|
Opinion
Massacres en Côte
d'Ivoire « libérée » par ses néo-colonisateurs !
Robert Bibeau
Dimanche 10 avril 2011
Ils avaient cru (l'ONU et
Sarkozy) qu'il suffirait de pointer du doigt celui qu'ils ne
voulaient pas pour qu'aussitôt il s'éclipse et s'enfonce dans la
forêt pour mourir en paix. Mais l'ex-thuriféraire ne l'a pas
entendu de cette manière; il avait bien servi ses maîtres,
croyait-il, pourquoi être soudain répudié de façon si cavalière?
Et le roitelet défait de s'accrocher à son trône, surtout que
les premiers rapports des observateurs africains le donnaient
gagnant, le « roi Gbagbo ». C'est que les maîtres néo-coloniaux
n'avaient pas révisé la copie de l'observateur Mbeki. Cela fait,
le rapport était d'une toute autre teneur : le « bon » gagnant
était désigné, alors que le « mauvais » perdant était accusé. Ce
que M. Gbagbo ne savait pas, c'est que les trucs et les astuces
qui l'avaient fait président pouvaient servir tout autant à son
congédiement (1).
Les seigneurs occidentaux se croient toujours maîtres de
l'Afrique, ce continent exsangue, extorqué, saigné à blanc - par
les capitalistes blancs - depuis les temps négriers jusqu'aux
jours d'aujourd'hui. De leurs décrets ils commandent qui sera
élu et qui sera battu aux élections « démocratiques » truquées.
S'il faut quelques entorses à la vérité, qu'à cela ne tienne !
C'est pour le bien de ces pestiférés africains, ont-ils déclaré,
hilares. Pauvre Afrique, toujours soumise à ces intrigues
malodorantes que l'on nomme « les Droits de l'homme…blanc » ! À
quand le droit des Africains de gérer leur territoire, leur
économie et d'élire qui bon leur semble ?
Mais si, moi citoyen français, je n'ai pas le droit d'élire qui
bon me semble et de renverser mes exploiteurs par les urnes ou
par ma révolte, pourquoi imaginer que ce droit soit accordé à
l'africain ? « Tu as raison, mon frère noir, il n'y a aucun
motif que sous ce système impérialiste où l'on ploie, toi et
moi, j'aie des droits que tu n'as pas. Les riches noirs, blancs,
jaunes ont tous les droits, les autres n'ont que leur force de
travail à vendre et leurs chaînes à perdre. ».
Mais Sarko ne rigole pas et
nous verrons pourquoi : il joue sa peau Sarkozy, alors s'il faut
« broyer du noir » pour se maintenir au pouvoir, quelques
milliers de sacrifiés ce ne sera pas cher payer pour ce négrier
recyclé.
Laurent Gbagbo, d'abord déclaré vainqueur puis perdant des
élections ivoiriennes, aura résisté le temps de prendre la
mesure de ses maîtres. Difficile pour lui d'accepter l'annonce «
qu'il a fait son temps », et que son remplaçant, plus
soumis, plus sadique, sera le nouveau président élu par la «
communauté internationale ». Bien entendu que ses sbires et ses
mercenaires libériens en font trop, massacrent trop, mutilent
trop, mais tout cela la « communauté internationale » des riches
et des puissants l'oubliera vite, même que quelques charniers
pourront être cachés ou attribués au perdant. L'important c'est
que l'homme choisi soit assis sur le trône pour le temps qu'il
lui reste. Aucune illusion n'est permise, le précédent était un
fier démocrate puis il devint un tortionnaire ; le tout récent
héros vivra le même scénario : le sauveur Ouattara se considéré
parjure le jour où il manifestera d'indécentes velléités
d'indépendance. Ainsi va la vie en néo-colonie!
La vertueuse « communauté internationale » accepte que la
passation des pouvoirs s'accompagne du massacre des fidèles de
Gbagbo en attendant l'épuration qui va suivre. Vous vous
rappelez le Rwanda. Beaucoup ont cru que tout cela était survenu
par la faute du barbarisme de ces noirs sauvages, c'est qu'ils
n'avaient pas repéré, se dissimulant derrière les pions noirs,
les barbares maîtres blancs bien instruits des techniques de
génocide, une spécialité de la maison « Les riches d'Occident,
service sur commande et livraison armée » sur les lieux de la
tragédie.
Des éléments de la gauche française, toujours disposés à
mystifier les choses, prétendent que : « Ce sont les Nations
Unies et la France qui doivent répondre de la situation en
Côte-d'Ivoire : elles ont échoué dans le désarmement et dans la
pacification du pays ainsi que dans l'organisation d'élections
libres et transparentes et maintenant elles sèment la haine et
la zizanie entre les parties ».
