Opinion
Il y aura un jour
un Etat palestinien souverain !
Robert Bibeau
Mercredi 28
septembre 2011
LES
PLEUREUSES ONUSIENNES
Assurément, il y aura un jour un État
palestinien souverain mais ce ne sera
jamais ce bantoustan croupion que
quémandent les collabos de
l’Organisation de « Libération » de la
Palestine, du Fatah et de l’Autorité
palestinienne de Ramallah, ainsi que les
États-Unis, l’Union européenne et les
gouvernements occidentaux pro-sionistes.
Ils sont venus du monde entier par
centaines de milliers signer la pétition
de la capitulation, sans y être
autorisés, sans même le demander (1).
Ils espéraient de l’ONU réparation pour
l’injustice que cet organisme avait
commise en 1947 ; et ce que
l’ONU leur proposa c’est de consacrer
définitivement par une seconde
Résolution inique, pilotée cette fois
par les soi-disant représentants des
sacrifiés de Palestine, le déni du droit
palestinien. Imaginez, des
renégats arabes proposant de dépouiller
définitivement le peuple palestinien de
ses droits légitimes, sans l’avoir
consulté évidemment, et avec le soutien
de millions de personnes venues de
partout à travers le monde, quelle
aubaine pour les sionistes et pour leurs
maîtres impérialistes !
Ils étaient si nombreux à trahir les
intérêts du peuple palestinien au cri de
« Vive l’État palestinien fantoche » que
les voix discordantes ne pouvaient se
faire entendre, même si ces voix,
autorisées, fusaient de partout en
Palestine et au cœur du monde arabe.
Un héros de la résistance arabe le
disait encore récemment : « Personne
n’a reçu mandat des peuples palestinien
et arabes de renoncer à 80 % de la terre
de Palestine, à Al Quod et au droit de
retour des millions de réfugiés
palestiniens. », personne, et
surtout pas la coterie de Ramallah.
C’est le rôle joué par l’Autorité
palestinienne, par ceux qui vivent du
racket des frauduleux « pourparlers de
paix » – lesquels ne peuvent que stagner
puisque la puissance coloniale
israélienne ne peut rien céder de ce
qu’elle a spolié – que
d’accréditer cette Résolution, trahison
des droits des Palestiniens, dans
laquelle se complaisent ces États dupés
par cette Autorité illégitime.
Ils étaient vingt et cent, ils
étaient des milliers, nus et maigres
tremblant dans leur bagne enflammé sous
la pluie des bombes au phosphore qui
déchiraient la nuit de leurs ombres
battantes pendant que l’hydre israélien
brûlait leur cité ravagée, et que
s’affairaient les « négociateurs
profiteurs » de l’Autorité sans autorité
– dont le mandat du Président potiche
(Mahmoud Abbas) est échu depuis plus de
deux ans sans que les justiciers de la
pseudo « démocratie » occidentale et
onusienne ne trouvent à redire à propos
de l’illégitimité et de l’indécence du
polichinelle de Ramallah.
LE CAMP
SIONISTE DES « MOUS »
Le camp sioniste et
pro-sioniste est divisé en deux factions
sur cette question de la reconnaissance
d’un État palestinien croupion et de son
éventuelle admission à l’Assemblée
générale de l’ONU à titre d’État
participant – demande du 23.09.2011 (2).
Une faction du camp pro-sioniste
souhaite, en entérinant cette Résolution
bidon à l’Assemblée générale de l’ONU,
renoncer à 80 % de la terre de
la Palestine de 1947 ;
renoncer à Al Quod
(Jérusalem) et renoncer
définitivement au droit de retour
sur leur terre pour les millions de
réfugiés de 1948, 1967 et 1973. Ceux-là
mystifient des millions des gens
sincères – signataires de pétitions – en
laissant croire qu’une telle résolution
sans signification, sans effet pratique
sur le terrain de l’occupation, forcera
l’envahisseur et occupant sioniste à un
jour reconnaître l’État fiction,
le bantoustan palestinien, sur environ
20 % restant de la terre colonisée de la
Palestine historique.
Cette faction du camp pro-sioniste
est formée des représentants de l’OLP
illégitime, de plusieurs pays arabes
soi-disant pro-palestiniens à l’exemple
de l’Égypte post Moubarak. Rappelez-vous
de cette « Révolution » qui a abouti à
la non ouverture du terminal de Rafah et
à la poursuite du blocus de Gaza par les
généraux arabes de la sanguinaire
armée-égyptienne-sans-Moubarak (3).
