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Aujourd'hui le Maroc

Proche-Orient : Ehoud Olmert en position de force à Annapolis
Robert Assaraf


Ehoud Olmert

16 octobre 2007

La commission Winograd, chargée par le gouvernement israélien d’enquêter sur la guerre du Liban, n’exigera pas la démission du Premier ministre israélien Ehoud Olmert. Elle a décidé de ne pas faire de mises en cause nominatives des personnalités politiques ou militaires.

Les révélations faites, le 9 octobre, par la presse israélienne, selon lesquelles la commission d’enquête Winograd ne formulerait pas, dans son rapport définitif, des demandes de sanctions a fait l’effet d’une véritable bombe en Israël.
Cette décision, confirmée officiellement, survient à point nommé pour Ehoud Olmert. Il ne sera pas sanctionné pour sa conduite lors de la seconde guerre du Liban par la commission chargée d’enquêter sur les erreurs commises par le gouvernement israélien et par l’armée israélienne.
Ehoud Olmert bénéficie d’un avantage qui n’a pas profité à ses anciens partenaires, Amir Peretz et Dan Haloutz. Le ministre de la Défense et le chef d’état-major en poste lors de la seconde guerre du Liban ont été contraints, à des dates et dans des circonstances différentes, à se démettre de leurs fonctions et à quitter les devants de la scène.
La décision prêtée à la commission d’enquête Winograd a de multiples implications, à la fois politiques et diplomatiques, lesquelles se recoupent souvent. Cette décision exclut toute probabilité du déclenchement d’une crise au sein de la coalition gouvernementale et du départ de celle-ci du Parti travailliste.
Son nouveau dirigeant, Ehoud Barak, avait, lors de la campagne pour le second tour des primaires travaillistes en juin 2 007, promis à ses partisans qu’il quitterait le gouvernement et ses fonctions de ministre de la Défense après la publication du rapport définitif de la commission Winograd. À condition que ce texte recommande la démission du Premier ministre et que celui-ci décide de passer outre à cette injonction, avait-il précisé.
Or la menace d’un éclatement probable de la coalition gouvernementale, à la suite du départ des Travaillistes, était considérée comme l’une des causes de la faiblesse politique de Ehoud Olmert. Il était incapable  de mener jusqu’à leur terme les négociations avec les Palestiniens en vue de l’adoption d’une déclaration de principes conjointe, avant la tenue, à Annapolis, vers le 15 novembre, d’une Conférence internationale de paix. Le probable maintien des Travaillistes au sein de la coalition, du fait du verdict modéré qui serait rendu par la commission d’enquête Winograd, conforte la position du Premier ministre. Il peut même se permettre, vis-à-vis des autres partenaires de la coalition, le Shass, parti religieux ultra-orthodoxe ou le très droitier Israël Beïtenou d’Avigdor Lieberman, de faire preuve d’audace sur la question de Jérusalem et du tracé des frontières par exemple. Il sait qu’il ne pourra être désavoué par un Ehoud Barak qui, sur ces points, avait fait de très larges concessions lors du sommet avorté de Camp David en juillet 2 000.
Le plus décisif est le ralliement des Travaillistes à la dynamique de l’actuelle relance du processus de paix vis-à-vis duquel leur chef, Ehoud Barak, affichait jusque-là une indifférence glaciale.
Le 9 octobre, au lendemain de la diffusion des rumeurs sur la décision de la commission Winograd, Ehoud Barak a tenu, avec le chef d’état-major Gaby Ashkenazi, une conférence de presse, largement ignorée par les médias, durant laquelle il a claironné haut et fort qu’ Israël serait le premier pays au monde à disposer prochainement d’une protection anti-missiles «efficace au moins à 90%».
Pour certains analystes, l’urgence de ces révélations ne s’imposait pas. À moins qu’Ehoud Barak n’ait voulu de la sorte donner un signe à l’entourage du Premier ministre quant à l’éventuelle révision de sa position sur les négociations israélo-palestiniennes.
Ce changement serait le bienvenu. Les discussions entre négociateurs palestiniens et israéliens sont entrées depuis le 8 octobre dans une phase nouvelle. Elles semblent achopper pour l’instant sur l’ampleur des concessions territoriales faites de part et d’autre et sur la mention ou non de Jérusalem dans le texte de la Déclaration conjointe. À tel point que plusieurs négociateurs palestiniens, en particulier Ahmed Qoreï, ont mis, il y a plusieurs jours,  en doute la tenue de la conférence d’Annapolis, compte tenu de la «faiblesse politique de Ehoud Olmert dont le sort dépend de la commission Winograd ». Visiblement, cette commission d’enquête, sans le savoir ni même le vouloir, a décidé d’apporter sa pierre à la construction de la paix.

Par : Robert ASSARAF

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Publié le 17 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc



Source : Aujourd'hui le Maroc
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