Opinion
Afrique - Le
continent spolié !
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 24 octobre
2012
Pourquoi les métropoles européennes
sont-elles pleines d’africaines et
d’africains au regard hagard, au sourire
contrit, désemparés – mendiant
pauvrement, vendant à la tire, «bossant»
durement, le balai à la main, la pelle
au bout du bras, fouillant la benne à
ordures derrière le restaurant ? Quel
désespoir incommensurable a bien pu
chasser ces êtres admirables hors de
leur patrie ensoleillée – qu’ils
apprécient tant – et les pousser sur
les chemins de l’exil pleins de périls
pour aboutir sous le pont Mirabeau, sur
la Grande Place, derrière le Parthénon,
autour du Colisée, sur Piccadilly Circus
et face au Reijks Museum ?
Leur exode risqué s’est amorcé il y a
quelques années au Sénégal, en Côte
d’Ivoire, en RDC, au Burkina, au Kenya,
en Somalie, au Mali ou au Rwanda, peu
importe; il a toujours débuté là où leur
vie était menacée, puis par monts et par
vaux, à pied, en car, en train ou en
bateau, la longue caravane des
déshérités s’est ébranlée laissant ça et
là son tribut d’éclopés, d’affamés,
d’épuisés, de morts vivants, dans le
grand désert brûlant, sur les chemins de
brousse mal famée, dans l’océan déchaîné
jusqu’à Ceuta l’insolente, Tripoli la
décadente, Alexandrie l’énigmatique ou
Tunis la tragique.
Là, les derniers rescapés de ces
sentiers de souffrance se feront offrir
à gros prix par un passeur bandit de
compléter la traversée du continent – de
la faim – vers un illusoire paradis pour
démunis où ils iront grossir les rangs
des exclus de la prospérité tapageuse et
surfaite. Nul ne sait encore sur ce
rafiot de la mort qu’au bout de ce
chemin de Calvaire sur les flots
mortifères, la dernière épreuve sera
d’être arraisonnée avant que d’être
retourné sur leur chemin d’amertume !
Dans les pages qui suivent nous
allons répondre à une question simple et
complexe, à savoir : « Pourquoi tant
d’immigrants africains affrontent le
désert, l’océan et la mer, les
garde-côtes et les passeurs tueurs pour
migrer vers l’Europe ce continent de
malheur ? ».
C’est que dans les pays africains de
misère, où les compagnies minières
pillent le minerai précieux et cher
alors qu’elles n’abandonnent rien aux
crève-la-faim, si bien qu’après avoir
travaillé pour presque rien dans ces
charniers d’enfer les fils de l’Afrique,
s’ils n’y sont pas trépassé,
entreprennent la traversée de la jungle,
des savanes, des déserts, des barbelés,
de la mer meurtrière afin d’aller gagner
quelques deniers à expédier à la parenté
restée sous le tir des troupiers et sous
les bombes anti-personnel des
terrassiers, ou sur la plantation de
café-exporté, mal payé, ou au fond d’un
trou de mine-assassine.
Le pillage du
coltan
Nous ferons la démonstration de ce
crime sanglant à partir de l’exemple du
coltan. Le coltan (métal rare,
indispensable à la fabrication de
cellulaires et de téléviseurs) est
extirpé des puits de mines artisanales
en République Démocratique du Congo (80
% des réserves mondiales), puis,
aussitôt exproprié et exporté vers les
usines de transformation d’Europe et
d’Amérique (1).
C’est la transformation industrielle
du minerai qui crée de la valeur et de
la plus-value d’où les capitalistes
tirent leurs profits industriels et
marchands et l’État ses impôts et ses
taxes (le kilo de coltan traité
se vend 500 $ sur le marché).
L’extraction minière du coltan rapporte
très peu. Le salaire d’un mineur de la
mort dans la province du Kivu (RDC) se
situe entre 10$ et 50$ par semaine, ce
qui est tout de même le quadruple du
salaire congolais moyen (10$ par mois).
Un mineur extrayant en moyenne 1 kilo de
coltan par jour, 7 jours par semaine,
reçoit donc pour sa peine un
salaire hebdomadaire médian de 35$
contre une production de 7 kilos x 500$
= 3 500$, soit un pourcent de la valeur
de la marchandise. Vous croyez que
l’Afrique reçoit sa juste part des
richesses qu’on lui vole ?
Cessons de distribuer la charité aux
africains mal-aimés. Cessons de leur
prêter de l’argent pour s’endetter pour
l’éternité et laissons-les bénéficier de
leurs richesses continentales et ils
seront prospères, croyez-vous ? Non
évidemment ! Pourquoi ? Parce que tout
dépend de quelle classe sociale
s’approprie ces richesses privées ou
collectives ! Nous y reviendrons plus
avant.
