Opinion
Le plan américain
de « Grand Moyen-Orient » bat de l'aile
Robert Bibeau et Chérif Abdedaïm (La NR)
(*)
Robert
Bibeau
Mercredi 19 octobre 2011
La NR/
« Révoltes» ou «révolutions» arabes,
guerre de Libye, enjeux géopolitiques et
géostratégiques et la lancinante
question palestinienne ont été les
sujets débattus avec Robert Bibeau
( *
)
La Nouvelle République/
Un bref regard sur les cas
égyptien et
tunisien.
En Tunisie et en Égypte, l’armée aux
ordres des États-uniens a délogé les
deux tyrans bien connus et pris le
pouvoir directement, ce que certains
continuent d’appeler la plus grande
«révolution» de tous les temps.
Révolution que vous appelez duperie,
d’ailleurs. D’une part, pourquoi, et
d’autre part, cela signifierait-il
qu’elles ont été télécommandées par les
États-Unis ? Si oui, à quels desseins ?
Robert Bibeau
: Il faut toujours adopter un point de
vue évolutif et dialectique lorsqu’on
analyse un événement historique. Par
exemple, le soulèvement égyptien, pas
plus que le soulèvement tunisien, n’ont
été le fait d’agents secrets qui
auraient voulu renverser l’ordre établi
au sein de ces deux dictatures. Des
dictateurs se créent de nombreux
ennemis, à commencer par leur propre
peuple qu’ils pressurent et martyrisent,
et de ce fait, les dictateurs
s’entourent de moyens de répression
important, ce qui les fait d’autant plus
détestés de leurs commettants. Puis un
jour, face à autant d’injustice que leur
politique dictatoriale engendre, une
étincelle jaillit et met le feu à toute
la plaine. Le processus de soulèvement
populaire est toujours aussi mystérieux
et imprévisible. Il a eu lieu, ce
processus, dans les deux cas qui nous
préoccupent. Mais, dès que ce
soulèvement a lieu, vous avez aussitôt
des milliers, sinon des millions de gens
qui embarquent dans le train de la
Révolte qui n’est pas encore une
Révolution. Rassembler des millions de
révoltés pacifiques qui crient à
tue-tête sur des centaines de places
publiques entre Tunis
et
Le Caire ne crée pas un mouvement
révolutionnaire. Surtout si parmi ces
insurgés, ce qui est inévitable, se
dissimule des milliers d’agents secrets
et de mercenaires à la solde du pouvoir
en place.
On ne peut parler
de soulèvement révolutionnaire que si
les insurgés remettent en question le
pouvoir d’État et tentent de s’emparer
de tout le pouvoir d’État pour fonder un
nouvel ordre social.
Si les insurgés demandent que le
dictateur soit limogé et qu’on leur
offre qu’une junte militaire qui les
oppriment prennent les rênes du pouvoir
et dirigent la nation comme du temps de
Moubarak, mais sans Moubarak, alors vous
avez changé votre bonnet blanc pour un
blanc bonnet, ce n’est pas une
révolution.
Robert Bibeau :
C’est au
cours du mouvement populaire lui-même
que Mme Hillary Clinton, secrétaire
d’État des États-Unis, ayant bien pris
soin de vérifier auprès de ses
ambassades au Caire et à Tunis que la
situation avait été reprise en main par
les armées égyptienne et tunisienne,
a soudainement proclamé que le «Printemps
arabe»
visait à obtenir des élections dites
«démocratiques», entendez par là des
élections organisées par les riches et
les potentats locaux pour faire élire
avec beaucoup de moyens financiers un
représentant de la classe dominante.
Bref, la révolte arabe se résumait,
selon elle, à une lutte pour l’obtention
d’un coupon de vote avec la mise en
concurrence de centaines de partis
marginaux, dont aucun n’a de chances de
l’emporter, mais qui auront l’immense
privilège de pouvoir s’afficher et
placarder dans les rues pendant la
mascarade électorale. Un ou deux de
leurs leaders se retrouveront députés
grassement payés. Seul, le candidat des
riches avec ses moyens énormes et le
soutien des médias bourgeois aura une
chance de l’emporter dans ce type
d’élections bien connu aux États-Unis,
où il y a des élections quasi
permanentes et une misère totalement
permanente.
Jamais le jeune qui s’est immolé en
Tunisie, jamais les manifestants enragés
au Caire ou à Alexandrie n’avaient lancé
ce slogan pour des élections, sauf
quelques partis petits bourgeois dont
c’est la spécialité, se vendre à la
grande bourgeoisie nationale pour servir
de courroie électorale de transmission
entre le pouvoir pseudo démocratique et
le peuple floué encore une fois. Les
révoltés réclamaient des emplois, une
baisse des prix des denrées de base, de
l’eau, des services sanitaires et
éducatifs, des logements, la fin du
couvre-feu , de l’état d’urgence et des
lois spéciales de répression,
l’abaissement des taxes et de la vie
chère, un meilleur pouvoir d’achat.
