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Aujourd'hui le Maroc
Vers la libération d'un peuple
Robert Assaraf
En Israël, de nombreuses voix se font
entendre pour presser le gouvernement de faire preuve d’audace
en acceptant de négocier sur la base de l’initiative de paix
arabe telle qu’elle a été formulée lors du sommet de Ryad.
Du 2 au 9 avril, les Israéliens de confession
juive ont célébré Pessah, la Pâque juive, une « fête
nationale, religieuse et agricole », rappelant la sortie d’Egypte,
la libération des Hébreux de l’esclavage ainsi que
l’approche des moissons et des vendanges.
Comme chaque année, des dizaines de milliers d’Israéliens ont
pris à cette occasion des vacances. Le Premier ministre lui-même
a pris quelques jours de vacances, en compagnie de son épouse et
de quelques amis.
Ce bref moment de détente n’a pu faire oublier à Ehoud Olmert
les graves échéances qui l’attendent. La première est de
trouver un remplaçant à son ministre des Finances, Abraham
Hirschzohn, soupçonné d’avoir détourné d’un syndicat et
d’une ONG qu’il dirigeait, avant son entrée au gouvernement,
près de 2 millions de dollars.
La deuxième échéance, de loin la plus grave, est la
publication, sans doute au cours de la seconde moitié d’avril,
de la version intérimaire – la définitive ne sera connue
qu’en août 2007- du Rapport de la Commission créée fin
septembre 2006 pour enquêter sur les dysfonctionnements de l’échelon
politique et militaire lors de la guerre du Liban.
De nombreux journalistes avancent déjà que la version intérimaire
serait très critique à l’égard d’Ehoud Olmert ce qui amènera
le gouvernement à démissionner.
C’est ce qui explique sans doute le très net durcissement du
ton de la presse israélienne envers le gouvernement et l’armée.
A tel point que les milieux politiques cherchent une issue à la
crise politique. Les députés de la coalition gouvernementale,
pourtant hétéroclite, de Ehoud Olmert envisagent deux solutions.
La première serait un infléchissement de la coalition vers
la gauche, avec un ralliement du Meretz, pacifique, de Yossi Beïlin,
qui accepterait de gouverner avec l’Avoda d’Amir Peretz,
affirmant ainsi sa « stature de Premier ministre», avec le
Shass, le parti ultra-ortodoxe et social séfarade, Gil, le parti
des retraités, et l’appui d’anciens Travaillistes ayant rallié
Kadima et désireux de revenir dans la « vieille maison », avec,
en outre, l’appui tacite des partis arabes forts de leurs 10 députés.
Mais l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Tsippi Livni,
dispose de l’appui, non négligeable, de sa collègue américaine,
Condoleeza Rice. Elle pourrait succéder à Ehoud Olmert en
s’appuyant sur les partis composant aujourd’hui la coalition,
y compris Israël Beïtenou d’Avigdor Lieberman. Et, peut-être,
sous certaines conditions, les Travaillistes dont le nouveau
chef, après les primaires du 28 mai, sera soit l’ancien Premier
ministre Ehoud Barak, soit l’ancien chef du Shin Beth et amiral
de réserve Ami Ayalon.
Chroniqueur vedette du quotidien libéral Haaretz, Zeev Schiff
estime qu’Israël a «besoin d’une direction irréprochable
capable de mener une politique de sagesse et de courage» afin de
répondre à l’offre historique faite par le sommet arabe de
Ryad les 28 et 29 mars dernier.
Ehoud Olmert a compris qu’une spectaculaire avancée
diplomatique pourrait lui permettre de survivre politiquement à
la crise en préparation, d’où ses ouvertures remarquées en
direction du roi Abdallah d’Arabie-Saoudite qu’il a promis de
surprendre, s’il le rencontrait, par « ses propos et
propositions ».
Cramponné au pouvoir, Ehoud Olmert serait bien avisé de méditer
sur le sens de Pessah, « fête de la libération nationale d’un
peuple » . Cette libération historique du peuple juif sera
incomplète tant qu’il ne sera pas affranchi de ce qu’un
chroniqueur nomme « son Egypte intérieure », à savoir
l’occupation des territoires, et tant qu’il n’aura pas
reconnu à un autre peuple, le peuple palestinien, le droit
d’avoir, comme lui, un Etat pour y satisfaire ses légitimes
aspirations nationales.
C’est ce qui a pu faire écrire, dans le site Internet de
Haaretz, à Bradley Burstron : « Avec l’arrivée de la paix,
lors d’un prochain Pessah, les fidèles ne diront plus « l’an
prochain à Jérusalem reconstruite !» mais « l’an prochain à
Jérusalem partagée !», preuve qu’un Etat palestinien aura été
créé avec Jérusalem Est et ses quartiers arabes et arménien
pour capitale.
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© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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