur la liste noire du
Département du Trésor étasunien. L’entreprise eNom, qui lui
avait vendu le nom de domaine, basée à Bellevue à Washington,
avait reçu une injonction de la part du Bureau de contrôle des
biens étrangers (Office of Foreign Assets Control, OFAC)
l’ordre de désactiver les sites, occasionnant un sérieux
préjudice financier à Marshall, qui a dû se tourner vers un
serveur européen9.
L’entrepreneur anglais a fait part de son
incompréhension. « Comment des sites Web appartenant à un
ressortissant britannique qui opèrent via une agence de voyages
espagnole peuvent être affectés par la loi étasunienne ? ».
John Rankin, un porte-parole du Département du Trésor, a
justifié l’action en soulignant que l’agence risquait de vendre
des séjours à des citoyens étasuniens qui, en vertu de la
législation de leur pays, ne peuvent pas voyager à Cuba, même
s’ils sont parfaitement libres d’aller en Chine, au Vietnam et
même en Corée du Nord10.
Le New York Times a raison lorsqu’il note que le
blocus limite la liberté de tous. Cet exemple illustre le
caractère extraterritorial – et donc illégal – de la législation
étasunienne contre Cuba. RSF n’a pas daigné dénoncer cette « cybercensure ».
Ici, nul besoin de « mobilisation » ou de « riposte »
car le responsable incriminé est la première puissance mondiale.
Pourquoi Reporters sans frontières n’est
pas fréquentable
L’Unesco a refusé d’être associée aux campagnes
politiques de RSF, à juste titre. En effet, le passif de
l’organisation parisienne est lourd. Voici quelques exemples :
• RSF a fait l’apologie de l’invasion de l’Irak en
affirmant que « le renversement de la dictature de Saddam
Hussein a mis un terme à trente années de propagande officielle
et ouvert une ère de liberté nouvelle, pleine d'espoirs et
d'incertitudes, pour les journalistes irakiens ».
L’organisation a ajouté que « pour les médias irakiens, des
dizaines d'années de privation totale de liberté de la presse
ont pris fin avec le bombardement du ministère de l'Information,
le 9 avril à Bagdad11 ». Comme Bush,
Ménard pense que la « démocratie » peut légitimement exportée
par des bombardements meurtriers
• RSF ne s’est souvenu que tardivement – cinq ans plus
tard – du cas du journaliste de la chaîne de télévision qatarie
Al-Jazeera Sami Al-Haj, et uniquement après que plusieurs
articles stigmatisant cet « oubli » aient été publiés.
Désormais, l’organisation reconnaît que ce dernier a été arrêté
« sous de fallacieux prétextes de collusions avec Al-Qaeda ».
« Faute de savoir si Sami Al-Haj avait été arrêté en raison
de sa qualité de journaliste et faute d’information le
concernant, RSF a attendu avant de mener d’autres actions12 ».
Il a donc fallu cinq ans à RSF pour
découvrir que Sami Al-Haj avait été arrêté, séquestré et torturé
par l’armée étasunienne uniquement en raison de sa qualité de
journaliste. C’est sans doute la raison pour laquelle le
journaliste soudanais a disparu des rapports 2004 et 2005 dans
lesquels RSF liste tous les journalistes emprisonnés dans tous
les recoins de la planète13. RSF reconnaît que son
« silence » au sujet de Sami Al-Haj était « coupable »
et que sa « prise de parole est un aveu de cette
culpabilité ». Par ce mea culpa, RSF veut faire
croire que le cas Al-Haj n’était qu’un malencontreux
« oubli » qui, même s’il a duré cinq ans, n’aurait rien à
voir avec le fait que ce dernier ait été détenu par l’armée
étasunienne14.
Dans ce cas, pourquoi RSF est-elle également restée
silencieuse au sujet de Bilal Hussein, un journaliste et
photographe irakien de l’agence de presse Associated Press
(AP), emprisonné par les troupes d’occupation depuis le
12 avril 2006 en Irak pendant plus de cinq mois, et ne s’est
inquiété de son sort qu’après le 27 septembre 200615
seulement, uniquement car cet oubli ait été stigmatisé16 ?