Qu’ont-ils obtenu après avoir démantelé
leurs barricades place Tahrir ? Rien,
absolument aucune de leurs
revendications n’a été satisfaite, mais
les médias bourgeois à la solde ont
répandu la rumeurs que la «Révolution»
était victorieuse et que l’Égypte après
Moubarak et la Tunisie après Ben Ali ne
seraient plus jamais pareilles, qu’ils
deviendraient des pays de bonheur où
couleraient pour toujours le lait et le
miel avec le droit «démocratique» de
choisir son dictateur.
Rien n’avait été accompli pour le peuple
tunisien et pour le peuple égyptien,
rien des demandes et des exigences du
peuple, des insoumis, des insurgés
floués par les médias bourgeois,
la presse internationale, Hillary
Clinton et toute la coterie des petits
bourgeois occidentaux qui, ces temps-ci,
invitent toutes sortes de soi-disant
représentants des révoltés venir chanter
les louanges de la «révolution» arabe
qui n’a rien donné. Les puissances
impérialistes occidentales n’ont pas
organisé les révoltes de Tunisie ou
d’Égypte,
mais elles les ont
récupérées,
et pour ce faire, elles ont laissé
tomber leurs thuriféraires Ben Ali et
Moubarak. Mais attention, la révolte
arabe n’est pas terminée dans ces deux
pays, et actuellement, le soulèvement se
poursuit, les jeunes ont attaqués
l’ambassade israélienne au Caire. En ce
moment, les jeunes, les vrais révoltés
pas les Twitters et les Internautes à
papa, se font tuer et arrêter, bastonner
et emprisonner en Égypte et en Tunisie
pour défendre leurs vraies
revendications et personne n’en parle à
la télévision occidentale. Pourquoi
?
La
NR/
Passons à la
Libye,
si vous le permettez. Dans l’un de vos
articles, vous disiez que Kadhafi était
un «collaborateur compradore des
puissances impérialistes venus piller
les ressources et le peuple de Libye.
Une mésentente survint entre lui et les
maîtres du pillage, et entre les
pilleurs eux-mêmes (l’Italie en déclin
dans son ancienne colonie et la France
avide d’étendre sa zone d’influence et
de spoliation en Afrique du Nord)».
Pouvez-vous nous expliquer en quoi
consiste cette mésentente et pourquoi ?
Robert Bibeau :
D’abord, disons que le soi-disant
«soulèvement populaire» en Libye n’a
rien d’un soulèvement populaire. Depuis
quand un soulèvement spontané et
populaire d’une population civile
ordinaire aligne-t-il des canons
anti-blindés et des armes anti-aériennes
dès les premières secondes de combat ?
Vous avez un canon mitrailleur vous dans
votre garage ? En Libye, ce sont les
tribus de Cyrénaïque que des forces
étrangères ont motivées à se soulever,
qu’elles ont armées, infiltrées et
soutenues par des mercenaires
professionnels payés par les services
secrets français notamment, puis par des
Jihadistes extradés d’Afghanistan et du
Soudan qui ont lancé le mouvement
insurrectionnel, auquel se sont joints
des bandits de grand chemin, des bandes
criminelles et probablement des gens
ordinaires emportés par le mouvement. En
Libye, c’est clairement une intervention
étrangère dirigée par la France qui au
début croyait qu’elle viendrait à bout
du gouvernement Kadhafi très rapidement
(trois jours, disait Sarkozy) avec
l’aide des mercenaires, des bandits, des
jihadistes et des transfuges de l’armée
nationale libyenne.
Depuis que la France a perdu le contrôle
du «département d’outre-mer» algérien -
rappelez-vous que c’est ainsi que les
impérialistes français identifiaient la
terre arabe et berbère d’Algérie - ce
pays n’a plus de source «nationale» de
pétrole. L’Italie, qui a toujours
considéré la Libye comme sa néo-colonie,
partageait le contrôle de la Libye avec
la Grande-Bretagne, puissance de tutelle
de l’Égypte et avec les États-Unis.
Sarkozy, voyant le piètre état du
gouvernement Berlusconi, empêtré dans
ses scandales érotiques et une économie
en faillite, a jugé le moment favorable
pour ravir la tutelle de la Libye à son
ami et concurrent. Il a demandé l’aide
du Royaume-Uni afin de s’assurer que les
mercenaires et autres renégats
pourraient infiltrer la Libye en passant
par l’Égypte notamment.
Sarkozy a poussé
l’ignominie jusqu'à exiger, via l’OTAN,
que l’Italie, qu’il s’apprêtait à
dépouiller de sa néo-colonie, contribue
et participe à l’agression
en offrant ses bases navales et
aériennes à sa coalition de criminels de
guerre à laquelle s’est joint le Canada
dès le début des opérations. Sarkozy a
rapidement compris que l’Algérie n’était
pas favorable à cette agression
militaire et qu’elle n’aiderait en rien
au coup fourré, c’est pourquoi il l’a
menacée et il s’est tourné vers l’Égypte
collaboratrice et pas du tout
révolutionnaire.