Enfin, plusieurs troublions occidentaux
et tiers-mondistes font également la
promotion de cette résolution de
capitulation et ils voudraient
culpabiliser les États-uniens qui n’ont
jamais caché leur préférence pour leurs
affidés israéliens (4).
LE CAMP
SIONISTE DES « IRRÉDUCTIBLES »
La faction « dure » du camp sioniste
et pro-sioniste refuse obstinément cette
Résolution « anti-palestinienne » à
l’ONU car ses tenants sont convaincus
que de recevoir ainsi, de la part des
traîtres de Ramallah, la cession
officielle de 80 % des terres
palestiniennes ; la renonciation à Al
Quod et au droit de retour
ce n’est pas suffisant; ils estiment en
effet qu’il sera possible d’obtenir
encore davantage des collabos de
Ramallah aux abois. Rien ne presse,
pensent Netanyahu, Obama, Harper, une
centaine de députés français etc. (5).
Ceux-là se disent : « Laissons cette
bande de traîtres mijoter dans leur jus
désespéré, d’autant que tôt ou tard le
« Président » fantoche Abbas devra se
présenter devant son électorat aigri
sans rien dans les mains, si ce
n’est la fumisterie d’un État bantoustan
à autoproclamer, un État sans
droit, sans pouvoir, sans réalité
concrète si ce n’est l’aumône reçue
d’Occident. Sans même avoir obtenu de
l’occupant qu’il lève le siège de Gaza
emmuré. Il se présentera devant son
peuple non consulté et enragé sans que
le Mur de la honte ne soit tombé en
Cisjordanie, sans que la colonisation
n’ait cessé ni l’épuration ethnique
diminué, ni que les milliers de
prisonniers soient libérés, alors que
Jérusalem sera totalement judaïsée, sans
que l’eau ne soit assurée, avec
tout juste un drapeau et un chiffon de
papier sans dignité entériné par
l’Assemblée générale de l’ONU
disant que le peuple palestinien peut
encore espérer s’accrocher aux 20 % de
terres « concédées » par l’ONU sans
autorité.
Il est assuré que, désespérés devant
cette perspective humiliante, les
« éternels négociateurs de Ramallah »
capituleront à nouveau et rouvriront
d’autres « négociations de trahison
nationale » ; et que les sionistes
obtiendront davantage que 80 % des
terres palestiniennes.
Ce n’est pas pour 20 % de sa
terre ancestrale, sans Al Quod et sans
le retour des réfugiés, ni libération
des prisonniers, que le peuple
palestinien résiste et verse son sang
depuis soixante quatre ans.
C’est pour la libération totale de la
terre palestinienne, toute la
terre de Palestine usurpée suite
précisément à une précédente Résolution
illégitime de l’ONU (Résolution 181 –
1947).
UN ÉTAT
PALESTINIEN MAIS LEQUEL ?
Un spécialiste du « processus de
paix » se demandait récemment quel sera
l’État qui pourrait surgir de ces
décennies d’agressions meurtrières et
d’occupation sanguinaire, et il résumait
ainsi son propos « Un État
palestinien mais lequel ? Un État ou
deux États ? » (6). Un journaliste
réputé proclamait quant à lui, pour la
dixième fois en carrière, que le
« Moyen-Orient ne serait plus jamais
pareil » car, pontifiait
l’éditorialiste : « plus jamais
les États-Unis et Israël ne pourront
espérer qu’au simple claquement de leurs
doigts, les Arabes obéiront à leurs
ordres. » (7). Foutaise
monsieur le thuriféraire, jamais les
sultans (Qatar, Oman), les émirs
(Émirats arabes), les princes et les
rois (Arabie, Koweït, Bahreïn, Maroc,
Jordanie), le rais (Égypte), les
présidents d’opérette (le maire de
Ramallah, Tunisie, Algérie, Yémen) n’ont
été aussi soumis et foulés au pied par
leur maître américain pour ne pas avoir
su maintenir leur peuple sous le joug et
résigné. Croyez-vous que ce pauvre Abbas
avec son chiffon de papier obtenu de
l’ONU changera la donne dans cette
partie du monde en révolte ?