• Le 15 janvier 2004, RSF a publié un rapport sur les
assassinats prémédités du cameraman espagnol José Couso et de
son collègue ukrainien Taras Protsyuk par les soldats étasuniens
qui exonèrait de toute responsabilité les militaires
responsables du crime17. La lettre ouverte envoyée
par la famille de José Couso à RSF est édifiante :
« La famille Couso, au vu du rapport
publié par Reporters sans frontières, « Deux assassinats pour un
mensonge », souhaite manifester ce qui suit :
Les conclusions de ce rapport exonèrent
les auteurs matériels et reconnus du tir sur l’Hôtel Palestine
en se basant sur la douteuse impartialité des personnes
impliquées, et sur le propre témoignage des auteurs et
responsables du tir, rejetant cette responsabilité sur des
personnes non identifiées.
La réalisation du rapport a été signée
par un journaliste, Jean-Paul Mari, qui entretient des relations
notoires avec le colonel Philip de Camp, militaire qui a reconnu
son implication dans l’attaque et la mort des journalistes de
l’Hôtel Palestine, et de plus, son rapport s’appuie sur les
témoignages de trois journalistes très proches des forces
nord-américaines, tous étasuniens, dont l’un d’eux – Chris
Tomlinson – a été membre des services de renseignements de
l’armée des Etats-Unis durant plus de sept ans. Aucun des
journalistes espagnols qui se trouvaient dans l’Hôtel n’a été
consulté pour l’élaboration de ce document.
Le rapport contient de nombreuses
erreurs, contradictions et irrégularités en ce qui concerne des
données importantes comme la situation des chambres de l’hôtel,
le lieu de l’impact du tir, le lieu de présence des témoins,
etc.
Il nous semble, de plus, que la
biographie si « humaine » faite d’un des assassins de José Couso
Permuy et de Taras Protsyuk constitue un manque absolu de
délicatesse, poussant l’offense jusqu’à remercier ces militaires
nord-américains pour leur collaboration au rapport.
Reporters sans frontières – Section
espagnole – a souhaité se porter partie civile dans la plainte
déposée par la famille le 27 mai 2003 contre les responsables de
la mort de José Couso. Au vu de la publication de ce rapport
qui, selon votre version, les exonère de toute responsabilité
dans l’assassinat des journalistes de l’Hôtel Palestine, la
présence de votre organisation […] au procès est absolument
incohérente et contradictoire.
Pour cette raison, nous vous exprimons
le désir de la famille que vous retiriez votre demande de
présence au procès […]18 »
Le 16 janvier 2007, le juge madrilène Santiago Pedraz a
émis un mandat d’arrêt international à l’encontre du sergent
Shawn Gibson, du capitaine Philip Wolford et du
lieutenant-colonel Philip de Camp, responsables des assassinats
de Couso et Protsyuk et exonérés par RSF. Le 24 mai 2007, le
juge Pedraz a rejeté l’appel interjeté par le procureur Jesús
Alonso le 18 mai 2007, qui avait argué que les indices étaient
insuffisants, et a confirmé ainsi la mise en examen des trois
criminels scandaleusement absous par RSF19.
• Haïti, sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, a
également été la cible de RSF. Lorsque ce dernier a été renversé
par un coup d’Etat orchestré par la France et les Etats-Unis,
RSF a chaleureusement applaudi le coup de force en titrant
bruyamment : « La liberté de presse retrouvée : un espoir à
entretenir20 ».
• Le Venezuela du président Hugo Chávez,
honni par l’administration Bush, a également été l’une des
cibles privilégiées de RSF. Lors du coup d’Etat d’avril 2002,
Robert Ménard s’était bien gardé de dénoncer le rôle principal
joué par les médias privés opposés au président démocratiquement
élu. Pis encore, le 12 avril 2002, RSF avait publié un article
reprenant sans aucune réserve la version des putschistes et
avait essayé de convaincre l’opinion publique internationale que
Chávez avait démissionné :
« Reclus dans le palais présidentiel,
Hugo Chávez a signé sa démission dans la nuit, sous la pression
de l’armée. Il a ensuite été conduit au fort de Tiuna, la
principale base militaire de Caracas, où il est détenu.