On connaît la suite :
la capture de la
«faible» Libye ne s’est pas faite du
tout selon les plans prévus.
La résistance du peuple libyen a été
bien supérieure à tout ce que les
services secrets français avaient
prédit, et Sarkozy a dû se résoudre à
appeler l’OTAN et surtout le porte-avion
Abraham Lincoln et les avions américains
à la rescousse afin de sauver la mise.
Le porte-avion qui était en mer d’Oman a
dû être rapatrié en vitesse pour prêter
main-forte aux
attaquants.
La suite, c’est que Sarkozy et Cameron
sont allés parader en toute hâte, comme
des voleurs, dans Tripoli ravagée. La
résistance n’est absolument pas vaincue
ou éteinte et la France est enferrée
dans une rasque (bourbier) dont elle
n’est pas près de se dégager. Que
Kadhafi ait été un méchant personnage ou
un collaborateur récalcitrant des
puissances impérialistes n’a rien à voir
dans cette agression. Qu’on le veuille
ou non, Kadhafi était le dirigeant légal
de la Libye, et son remplacement ou sa
succession était exclusivement l’affaire
interne du peuple libyen.
Les
comploteurs étrangers manipulant l’ONU
et lui faisant renier sa propre charte
n’étaient aucunement justifiés
d’organiser le bombardement et
l’invasion de ce pays souverain.
La NR/
D’après-vous, quels sont les objectifs
géopolitiques et géostratégiques de
cette guerre
néo-coloniale en
Libye ?
Robert Bibeau :
Voilà une question des plus
intéressantes. Les agents
petits-bourgeois infiltrés dans le
mouvement de gauche, adorent les
conspirations. Ils lisent les
communiqués et les messages secrets des
ambassades américaines à travers le
monde et y trouvent confirmation à tous
leurs fantasmes. Cela leur permet de
jouer les grands analystes
géostratégiques. Tous ces
petits-bourgeois ne font pas confiance à
leurs sens et à la lecture de la réalité
pour analyser le monde. Leurs seules
grilles d’analyse géopolitique mondiale,
ce sont les communiqués émis par le
Pentagone. Nous y reviendrons lors de
votre prochaine question.
Robert Bibeau :
Pour l’instant, revenons à la Libye. Les
puissances impérialistes sont à la fois
en collusion, en partenariat, pour
agresser et dépouiller les pays du
monde, les néo-colonies d’Asie,
d’Amérique latine, d’Afrique bien
évidemment et même des ex-pays de l’Est,
mais elles sont également en
concurrence, ces puissances, afin
d’accaparer le plus de richesses
possibles pour le bénéfice de leur
grande bourgeoisie nationale et
transnationale. Pendant ce temps,
l’autre loup, leur concurrent, rôde aux
alentours, espérant faire main basse sur
ces ressources et sur ces marchés quand
les hyènes américaines et ouest-
européennes se seront épuisées à tenter
de se repartager les ressources de ces
peuples qui résistent.
La NR/
La
Libye faisait partie du lot que
Washington avait mis sur la sellette des
pays à «contrôler», comme l’avait révélé
le
général US Wesley
Clark en mars 2007.
Quelle serait la place de la France et
de la Grande-Bretagne dans ce nouvel
échiquier; alors qu’a priori, Sarkozy
tente de mener le bal ? Les États-Unis
se laisseraient-ils prendre de vitesse ?
Robert Bibeau :
Par cette question, j’ai peur que vous
ne fassiez frémir de plaisir tous les
analystes
politiques de haut vol. Noam Chomsky et
ses amis adorent ce type de question.
Voyez-vous, Washington, le Pentagone
s’évertuent à manigancer, à comploter, à
élaborer des plans d’agression, des
plans de reconfiguration du Grand
Moyen-Orient. Et vous noterez que très
régulièrement ces plans ultra-secrets
sont largement diffusés dans la presse à
scandale entre les confessions de
Jacqueline Kennedy, la conspiration du
11 septembre, l’assassinat de JF
Kennedy,
la
mort de Lady Di et la résurrection
d’Elvis Presley.
Je n’ai que faire de ces plans secrets
de contrôle de tel pays et de telle zone
géostratégique. Je répète que les
puissances impérialistes regroupées dans
l’OTAN sont à la fois en collusion et en
rivalité pour spolier les ressources
naturelles, les ressources énergétiques,
la plus- value et les marchés de par le
monde. Les États-Unis, première
puissance économique et militaire du
monde depuis quelques dizaines d’années,
sont aujourd’hui en très grande
difficulté financière et ne sont déjà
plus la première puissance industrielle
du monde. Leurs alliés ouest-européens
se débattent avec les crises grecque,
espagnole, portugaise, irlandaise,
italienne, et tous ces gens sont
dépendants de l’achat de leurs bons du
trésor national par leur concurrent et
terrible ennemi chinois. C’est dans ce
contexte économique (l’économie servant
d’assise à la puissance militaire) que
vous devez analyser les événements
politiques et militaires dans le monde.
