- La Palestine, véritable test de la détermination
de Barack Obama d’impulser le nouveau visage de l’Amérique
post-raciale et post-coloniale.
- Le meilleur antidote à l’antisémitisme
réside dans
une
attitude de rigueur, et non de laxisme, face à Israël.Paris,
20 janvier 2009
Barack Hussein
Obama assume à partir de ce mardi 20 janvier la présidence des
Etats-Unis sur fond d’un forcing diplomatique de son
prédécesseur visant à aménager un cessez le feu unilatéral
israélien dans la bande de Gaza à l’effet de placer le premier
président afro-américain de l’histoire devant un fait accompli
qui a retenti comme un camouflet tant pour le nouveau président
américain que pour le médiateur égyptien Hosni Moubarak que pour
son alter ego français, Nicolas Sarkozy, le vibrionnaire et
inopérant co-président de l’Union pour la Méditerranée.
Pantin idéologique du lobby juif américain
et du christianisme sioniste du néo-conservatisme américain,
George Bush a souscrit à toutes les dérives israéliennes,
conséquence logique de son adhésion inconditionnelle au
bellicisme de sa soldatesque. L’ultime accord entre l’ancien
agent du Mossad, Tzivi Lipni, ministre israélien des Affaires
étrangères, et, son homologue américain, Condoleezza Rice, a pu
apparaître comme l’ultime pied de nez d’un président vaincu à
ses vainqueurs, le bras d’honneur du plus honni des présidents
américains de l’histoire à ses détracteurs.
Pathétique épisode d’un
tragique épilogue qui illustre la trivialité texane et fait
voler en éclat l’immense espoir soulevé à son élection par
Barack Obama du fait de son silence prolongé face à ce bain de
sang ordonné de sang froid par des deux gouvernements moribonds,
le gouvernement intérimaire d’Ehud Olmert assoiffé de revanche
devant son échec face au Hezbollah libanais, en 2006, et une
mandature présidentielle républicaine en plein naufrage.
Elle pose la question de la pertinence du
comportement de Barack Obama et de la marge de manoeuvre dont il
dispose à l’égard du lobby juif américain. Sa prestation devant
ce lobby, au lendemain de sa nomination,
avait d’ailleurs plongé
bon nombre de ses admirateurs dans un abîme de perplexité. Sa
déclaration sur le caractère indivisible de Jérusalem, capitale
d’Israël, était apparue d’autant plus gratuite que rien dans son
parcours ne le contraignait à le faire, sauf à vouloir donner
des gages à Israël et à ses influents partisans électoraux au
Etats-Unis, sauf à vouloir se ménager une marge de manœuvre
future pour des douloureuses concessions qu’il est supposé
devoir réclamer à Israël dans l’hypothèse d’une relance d’une
nouvelle dynamique de paix au Moyen-orient. La décision de
transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem
a été prise par Ronald Reagan (1980-1988) dans la période de
transition de son mandat à son ancien vice-président George Bush
sr, dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler les
midnight measures, les
mesures prises discrètement par le président sortant à la faveur
de l’interrègne présidentiel américain. Depuis lors, le sujet
est régulièrement évoqué devant le Congrès américain sans
qu’aucun président n’ait jamais osé franchir le pas en ordonnant
le transfert effectif de la représentation américaine vers
Jérusalem, une mesure contraire au Droit International, une
mesure qui ne manquerait pas d’être ressentie comme une
provocation et une humiliation par l‘ensemble arabo-musulman à
l’effet de fragiliser les alliés arabes de l’Amérique. Reagan a
trépassé, George Bush jr, le fils du précédent, est durablement
carbonisé, mais le peuple palestinien, bien que désorienté par
ses conflits fratricides et affaibli par la sévère répression
israélienne, maintient sa revendication sur le secteur arabe de
la Ville Sainte, témoignant ainsi d’une grande capacité
d’endurance et de survie. Or nul ne l’ignore: tant qu’existe un
revendicateur, un Droit ne se perd pas. Et c’est là le principal
mérite du combat palestinien. De même, Jérusalem, capitale
indivisible d’Israël, est une rengaine de tous les postulants à
la magistrature américaine, un exercice de style obligé pour
tous les candidats aux présidentielles américaines. Mais
l’exercice n’est pas sans conséquence, ni dommage. Un fait
subjectif partagée par une majorité d’individus devient un fait
objectif. Une répétition rituelle finit par imprégner les
esprits et s’impose comme un fait d’évidence. Aux Arabes et à
leurs alliés dans le Monde, d’être vigilant sur ce point et
intransigeant.