Immédiatement après, Pedro Carmona, le président de Fedecámaras,
a annoncé qu’il dirigerait un nouveau gouvernement de
transition. Il a affirmé que son nom faisait l’objet d’un
"consensus" de la société civile vénézuélienne et du
commandement des forces armées21 ».
RSF persiste encore à mener une guerre de désinformation
contre le gouvernement démocratique d’Hugo Chávez.
• RSF confesse qu’elle reçoit des financements
d’organisations telles que le Center for a Free Cuba22,
un groupuscule d’extrême droite, financée les Etats-Unis, dont
le but est de renverser le gouvernement cubain, comme le
stipulent ses statuts. Ceci explique les violentes campagnes
anti-cubaines orchestrées par l’entité parisienne, notamment
l’attaque de l’ambassade cubaine de Paris en avril 2003. RSF
prétend même n’avoir jamais occulté ces subventions dont elle
bénéficie depuis 200223. Cela est faux puisque ces
dernières n’apparaissent pas dans les comptes de 2002 et 2003.
RSF omet également de signaler que le
directeur de cet organisme est un certain Franck Calzón. Il a
été par le passé l’un des présidents de la Fondation nationale
cubano-américaine (FNCA) qui, comme l’a déclaré José Antonio
Llama, l’un de ses anciens directeurs, est lourdement impliquée
dans le terrorisme contre Cuba24. Ce dernier s’était
confessé : « Nous étions impatients face à la survie du
régime de Castro suite à l’effondrement de l’Union soviétique et
du camp socialiste. Nous voulions accélérer la démocratisation
de Cuba en employant n’importe quels moyens pour y parvenir25 ».
Ainsi, RSF est financée par un organisme
dont le directeur est un ancien dirigeant d’une organisation
terroriste.
•RSF avoue également qu’elle est subventionnée par
Washington par le biais de la Fondation nationale pour la
démocratie (National Endowment for Democracy – NED) :
« Absolument, nous recevons de l’argent de la NED. Et cela ne
nous pose aucun problème26 ». La NED a été
créée par l’ancien président étasunien Ronald Reagan en 1983, à
une époque où la violence militaire avait pris le pas sur la
diplomatie traditionnelle dans l’approche des affaires
internationales. Grâce à sa puissante capacité de pénétration
financière, la NED a pour objectif d’affaiblir les gouvernements
qui s’opposeraient à la politique étrangère hégémonique de
Washington27.
Qu’est ce que la NED exactement ? Cette dernière n’est
rien d’autre qu’une l’officine écran de la Central
Intelligence Agency selon le New York Times
qui notait en mars
1997 que la NED « a été créée il y a 15 ans pour réaliser
publiquement ce que la Central Intelligence Agency (CIA)
a fait subrepticement durant des décennies. Elle dépense
30 millions de dollars par an pour appuyer des partis
politiques, des syndicats, des mouvements dissidents et des
médias d’information dans des dizaines de pays28 ».
En septembre 1991, Allen Weinstein, qui
avait contribué à faire adopter la législation donnant naissance
à la NED, déclarait au Washington Post : « Beaucoup de
ce que nous faisons aujourd’hui a été fait par la CIA il y a 25
ans de manière clandestine29 ».
Carl Gershman, le premier président de la
NED, a expliqué la raison d’être de la Fondation en juin 1986 :
« Il serait terrible pour les groupes démocratiques du monde
entier d’être vus comme subventionnés par la CIA. Nous avons vu
cela dans les années 1960, et c’est pour cela qu’on y a mis un
terme. C’est parce que nous n’avons pas pu continuer à le faire
que la fondation [la NED] a été créée30 ».
RSF est en réalité financée par une
officine écran de la CIA, selon Weinstein, le New York Times
et Gershman, ce qui explique ses prises de position contre
l’Irak, Haïti, Cuba, le Venezuela et d’autres nations dans la
ligne de mire de Washington. Le travail de RSF est tellement
apprécié par la Maison-Blanche que le premier rapport de la
Commission d’assistance à une Cuba libre – dont le but est de
renvoyer Cuba a son statut néocolonial – rendu public par Colin
Powell en mai 2004, qui accroît drastiquement les sanctions
contre Cuba, cite une seule organisation non gouvernementale en
guise d’exemple à suivre : celle dirigée par Robert Ménard31.