Contrairement aux spécialistes, aux
éditorialistes, aux experts et aux
« négociateurs professionnels »
défaitistes qui ont pendant des
décennies tenté d’accréditer l’idée
mensongère que des négociations
avaient lieu entre le peuple palestinien
occupé, tué, emprisonné, assoiffé,
humilié, exploité, sous blocus et
emmuré ; et le gouvernement sioniste
israélien occupant, fasciste et
génocidaire (8), nous croyons
qu’il y aura un jour un État palestinien
souverain sur la totalité de la terre
palestinienne de 1947. Mais cet État
national indépendant ne sera jamais
obtenu en « pourparlant » avec les
sionistes menteurs, leur puissance de
tutelle américaine, les occupants
hypocrites et les criminels de guerre
repentis. Il sera obtenu de la même
manière que le peuple libanais assure
aujourd’hui son indépendance vis-à-vis
l’impérialisme israélien et étatsunien,
par la puissance des armes qui tiendront
leurs ennemis en respect.
Nous savons que les conditions d’une
telle solution véritablement
arrachée puis négociée, mais sous un
rapport de force bien différent que
présentement (un peuple occupé
ne peut négocier à son avantage qu’au
moment où, comme les Vietnamiens l’ont
démontré, ce peuple a inversé le rapport
de force militaire en sa faveur) ; ces
conditions disions-nous ne sont pas
réunies pour le moment (9). Dans ce cas,
inutile de s’agiter à l’ONU pour
quémander un bantoustan à administrer
pour quelques paumés de Ramallah; il
suffit de patienter, d’attendre que la
conjoncture évolue en faveur du peuple
palestinien.
La crise économique mondiale à
laquelle est confrontée la puissance de
tutelle américaine, et son satellite
impérialiste israélien, les troubles à
l’intérieur même de l’État israélien où
les grèves et les manifestations contre
les ajustements structurels se
radicalisent ; les révoltes multiples et
pas du tout terminées des peuples arabes
partout en Afrique du Nord et au
Proche-Orient ; les défaites américaines
et françaises en Afghanistan, en Irak,
au Liban, en Somalie et bientôt en
Libye ; l’ensemble de la conjoncture
incendiaire du baril de poudre du Proche
Orient milite en faveur de la retenue et
de l’expectative. D’ici là
personne ne doit compromettre par des
résolutions saugrenues le droit
inaliénable du peuple palestinien sur la
totalité de sa terre.
Il aura fallu 190 ans à leurs
ancêtres arabes pour chasser l’occupant
– Croisé – des terres arabes de l’Est de
la Méditerranée et pour démanteler le
dernier Royaume chrétien d’Orient
(Saint-Jean d’Acre, 1291).
Le peuple palestinien a déjà parcouru
64 ans de son « chemin de Damas ».
Laissons-lui encore cinquante ans. Quand
les arabes seront plus de quatre cent
millions à encercler le dernier Royaume
judaïque au Levant, nous verrons bien ce
qu’il adviendra du « Reich » israélien
de mille ans, comme le proclamait
récemment le prétentieux Benjamin
Netanyahu (10).
D’ici là soutenons la résistance et
poursuivons le boycott – BDS
contre l’État sioniste.
(1) Avaz.
Palestine :
le moment est venu.19.09.2011
https://secure.avaaz.org/fr/time_for_palestine/?vl
(2)
Le Devoir
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/332177/demande-historique-des-palestiniens?utm_source=infolettre-2011-09-24&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
.
(3) Sortir
de Gaza par l’Égypte reste un calvaire.
Aloufok. 13.09.2011.
http://www.aloufok.net/spip.php?article5313
et Robert Bibeau.
La « révolution »
démocratique égyptienne. L’armée va
trancher.
5.02.2011
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4956
(4) Hugo
Chavez.
Lettre de Hugo Chavez.
17.09.2011.
http://cbparis.over-blog.com/article-creation-de-l-etat-palestinien-lettre-de-hugo-chavez-a-l-onu-84853591.html
(5)
Cent députés
français opposés…
http://www.alterinfo.net/notes/100-parlementaires-Francais-opposes-a-la-demande-d-un-Etat-palestinien-a-l-ONU_b3286862.html.
(6) Dominique Vidal.
Un État palestinien
mais lequel ?
14.09.2011.
http://www.michelcollon.info/Un-Etat-palestinien-mais-lequel.html
(7) Robert Fisk.
Le Moyen-Orient ne
sera jamais plus pareil.
http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-why-the-middle-east-will-never-be-the-same-again-2357514.html
(8) Silvia Cattori, Ziyad Clot.
Journal d’un
négociateur en Palestine.
18.09.2011
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26634.
(9) Robert Bibeau.
Négocier ou ne pas
négocier avec Israël ?
24.08.2010.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=20756
(10) Robert Bibeau.
Travailleurs,
libérez la Palestine.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8638
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