Opinion
Un premier mai à
gauche, au centre ou à droite ?
Robert
Bibeau
Mercredi 1er mai
2013
Marx, Engels et
Lénine ont été confrontés au dilemme qui
nous envahit insidieusement –
puissamment – obstinément –
invariablement, chaque fois que nous
songeons aux
partis politiques et à leur orientation
idéologique.
Ou bien chacun se
dit que ce système d’économie politique
impérialiste est bien mal en point, mal
assortie avec nos envies et notre esprit
chagrin et altruiste. Que ce mode de
production, comme disait Marx, souffre
de maladies congénitales, que chacun
peut librement œuvrer à remédier – que
chacun peut imaginer des solutions pour
améliorer la santé de ce patient
encombrant qu’il souhaite sauvegarder.
Par ailleurs, on le sait depuis Octobre
1917, dans l’autre système d’économie
politique, la dictature du prolétariat
ne permettra pas de manœuvrer pour le
réchapper assurément. Alors comment
choisir entre la liberté de Réformer et
de tenter de sauver le système
d’exploitation capitaliste et la liberté
de le Révolutionner et de le détruire me
demandaient récemment un membre du Parti
Socialiste, et un militant de Québec
Solidaire ?
De toute façon me
disait un militant âgé –
révisionniste-PCF ou trotskyste-NPA – «
Le capitalisme marque la fin de
l'histoire et aucun autre système de
production – aucun autre mode social
d’échange et de propriété n'existeront
jamais après celui-là – donc, ne le dis
pas à mes compagnons, mais, aime ou
n’aime pas, l’impérialisme est là pour
rester pour l’éternité » – ils sont si
puissants ces possédants – autant mettre
l'épaule à la roue et aider mon prochain
à améliorer son destin, à le Réformer
(…) à le Changer ajouta un maoïste
enthousiaste ! ». Changer DE
capitalisme, ou changer LE capitalisme
de l’intérieur ? – lapsus ou
fourvoiement idéologique, me suis-je
demandé interloquer ?
Pour ma part je
songe plutôt à exterminer – éradiquer –
effacer totalement le capitalisme, et à
changer de système de propriété et
de mode de production, et à changer
radicalement
de rapports de production. Je rêve
d’une nouvelle société !
Sans le dire, et
secrètement, c'est la position de tous
les partis d’oppositions à la solde, de
la droite extrême à l'extrême-gauche en
passant par le centre extrême que nous
résumons ci-devant.
Tout ce qui varie
entre les partis de droite et les partis
du centre et les partis de gauche, ce
sont les formules – les onomatopées, les
trucs, les astuces, les machins, les
mesures et les programmes électoraux
pour appâter l’électorat et parvenir à
Réformer, Réparer, Corriger, Changer et
Guérir le malade «Capitaliste». À
gauche, on vous dira que c’est faux, que
leurs remèdes sont drastiques et leurs
solutions radicales au point d’emporter
le malade. C’est faux.
J’ai même
rencontré un gauchiste-utopiste heureux
(un vieux réchapper de Mai-68,
totalement gâteux, ex-membre d’Attac
France et des Verts tendres), qui
suggérait de nationaliser certaines
entreprises contre compensation
monétaire – d’imposer la Taxe Tobin
malgré qu’elle s’applique déjà –
d’adopter des lois très sévères pour
obliger les riches à étaler leur fortune
et à payer leurs impôts – des règlements
pour mettre les banques au pas d’oies et
l’énergumène brandissait son programme
avant-gardiste pour augmenter le SMIC et
le salaire minimum ; et pour assister
les pauvres et pour donner des soins aux
déshérités. Ce sont des propositions
programmatiques que l’on retrouve dans
la plate-forme électoraliste du FN, du
PCF, de l’UMP, du Parti de Gauche, du
Parti québécois, de la CAQ, des
Libéraux, du NPD, des Conservateurs et
même des Petits Frères des Pauvres. Il
n’y a que les clauses, les gloses et le
montant des aumônes qui varient.