Fier de cette distinction, Robert Ménard est même allé
jusqu’à légitimer la torture, suivant la décision du Congrès
étasunien de la légaliser en octobre 200632. Le 8
mars 2008, le président George W. Bush a d’ailleurs mis son veto
à un projet de loi visant à interdire l’utilisation du
waterboarding, une cruelle technique de torture qui inflige
à la victime une terrible sensation de noyade33. Lors
de l’émission de radio « Contre-expertise » présentée par
Xavier de la Porte sur France Culture le 16 août 2007 de 12h45 à
13h30, le secrétaire général de RSF a affirmé qu’il était
légitime de torturer des suspects pour sauver la vie
d’innocents, reprenant l’argumentation des plus effroyables
dictatures et bien sûr de l’administration Bush. « Si c'était
ma fille que l'on prenait en otage, il n'y aurait aucune limite,
je vous le dis, je vous le dis, il n'y aurait aucune limite pour
la torture », a-t-il affirmé34. Non seulement,
Ménard légitime la torture, position moralement insoutenable
même contre des criminels, mais il remet également en cause la
présomption d’innocence.
Sage décision de l’Unesco
L’Unesco a pris une sage décision en décidant de ne pas
s’associer à une entité aussi ténébreuse que Reporters sans
frontières. « La défense de la liberté de la presse »
n’est qu’un rideau de fumée. Son agenda politique occulte est
devenu trop évident et son acharnement à l’encontre de certaines
nations qui se trouvent sur la liste noire des Etats-Unis n’est
en aucun cas le fruit du hasard. Reporters sans frontières est
en réalité au service de gouvernements et de puissants intérêts
économiques et financiers.
Notes
1
Reporters sans frontières, « L’Unesco
retire son patronage à la Journée pour la liberté sur Internet
organisée par Reporters sans frontières », 12 mars 2008.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26183 (site
consulté le 12 mars 2008).
2
Reporters sans frontières, « Reporters
sans frontières lance sur www.rsf.org la deuxième Journée pour
la liberté sur Internet », 12 mars 2008.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26085 (site
consulté le 12 mars 2008). Pour les citations de Robert Ménard
voir Marianne, « Reporters sans frontières, les aveux de
Robert Ménard », 5 au 11 mars 2001, p. 9.
3
Reporters sans frontières, « L’Unesco
retire son patronage à la Journée pour la liberté sur Internet
organisée par Reporters sans frontières », op. cit.
4
UNESCO, « Comunicado de laUNESCO sobre la retirada del
patrocinio al Día Internacional de la Libertad de Expresión en
Internet, organizado por Reporteros sin Fronteras », 12 mars
2008.
http://portal.unesco.org/es/ev.php-URL_ID=42051&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
(site consulté le 12 mars
2008).
5
Prensa Latina, « Retira UNESCO coauspicio a Reporteros
sin Fronteras », 12 mars 2008.
6
Reporters sans frontières, « Reporters
sans frontières lance sur www.rsf.org la deuxième Journée pour
la liberté sur Internet », op. cit.
7
Adam Liptak, « A Wave of the Watch List, and Speech
Disappears », The New York Times, 4 mars 2008.
8
Ibid.
9
Ibid.
10
Ibid.
11
Reporters sans frontières, « Irak – rapport annuel
2004 ».
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9884
(site consulté le 18 juillet 2005).
12
Reporters sans frontières, « Lettre ouverte à ses détracteurs »,
Réseau Voltaire, 12 septembre 2006.
http://www.voltairenet.org/article143413.html?var_recherche=Reporters+sans+fronti%C3%A8res?var_recherche=Reporters%20sans%20frontières
(site consulté le 12 septembre 2006).