Sachez qu’en moyenne chaque kilo de
coltan coûte la vie à deux enfants
mineurs au Kivu-Congo ravageur, peu
importe la langue, l’ethnie ou la
religion de ces jeunes souffre-
douleurs. Ces enfants meurent sous les
éboulis dans des mines artisanales
délabrées. L’internationalisme de
l’exploitation capitaliste sévit dans ce
pays dans toute son ignominie.
Les troupes du Rwanda, de l’Ouganda
et du Burundi – armées et financées par
des multinationales des nouvelles
technologies comme Apple, Nikon, Sony,
Nokia, Ericsson et autres monopoles
occidentaux – occupent la région du Kivu
afin d’y exproprier le coltan exploité
par de misérables flibustiers armés avec
la complicité des généraux – seigneurs
de guerre congolais, rwandais et
ougandais. Le corsaire du coltan Laurent
Nkunda, vous connaissez ? On en parle
encore au journal télé (2). Le Premier
Ministre canadien Stephen Harper a-t-il
dénoncé ces magouilles lors de sa visite
à Kinshasa récemment ? Aucunement !
L’échauffourée tribale et
nationaliste n’est ici que le Gris-gris
de pays conquis et des petit-bourgeois
européens et américains aigris chantant
le salut de la patrie par le sang des
Partisans. La journaliste Belge Colette
Braeckman constate ceci :
« Au Kivu, une vingtaine d’avions
chargés de minerais décollent chaque
jour pour le Rwanda (qui selon l’ONU a
empoché 250 millions $ de la vente de
coltan NDLR). On peut y croiser
des enfants qui travaillaient dans les
mines et qui se sont échappés.
Ils vous racontent comment ils se sont
fait kidnapper sur le chemin de l’école.
Tout le monde le sait, mais personne ne
fait rien, même pas les Nations unies.
Ce trafic ne va pas s’arrêter de sitôt.
L’armée congolaise n’est pas efficace –
c’est un héritage de Mobutu – et les
généraux bénéficient aussi de ce
business. Ils disent aller à Kivu pour
faire la guerre, mais ils y vont aussi
pour s’enrichir. Chaque faction, l’armée
congolaise, les milices tutsies, etc.
tous profitent de cette situation et
n’ont pas intérêt à la changer. »
(3).
En corollaire de ces salaires de
misère, chacun se rappellera de
l’assassinat de 34 mineurs Sud-africains
– soi-disant libérés de l’apartheid –
par la police raciste d’Afrique du Sud
pour cause de grève ouvrière visant à
hausser un salaire de 400 euros par mois
tout compté. Ça s’appelle mourir de faim
en peinant durement (4).
De tels salaires de crève-la-faim
n’assurent même pas la reproduction
élargie de la force de travail. En
d’autres termes, plus l’ouvrier africain
travaille et plus il s’approche de la
mort par lente inanition. Ces
salaires n’assurent pas non plus
l’édification d’un marché national
consistant sur lequel s’appuierait la
bourgeoisie marchande locale pour
assurer l’accumulation primitive du
capital constant (CC)
puis l’investissement en usines (CV) et
le « Take off » capitalistique
industriel moderne (5).
Il en résulte que dans la division
internationale du travail induite par
l’impérialisme occidental dominant (du
moins jusqu’à présent),
l’Afrique a toujours obtenu le rôle de
fournisseur de matières premières.
Au début, à titre de fournisseurs de
bêtes de somme – esclaves valant moins
que leur poids de céréales – puis
fournisseur de bois précieux et de
denrées alimentaires spoliés sur des
plantations expropriées aux autochtones
comptant pour moins que rien dans ce
marché. Enfin, on assiste aujourd’hui à
la spoliation des minéraux rares (dont
le coltan), des pierres précieuses et du
pétrole (10% des réserves mondiales)
dont les peuples locaux ne tirent
pratiquement aucun bénéfice.
Les pilleurs
étrangers protégés par leurs serviteurs
nationaux
Un service de garde chiourme des
intérêts locaux des compagnies
impérialistes étrangères (dont
canadiennes) est assuré par une caste de
prédateurs – rois nègres cravatés,
généraux de carnaval en képi – entourés
de meurtriers, de repris de justice et
de corsaires déguisés en militaires –
mis au service de clans négriers
appointés par quelques grandes
entreprises monopolistes – les dits
monopoles miniers – solidement abouchés
aux ambassades occidentales de leur pays
d’origine affectées dans ces contrées
saignées à blanc.