Un accord en bonne et due forme lie, en
effet, depuis le 19 Janvier1989, Israël et les Etats-Unis à
propos du transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers
Jérusalem. L’accord a été signé du côté américain par
l’Ambassadeur des Etats-Unis en Israël, William Brown, le jour
même de la passion de pouvoir entre les Présidents Reagan et
Bush, sans qu’il soit possible de l’imputer au mandat Reagan ou
au mandat Bush afin de diluer les responsabilités entre les deux
présidents républicains. L’accord prévoit la construction de
l’ambassade américaine dans la partie sud de la
Ville Sainte, dans un secteur dénommé du temps du mandat
britannique de «Camp Allenby». D’une superficie de quatorze
hectares, le bâtiment est destiné à servir de résidence au chef
de la mission américaine, qui en aura la jouissance pour une
durée de 99 ans, moyennant le versement symbolique d’un dollar.
L'ambassade américaine est en fait en cours d’édification sur la
route de Béthlehem, sur le chemin menant au du kibboutz Ramat
Rachel, face à la colonie de Gilo. Son ouverture est prévue pour
2009. L’accord israélo américain constituait la contrepartie de
l’acceptation par le gouvernement Itzhack Shamir (droite Likoud)
de l’ouverture d’un dialogue avec l’Organisation de Libération
de la Palestine. Un tel accord s’est révélé être en fin de
compte un marché des dupe».
Les accords israélo-palestiniens d’Oslo (1993) ont été vidés de
leur substance et l’autorité palestinienne de ses pouvoirs, le
chef du combat national palestinien Yasser Arafat confiné
jusqu’à sa mort dans sa résidence de Ramallah, alors que,
parallèlement, Israël a poursuivi sa colonisation rampante de
Jérusalem et de la Cisjordanie, au point les Israéliens ont
proposé d’aménager une bourgade jouxtant la Ville Sainte, Abou
Diss, en guise de substitution de Jérusalem comme capitale de
rechange du futur Etat palestinien. Proposition indécente qui
témoigne du mépris souverain des Israéliens pour les
revendications légitimes non seulement des Palestiniens mais
pour l’ensemble arabo-musulman. Comme si les Lieux Saints de
Jérusalem étaient transférables, comme ce fut le cas pour les
temples égyptiens d’Abou Simbel, menacés par la montée des flots
lors de la construction du mur de retenue des eaux du barrage
d’Assouan.
A la lumière de sa frilosité face au bain
de sang de Gaza, des interrogations se font faits jour également
en ce qui concerne les premières nominations au sein de son
administration. La composition de la
garde rapprochée de
Barack Obama augure mal d’une politique de changement. La
désignation d’un ancien réserviste de l’armée israélienne, Rahm
Emmanuel, au poste stratégique de secrétaire général de la
Maison Blanche, de même que la nomination au poste de secrétaire
d’Etat de Hillary Clinton, Sénatrice de New York, c'est-à-dire
représentante au Congrès américain de la première métropole
juive du monde, et, à ce titre, seule personnalité américaine à
avoir accès à l’ambassade israélienne des Etats-Unis, sans
rendez vous préalable, ont été interprétées comme répondant au
souci du nouveau président américain de calmer les appréhensions
concernant ses origines ethnico religieuses, un métis de père
kenyan de confession musulmane. La propulsion du Rahm Emmanuel à
ce poste clé a d’ailleurs donné lieu au premier incident de
parcours de la nouvelle administration démocrate du fait
précisément de la partie israélienne: Sans ambages, avec une
outrecuidance qui caractérise les relations israélo-américaines,
son père a assuré au quotidien israélien Maariv que «porteur
d’un tel nom qui est bien juif et non arabe, Rahm Emmanuel de
par sa nouvelle position allait infléchir la politique
américaine dans un
sens favorable aux intérêts d’Israël», suscitant un tollé dans
la presse nationaliste arabe et conduisant le nominé à se
démarquer, à son corps défendant, des positions de son géniteur.
«Rahmbo», le sobriquet qui le désigne par référence à la
violence qu’il entretient dans ses rapports politiques avec ses
adversaires, a dû présenter ses excuses personnelles à Marie Rose Auckar,
assurant la Présidente du comité anti-diffamation
arabo-américain que le point de vue de son père ne reflétait «ni
ses vues personnelles, ni les vues de sa famille». Comprenne qui
voudra. Un tel incident révèle en tout cas tant la sensibilité
du sujet que la nervosité des protagonistes, tant il est vrai
que de tous les dossiers internationaux en souffrance sur son
agenda, le dossier palestinien sera le véritable test de la
détermination de
Barack Obama d’impulser le nouveau visage de l’Amérique
post-raciale et post-coloniale.