13 Reporters sans frontières,
« Rapport annuel 2004 », 2004.
http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=408
(site consulté le 29 septembre 2007) ;
Reporters sans frontières, « Rapport annuel
2005 », 2005.
http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=497
(site consulté le 29 septembre 2007).
14
Reporters sans frontières, « Lettre ouverte à ses détracteurs »,
op.cit.
15
Reporters sans frontières, « Arrestations et assassinats
de journalistes : le cauchemar irakien continue », 19 septembre
2006.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18900 (site
consulté le 21 septembre 2007).
16
Salim Lamrani, « Reporters sans frontières et ses
contradictions », Réseau Voltaire, 27 septembre 2006.
http://www.voltairenet.org/article127332.html (site consulté
le 21 septembre 2007).
17 Reporters sans frontières,
« ‘Deux meurtres pour un mensonge’ », 15 janvier 2004.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9043 (site
consulté le 10 janvier 2008).
18 Famille
Couso, « La familia de José Couso pide a Reporteros Sin
Fronteras que se retire de la querella », 17 janvier 2004.
www.josécouso.info
(site consulté le 18 juillet 2005).
19 Reporters sans frontières,
« Le juge Santiago Pedraz confirme
l’inculpation de trois soldats américains pour la mort de José
Couso », 25 mai 2007.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20438 (site
consulté le 19 février 2008).
20 Reporters sans frontières,
« La liberté de la presse retrouvée : un espoir à entretenir »,
juillet 2004.
www.rsf.org/article.php3?id_article=10888 (site
consulté le 23 avril 2005).
21
Reporters sans frontières, « Un journaliste a été tué,
trois autres ont été blessés et cinq chaînes de télévision
brièvement suspendues », 12 avril 2002.
www.rsf.org/article.php3?id_article=1109 (site consulté le
13 novembre 2006).
22
Center for a Free Cuba, « About us », 2005.
http://www.cubacenter.org/about_us/index.html
(site consulté le 18 juillet 2005).
23
Reporters sans frontières, « Lettre ouverte à ses détracteurs »,
op.cit.
24
Salim Lamrani, « La Fondation nationale cubano-américaine est
une organisation terroriste », Mondialisation, 27 juillet
2006.
25
Wilfredo Cancio Isla, « Revelan un plan para atentar contra
Castro », El Nuevo Herald, 22 juin 2006.
26
Robert Ménard, « Forum de discussion avec Robert Ménard », Le
Nouvel Observateur, 18 avril 2005.
www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_284.html (site
consulté le 22 avril 2005).
27
National Endowment for Democracy, « About Us ».
www.ned.org/about/about.html (site consulté le 27 avril
2005).
28
John M. Broder, « Political Meddling by Outsiders : Not New for
U.S. », The New York Times, 31 mars 1997, p. 1.
29
Allen Weinstein, Washington Post, 22 septembre 1991.
30
David K. Shipler, « Missionaries for Democracy : U.S. Aid For
Global Pluralism », The New York Times, 1er juin 1986, p.
1.
31
Colin L. Powell, Commission for Assistance to a Free Cuba,
(Washington : United States Department of State, mai 2004).
www.state.gov/documents/organization/32334.pdf (site
consulté le 7 mai 2004), p. 20.
32 Michel Muller, « Quand
Washington légalise la torture », L’Humanité, 16 octobre
2006.
33
Deb Riechmann, « Fustigan a Bush por vetar ley contra
‘submarino’ », El Nuevo Herald / Associated Press, 9 mars
2008.
34
Jean-Noël Darde, « Quand Robert Ménard, de RSF, légitime la
torture », 26 août 2007,
http://rue89.com/2007/08/26/quand-robert-menard-de-rsf-legitime-la-torture#transcript
(site consulté le 28 août 2007).
Salim Lamrani est enseignant, essayiste
et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et
les Etats-Unis. Il a publié Washington contre Cuba
(Pantin : Le Temps des Cerises, 2005, Cuba face à l’Empire
(Genève : Timeli, 2006) et Fidel Castro, Cuba et les
Etats-Unis (Pantin : Le Temps des Cerises, 2006).
Il vient de publier Double Morale.
Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme (Paris :
Editions Estrella, 2008).
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr
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