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Opinion
Israël: De la
propagande part 3/3
René Naba
Samedi 22 janvier 2011 I – La Soft Warfare” (La douce
guerre): Al Jazira en exemple et les Sayanim à contribution.
Israël considère qu’il fait l’objet d’une campagne de
dénigrement de nature antisémite, une tendance croissante qui si
elle venait à persister «érodera la légitimité d’Israël sur la
scène internationale», à l’effet de créer les conditions d’un
boycott tous azimuts contre Israël, sur le modèle du boycott de
l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid.
Pour neutraliser cette campagne de délégitimation, «Le
document de travail pour la Conférence de 2010 Herzliya (1)
préconise de lancer une chaîne de télévision similaire à la
chaîne transfrontière arabe «Al Jazira», en quatre langues
anglais, français, arabe et russe, premier cas de retournement
de tendance pour Israël dont la tendance habituelle est de
mépriser plutôt que d’imiter les Arabes.
Il recommande la mobilisation des «organisations locales et
les individus dans chaque pays, les organisations
internationales, sans qu’ils soient nécessairement affiliés à
Israël ou la communauté juive» pour neutraliser cette tendance,
recommandant la réactualisation de la loi internationale sur le
terrorisme, une campagne de sensibilisation dans les collèges et
universités d’Europe, de même que le développement d’un travail
juridique en vue de modifier la législation des pays concernés,
couplé par des poursuites au plan judiciaire». Autrement dit de
faire de l’activisme, voir même de l’entrisme dans les campus et
de faire appel à des sympathisants pour poursuivre en justice
ceux qui prônent le boycott d’Israël.
Une des recommandations est naturellement la collaboration
«avec les organisations pro israéliennes à l’étranger, en vue de
rechercher systématiquement toutes les publications
anti-israéliennes, y compris les analyses des médias, les
rapports, les actions de boycott, en vue de leur donner une
réplique immédiate».
Le quotidien britannique Guardian de Londres, en date du 28
novembre 2010, fait état explicitement d’une note du ministre
israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, enjoignant
aux ambassades israéliennes dans dix pays européens de trouver
d’ici fin janvier environ 1000 personnes qui agiront en «amis
d’Israël».
Ces personnes devront être «recrutées parmi des journalistes,
universitaires, étudiants et militants soit juifs soit chrétiens
». Elles seront informées par des fonctionnaires israéliens pour
intervenir en faveur d’Israël par des articles, lettres et
interventions dans des assemblées publiques. Elles devront non
seulement recevoir des messages mais en faire une active
promotion.
Les principaux centres de cette campagne seront cinq capitales
européennes: Londres, Paris, Berlin, Madrid et Rome. Là, «les
ambassades israéliennes recevront des fonds pour recruter aussi
des professionnels: sociétés spécialisées en relations publiques
et lobbyistes». Elles auront comme tâche de renforcer l’action
des «amis d’Israël » en diffusant des messages politiques sur
des arguments comme la position israélienne à l’égard des
Palestiniens et la violation des droits de l’homme en Iran.
Le ministère israélien des affaires étrangères suggère en outre
aux ambassades en Europe d’organiser mensuellement des
événements publics de haut niveau en faveur de la politique
israélienne et d’inviter des personnages influents à visiter
Israël. M. Lieberman lui-même rencontrera, en janvier 2011, ses
ambassadeurs dans les pays européens pour donner une impulsion à
cette nouvelle «offensive dans les relations publiques».
Voila qui éclaire d’un jour nouveau les quêtes régulières en
France au bénéfice de l’armée israélienne, le mutisme de la
presse occidentale devant la connivence nouvelle entre l’extrême
droite européenne xénophobe et Israël, matérialisé par «La
déclaration de Jérusalem» scellant une alliance des démocraties
contre « une nouvelle menace globale de type totalitaire:
l’islamisme» (2).