La marge de manoeuvre de Barack Obama est
grandement réduite du fait du sinistre économique dans lequel
est plongé son pays, en héritage de l’ère Bush. Tout porte à
croire qu’il va accorder la priorité à la situation intérieure,
notamment aux laissés pour compte de la société d’abondance
alors qu’ environ 30 pour cent de la population américaine vit
sous le seuil de la pauvreté. Sa décision de créer quatre
millions d’emplois répond à ces considérations.
Mais pour de nombreux observateurs internationaux, le
premier président afro-américain de l’Histoire mondiale, celui
que de nombreux journalistes présentent par allusion à l’immense
espoir qu’il a soulevé lors de son élection, comme l’héritier du
Président John Fitzgerald
Kennedy et du dirigeant noir américain, Martin Luther
King, tous deux assassinés, le premier en 1963, le second en
1968, aura le souci de laisser sa marque. Natif de Hawaï, de
père kenyan de confession musulmane, étudiant en Indonésie en
compagnie d’un beau père indonésien de confession musulmane,
Barack Hussein Obama, bien que converti au christianisme, est un
américain de l’extérieur,
an overseas président. Il est de ce fait sensible à l’environnement
international de sa jeunesse et de son éducation de base. Il
n’est pas interdit de penser, qu’en son for intérieur, il
peut estimer que l’intérêt à long terme de l’Amérique
réside non dans une confrontation mais dans une coopération avec
le Monde musulman, tant pour les Etats-Unis d’Amérique pour son
allié israélien. Ce qui présuppose une politique d’apaisement à
l’égard d’un bloc généralement présenté par
la presse occidentale comme un terreau du terrorisme et
de xénophobie, alors que la profonde aversion que nourrit
l’ensemble arabo-musulman à l’égard du bloc occidental réside
dans la morgue et la désinvolture des Occidentaux à son égard.
La jonction entre sionisme et
panafricanisme, les deux points noirs de l’Occident de l’époque
contemporaine, a longtemps été caressée par les pères fondateurs
du sionisme désireux de fonder avec les peuples africains, une
communauté des persécutés.
Léon Pinsker dans
l’Auto-émancipation (1882), le philosophe Martin Bubber à la
tête du Die Welt ,
journal de l’organisation sioniste mondiale, dont il
assura la Rédaction en chef de 1889 à 1901, et, Golda
Meir, ancien premier ministre israélien, ont plaidé en faveur
d’un tel projet. Juifs et Noirs américains ont longtemps
constitué d’ailleurs, avec les confédérations syndicales
américaines, l’ossature du Parti Démocrate américain. Ailleurs,
dans le monde occidental, des tentatives se font régulièrement
jour pour associer Juifs et Noirs dans des démarches
revendicatives communes. Tel est le cas par exemple en France du
mouvement anti-racisme «SOS-Racisme» qui opère en concertation
étroite avec l’Union des Etudiants Juifs de France.
Le mot d’ordre
Back to Africa (retour en
Afrique), lancé par Marcus Gravey, en 1920, avait d’ailleurs
été perçu, à l’époque, par bon nombre d’observateurs comme
l’équivalent africain du mot d’ordre sioniste
retour à Sion. Mais le
rêve d’une fraternité de souffrances s’est brisé sur les amers
constats des dures contraintes de la Realpolitik. Ainsi, durant
la période de la décolonisation, Israël s’est en effet rangé
systématiquement
du
côté occidental, c’est à dire, dans le camp de ceux qui étaient
perçus comme des oppresseurs coloniaux, Que cela soit en
Algérie, allant même jusqu’à concevoir avec la France et le
Royaume Uni, une
«expédition punitive» contre l’ Egypte, en 1956, en vue de
briser la base arrière de soutien à la Révolution algérienne,
que cela soit en Afrique du sud encore, où l’Etat hébreu, au
mépris de sa philosophie affichée, a été un des principaux
soutien au régime d’apartheid, engageant même avec lui une
coopération nucléaire, que cela soit avec la Turquie enfin, où
les rescapés du génocide hitlérien ont constamment refusé de
reconnaître aux survivants arméniens du génocide turc, premier
génocide du XX me siècle, le qualificatif de «génocide», tant
par égard pour leur alliance stratégique avec la Turquie, que
par souci de réserver au génocide hitlérien son caractère
exclusif et exemplaire au bénéfice de la thématique victimaire
de la diplomatie israélienne.