Je n’ai aucunement
besoin de lire les rapports secrets du
Pentagone pour voir que les États-Unis
d’Amérique ont été mis en échec partout
dans le monde.
Robert Bibeau :
En 2006, leur misérable troufion
sioniste s’est fait battre par le
Hezbollah arabe dans le Sud Liban,
l’Irak n’explose pas actuellement
simplement parce que l’Iran maintient le
couvercle sur la marmite et contrôle
effectivement l’Irak, le Pakistan se
réaligne en direction de la Chine suite
à l’assassinat extra judiciaire de Ben
Laden dans une datcha pakistanaise, les
américains ont perdu un de leurs alliés
fidèles, la Turquie ne cherche même plus
à joindre l’Union Européenne et ne
décolère pas contre Israël depuis
l’attaque du bateau turque pour libérer
Gaza, les dernières troupes américaines
seront bientôt expulsées d’Afghanistan.
Personne ne parvient à contrôler la
Somalie ni le Yémen, la Syrie sortira
grandie de cette agression étrangère sur
son sol, en Égypte et en Tunisie, les
vraies révoltes sont en marche, au point
que le troufion israélien songe à
réoccuper le Sinaï pour éloigner sa
frontière des menaces des révoltés
égyptiens en colère. En Libye, rien
n’est terminé et la France s’installe
dans un bourbier qu’elle va regretter.
L’Iran poursuit sa politique
indépendante soutenue par la Chine et la
Russie. L’Algérie et le Maroc se
tiennent aussi loin qu’ils le peuvent de
toutes ces agitations par peur des
contagions qui ne manqueront pas de
survenir.
Robert Bibeau :
Monsieur, soyons
sérieux, où il est le Grand Moyen-Orient
réaménagé par les plans secrets de
George W. Bush et son digne successeur
Barak Obama
?
La NR/
En Libye, nous assistons aux crimes de
guerre de l’Otan. Pourquoi les Nations
unies, et tous ceux qui ont voté la
résolution 1973, ne réagissent-ils pas
au détournement de ladite résolution de
son «but» initial? Sommes-nous en train
d’assister à une légalisation du crime
d’État ?
Robert Bibeau :
Le problème n’est pas le «détournement»
de la soi-disant Résolution inique. Vous
avez totalement raison, la résolution de
l’ONU était totalement illégale en vertu
de la charte onusienne et illégitime en
vertu de la situation sur le terrain
libyen, un pays qui subissait une
agression menée par des para-militaires
étrangers et des royalistes nationaux
totalement discrédités. Certains pays
qui ont laissé passer cette résolution
inique, je songe à la Chine et à la
Russie, le regrettent, et c’est ce qui
me fait penser qu’ils ne laisseront
jamais passer semblable résolution
frauduleuse à propos de la Syrie. Mais à
plus long terme, ce qu’il faut bien
comprendre, c’est que les organisations
internationales comme l’ONU ne sont pas
des organisations libres et
indépendantes. Ce sont des organismes
d’accréditation des activités de
subversion internationales des
puissances impérialistes qui les
manipulent et leur font sanctionner tous
leurs méfaits ; c’était ainsi dans le
passé et il en sera de même dans
l’avenir. La crise libyenne n’a pas été
un tournant dans ces pratiques
néo-coloniales à l’ONU, l’instrument
diplomatique des États-Unis.
La NR/
Certains pensent que l’un des objectifs
de cette guerre serait «de s’assurer le
contrôle de la région et protéger
Tel-Aviv, notamment contre les pays
hostiles à Israël dont les trois
principaux sont l’Iran, la Syrie et la
Libye. » D’après-vous, Israël aurait-il
une implication dans ces «révoltes» ?
Robert Bibeau :
Israël n’est qu’une des puissances
impérialistes qui s’activent en terre
arabe. L’ensemble de la politique
impérialiste ouest-européenne et
états-unienne n’est pas déterminée par
et pour Israël, contrairement à ce que
laissent entendre les courants
conspirationnistes et les lobbyistes
israéliens. Quand tout allait bien pour
les puissances impérialistes
occidentales, quand elles dominaient le
monde en collaboration avec le
social-impérialisme soviétique et
maintenant qu’elles le dominent en
concurrence avec la Chine, depuis
l’effondrement du bloc révisionniste en
1991, l’État sioniste (Israël) avait un
rôle particulier à jouer dans cette
partie du monde. Israël était la base
avancée de l’impérialisme occidental au
Levant, la base militaire états-unienne
et l’éperon planté dans le flanc du
monde arabe. Maintenant que tout va mal
pour les puissances occidentales au
point où on se questionne aux États-Unis
s’ils pourront payer leurs
fonctionnaires à chaque mois d’août de
chaque année, au point où elles se
demandent à Bruxelles si elles
n’expulseront pas certains pays de
l’alliance européenne contre nature,
quand tout va mal au point qu’un groupe
paramilitaire comme le Hezbollah a
défait par deux fois la quatrième armée
«la plus puissante du monde», au point
où les
États-Unis mettent
fin à leur programme spatial et au
projet de fabrication de l’avion de
chasse F-35 faute d’argent, Israël perd
de plus en plus de son importance
stratégique et symbolique.