Voilà qui éclaire d’un jour nouveau le zèle de l’inventeur du
botulisme, le roman enquêteur médiatique Bernard Henry Lévy et
ses reportages en «tourisme de guerre», faux pourfendeur de
Rodrigo Taddéi et Pierre Cassen (3), du président d’ «Avocats
Sans Frontières», William Goldnadel, et son compère sécuritaire
du CRIF, Sammy Gozlan, deux procureurs inlassables des militants
pro palestiniens, soucieux de faire respecter le Droit
international et les directives européennes dans leur action à
prévenir la commercialisation des produits de la Palestine
occupée sur le marché européen.
Voilà qui explique sans le justifier, le zèle du premier
président de «sang mêlé», de solliciter, de son passage au
ministère de l’intérieur, les conseils exclusifs pour la
neutralisation des troubles des banlieues françaises, M. Avi
Dichter, ministre israélien de la Sécurité publique, celui-là
même qui est en charge de la répression de l’Intifada
palestinienne dans les territoires sous occupation israélienne,
transposant dans l’ordre symbolique, volontairement ou non, le
conflit israélo-palestinien sur le territoire national.
La propagande israélienne gagnerait en crédibilité si elle
témoignait d’une certaine cohérence. Vouer aux gémonies la Syrie
pour avoir abrité un ancien nazi, Aloïs Brunner, et fermer les
yeux, -N’est ce pas Serge Klarsfeld-, sur le «refuge» constitué
par les Etats-Unis à des responsables de premier plan de
l’extermination des Juifs (4)…Si le «tourisme de guerre» du
philosophe Bernard Henry Lévy, au journal Le Monde, d’abord,
(Liban Juillet 2006), au Journal du Dimanche, ensuite (Gaza
décembre 2008), ne constituait une longue complainte
d’indignations sélectives, mobilisant toujours pour le sud
Soudan, jamais, pour le sud Liban, stigmatisant toujours l’Iran,
la Syrie, la Palestine, Israël, jamais, considéré pourtant par
une large fraction de l’opinion internationale comme «l’Etat
voyou n° 1», ni, non plus l’Afghanistan de Hamid Karzaï.
II- Les Sayanim (5)
L’expression est tirée de l’Hébreu qui signifie informateur.
Ils sont généralement des juifs de la diaspora qui, par
«patriotisme», acceptent de collaborer ponctuellement avec le
Mossad, ou autres institutions sionistes, leur apportant l’aide
nécessaire dans le domaine de leur compétence. Selon Jacob
Cohen, auteur d’un remarquable ouvrage sur la question, «LE
PRINTEMPS DES SAYANIM, Editions l’HARMATTAN», ils seraient près
de 3000 en France et 3.OOO rien qu’à Londres, se référant à aux
indications de Victor Ostrovski, un ancien agent du Mossad. Un
million de juifs à travers le Monde, Si on y associe le Bnai
Brit (franc-maçonnerie juive internationale), la WIZO
(organisation internationale des femmes sionistes), les
organisations judéo sionistes nationales, comme l’UPJF, l’UEJF,
le CRIF… en France).
Les Sayanim interviennent aussi et surtout dans les
manipulations médiatiques. Le Mossad possède un département
important, appelé le LAP, pour «guerre de propagande», fort
actif dans la réécriture de l’Histoire, comme en témoigne
l’exemple du film EXODUS. «Il a réécrit l’histoire de 1948 et
imposé la vision sioniste pour au moins une génération. En 1961,
c’est le premier ministre israélien en personne qui a accueilli
l’équipe du film à l’aéroport. Le Bnai Brit compte 500 000
membres dans le monde, probablement 400 000 aux Etats-Unis, dont
6 000 dans le secteur du cinéma. Il est difficile d’imaginer
dans ce contexte un film défavorable à Israël», précise-t-il.
