Opinion
Les révélations de Saïda
Benhabyles
Mercredi 15 juin
2011
De retour de Libye
où elle a rencontré les membres du
Conseil national de transition, des
jeunes insurgés et les responsables de
Tripoli, Saïda Benhabiles, ancienne
ministre algérienne et présidente d'une
association, a fait hier au Temps
d’Algérie des révélations, à Alger, lors
des assises nationales sur la société
civile, qui risquent d’éclabousser les
régimes de Nicolas Sarkozy, de
Grande-Bretagne et des Etats-Unis
d'Amérique.
Le conflit libyen
est monté de toutes pièces, selon
l'ancienne ministre, qui détient des
preuves irréfutables sur les intentions
des pays occidentaux qui ont déclaré la
guerre au «frère d'hier», Mouamar El
Kaddafi.
En effet, Saïda
Benhabiles a effectué récemment un
voyage «dangereux», au prix de sa vie,
pour voir de visu la «révolte» du peuple
libyen, devenu le «fonds de commerce des
responsables européens et américains,
ainsi que certains dirigeants
impitoyables des pays arabes, notamment
l'émir du Qatar».
L'ancienne ministre
a dû avoir l'autorisation de l’écrivain
et philosophe français juif, Bernard
Henri Lévy pour se rendre à Benghazi.
Ce dernier est devenu «le chef des
insurgés». «Il est au courant de tout et
coordonne toutes les actions», a tenu à
souligner notre ministre, s'interrogeant
sur le rôle de ce personnage dans le
conflit libyen.
«Les forces de
l'Otan tuent les civils, les enfants,
les femmes, des simples citoyens et
tirent sur tout ce qui bouge. Nous avons
vu des images horribles, même les
hôpitaux n'ont pas échappé à cette
alliance militaire. Il faut que l'ONU
suspende d'urgence la résolution
d'intervention des forces militaires en
Libye. C'est un massacre des
populations. Ce que j'ai vu en Libye est
impardonnable.
Il y a plus de
drapeaux français que libyens»,
témoigne-t-elle offusquée et indignée.
«Les citoyens libyens n'arrivent pas à
admettre que leur pays aussi riche
devienne d’un coup un terrain pour
avions. Tous les Libyens sont armés,
même les enfants possèdent des fusils et
des pistolets. Il n'y a aucune sécurité
et les groupes terroristes ayant fuit
les prisons sont en force et font ce
qu'ils veulent.
C'est le chaos
total», ajoute-t-elle, signalant que le
guide de la Révolution libyenne a le
mérite d'avoir distribué la richesse à
son peuple, mais n'en a pas fait autant
pour l’armer politiquement contre
l'Occident. «Je ne suis pas contre des
manifestations pour la démocratie et le
développement du pays avec plus de
liberté et de critique. Mais à la
manière avec laquelle les choses ont été
menées en Libye, on s'est rendu compte
que les forces extérieures ont tout fait
pour détruire ce pays qui regorge de
richesses naturelles inestimables»,
a-t-elle signalé. «La révolte libyenne
n'est ni populaire, ni spontanée et
encore moins démocratique», selon elle.
Il s'agit d'une
sanction infligée au peuple libyen par
«les maîtres du monde» qui ont perdu la
Tunisie et l'Egypte et qui veulent
également détruire la Syrie en
entraînant les «médias de guerre, dont
la chaîne El Jazira et d'autres canaux
américains et européens».
Le Conseil national
de transition se compose de
ressortissants étrangers qui n'ont rien
à voir avec la Libye, le reste des
membres du CNT sont des personnages
opportunistes, comme l'ancien ministre
de la justice de Kadhafi, Mustapha
Abdujalil Al Bayda, aujourd'hui
président du Conseil.
A cela, il faut
ajouter les monarchistes
traditionalistes Senoussi, qui veulent
prendre leur revanche sur la révolution
verte en utilisant les Libyens. Tous les
réseaux de renseignements sont présents
en Libye, surtout à Benghazi, les
services du Mossad, de la DGSE et
britanniques. Le pays est infesté
d’agents secrets qui utilisent et ont
recours à toutes les nouvelles
technologies de propagande de guerre et
médiatiques.
L'armée
libyenne fait face à de puissants
militaires venus d'Israël et aux
puissances occidentales
L'ancienne ministre algérienne promet
d'animer une conférence de presse à
Alger pour révéler les secrets de cette
guerre déclarée au peuple libyen et de
revenir sur les circonstances de son
voyage dans ce pays frère qui a duré
plus d’un mois, où elle a passé des
nuits blanches par crainte d'être
arrêtée par les services de
renseignements israéliens ou européens.
Notons que la mission a été menée sous
la bannière du Centre français de
recherche sur le renseignement (CF2R) ce
qui a permis à l'Algérienne de passer
inaperçue et d'éviter des embêtements
aux frontières.
L'autre point à
souligner est celui du refus des
autorités françaises (le ministère des
Affaires étrangères) d'accorder une
salle aux animateurs du mouvement
associatif qui ont effectué cette
mission en Libye afin de rendre public
leur rapport. Il a fallu l'aide du
directeur de la revue Afrique Asie pour
que les animateurs de ce centre puissent
avoir le droit à la parole dans un pays
qui se réclame comme la nation des
droits de l'homme.
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Publié le 20 juin 2011
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