Quelles billevesées ! De quel droit la France et les Nations
Unies se sont-elles ingérées dans les affaires internes de la
Côte-d'Ivoire à l'encontre de la Charte de l'ONU et de la
volonté de la population ivoirienne ? Depuis quand les fauteurs
de guerre ont-ils pour mission de pacifier un pays ? Depuis
quand les vendeurs d'armes ont-ils pour mission de désarmer les
belligérants ?
Quelle attitude néocoloniale ce gauchiste promeut-il envers le
peuple souverain de la Côte-d'Ivoire ? Que font ces gauchistes ?
Ils pleurent parce qu'un chacal à qui on avait confié le mandat
de « désarmer’ et de le « pacifier » puis d'organiser des
élections « démocratiques bourgeoises libres » a mené son mandat
à terme. En effet, une faction a refusé de désarmer voyant
qu'elle serait la première sacrifiée (Gbagbo et consorts).
Après avoir accepté de jouer le jeu de la fraude électorale,
cette faction a découvert que l'on truquait les résultats mais,
cette fois, en faveur de l'autre candidat. Laurent Gbagbo a donc
répudié cette fraude démocratique bourgeoise puisqu'elle ne
tournait pas à son avantage.
L'autre faction, désignée gagnante par la France (Ouattara et
consorts), a aussitôt bombé le torse et demandé à ses
maîtres de punir le récalcitrant qui refusait de se laisser
écarter alors que le parrain des malfrats lui signifiait de s'en
aller. Les deux gangs de truands se sont donc affrontés. Celui
qui bénéficiait de l’appui du parrain étranger l'a emporté. La
« société civile ivoirienne » a bien peu à voir dans cette
histoire d'un chef de bande remplacé par un autre chef de bande
tout aussi malhonnête et vicieux mais d'allure plus moderne, et
plus soumise ce pourquoi il a été désigné. Et la gauche de
s'empêtrer davantage dans ses analyses stéréotypées, éculées.
Ainsi, alors que Sarko se comporte comme le chef d'une puissance
impérialiste en déclin, au plus grand plaisir de sa classe
capitaliste monopoliste nationaliste française, et qu'il
intervient en Côte-d'Ivoire et en Libye de sa propre initiative
pour défendre les quelques néo-colonies qu'il lui reste, tout
cela en forçant quelque peu la main de son consort et concurrent
américain, voilà qu'à gauche on lui ressert l'histoire du grand
frère américain et du vassal parisien :
« La France officielle, sous influence étasunienne, a donc
choisi la fuite en avant dans l'agression d'un pays souverain en
proie à une guerre civile qu'elle a directement contribué à
activer, à travers une politique néo-coloniale et partisane
développée depuis bien des années. La crise ivoirienne n'est pas
récente. Elle est particulièrement complexe et l'actuelle
question de l'élection présidentielle contestée n'y représente
qu'une étape, dans un pays coupé en deux camps. Entre ces deux
camps, les États-Unis ont choisi en fonction de leurs démarches
stratégiques, celui qu'avec leurs supplétifs", soutiennent-ils.
Messieurs, mesdames de la gauche parisienne, il n'y avait pas
d'élection présidentielle contestée en Côte-d'Ivoire, il y a des
impérialistes qui ont soufflé à l'oreille de leur poulain
(Ouattara) qu'il devrait contester l'élection, ce qui leur
fournirait le prétexte d'intervenir et de l'imposer au pays tout
entier. Messieurs de la gauche Vous accréditez les mensonges de
votre président, en êtes-vous conscients ?
Sachez que Sarkozy a capitulé, l'excité de l'Élysée s'est enfin
rangé. Il a congédié son ministre des Affaires étrangères
atlantiste-socialiste Kouchner et a rendu à la faction
chiraquienne de son parti le pouvoir qui lui revenait de droit
(Juppé le martyr chiraquien). Sarkozy s'est réconcilié
avec l'autre moitié de son parti et mène ces guerres d'agression
coloniale en Libye et en Côte-d'Ivoire afin de défendre les
intérêts de la classe
impérialiste française.
Messieurs dames de la gauche française, ce n'est pas Obama votre
premier ennemi mais bien l'excité de l'Élysée et la classe qui
l'a engendré. Mais comment aux prochaines élections
présidentielles françaises truquées parviendrez-vous à châtier
le chacal de l'UMP sans pour autant laisser se faufiler le loup
«socialiste» du FMI ? Néo-colonialistes français, hors de
Côte-d'Ivoire !
(1)
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24198
Robert Bibeau gère le site
Samidoun
à Montréal.
Le
sommaire de Robert Bibeau
Dernières mises à
jour
|