III – La théorie de Noam Chomsky sur la manipulation
des masses
En complément, voici les commandements d’une bonne stratégie
de manipulation de masse élaborée par Noam Chomsky, le linguiste
américain du MIT (Massachussets Institute of Technology) de
Boston, sur la base de l’observation du fonctionnement des
médias
1/ La stratégie de la distraction: Élément primordial du
contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à
détourner l’attention du public des problèmes importants et des
mutations décidées par les élites politiques et économiques,
grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations
insignifiantes. La stratégie de la diversion est également
indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux
connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de
l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la
cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des
véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans
importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans
aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres
animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres
tranquilles»
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions: Cette
méthode est aussi appelée «problème réaction solution». On crée
d’abord un problème, une «situation» prévue pour susciter une
certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même
demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par
exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser
des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de
lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer
une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire
le recul des droits sociaux et le démantèlement des services
publics.
3/ La stratégie de la dégradation: Pour faire accepter une
mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement,
en «dégradé», sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que
des conditions socio-économiques radicalement nouvelles
(néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990.
Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations,
salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements
qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués
brutalement.
4/ La stratégie du différé: Une autre façon de faire accepter
une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse
mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le
présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus
facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat.
D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite.
Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer
naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice
demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public
pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec
résignation lorsque le moment sera venu.
5/ La stratégie de l’infantilisation: S’adresser au public
comme à des enfants en bas âge. La plupart des publicités
destinées au grand public utilisent un discours, des arguments,
des personnages, et un ton particulièrement infantilisants,
souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un
enfant en bas age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à
tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant.
Pourquoi? «Si on s’adresse à une personne comme si elle était
âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle
aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction
aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12
ans». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles».
(cf. »Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion: Faire
appel à l’émotionnel est une technique classique pour
court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique
des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel
permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y
implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des
comportements.
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise: Faire
en sorte que le public soit incapable de comprendre les
technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son
esclavage. «La qualité de l’éducation donnée aux classes
inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le
fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des
classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les
classes inférieures. Extrait de «Armes silencieuses pour guerres
tranquilles»
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité.
Encourager le public à trouver «cool» le fait d’être bête,
vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité : Faire croire à
l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de
l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses
efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système
économique, l’individu s’auto dévalue et culpabilise, ce qui
engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition
de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent
eux-mêmes: Au cours des 50 dernières années, les progrès
fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les
connaissances du public et celles détenues et utilisées par les
élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la
psychologie appliquée, le «système» est parvenu à une
connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et
psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître
l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela
signifie que dans la majorité des cas, le système détient un
plus
IV – Et son application au conflit israélo-arabe, le
théorème de Bernard Langlois
Pour clore ce panorama: voici les règles du journalismes pour
les Nuls édictées par Bernard Langlois, fondateur de la Revue de
gauche Politis, qui résumé parfaitement le débat, dans un style
qui constitue un chef d’œuvre d’humour:
Règle numéro 1: Au Proche Orient, ce sont toujours les Arabes
qui attaquent les premiers et c´est toujours Israël qui se
défend. Cela s´appelle des représailles.
Règle numéro 2: Les Arabes, Palestiniens ou Libanais, n´ont
pas le droit de tuer des civils de l´autre camp. Cela s´appelle
du terrorisme.
Règle numéro 3: Israël a le droit de tuer les civils arabes.
Cela s´appelle de la légitime défense.
Règle numéro 4: Quand Israël tue trop de civils, les
puissances occidentales l´appellent à la retenue. Cela s´appelle
la réaction de la communauté internationale.
Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n´ont pas le
droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre
est très limité et ne dépasse pas trois soldats.
Règle numéro 6: Les Israéliens ont le droit d´enlever autant
de Palestiniens qu´ils le souhaitent (environ 10.000 prisonniers
à ce jours dont près de 300 enfants). Il n´y a aucune limite et
ils n´ont besoin d´apporter aucune preuve de la culpabilité des
personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique
« terroristes ».
Règle numéro 7: Quand vous dites « Hezbollah », il faut toujours
rajouter l´expression «soutenu par la Syrie et l´Iran».
Règle numéro 8: Quand vous dites « Israël », Il ne faut
surtout pas rajouter après: «soutenu par les Etats-Unis, la
France et l´Europe», car on pourrait croire qu´il s´agit d´un
conflit déséquilibré.