Tant que le président-nègre local
accomplit correctement son travail
d’adjudant et tant qu’il réfrène ses
appétits de gourmand – n’espérant jamais
devenir aussi gros que le bœuf de la
fable – et tant qu’il sait embrasser la
main qui le maintient sur son trône de
paille – sa réélection « démocratique »
est assurée. Que le goinfre noir
prétentieux tente un jour de redresser
l’échine et de s’affranchir de cette
tutelle dominatrice; qu’il manigance
quelque nouvelle alliance avec une
nouvelle puissance (pensons à Gbagbo en
Côte d’Ivoire ou à Kadhafi en Libye ou à
Kabila en RDC) et alors, les foudres de
l’enfer « démocratique » de l’Occident
hypocrite s’abattent sur le récalcitrant
en tourment. L’élection hier encore «
démocratique » est aussitôt invalidée
par l’Élysée – la Maison Blanche – le 10
Downing Street ou le Reichstag allemand
– la dite « communauté internationale »
et l’opposant complaisant décrété
gagnant sur-le-champ.
Le « démocrate » devient tyran, l’ami
et l’allié d’hier devient usurpateur et
les bombardiers et les drones téléguidés
depuis les capitales occidentales
fauchent soudainement les vies du peuple
ainsi que le palais princier tout à coup
outrancier après trente années tolérées
au milieu de cette misère mortifère.
Un polichinelle d’un autre clan sera
juché pour un temps sur le trône
chambranlant – quelques criminels de
guerre seront promus généraux
d’opérette, les malfrats – garde – du
corps de ce prétendant deviendront
officiers d’intendance, chargés
d’assurer la loyauté de ce nouveau
métayer de la corvée présidentielle –
qui consiste essentiellement à signer
les décrets de prospection et
d’exploitation des claims miniers,
pétroliers et forestiers et les contrats
d’achat d’armements afin d’assurer la
reproduction élargie du pouvoir
compradore soumis.
La petite et
la moyenne bourgeoisie africaine
«socialiste»
L’économie nationale des pays
africains étant dominée et spoliée par
les pays impérialistes occidentaux, la
petite et la moyenne bourgeoisie
nationale africaine, fragile et
instable, n’a souvent pas grand accès
aux prébendes, aux bakchichs, aux postes
administratifs, gouvernementaux,
judiciaires et militaires lucratifs, ni
à la propriété foncière réservée à la
grande bourgeoisie compradore. Ces
fragments de classes sont donc aigris et
menacés de paupérisation et
d’éradication tout comme leurs cousins
nord-américain et européen. La tentation
est alors très grande pour ces sections
de classes moribondes de lancer
leur peuple dans la révolte aventurière
sous le sceau frauduleux du « socialisme
» – l’Angola, l’Algérie,
l’Éthiopie sont de ces pays qui ont
connu de ces guerres « populaires » pour
asseoir le pouvoir de charlatans et de
leurs sectes de prétendants moyens et
petits bourgeois. On sait
aujourd’hui ce qu’il advint de ces
tyrans pseudo-socialistes.
Parfois, le néo-colonisateur ne
laisse pas assez à boire et à manger,
pas suffisamment de prébendes
alléchantes pour satisfaire tous les
larbins locaux vainqueurs du précédent
gouvernement si bien que le partage du
butin devient source de conflits
sanglants entre pirates intra-tribaux –
intra-muros. C’est ce qui se produit en
ce moment à Abidjan entre Ouattara
l’adjudant et ses sergents d’apparat
dont certains ont été abandonnés dans le
caniveau au Ghana et au Burkina Faso
d’où les assassinats récents à la
frontière du domaine convoité et
contesté. Le prolétariat n’a rien à
faire de ces guerres entre hyènes.
L’AFRICOM
mène la charge
Notez que les puissances
impérialistes occidentales ne font pas
confiance à cette engeance de larbins
locaux pour maintenir l’ordre et le
pouvoir de leur maître sur ces contrées
convoitées. Aussi, les
États-Unis ont-ils imaginé une
superstructure militaire contraignante –
L’AFRICOM – pour représenter ses
intérêts dans la région – et pour
embrigader, contrôler et entraîner ces
va-nu-pieds déguisés en armée de métier.
L’AFRICOM organise et supervise
les efforts de guerre et de maintien de
l’État de guerre permanente,
d’extraction des ressources naturelles
et de spoliation du travail salarié et
de sa plus-value. Pour ne pas avoir
accepté d’embrigader son armée dans
l’agression en préparation au Nord du
Mali le Président de Mauritanie a bien
failli y laisser la vie. Il semble
qu’après l’attentat à demi réussi, il
ait enfin compris. L’attaque contre le
Mali aura bien lieu, supervisée par
l’AFRICOM et menée par la chair à canon
régionale (6).