Ils font preuve
d'une grande compassion ces droitistes
et ces centristes et ces gauchistes. Ils
veulent le bien de la population, comme
les capitalistes d’ailleurs, sauf que
les capitalistes ils le prennent le bien
des ouvriers et des salariés, alors que
ces différentes gauches plurielles et
ces droites vénielles, elles pleurent
avec les malandrins chaque fois que les
capitalistes les oppriment ou les
exproprient.
Tous ces partis-là
n'en finissent pas de s'indigner et de
crier à la forfaiture... et ils croient
qu'ainsi – à exposer les crimes des
riches, des puissants, des milliardaires
inégalitaires et des gredins
monopolistes – ils finiront par avoir
raison, et ils finiront par soulever
l'indignation de madame Tartampion de la
rue Plamondon qui de son balcon, avec
ses chaudrons, munis de son puissant
crayon, cochera la case «Insurrection»,
seule, cloîtrer dans l'isoloir des urnes
mystificatrices.
Alors ils
vaincront, les gauches, les centres et
les droites, tous ces politiciens
éminents – adouber par l'épée de
Damoclès suspendue au-dessus des urnes
démocratiques, armer du verdict
électoral unique, les centres et les
gauches de toutes catégories, réunies en
un vaste front populaire — commun — et
solidaire, ils rallieront leur puissant
parlement pour imposer leurs LOIS
égalitaires – généreuses – populaires,
où tout un chacun, en autogestion
citoyenne, aura sa place équitable ; le
mendiant, le déshérité, le paumé, la
ménagère et la mégère, le malappris et
le sans-abri vivant dans la misère
mortifère ; tout autant que le
petit-bourgeois député, monsieur
l’Arrivé, mais aussi l'esclave salarié
extorqué de sa plus-value, tout comme le
propriétaire de l'usine militaire
fabriquant de bombes incendiaires, et le
journaliste et le milliardaire des
communications, en communion avec madame Tartampion de la rue Plamondon.
Et bien NON ! De
trois choses, une seule surviendra.
1)
Tous ceux-là ne
s'empareront jamais du pouvoir
parlementaire, démunis qu'ils sont face
aux super riches et aux ultras
puissants, capables d'acheter ou de
truquer chaque élection et la suivante.
Ayant à eux tous les moyens de
propagande et de désinformation et même
des affidés de gauche et de droite ayant
pour mission d’embrouiller les cartes…et
c’est déjà commencer vous savez.
2)
Ou bien, ils
s'empareront effectivement
démocratiquement du pouvoir politique et
ils seront tout de suite, ou peu
d’années après, balayés par l’armée
comme Allende et ses “troupes
constitutionnelles”, mais seulement
après que toutes leurs “solutions” bidon
pour sauver ce système moribond auront
échoué, histoire d’extirper de la tête
des ouvriers toute envie de recommencer.
3)
Ou alors, toutes
ces gauches et ces centres réunis
s’empareront d'un commun accord de tout
le pouvoir politique, et même si la
chose était possible, de tous le pouvoir
idéologique et juridique – et même si
l'on en croit certaines tendances
gauchiste extrême – je l'ai lu dans un
journal opportuniste – ce groupe propose
de nationaliser 150 des plus grandes
entreprises monopolistes du pays
(pourquoi 150 et pourquoi pas 200 (?) le
journal ne le disait pas), mais tout de
même, c’est audacieux, qui dit mieux ?