Dans son inoubliable
Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire dénoncera le primat
accordé par les Européens à l’expiation du génocide hitlérien
dans une démarche visant à occulter ce qu’il estime être le plus
grand génocide de l’histoire moderne, la colonisation de
l’Afrique et la traite négrière. La rupture entre Juifs et Noirs
est intervenue précisément durant la période de la
décolonisation de l’Afrique. Afficher un soutien résolu à l’
indépendance d’Israël, et, carboniser, dans le même temps, les
Algériens à Sétif et à Guelma, faucher à la mitraille les
Sénégalo-maliens à Thiaroye, les Camerounais et les Malgaches
sur leur sol national,
pour étouffer toute velléité d’indépendance africaine, a paru
aberrant à bon nombre d’Africains, qui y ont vu la marque d’une
collusion entre les pays occidentaux et le nouvel Etat juif
naissant. Israël est alors apparu comme une
créature de
l’Occident, un
instrument de répression dans le tiers monde, le protecteur des
Dictateurs africains à l‘instar de Joseph Désiré
Mobutu au Zaïre.
L’Afrique est partiellement redevable de son indépendance au
Vietnam et à l’Algérie. N’était-ce la défaite française de Dien
Bien
Phu (1954),
première défaite d’une armée blanche face à un peuple basané,
et, l’hémorragie de la guerre d’Algérie, gageons que la
colonisation de l’Afrique aurait perduré. Les Africains en ont
conscience de cette fraternité d’armes. Sans parler de la
rupture collective des relations diplomatiques des pays arabes
avec Israël, en 1967, dans la foulée de la 3me guerre
arabo-israélienne, le Mali, à titre d’exemple, a, dès son
indépendance, dépêché un contingent symbolique de sa jeune armée
pour se ranger aux côtés des combattants Algériens et Bamako,
jusqu’à présent n’a jamais abrité la moindre représentation
israélienne malgré les sollicitations répétitives tant des
Israéliens que des Occidentaux. Et c’est un psychiatre
antillais, compagnon de route de la Révolution algérienne,
Frantz Fanon, qui théorisa le mieux la nouvelle alliance entre
Arabes et Africains, scellée sous l’emprise coloniale, dans un
retentissant ouvrage au titre ravageur «Les Damnés de la Terre».
La rupture judéo-africaine a donné naissance aux
Etats-Unis au mouvement des
Blacks Muslims et au
ralliement à l’Islam d’une frange de la communauté noire
américaine, notamment de mythiques personnalités tel le boxeur
Cassius Clay, alias Mohamad Ali, et vraisemblablement, le
scintillant Michael Jackson et, sur le plan international, à une
convergence arabo-africaine.
Opération de surenchère
électorale entre le travailliste Ehud Barak, ministre de la
défense, la centriste Tzipi Livni, chef du parti Kadima et
ministre des affaires étrangères, en vue de barrer la voie à
leur concurrent le plus sérieux Benjamin Netanyahu (chef du
Likoud), l’expédition punitive de Gaza (plus de mille deux
cents morts, et cinq mile blessés principalement des civils,
selon un bilan provisoire) a permis d’une manière
subséquente à Israël de reléguer au deuxième plan les
interrogations qui commencent à se faire jour aux Etats-Unis
sur la prépondérance du lobby juif américain dans la
détermination de la diplomatie américaine et sur la vie
économique américaine, après la faillite de deux grandes
banques juives, la banque Lehman Brother’s et le fond
spéculatif
Bernard Madoff.
A delà de Jérusalem, l’Occident chrétien a
pensé purger son passif avec le Judaïsme et lui témoigner de sa
solidarité expiatoire en créant l’Etat d’Israël en vue de
«normaliser la condition juive diasporique dans des constantes
nationales claires», selon l’expression de l’écrivain Abraham B. Yehoshua (cf à ce propos son article la
question juive posée au Monde,, 29 novembre 2001 in journal
français Libération). Mais il a dans le temps transmuté son
contentieux bimillénaire avec une religion longtemps considérée
comme déïcide en un
conflit arabo-israélien et un conflit islamo-judaïque. Israël,
pour tragique qu’aient été les souffrances des Juifs au siècle
dernier et manifeste leur contribution à la culture du monde, ne
saurait faire l’impasse sur l‘intérêt que portent 1,5 milliard
de Musulmans et 1,3 milliard de Chrétiens à Jérusalem,
une ville vouée par les hasards de l’Histoire à être le
Lieu Saint des trois grandes religions monothéistes. L’Occident
ne saurait faire l’impasse sur sa responsabilité dans le drame
palestinien. Il lui importe désormais d’assumer les conséquences
de son acte plutôt que de se voiler la face.