Règle numéro 9: Ne jamais parler de « Territoires occupés », ni
de résolutions de l´ONU, ni de violations du droit
international, ni des conventions de Genève. Cela risque de
perturber le téléspectateur et l´auditeur de France Info.
Règle numéro 10: Les Israéliens parlent mieux le français que
les Arabes. C´est ce qui explique qu´on leur donne, ainsi qu´à
leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi,
ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9).
Cela s´appelle la neutralité journalistique.
Règle numéro 11: Si vous n´êtes pas d´accord avec ces règles
ou si vous trouvez qu´elles favorisent une partie dans le
conflit contre une autre, c´est que vous êtes un dangereux
antisémite.
«Il y a un processus, mais il n’est pas de paix. Il est de
conquête. Il est effectivement en marche et n’a jamais cessé de
l’être depuis 1948. N’importe quelle personne de bonne foi,
indépendamment de tout jugement moral ou politique, ne peut que
constater cette dynamique d’expansion continue. A Moyen terme,
je pense qu’Israël est condamné en raison de sa méprise, de ses
choix impériaux qui l’ont conduit à s’adosser à l’Empire plutôt
que de chercher l’entente avec ses voisins. Le bi nationalisme,
pourtant l’ennemi juré du sionisme, l’a de fait emporté dans sa
pire version, la sud africaine de l’Apartheid. Or l’Apartheid,
cela ne peut pas durer. C’est pourquoi je pense que ce projet
sioniste est condamné. Je suis particulièrement inquiet pour
l’avenir de la minorité juive du Moyen orient dans les vingt
prochaines années, vu la haine qu’elle a semée autour d’elle»,
prophétisait Rony Brauman, un anticonformiste Prix Nobel de la
paix, à l’heure de l’assaut naval israélien contre la flottille
de pacifistes européens contre le blocus de Gaza (6)
V – «Goa Karma Casher», substitut à la terre
promise(7) ?
Mais pour sophistiquer que soit cette stratégie, l’Occident,
à l’origine de ce problème, inexorablement, pâti des manquements
à sa propre éthique, de même que sa créature, dont plusieurs
dizaines de soldats quittent chaque année leur pays, à la
recherche d‘un paradis artificiel, qui n’est pas la terre
promise, mais un paradis hallucinatoire, répondant au nom
mélodieux de «Goa Karma».
Traumatisés souvent par leurs trois années de service militaire
et par les opérations guerrières auxquelles ils ont dû
participer, ils partent à l’aventure, à l’instar des hippies des
années 1970, avec l’espoir de trouver un nouveau sens à leur
vie, dans un monde régi par d’autres règles que le leur. Entre
utopies et dérives, ils partent chercher en Inde l’illusion d’un
monde de paix. Près deux mille jeunes israéliens, par an, hommes
et femmes, ont besoin, à l’issue de leur séjour en Inde, d’un
soutien thérapeutique. Mais certains ont rompu toutes les
amarres, pour s’enfoncer dans une marginalité parfois encore
plus menaçante pour leur identité, loin des clichés de la
propagande, le prix fort payé au bellicisme, la face cachée
d’Israël.
Références
1 – The « Soft Warfare » against Israel:
Motives and Solution Levers A Working Paper in Preparation for
the Herzliya Conference 2010. Coordinateur Shmuel Bar, Director
of Studies (Institute for Policy and Strategy), Contributeurs
Rachel Machtige and Shmuel Bachar (Institute for Policy and
Strategy), Shalom Harari, Institute for Counter Terrorism, Shaul
Menasheh, Voice of Israel Radio Mr. Ido Mizrahi, IMPACT-SE. Le
document de travail pour la Conférence de 2010 Herzliya
préconise les actions suivantes: Identifier tous les acteurs
clés qui déclenchent et génèrent de la haine (par rapport à ceux
qui le diffusent), avec une ventilation par pays, la religion et
l’origine ethnique, afin d’analyser leurs motivations et les
objectifs. Estimer la menace et étudier les moyens de traitement
de chaque. En collaboration avec les universités en Israël et à
l’étranger et avec les organisations pro israéliennes à
l’étranger, recherches systématiques de toutes les publications
anti-israéliennes, y compris les analyses des médias, les
rapports, les boycotts et son campus activités, et des réponses
immédiates et contre-attaques.