Les américains et les occidentaux
peuvent blanchir leur argent mafieux
ailleurs qu’en Israël, vous savez. Quand
Israël aura perdu toute importance
géostratégique, il ne vous restera plus
à vous peuples arabes à terminer le
travail et à retourner tous ces
immigrants ashkénazes là d’où ils
viennent en Europe et en Amérique. Non,
la guerre en Libye n’a rien à voir avec
la faillite du projet sioniste en terre
palestinienne. Non, Israël et ses
quelques kilomètres carrés n’est pas
l’épicentre de la politique universelle
intergalactique. Retournez les
«conspirationnistes et les lobbyistes» à
leur téléréalité.
La NR/
Comment appréhendez-vous l’après-Kadhafi
? Ne va-t-on pas assister à un nouvel
Irak avec notamment une division du pays
et une guerre fratricide entre
différentes tribus?
Robert Bibeau :
La guerre fratricide entre différentes
tribus libyennes – initiées et impulsées
par quelques puissances occidentales
dont la France a déjà eu lieu se
poursuit en ce moment. Mais voyez-vous,
quand les tribus dissidentes de
Cyrénaïque réaliseront qu’elles ont
servi de chair à canon et de
justification pour saccager leur pays
tout entier et que rien des richesses
nationales ne leur est retourné,
qu’elles ont troqué un exploiteur
italien contre un exploiteur français et
britannique, alors vous verrez le vent
tourner définitivement. Je ne donnerai
pas cher de la peau des mercenaires du
CNT et des royalistes détestés (qui ont
été renversés il y a des années) à ce
moment-là.
D’ici là, comptez
les semaines avant que cela se produise.
Et les quelques avions canadiens,
français, britanniques et du Qatar
renégats ne seront plus d’aucune utilité.
La NR/
Vous êtes de ceux qui ont soutenu l’idée
qu’il y aura un
État palestinien
souverain
? Comment voyez-vous la réalisation d’un
tel objectif, nonobstant l’état actuel
de la tragédie palestinienne ?
Robert Bibeau :
Les individus et les gouvernements qui
aiment la Palestine doivent s’opposer
farouchement à la résolution de trahison
nationale, pilotée par la bande de
traîtres de l’Autorité palestinienne à
l’ONU. Le peuple palestinien ne résiste
pas et ne verse pas son sang depuis
soixante-quatre ans (Résolution 181
illégale et illégitime de l’ONU en 1947)
pour récupérer 20% de sa terre nationale
sans Al Qods et sans retour des
réfugiés, sans libération des 11 000
prisonniers politiques, sans démolition
du mur de la honte israélien en
Cisjordanie, etc. Cette résolution de
trahison nationale ne vise qu’à
officialiser avec le soi-disant accord
palestinien l’arnaque perpétrée en 1947
à l’ONU. Un héros de la résistance arabe
disait récemment à Beyrouth, au Liban :
«Le
peuple palestinien et les peuples arabes
n’ont jamais mandaté quiconque pour
renoncer à 80% de la terre palestinienne
et arabe à Al Qods et au droit de retour
de tous les réfugiés palestiniens de la
diaspora.».
Robert Bibeau :
Le drame palestinien se résoudra un
jour, et à la satisfaction du peuple
palestinien. Quand les puissances
impérialistes décadentes seront en
bouleversement interne complet avec des
révolutions populaires sur les bras, la
crise économique s’approfondissant sous
les coups de boutoir de leurs
concurrents de l’alliance de Shanghai
(Russie, Iran, Syrie, États de
l’ancienne Union soviétique,
possiblement l’Inde) sous la gouverne de
la nouvelle puissance impérialiste
chinoise,
la destinée d’une bande de paumés
emmurée et encerclée au milieu de plus
de quatre cents millions d’Arabes qui en
auront assez de leur arrogance et de
leurs crimes contre l’humanité, ces
misérables réchappés
national-socialistes-sionistes vomissant
leur racisme sont à la veille de ravaler
leur crachat grossier.
Noam Chomsky, qui aime bien ces
sionistes, les a récemment avertis : à
vouloir tout prendre de la terre
palestinienne (refus de la résolution
Abbas à l’ONU), «vous sionistes risquez
de tout perdre». Comme ces paroles sont
prophétiques, monsieur Chomsky !