Eh bien, tout ce
pouvoir n'est rien si ces gauches et ces
centres et ces droites ne renversent pas
totalement – radicalement – complètement
– l'ancien pouvoir économique
impérialiste. Et si des segments, des
artefacts, des morceaux de propriété
privée des moyens de production, de
commercialisation et de distribution des
marchandises demeurent; s'ils demeurent
des produits qui reste des
“marchandises”, c'est-à-dire des biens
privés à monnayer, pour capitaliser et
faire fructifier et réinvestir ; si l’un
d’entre eux conserve ne serait-ce qu’un
seul esclave salarié-ouvrier à exploiter
et à exproprier de sa plus-value, pour
extorquer le profit, alors
invariablement, inéluctablement,
l'ensemble du système capitaliste de
propriété privée monopoliste telle une
pieuvre renaitra de son agonie, et telle
une araignée Veuve noire vindicative,
retissera sa toile dans laquelle, à la
fin, l'ensemble de l'économie – et donc
du pouvoir politique et idéologique, des
moyens de communications et de
désinformation seront retournés à leurs
anciens propriétaires privés. Tout sera
alors à recommencer.
Un système de
production ancien (esclavagisme —
féodalisme — capitalisme) ne cède jamais
sa place devant l'histoire sans coup
férir. Il est dans la nature immuable
des anciennes classes sociales en
débandade de résister et de s'accrocher
– de combattre pour ne pas s'effacer et
de lutter pour conserver leurs
prérogatives, leur pouvoir, leurs
richesses, leurs moyens de production et
de commercialisation, de distribution,
et leur ancien système d'appropriation
privé.
Pourtant, toutes
les gauches, tous les centres et toutes
les droites politiques s'entendent sur
cet objectif commun – ne pas renverser
et ne pas balayer l'impérialisme
décadent. Le Réparer, le Réformer, le
Changer, le Rafistoler parfois de façon
radicale, mais à la fin conserver le
patient transformé… du moins le
croient-ils.
Face à tous
ceux-ci, il n'est qu'une seule et unique
opposition véritable – l'appellerez-vous
extrême-gauche, nous ne ne croyons pas
que ce soit approprié – car cette
opposition unique n'entre pas dans ce
jeu-là et ne dispute à personne le droit
de présenter des candidats et de faire
élire des députés ou de proposer des
solutions radicales ou médiocres pour
Réformer ou Changer l'impérialisme. La
véritable opposition – unique et uni –
ne souhaite qu'une chose, balayer
totalement l’ensemble du système
impérialiste, complètement,
radicalement; et qu'il ne reste plus une
seule entreprise privée; plus un seul
ouvrier salarié exploiter, spolier,
exproprier de sa plus-value; plus un
seul capitaliste propriétaire de quoi
que ce soit – sauf de sa chemise et de
ses souliers s'il les a mérités par son
labeur.
Dans l’ordre
nouveau sous la dictature du prolétariat
tout moyen collectif de production,
d’échange et de distribution devient
propriété sociale collective sans
souffrir une seule exception de façon à
ne laisser aucune prise à la bête
immonde de se reproduire et de se
multiplier comme ils l’ont
malheureusement fait en Chine, et en
URSS — après 1953 – et ailleurs, et l'on
sait ce qu'il advint de ces expériences
décevantes à la fin.
Pour l’instant,
après la trahison révisionniste des
années cinquante, et après celle des
néo-révisionnistes des années
quatre-vingt, nous sommes peu nombreux
sur cette voie, mais nous avons le
sentiment que l’unique et véritable
opposition marxiste-léniniste triomphera
de tous les sacrifices, car ce mode de
production – ce système d’économie
politique est à bout de souffle et il ne
peut qu’entraver la marche de l’histoire
et de la société – et la communauté
humaine prolétarienne ne se laissera pas
éternellement brider par ces vas
nu-pied. Un seul parti,
Le Parti de la
Révolution Socialiste
amènera La Solution et lui seul se
démarquera de toutes les gauches, de
tous les centres, et de toutes les
droites.
Mais pas avant,
nous en convenons sans façon, que toutes
les réformes, que tous les pis-aller,
que tous les cataplasmes, que toutes les
solutions bidon n’aient été testées,
essayer, liquidées, et alors seulement,
toutes illusions dissipées, les ouvriers
et leurs alliés, peut-être même
tristement, uniquement après le
sacrifice suprême, une troisième guerre
mondiale ; ils en arriveront à cette
ultime conclusion :
LA RÉVOLUTION !
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