En 2007, le conseiller du département
d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham, a
affirmé que les objectifs stratégiques
d’AFRICOM consistaient à «
protéger l’accès aux hydrocarbures et
autres ressources stratégiques
abondantes en Afrique. [La] tâche
[d’AFRICOM] consiste à protéger la
vulnérabilité de ces richesses
naturelles et s’assurer qu’aucune tierce
partie comme la Chine, l’Inde, le Japon
ou la Russie obtiennent des monopoles
ou des traitements de faveur. (Nile
Bowie,
COVERT OPS IN NIGERIA: Fertile Ground
for US Sponsored Balkanization,
Global Research, 11 avril 2012.) (7).
Une solution
aux problèmes africains ?
Par les temps qui courent, les
peuples africains, loin de se reprendre
en main et de mener à bien leurs luttes
de libération contre la domination
néocoloniale impérialiste, et surtout
contre leur bourgeoisie compradore
nationale organisée en castes autour de
généraux – seigneurs de guerre
complaisants – laissent plutôt tous ces
vauriens offrir leur service d’homme de
main aux différentes puissances
hégémoniques.
Aujourd’hui en Afrique, certaines des
anciennes puissances coloniales sont
réapparues sur le devant de la scène,
concurremment à leur allié et concurrent
étatsunien, face à la Chine, nouvelle
superpuissance ascendante. En
2012, la Chine est devenue le premier
partenaire commercial de l’Afrique
devant les USA et la France. La
Chine impérialiste a construit le siège
social de l’Union Africaine, elle
investit chaque année des milliards de
dollars en projets routiers et
ferroviaires. Elle exploite les mines et
le pétrole et change la donne en
construisant des usines – clés en main –
en Éthiopie notamment, créant
ainsi un prolétariat africain au Nord du
Continent, complément au prolétariat de
l’Afrique du Sud. Ce sont là
d’excellentes nouvelles pour la classe
révolutionnaire africaine qui voit ainsi
grossir ses rangs (8). Si vous souhaitez
combattre les sectes religieuses
intégristes, construisez des usines en
Afrique.
Voilà, résumées en quelques
pages, les causes fondamentales du
misérable exode africain vers
l’hémisphère Nord. Les
puissances impérialistes occidentales
absorbant l’usufruit des ressources
naturelles et expropriant une large part
de la plus-value ouvrière et paysanne
ainsi que les profits et les revenus des
États croupions, il ne reste
pratiquement rien pour la survie de ces
pays. Aussi, plutôt que de se laisser
mourir les africains suivent la trace de
leurs richesses jusqu’au Nord de la
Méditerranée.
Peut-on changer ce désordre des
choses ? Oui, certainement ! Il
revient aux ouvriers et aux employés,
mineurs, travailleurs des champs,
métayers et artisans de s’organiser en
parti politique révolutionnaire
indépendant de l’aristocratie
bureaucratique locale, aussi loin que
possible de la petite et de la moyenne
bourgeoisie nationale – fuyant comme la
peste les intellectuels hâbleurs et
pédants – pour diriger leurs coups
meurtriers visant à renverser les
commettants locaux de la classe
capitaliste monopoliste internationale
(9).
(1)
L’exploitation du
coltan
http://www.umoya.org
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo
(2)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kivu
(3) Colette
Braeckman
http://observers.france24.com/fr/content/20081112-coltan-minerai-sang-congo
(4) Afrique du
Sud (2012).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_des_mineurs_%C3%A0_Marikana
(5) Robert
Bibeau.
La crise
économique dans tous ses méfaits.
(2012).
http://les7duquebec.org/7-au-front/la-crise-economique-dans-tous-ses-mefaits/
(6) Exemple
récent d’un coup d’État avorté en
Mauritanie. (2012).
http://kassataya.com/mauritanie/vacance-du-pouvoir-qui-dirige-maintenant-le-pays
(7) Julie
Lévesque. (2012).
Guerres secrètes
des États-Unis en Afrique.
http://www.mondialisation.ca/la-guerre-secrete-des-etats-unis-en-afrique/5308437
(8) Vincent
Gouysse
2011-2012 : Reprise de la crise.
(2012).
http://www.marxisme.fr/reprise_de_la_crise.htm
La Chine
avance ses pions en Afrique.
(2012).
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-chine-avance-ses-pions-en-121877
La Chine en
Afrique
http://www.refletsdechine.com/apres-la-france-afric-la-chine-en-afrique.html
http://haratine.blogspot.fr/2012/04/la-bourse-des-esclaves.html
http://www.afrohistorama.info/
http://kassataya.com/mauritanie/vacance-du-pouvoir-qui-dirige-maintenant-le-pays
Le Parti Sadi. (2012).
http://www.partisadi.net/2012/10/%c2%ab-faisons-payer-les-riches-%c2%bb-les-partis-%c2%ab-socialisants%c2%bb-au-pouvoir/
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