Etablir une Cartographie des ONG pro
israélienne et pro-occidentales, et l’exploitation de leurs
services afin de transmettre la vérité des rapports et des
messages à leurs destinataires. Tenir compte de plusieurs
groupes chrétiens européens qui opèrent en Israël, au nom de
leurs églises respectives, et de servir les organismes d’aide
directement pris en charge par les gouvernements européens:
Diaconie de la Suède, l’Irlande et Trocaire Christian Aid au
Royaume-Uni. Pour plus de détails, voir:
http://www.ngo-monitor.org/article/diakonia
http://www.ngo-monitor.org/article/trocaire,
http://www.ngo-monitor.org/article/christian_aid_uk.
Renforcer, enfin, la présence du récit
juridique d’Israël dans la littérature juridique. À ce jour, des
revues juridiques qui abordent le conflit israélo-palestinien,
ont été principalement le fait du point de vue pro palestinien.
Il n’y a pas livre sur le droit international et Israël, de
sorte que le narratif palestinien a le feu des projecteurs dans
le milieu universitaire domaine du droit international.
Les ONG devraient être propulsés à financer la recherche du
conflit qui donnerait une présentation claire de la narration
israélienne.
2- Une délégation de près de trente-cinq
parlementaires et responsables européens d’extrême droite a
effectué le 18 décembre 2010 une visite est en Israël. La
délégation comprend des populistes de l’UDC aux fascistes
suédois, tous partageant la même islamophobie, certains d’entre
eux ayant même un passif nazi ou antisémite avéré. La délégation
était composée des personnalités suivantes: Geert Wilders, Filip
Dewinter et Frank Creyelman (responsable de la commission des
affaires étrangères, Parlement belge), Heinz-Christian Strache
(successeur de Jorg Haïder), René Stadtkewitz (président du
Parti de la Liberté Wilderien, Allemagne), Kent Ekeroth
(responsable du Parti des Démocrates Suédois), des Suisses et
bien évidemment des Danois, dont l’extrême-droite est
ouvertement atlantiste. Geert Wilders a été reçu par Avigdor
Lieberman.
La délégation a été reçue à la Knesset en loge d’honneur, ainsi
que par le maire d’Ashkelon (jumelée avec Aix), à l’occasion
d’une conférence organisée à l’université locale et par David
Buskila, Maire de Sdero (jumelée avec Antony), membre du parti
travailliste, ainsi que par le kahaniste Moshe Feiglin, membre
important du Likoud, avant une tournée en « Samarie ». La
délégation se réclame d’une « European Freedom Alliance (EFA) »
qui n’est autre que le nom de la branche européenne de
l’American Freedom Alliance, une de ces officines néo
conservatrices islamophobes financées par la lobbyiste
milliardaire Aubrey Chernick. Cette dernière a signé une
« Déclaration de Jérusalem », qui propose une alliance des
démocraties contre « une nouvelle menace globale de type
totalitaire: l’islamisme. »
3 –
http://www.marianne2.fr/Grosse-bourde-de-BHL-reponse-salee-en-exclusivite-de-Cassen_a201067.html3
«Emporté par la haine envers toutes ses bêtes noires, BHL écrit
souvent un peu vite. Trop vite. Et a un gros, un très gros, un
énorme problème avec les noms propres. Il y avait eu la fameuse
affaire Botul. Ce philosophe qui n’existait pas et qu’il avait
cité dans son livre, suscitant la moquerie de tout Paris. Un peu
plus tard, BHL voulut se payer Frédéric Taddéi. En lisant une
dépêche lui apprenant que ce dernier allait voir son contrat
renouvelé, il se précipita sur sa plume, ou son clavier, et
fustigea France Télévisions qui renouvelait un homme dangereux
au point d’organiser des débats entre des gens qui ne sont pas
d’accord entre eux. Le problème, c’est que la dépêche ne
concernait pas Frédéric, présentateur de «Ce soir ou jamais»,
mais Rodrigo, footballeur transalpin de son état, auquel l’AS
Rome venait de proposer ledit contrat. Dans son bloc-notes, BHL
s’emmêle encore dans les patronymes. Il confond cette fois
Pierre Cassen, chef de file de Riposte laïque et co-organisateur
des assises sur l’islamisation, avec Bernard, ancien président
d’ATTAC et journaliste rédacteur au Monde diplomatique».
