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Opinion
Le Liban préconise de mener de front une «lutte contre
l'antisémitisme» et «une lutte contre le terrorisme d'état»
Beyrouth, 1er Novembre 2010
Le Liban a préconisé de mener de front une «lutte contre
l’antisémitisme» et «une lutte contre le terrorisme d’état»,
proposant que cette obligation soit inscrite dans la charte des
médias audiovisuels pour la protection de l’enfance.
«La lutte contre le terrorise d’Etat dans les medias
audiovisuels, doit avancer de pair avec la lutte contre le
racisme et l’antisémitisme. Ces deux luttes sont indissociables
car chacune d’elles se nourrit de l’autre en légitimité (…).
Inhérente à la culture de la paix, seule capable d’apporter à
ces médias les moyens de se refaire une crédibilité
professionnelle et morale dont ils ont grand besoin, la lutte
contre le terrorisme d’Etat dans les médias audiovisuels
contribue à la protection des droits de l’homme contre les
attaques du monde politique et son exploitation abusive, en les
mettant à l’abri des surenchères politiciennes et des fausses
leçons de morale», stipule le document présenté par le Liban à
la conférence biannuelle des instances de régulations des médias
du pourtour méditerranéen.
Cette proposition fait suite à une première proposition de la
France visant à mener « la lutte contre l’antisémitisme»,
initiée par le premier ministre François Fillon dans la foulée
de la guerre de destruction israélienne de Gaza (Décembre 2008).
Le Liban, à la conférence d’Istanbul, début octobre, a voulu
compléter la proposition française en la couplant avec la lutte
contre « le terrorisme d’état ».
«Les médias audiovisuels ont fait leur devoir en condamnant le
Mur de Berlin, mais observent une attitude honteuse quand il
s’agit du «Mur de séparation» raciale en Palestine», a notamment
relevé M. Hassan
Hamadé, dans son intervention à la conférence d’Istanbul.
«L’enfance est la victime de cet apartheid qui s’exerce contre
le peuple palestinien. Les médias audiovisuels dits «libres»
n’ont pas hésité à condamner l’Apartheid en Afrique du sud, mais
observent une attitude honteuse vis à vis de l’Apartheid qui
frappe le peuple palestinien (…). La souffrance de l’enfance
palestinienne est presque absente des médias audiovisuels qui se
veulent défenseurs des mineurs. Ces pratiques perverses ne
pourraient qu’augmenter le nombre des femmes et hommes libres
qui voient en cette injustice l’illustration de l’existence d’un
rideau de fer beaucoup plus pervers que celui qui existait avant
la chute du mur de Berlin», a ajouté M. Hamadé, déplorant cette
«culture du mensonge».
Responsable des relations internationales au sein du Conseil
national de l’audiovisuel du Liban (CNA), M. Hamadé faisait
partie d’une délégation comprenant le président du CNA. M. Abdel
Hadi Mahfouz et M. Ghaleb Kandil, responsable des affaires
internes du CNA.
Voici les sept points de la contre proposition libanaise pour
une charte de la protection de l’enfance
Charte consacrée à la lutte des médias Audiovisuels
contre le phénomène du
terrorisme d’Etat
1- la lutte contre le terrorise d’Etat, dans les medias
audiovisuels, doit avancer de pair avec la lutte contre
le racisme et l’antisémitisme. Ces deux luttes sont
indissociables car chacune d’elles se nourrit de l’autre
en légitimité.
2- la lutte contre le terrorisme d’Etat, dans les medias
audiovisuels, est inhérente à la culture de la paix
seule capable d’apporter à ces médias les moyens de se
refaire une crédibilité professionnelle et morale dont
ils ont grand besoin.
3- la lutte contre le terrorisme d’Etat dans les médias
audiovisuels contribue à la protection des droits de
l’homme contre les attaques du monde politique et son
exploitation abusive, en les mettant à l’abri des
surenchères politiciennes et des fausses leçons de
morale.
4- la lutte contre le terrorisme d’Etat est un outil
indispensable pour la protection des valeurs
démocratiques menacées plus que jamais par des
gouvernants dont les dérivés autoritaires, à peine
voilées, se font sentir aussi bien en matière des
politiques internationales qu’en matière de choix de
société et d’abus de pouvoir.
5- la lutte contre le terrorisme d’Etat permet aux
medias audiovisuels de retrouver (pour ne pas dire de
connaître et pour la première fois peut être) une
indépendance vis-à-vis des gouvernements ou de certains
groupes de pressions, ou des deux à la fois. Ainsi, les
medias audiovisuels pourraient
cesser d’être une arme de propagande chargée
assez souvent d’accomplir les sales besognes au
détriment de la vérité, donc en faveur de la culture du
mensonge.
6- la lutte contre le terrorisme d’Etat dans les medias
audiovisuels représente, de par sa philosophie et son
application, une des meilleures protections de l’enfance
et des suiveurs en général. Les mineurs sont les
principaux partenaires des medias audiovisuels dans la
construction de la culture de la paix car ils sont les
principales victimes de la violence du terrorisme
d’Etat. Ils sont écrasés par la culture de la haine.
7- Le terrorisme d’Etat ne doit profiter d’aucune
tolérance, d’aucune indulgence, de la part des medias ou
des instances de régulations de la communication
audiovisuelle, par banalisation ou par omission. Toute
infraction devrait être sanctionnée car elle
constituerait une participation active à ces crimes
abominables qui menacent le genre humain de disparition
certaine.
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Publié le 3 novembre 2010 avec l'aimable autorisation de René Naba.
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