La NR/
Quels moyens de lutte, d’après vous,
pour atteindre un tel but, sachant
qu’Israël est soutenu par les puissances
occidentales alors que le soutien arabe
à cette cause ne se limite qu’à des
déclarations, comme on l’a vu dans la
plupart des cas ?
Robert Bibeau :
Je viens de l’expliquer, et Gilad Atzmon
(2), jazzman réputé et anti-sioniste
conséquent, l’a bien expliqué dans un
texte récent. Le jour où les
impérialistes ont cessé d’appuyer les
Afrikaners impérialistes s’en fut fait
du pouvoir d’apartheid en Afrique du
Sud. Dans ce cas, l’impérialisme
occidental, alors triomphant, passa le
témoin à une bande de collaborateurs
fiables, noirs et blancs, sous la
gouverne de l’icône de la lutte
anti-apartheid, Nelson Mandela.
Je ne suis pas assuré que cette fois les
impérialistes prendront la peine de
trouver une icône anti-apartheid
palestinienne crédible et sereine. Je
crois plutôt que les centaines de
milliers d’Israéliens sionistes riches
possédant le double passeport
s’enfuiront et abandonneront la chair à
canon israélienne, les ashkénazes
pauvres et les sépharades pauvres sur le
terrain. J’ai absolument confiance que
le grand peuple palestinien victorieux
traitera avec la plus grande clémence
son bourreau d’hier et trouvera avec
ceux qui restent un terrain d’entente
juste et équitable, comme il en fut
pendant des siècles sur cette terre de
passage avant l’intrusion du sionisme
meurtrier.
La NR/
Pour
vous, la première injustice commise à
l’encontre des Palestiniens fut le 29
novembre 1947, avec le vote de la
résolution 181 pour le partage de la
Palestine. Résolution que vous qualifiez
d’illégitime. Pourquoi ? Quelle aurait
été la procédure à tenir par la SDN face
à la situation ?
Robert Bibeau :
La Société de nations (SDN) ou l’ONU
n’avait aucun droit d’intervenir en
Palestine sous mandat britannique. Le
territoire de la Palestine, découpage
arbitraire conclu entre la France et la
Grande-Bretagne au lendemain de la
première guerre mondiale, avait été fixé
unilatéralement par les puissances
impérialistes. Une fois ce découpage
réalisé, il appartenait aux peuples
résidant sur ces territoires de décider
de leurs sorts respectifs à l’occasion
de ce grand mouvement de décolonisation
amorcé suite à la fin de la Seconde
guerre mondiale.
Jamais aucun
référendum n’a été tenu dans ce
territoire sous protectorat britannique,
et vous savez pourquoi
?
Parce que à l’évidence, la nation
palestinienne
en cours de
constitution
sur ce territoire de la Palestine du
mandat Britannique aurait rejeté toute
décision inique, injuste, illégitime et
illégale de partage de sa terre
ancestrale pour en céder une parcelle,
si petite soit-elle, à une coterie
religieuse venue d’Europe où les
occidentaux de diverses origines leur
avait fait un bien mauvais sort. L’ONU
n’avait pas à réparer un
tort contre une
minorité religieuse persécutée en Europe
en créant un préjudice encore plus grand
contre un peuple qui n’avait rien,
absolument rien à voir avec ces
persécutions religieuses. La question
juive est une question de persécution
religieuse et en aucun cas une question
nationale. Dieu – Yahweh n’est pas un
agent immobilier et il n’a jamais
garanti l’usufruit d’une terre ou d’une
propriété à quelque peuple que ce soit.
Les radotages de la Thorah n’ont pas à
être considérés par la communauté
internationale ou par l’ONU.
La NR/
Vous êtes l’un des rares analystes qui
croient que cette demande d’adhésion
risque de piéger les Palestiniens
eux-mêmes, puisque dans ce cas, ils
doivent «renoncer à 80% de la terre de
la Palestine de 1947, renoncer à Al Qods
(Jérusalem) et renoncer définitivement
au droit de retour sur leur terre pour
les millions de réfugiés de 1948, 1967
et 1973». Vu le rapport de force actuel,
dans quelle mesure cela serait-il
réalisable ?
Robert Bibeau
L’un des grands problèmes de notre temps
agité, excité, rapide et frustré, c’est
l’égocentrisme, l’égoïsme et le
narcissisme. Mêmes les analystes
politiques se comportent comme si un
événement historique
(un
conflit entre un peuple autochtone et
une communauté religieuse expatriée et
exfiltrée) devait se régler du temps de
leur vivant. L’histoire de l’humanité
n’est pas soumise aux contraintes de
notre narcissisme petit-bourgeois.
L’histoire arabe au Levant date de
siècles et de siècles et le rapport de
force actuel entre la quatrième armée du
monde défaite dans tous ses conflits
depuis l’an 2000 et le peuple
palestinien emprisonné, massacré et
spolié depuis 1947 n’est qu’un court
instant dans l’historicité arabe.