4-New York Times Dimanche 14 novembre révèle à
quel point les autorités et les services de renseignement
américains avaient mis en place un véritable « refuge » pour des
dizaines de nazis et leurs proches. Le document décrit, dans ce
qu’il nomme » la collaboration du gouvernement avec les
persécuteurs « , comment des agents du Bureau des enquêtes
spéciales (OSI), l’agence du département d’Etat fondée en 1979
et chargée de traquer d’anciens nazis, ont appris que certains
responsables du IIIe Reich « avaient délibérément obtenu
l’autorisation d’entrer sur le territoire » des Etats-Unis,
alors que des officiels américains connaissaient leur passé.
Parmi les cas examinés figure celui d’Otto von Bolschwing.
L’homme auquel la CIA apporta son aide en 1954 et qu’elle enrôla
en son sein peu après était un proche d’Adolf Eichmann, et l’un
des responsables de la déportation et de l’extermination des
juifs en Allemagne. En 1981, après avoir découvert sa véritable
identité, le département d’Etat lance une procédure
d’extradition. Otto von Bolschwing mourra un an plus tard, chez
lui, à Sacramento (Californie). Le rapport détaille également
l’histoire d’Arthur Rudolph, ingénieur nazi responsable d’une
usine de fusée souterraine employant une main-d’oeuvre forcée.
En 1945, il s’installe aux Etats-Unis où il participe aux
programmes spatiaux américains. Quatre ans plus tard, le numéro
deux du ministère de la justice évoque, dans une note secrète,
l’ » intérêt national » que revêt à ses yeux le scientifique.
Considéré comme l’un des pères de la fusée Saturn V, celle qui
propulsa les premiers hommes sur la Lune, il obtiendra une
décoration de la NASA.
5 – Cf. A ce propos Jacob COHEN, LE PRINTEMPS
DES SAYANIM, éditions l’HARMATTAN: «Lorsque la France a
construit une centrale nucléaire en Irak dans les années 1970,
des scientifiques irakiens étaient venus à Saclay pour se
perfectionner. Le Mossad était bien sûr intéressé à les
connaître pour pouvoir agir sur eux. N’importe quel autre
service secret aurait eu besoin de moyens en hommes, de
filature, d’argent pour corrompre, peut-être de tentatives
d’effraction, et de temps, pour y arriver éventuellement. Le
Mossad, et c’est sa supériorité, s’est tout simplement adressé à
un informateur juif (Sayan) qui travaillait à Saclay. Et a
demandé que lui fussent fournis les dossiers complets originaux.
Car il se méfiait des photocopies.
La majorité des renseignements étant en arabe,
c’est lui-même qui s’est acquitté de cette tâche. Quel autre
service de renseignements peut bénéficier de telles complicités?
Après, ce fut un jeu d’enfant pour piéger l’un de ces
scientifiques, remonter jusqu’à leur responsable, et
l’assassiner lors de sa visite à Paris. A propos de Gilad
Shalit, l’auteur rappelle que l e réseau des Sayanim à travers
le monde a fait en sorte que son nom soit tellement matraqué que
personne ou presque n’ignore son nom. Par ailleurs, son père a
été reçu à plusieurs reprises par tous les dirigeants
occidentaux, par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Anthony Blair,
Silvio Berlusconi, Jose Luis Zapatero, Manuel Barroso, par le
secrétaire général de l’ONU, le parlement européen, l’assemblée
de l’UNESCO, enfin le gratin mondial. Comment est-ce possible
sans l’intervention de Sayanim bien placés dans les instances
gouvernementales, économiques, culturelles, médiatiques? Je
rappelle qu’il s’agit d’un caporal d’une armée d’occupation.