Israël ne se serait jamais permis de
violer continuellement et en toute impunité le Droit
International, mener à bien une colonisation rampante de la
quasi totalité de la Palestine, sans le soutien résolu de
l’Amérique. Cela est particulièrement vrai sous le mandat de
George Bush jr. La fin d’un monde unipolaire, l’échec d’une
stratégie d’hégémonie telle qu’elle s’est manifestée par la
neutralisation du projet du «Grand Moyen-orient» par les
contestataires à l’ordre américain implique une redéfinition des
objectifs prioritaires de la diplomatie.
Il est à parier que le monde gagnerait en
stabilité et en sécurité et les pays occidentaux en
respectabilité et en crédibilité, le jour où Israël cessera de
bénéficier d’une immunité totale et absolue en toute
circonstance et en tout lieu.
En
tout état de cause, et quoiqu’il en soit, il n’appartient pas au
peuple palestinien de payer, par délégation, pour les atrocités
commises à l’encontre des Juifs dans les pays occidentaux,
notamment en Europe, ni au Monde arabe de servir de banc de
thérapie au complexe de persécution et au complexe
d’encerclement des Israéliens, qui se traduit par un enferment
des Palestiniens de Gaza et un emmurement des Palestiniens de
Cisjordanie. N’en déplaise aux experts occidentaux, nombreux en
la matière, le terrorisme ne résulte pas d’une création ex
nihilo, pas plus qu’il ne constitue un phénomène sui generis. Il
se nourrit des meurtrissures et des flétrissures, de l’impasse
du désespoir magnifié par une exaltation sacrificielle. 0 la
lumière de l’histoire récente, le meilleur antidote à
l’antisémitisme réside dans une attitude de rigueur, et non de
laxisme, face à Israël.
L’Histoire abonde d’exemples
de suicide collectif des élites d’un pays du fait d’une
cécité politique de la caste dirigeante: Ainsi la classe
politico économique française s’est donnée corps et âmes au
nazisme hitlérien, en 1940, pour faire barrage au communisme
en France, souillant l’image de la France d’une tâche
indélébile, la déshonorant d’une manière infiniment plus
grave que les sifflets des jeunes à l’encontre
de «La Marseillaise» lors d’un match amical de
football. De même les nostalgiques bolchéviques, artisans du
coup d’état contre Mikhaël Gorbatchev, en 1990, ont déblayé
la voie à leur cauchemar, l’ultralibéralisme éthylique de
Boris Eltsine. Il en est de même pour les «faiseurs de
guerre» néo-conservateurs et leurs compères, les
spéculateurs de Wall Street, qui y ont propulsé un «New
Deal», une nouvelle donne contraire à leurs idéaux.
Qu’en sera-t de l’Amérique
post Bush ???? Barack Obama est l’héritier de toute cette
histoire. Au delà de ses qualités propres, l’élection d’un
«Noir» à la tête des Etats-Unis est prioritairement destinée
à blanchir l’Amérique de toutes ses turpitudes au terme
d’une double mandature bushienne si calamiteuse tant pour
l’Amérique que pour la stabilité et la prospérité du Monde.
Conformiste, il sera un nouveau
Uncle Ben’s de la
communauté noire américaine, à l’image d’un de ses plus
illustres précurseurs, Condoleezza Rice, Secrétaire d’Etat
de George Bush jr. Volontariste, Barack Obama prendra place
dans l’Histoire comme l’une des figures marquantes de
l’Humanité à l’image de Nelson Mandela (Afrique du sud) et
du Mahatma Gandhi (Inde), donnant ainsi une impulsion
nouvelle au XXI me siècle, par une claire rupture avec les
pratiques impériales traditionnelles de la diplomatie
américaine.
- cf à ce propos
- «De notre envoyé spécial,
un correspondant sur le théâtre du Monde» par René Naba
–Editions l’Harmattan - Février
2009© Toute reproduction intégrale ou
partielle de cette page faite sans le consentement écrit de René
Naba serait illicite (Art L.122-4), et serait sanctionnée par
les articles L.335-2 et suivants du Code.
Publié le 20 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de René Naba.