Robert Bibeau :
Voyez-vous monsieur, un jour, les forces
mauresques ont occupé l’Espagne
chrétienne et cette occupation a duré
800 ans avant que le dernier calife de
Grenade l’éblouissante ne soit chassé de
la terre espagnole qu’il occupait. Qui
aurait dit huit cent ans auparavant
qu’un jour Ferdinand d’Aragon et
Isabelle de Castille expulseraient le
dernier sultan mauresque de la terre
ibérique, puis que l’Inquisition
chasserait ensuite tous les juifs
pratiquants de la terre chrétienne
d’Espagne ? La Palestine dans dix,
quarante ou cent ans redeviendra terre
des palestiniens car les palestiniens
résistent et ne veulent pas disparaître,
et tant que ce peuple ne voudra pas
disparaître, il ne disparaîtra pas.
La NR/
Vous êtes de ceux
qui
soutiennent le
boycott comme moyen de pression sur
Israël.
En France, des activistes de la campagne
BDS ont été jugés pour actes
antisémites, alors qu’actuellement, on
amorce une nouvelle campagne, celle de
l’islamophobie. N’assiste-t-on pas à la
judaïsation de la société française ?
Robert Bibeau :
La judaïsation de la société française
est un mythe. Le peuple français est
parmi les peuples les plus athées de la
terre. Ils ne sont pas du tout en train
de se convertir au judaïsme. De plus, le
peuple français dans sa grande majorité
désapprouve les sévices que les
israéliens sionistes font subir aux
palestiniens.
Mais le peuple
français vit sous la dictature des
riches qui lui imposent leur politique
de soutien à leurs amis impérialistes
israéliens
avec lesquels ils font du commerce, du
blanchiment d’argent, de la recherche
sur les armes de destruction massive,
armes que les israéliens testent ensuite
sur le peuple palestinien (rappelez-vous
les bombes au phosphore blanc et les
armes à sous munitions avec résidus
d’uranium appauvri lors du massacre de
Gaza en 2008-2009) etc.
Robert Bibeau :
Quand vous demandez, comme vous le
faites, si je veux faire pression sur
Israël, c’est qu’au départ,
vous me coincez
dans un dilemme que je refuse
absolument. Votre question présuppose
que l’État sioniste – la main sanglante
de l’impérialisme au Proche-Orient – est
incontournable,
éternel, imbattable, qu’Israël est là
pour rester et dominer et que donc la
résistance palestinienne doit implorer
les thuriféraires des impérialistes
américains de céder un peu de terrain,
un peu de droits, que la résistance doit
«faire pression» sur la «grande
puissance impérialiste» israélienne pour
lui arracher quelques concessions. Tout
cela est faux. C’est une façon de
laisser croire, comme le fait Mahmoud
Abbas, que la résistance veut 20% de la
terre palestinienne. C’est faux,
la vraie
résistance arabe veut 100% de la terre
palestinienne pour les palestiniens.
La puissance impérialiste israélienne
doit être totalement éradiquée du
Proche-Orient, détruite dans ses
fondements comme quelque chose de
mauvais dont on ne peut récupérer ne
serait-ce qu’une parcelle.
Aucun compromis n’est possible avec
cette puissance impérialiste ;
tant qu’elle
survivra, elle fera ce pourquoi elle a
été créée, c’est-à-dire occupée,
spoliée, tuée, dominée, exploitée.
La contradiction fondamentale entre le
peuple palestinien et le sionisme, qui
est l’idéologie de l’impérialisme
israélien, est de nature antagoniste. Ou
bien la nation palestinienne opprimée
disparaît ou l’impérialisme et l’État
impérialiste israélien disparaissent.
Les deux entités ne peuvent survivre sur
le même sol national palestinien.
Robert Bibeau :
Alors, non,
je ne soutiens pas
le boycott comme moyen de pression
sur Israël, pas du tout. On ne peut
faire «pression» sur un État pour qu’il
se fasse hara-kiri et disparaisse.
Je soutiens le
boycott strictement comme moyen
d’interpeller et de sensibiliser la
population des pays occidentaux
sur l’agression sioniste contre le
peuple palestinien, sur la cause
palestinienne, sur les souffrances et la
résistance du peuple palestinien, etc.
Le BDS est une
vaste campagne de propagande pour la
juste cause palestinienne.
Voyez-vous, chaque fois que nous tenons
une ligne de piquetage pour le Boycott –
BDS, nous devons apporter de
l’information, des tracts pour dire aux
gens ce que nous faisons là. Chaque fois
que l’on présente une résolution pour
qu’une assemblée syndicale adopte une
mesure de rétorsion ou de boycott ou de
retrait des investissements, nous devons
expliquer, justifier notre proposition
et de la sorte, nous sensibilisons notre
auditoire à cette injustice qu’est
l’accaparement de la terre palestinienne
par des religieux hystériques à la solde
d’impérialistes véreux et mafieux, rien
de plus.
