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Aujourd'hui le Maroc
Vers une
négociation internationale sur le statut de Jérusalem
Robert Assaraf
Photo CPI
3 septembre 2008 Lors de la
rencontre, dimanche 31 août, du président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas, avec le Premier ministre israélien
Ehoud Olmert, il a été suggéré de placer les négociations sur
Jérusalem sous l’égide de la communauté internationale.
Avant de quitter ses fonctions de Premier ministre après les
élections primaires au sein de Kadima, dont le premier tour se
déroulera le 17 septembre prochain, Ehoud Olmert continue
cependant à multiplier les initiatives diplomatiques en vue de
parvenir à un accord politique avec les Palestiniens.
De nombreux observateurs estiment en effet que le chef du
gouvernement israélien est bien décidé à finaliser le processus
de paix enclenché lors de la Conférence d’Annapolis avant le
départ de George Bush de la Maison- Blanche.
Pour ce faire, lors de sa rencontre, le 31 août 2 008, avec le
président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en présence
de la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tsippi Livni
et de l’ancien Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï, il a
suggéré une solution permettant de débloquer les discussions
actuellement au point mort.
Ehoud Olmert a souhaité que les chefs des deux délégations,
Tsippi Livni et Abou Ala, rédigent, dans les semaines à venir,
un document précisant les points faisant d’ores et déjà l’objet
d’un consensus entre les deux parties. Ce texte serait soumis
pour approbation aux Etats-Unis et à la communauté
internationale. Il constituerait le préambule à l’accord
définitif lequel interviendra à l’issue de pourparlers sur les
questions demeurées en suspens, en particulier le futur statut
de Jérusalem.
Le caractère le plus innovant de la démarche d'Ehoud Olmert
réside dans le fait que le Premier ministre a, pour la première
fois, suggéré d’associer la communauté internationale aux
négociations sur l’avenir de Jérusalem.
Celle-ci aiderait les deux parties à trouver un compromis mais
ne leur imposerait aucune solution de manière autoritaire. Selon
les informations publiées par la presse israélienne, les
puissances invitées à se joindre à cette négociation pourraient
être le Quartet international ( USA, Russie, Union européenne et
l’ONU) mais aussi l’Egypte et la Jordanie ainsi que le Maroc
dont le Souverain, Mohammed VI, préside le Comité Al Qods.
Ehoud Olmert serait à ce point attaché à la réussite de ce
projet qu’il aurait envoyé à Abou Mazen différents émissaires,
dont Yossi Sarid, ancien président du Meretz, pour lui proposer
son plan de paix. Sans grand succès pour l’instant. Le président
de l’Autorité palestinienne estime quasi nulles les chances de
parvenir à un accord avec les Israéliens avant l’ouverture de
l’Assemblée générale annuelle de l’ONU ou même le départ de
George Bush de la Maison-Blanche début janvier 2 009 . Il
préfère donc apparaître comme un défenseur intransigeant des
positions palestiniennes afin de renforcer son influence face au
Hamas, à l’approche de la propre fin de son mandat.
La nouvelle initiative diplomatique d'Ehoud Olmert a, en tous
les cas, suscité d’intenses polémiques en Israël. Principal
rival de Tsippi Livni dans la course à la succession d'Ehoud
Olmert, le ministre des Transports Shaül Mofaz n’a pas hésité à
accuser la ministre des Affaires étrangères d’’avaliser une
«partition de Jérusalem» à laquelle il est opposé.
Quant au leader du Shass, Elie Yichaï, ministre de l’Industrie
et du Commerce, il a dénié au Premier ministre toute
«légitimité pour prendre des décisions actuellement en ce qui
concerne les Palestiniens et en ce qui concerne Jérusalem». Dans
la foulée, la députée Likoud Limor Livnat a aussitôt demandé à
Elie Yichaï et au Shass de quitter la coalition gouvernementale,
faute de quoi ils prennent le risque de paraître cautionner les
initiatives diplomatiques d'Ehoud Olmert.
Il est fort peu probable que la suggestion avancée par Ehoud
Olmert connaisse dans l’immédiat la moindre tentative
d’application. Tout porte à penser que le principal intéressé ne
l’ignore pas mais qu’il a voulu de la sorte préparer le terrain
pour ses successeurs. Il sait très bien que Mahmoud Abbas, tout
comme le faisait Yasser Arafat, enregistre chaque proposition
israélienne et la considère comme acquise de facto même s’il n’y
donne pas suite pour l’instant.
C’est ainsi que Abou Amar avait procédé et obtenu d'Ehoud Barak
l’assurance que tout accord de paix passerait par la
reconnaissance de la souveraineté palestinienne sur la partie
orientale de Jérusalem, Al Qods. C’est à un phénomène similaire
que l’on assiste aujourd’hui même s’il porte plus sur la forme
que sur le fond de la négociation.
Il est fort à parier que Tsippi Livni, Shaül Mofaz ou Benyamin
Netanyahou, s’il revenait au pouvoir à la faveur d’élections
législatives anticipées, pourraient trouver là une solution leur
fournissant un cadre rêvé pour la poursuite des négociations
israélo-palestiniennes tout en leur permettant d’expliquer à
leurs partenaires nationalistes ou religieux qu’ils n’abordent
directement et ouvertement pas les «questions relatives à
l’accord final». Ce faux raisonnement pourrait bien s’avérer
être le seul legs concret laissé par Ehoud Olmert à ses
successeurs, ce qu’ils se garderont bien de reconnaître. Reste
qu’aucun d’entre eux n’a formellement condamné l’idée d’un
recours à la médiation internationale, une omission très
significative… Droits
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Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 4 septembre 2008 avec l'aimable
autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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