Quel autre prisonnier peut bénéficier d’une telle sollicitude
internationale? Et avoir son portrait géant sur l’édifice de la
Mairie du 16e arrondissement? «Des hommes politiques français,
dont Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, ont exigé sa
libération pour raisons humanitaires. Sans dire un mot des
milliers de prisonniers palestiniens. Il s’agit de faire
pénétrer dans l’opinion internationale qu’Israël a un «otage»
(un seul !) aux mains du Hamas. Cela fait oublier les 11 000
prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes.
L’écrasante majorité d’entre eux sont des prisonniers
politiques, c’est-à-dire condamnés pour leur lutte pacifique
pour l’indépendance. Rappelons qu’Israël est le seul pays
«démocratique» au monde qui applique la détention
administrative: pouvoir emprisonner n’importe quel citoyen, même
étranger, sans avocat, sans jugement, sans motif, sans
limitation dans le temps. Et c’est sur cette base que les forces
d’occupation ont kidnappée, juste après l’enlèvement du soldat,
45 personnalités politiques du Hamas, en majorité des élus du
peuple. Sans qu’elles n’aient rien à leur reprocher. Cela
s’appelle des «représailles collectives» condamnées par le droit
international, et rappelle le comportement de l’occupant nazi en
France… ». Fin de citation.
6- Interview à la Revue Moyen orient N°6 Juin
Juillet 2010 «Regard de Rony Brauman sur l’action humanitaire
dans le Monde et le Moyen orient» propos recueillis par Frank
Tétard et Chiara Rettennella.
7- «Goa Karma Kacher” de Aimee Ginsburg revue
Outlook 22.06.2010, article repris par le Courrier International
du même jour.
A titre informatif, les révélations de WikiLeaks sur les
pressions israéliennes sur les Etats-Unis.
Le Monde | 28.11.10 | 19h10 Iran: comment les Israéliens ont
poussé Washington à la fermeté. (Natalie Nougayrède)
Jérusalem, le 1er décembre 2009. Amos Gilad, directeur des
affaires politico-militaires au ministère israélien de la
défense, s’adresse à Ellen Tauscher, la sous-secrétaire d’Etat
américaine. « Se penchant sur sa boule de cristal « , écrit le
diplomate américain qui relate la scène, « Gilad dit qu’il n’est
pas certain que l’Iran ait décidé de fabriquer une arme
nucléaire, mais que l’Iran est » déterminé « à avoir l’option
d’en construire une ». La diplomatie du président Barack Obama,
« l’engagement stratégique avec l’Iran, c’est une bonne idée »,
poursuit M. Gilad, selon ce télégramme obtenu par WikiLeaks et
étudié par Le Monde, « mais il est bien clair que cela ne
marchera pas ». L’évaluation des intentions du régime iranien,
ainsi que la façon de résoudre la crise nucléaire, qui dure
depuis 2002, occupent une place importante dans les « mémos » de
la diplomatie américaine. Les Israéliens semblent, pour leur
part, appeler constamment l’administration Obama à durcir son
approche.
Un télégramme américain daté du 18 novembre 2009 note ces
observations: « un représentant du Mossad affirme que Téhéran
comprend qu’en réagissant positivement à l’engagement
(américain, ndlr), l’Iran peut continuer à » jouer la montre ».
Du point de vue du Mossad, l’Iran ne fera rien d’autre que
d’utiliser des négociations pour gagner du temps. De telle sorte
qu’en 2010-2011, l’Iran aura la capacité technologique de
fabriquer une arme nucléaire. Réduisant ainsi la question de la
militarisation (l’étape finale vers la bombe, ndlr) à une
décision politique ». « Le gouvernement israélien », ajoute un
autre document américain, daté du même jour, « décrit l’année
2010 comme une année critique. Si les Iraniens continuent de
protéger et consolider leurs sites nucléaires, il sera plus
difficile de les viser et de les endommager ». Israël, est-il
noté, attend que les Etats-Unis lui livrent des bombes GBU-28
capables de détruire des bunkers. Celles-ci seront fournies en
mai 2010.