Le peuple palestinien ne sera jamais
libéré par le boycott et par le BDS. À
la fin, s’il est payant pour les grands
et les petits capitalistes d’investir
dans l’entité israélienne, l’intérêt
capitaliste prévaudra si bien que vous
aurez rapidement atteint la limite de
l’efficacité de ce mouvement BDS.
D’ailleurs, le
peuple d’Afrique du Sud n’a pas été
libéré par le boycott, c’est la petite
bourgeoisie opportuniste et réformiste
qui fait circuler ce mythe.
L’impérialisme international comprenant
sa branche canadienne avec Brian
Mulroney, ex-Premier ministre
réactionnaire, est arrivé à la
conclusion un certain jour qu’il était
préférable de démanteler la colonie de
peuplement traditionnelle du Cap et de
donner à la bourgeoisie noire locale le
rôle de jouer, comme dans toutes les
autres néo-colonies d’Afrique, au
portefaix de l’impérialisme auprès du
prolétariat national sud africain. La
chose a été plus longue et plus pénible
en Afrique du Sud qu’ailleurs en
Afrique, à cause de l’importante
minorité blanche raciste, voilà tout.
Robert Bibeau :
La contradiction qui persiste au sein du
camp impérialiste en ce moment à propos
de la question palestinienne est celle
entre une faction (l’Europe occidentale
par exemple) qui pense qu’il est temps
d’accorder un bantoustan au peuple
palestinien et de laisser la bourgeoisie
compradore palestinienne (l’Autorité
palestinienne sans autorité et l’OLP)
jouer son rôle fantoche d’entremetteur
local pour la gestion et l’exploitation
du prolétariat palestinien. L’autre
faction plus intransigeante (sioniste
israélien et USA) pense que ce temps
n’est pas encore venu et que d’autres
spoliations sont encore possibles, une
faction sioniste complètement hystérique
pense même que le génocide total du
peuple palestinien est envisageable et
réalisable, ce qui résoudrait
définitivement la question
palestinienne, ne pensez-vous pas ?
Voyez-vous, la
plupart des groupes occidentaux de
«soutien au peuple palestinien»
voudraient enfermer leurs adhérents dans
ce dilemme : «Quelle faction
impérialiste supportez-vous?» les
«conciliants gentils» qui veulent en
finir et redonner «rapidement» 20% de
leurs terres aux palestiniens (ceux-là
ne comprennent pas qu’Israël refuse ce
deal plus qu’avantageux pour lui), ou la
faction «négociatrice» des supporteurs
du peuple palestinien qui envisage une
négociation éventuelle pour rétrocéder
quelque chose comme 10 ou 12% des terres
palestiniennes à leurs ayant droits. Les
deux groupes sont des suppôts de la
théorie de faire «pression» sur Israël.
Je ne fais partie ni de l’une ni de
l’autre de ces factions de «soutien au
peuple palestinien».
J’ai écouté le
peuple palestinien et les peuples
arabes, et ce qu’ils veulent, c’est
toute la terre spoliée, tout l’espace
colonisé depuis 1947, avant la
résolution de l’ONU. Alors, en bon
militant d’une organisation de soutien,
j’adhère aux revendications du peuple
que je soutiens.
Je ne me donne pas le droit de dicter au
peuple palestinien ce que doit être sa
lutte et ce qui lui revient de droit ou
non, ou s’il devrait s’imposer des
restrictions dans ses revendications.
Ils ont droit à toute la terre et ils
veulent toute la terre. Je veux toute la
terre palestinienne pour les
Palestiniens. Comme les choses sont
simples quand on ne s’évertue pas à les
rendre compliquées
(4).
( * )
Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm.
Copie PDF du numéro
de La Nouvelle République (Pp. 11, 12,
13)
http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2011-10-12/lnr.pdf
( * )
Robert Bibeau
Un expert canadien en politique
internationale ayant occupé plusieurs
responsabilités : enseignant en
histoire, géographie et économie,
coordonnateur membre de la web-éducation
en matière de programme informatique
éducatif avec différents ministères,
membre d’une douzaine de jurys nationaux
et internationaux dans le secteur du
multimédia, auteur et conférencier
recherché, journaliste QUI PUBLIE SUR
une dizaine de magazines Web.
(1)
http://www.centpapiers.com/chomsky-parle-de-%e2%80%9coccupy-wall-street%e2%80%9d-et-de-l%e2%80%99effondrement-imminent-d%e2%80%99israel/83418
(2)
http://www.centpapiers.com/la-rasque-francaise-en-libye/83440
et
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5320
(3)
http://www.gilad.co.uk/writings/gilad-atzmon-obama-the-palestinian-state-zionist-schizophren.html
(4)http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24891
aussi
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/il-y-aura-un-jour-un-etat-101530
L’article en ligne
sur La Nouvelle République (Alger)
http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=5694
Le sommaire de Robert Bibeau
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