« LES CINQ PILIERS DE LA STRATÉGIE
ISRAÉLIENNE » : Washington envoie des émissaires pour tenter de
calmer la nervosité israélienne. Robert Wexler, un influent élu
démocrate du Congrès américain, rencontre, le 13 mai 2009, le
chef des renseignements militaires israéliens, Amos Yadlin. »
Wexler explique que le président américain pourra plus
facilement convaincre l’opinion américaine de soutenir une
action militaire si les efforts d’engagement échouent après
avoir été tentés. M. Yadlin répond qu’il n’est pas en train de
conseiller les Etats-Unis d’ouvrir un troisième front, mais il
faut comprendre qu’Israël voit les choses autrement, et ne peut
retirer l’option militaire de la table », rapporte un « mémo »
américain. Retour en arrière, à l’époque Bush. En août 2007, le
chef du Mossad, Meir Dagan, décrit « les cinq piliers de la
stratégie israélienne » face à l’Iran. Il les énumère devant le
sous-secrétaire d’Etat américain, Nicholas Burns. Un télégramme
diplomatique américain les résume ainsi : » A) L’approche
politique (Dagan salue les efforts pour transférer le dossier
iranien au Conseil de sécurité de l’ONU, mais il dit que cette
approche ne résoudra pas la crise) B) Des mesures clandestines
(Dagan et le sous-secrétaire décident de ne pas évoquer cette
approche en large comité) C) La contre prolifération (Dagan
souligne le besoin d’empêcher l’Iran d’acquérir du savoir-faire
et de la technologie. Il faut faire plus dans ce domaine) D) Des
sanctions (Dagan dit que c’est dans ce domaine qu’ont été
enregistrés les plus grands succès. Trois banques iraniennes
sont sur le point de s’effondrer). E) Forcer un changement de
régime (Dagan dit qu’il faudrait faire davantage pour fomenter
un changement de régime en Iran, si possible avec le soutien de
mouvements étudiants démocrates et de groupes ethniques, Azéris,
Kurdes, Baloutches, opposés au régime en place) ». L’attitude
russe sur le dossier iranien est, d’après des Israéliens, « un
mystère », note un télégramme américain daté de novembre 2009,
près d’un an avant que le Kremlin renonce à livrer à l’Iran des
missiles anti-aériens S-300. Les efforts pour rallier la Russie
à la diplomatie occidentale sur l’Iran constituent un souci
constant des Israéliens, qui en discutent avec l’administration
Obama.
En coulisses, les tractations vont bon train. Devant Ellen
Tauscher, le 1er décembre 2009, Amos Gilad, « a expliqué que
Moscou a demandé des livraisons de drones israéliens
sophistiqués en échange de l’annulation de la vente des S-300 à
Téhéran « , écrit un diplomate. « Gilad a dit que les Russes
reconnaissaient leur retard technologique sur les drones, et
qu’ils sont prêts à payer un milliard de dollars pour la
technologie israélienne sur ces appareils. Il a répété qu’Israël
ne fournirait pas sa technologie la plus récente, expliquant
qu’elle se retrouverait probablement entre les mains des
Chinois ». Le même jour, toujours devant cette responsable
américaine, le directeur général du ministère israélien des
affaires étrangères, Yossi Gal, « affirme que « le calendrier
est essentiel », et « le temps est venu de mettre en œuvre des
sanctions paralysantes » contre l’Iran, note un télégramme
diplomatique. « Gal a comparé la nécessité de sanctions
renforcées à une prescription d’antibiotiques par un médecin –
il faut prendre tout le traitement pendant toute sa durée, sinon
les médicaments n’agiront pas ». A partir de juillet 2010, sur
décision de Barack Obama, les sanctions américaines contre
l’Iran franchiront de nouveaux paliers.
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Publié le 23 janvier 2011 avec l'aimable autorisation de René Naba.
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